La petite saison sèche touche à sa fin, nous avons eu nos premières grosses pluies et quand il pleut ici ça ne rigole pas ! Hrmm ou ne devrais t’on pas dire : des rigoles se forment !
Comme le terrain est très sableux dans la région, la pluie crée de gros torrents sur les routes et creuse des tranchées qui atteignent parfois plusieurs mètres de profondeur en quelques heures.
Derrière l’usine, qui se trouve en contrebas de la cité de Mapangu, il y a un endroit où toutes les eaux de ruissellement se concentrent en un déversoir infernal. Le directeur technique pensait pouvoir freiner cela en plaçant un conteneur en travers de la ravine, le résultat est un conteneur tout plié en bas d’un canyon qui fait maintenant pas loin de 10m de profondeur.
Mais il n’y a pas que la pluie qui fait des dégâts, les villageois ont largement profité de la petite saison sèche pour préparer leurs champs et comme ici ils n’utilisent ni engrais ni matière organique, ils sont “obligés” de continuellement défricher des nouveaux terrains pour planter leur maïs, manioc et autres cultures vivrières. Ce défrichement se fait en brûlant toute la végétation car ils n’ont pas les outils pour couper les arbres de la forêt. Depuis notre maison au sommet de la colline nous avons donc pu observer des feux de tous les côtés qui ont été allumés pour nettoyer la forêt en vue d’y faire leurs champs. Et puis, ils ont besoin de bois pour faire du charbon de bois ou simplement cuisiner et ainsi petit à petit la lisière des bois recule. Ce matin nous avons même du arrêter des gens qui venaient couper des arbres dans notre jardin, malgré la présence de Makala et de deux gardes.
La destruction de la forêt est non seulement un problème écologique, car un grand nombre d’animaux et de plantes sauvages perdent leur biotope, mais pour nous aussi cela représente un danger, car les forêts et les couloirs boisés entre les blocs de palmiers sont essentiels pour assurer une bonne hygrométrie et climat dans la plantation.
La solution n’est pas évidente, mais ce que nous allons essayer est de mettre en place des petites pépinières d’arbres à croissance rapide pour fournir les besoins en bois de chauffage et de construction et remplacer ceux qui ont disparu dans les terrains qui ne conviennent plus aux cultures vivrières.
Nous allons aussi essayer de délimiter les zones cultivables (dans notre concession) et chercher des partenaires qui seraient intéressés de venir encadrer les villageois pour la production d’engrais organique ou compost, faire de meilleures rotations dans leurs jardins et protéger les sol contre l’érosion en créant des mini terrasses. Malheureusement ce sont des objectifs pour lesquels nous n’avons nous-mêmes ni les moyens ni le temps en ce moment-ci. Mais nous y travaillons et j’espère que nous trouverons le moyen d’enrayer un petit peu la dégradation actuelle.
Côté logement, nous sommes toujours dans nos valises, mais les petits travaux d’aménagement avancent gentiment et avec un peu de chance notre logement (chambre et mini séjour accessible directement depuis l’intérieur de la maison, plutôt que par une porte extérieure) devrait être prêt dans le courant de cette semaine. Seul (petit) imprévu, en faisant les travaux, l’alimentation électrique du congélateur a été coupée et nous ne l’avons malheureusement pas réalisé à temps… Comme nous n’avions pas encore trop de réserves ce n’est pas dramatique, si ce n’est pour notre réserve de poisson (difficile à trouver en cette saison).
Grand luxe, nous aurons également une batterie qui va prendre le relais du générateur quand celui-ci ne fonctionne pas pour avoir un peu de lumière, accès continu à internet et suprême confort de l’eau en permanence (eh oui pour le moment, pas de générateur veut dire pas de pompe et donc pas d’eau).
Comme la route entre Mapangu et Kinshasa est toujours coupée, nous sommes encore sans nos malles, mais aussi sans les vivres que nous avions commandées. Toutefois ne vous tracassez pas, il y a quand même des choses à manger ici, mais le choix est, disons…, restreint. Comme vendredi nous allons à Kinshasa pour une semaine, ce sera l’occasion de faire le plein des produits essentiels à reprendre avec nous en (petit) avion (donc limité quand même).
Malgré les restrictions, Marie-Claude arrive à faire des miracles dans la cuisine avec des petites sauces délicieuses, du bon pain, du yaourt, des desserts au chocolat (Marie-Claude avait planqué 1kg de pastilles de chocolat pour les cas d’urgences dans ses bagages) et un pâté au poisson que je me réjouis de goûter.
Quand internet marche, ce n’est pas le cas pour le moment et ce message est donc provisoirement posté hors-ligne, la connexion est généralement très bonne et nous permet d’avoir des conversations (avec vidéo) claires, donc n’hésitez pas à essayer de nous appeler sur skype ou whatsap.
A bientôt vous lire ou vous parler,
Marie-Claude, Marc et Makala
And now some words for those of you not fluent in French
The short dry season comes to an end, we had our first heavy rains and when it rains here it pours, literally buckets and large ones.
Because our soil is essentially sandy, the rain gathers in streams on the roads and can sometimes create trenches several metres deep in a few hours. Behind the factory, which is located below the town of Mapangu, there is a place where all the surface water gathers into a massive torrent. Our technical director thought that by placing a container across the stream it would slow down its flow and reduces the damage, but the container is now completely crumpled at the bottom of a 10m ravine.
But it is not only the rains that cause a lot of damage, the local population has widely made use of the short dry spell to prepare their fields and because here they use neither fertilisers, compost or basic rotations, they continuously slash and burn new lands, slowly claiming the forest, to plant their maize, cassava and other staple cro
From our home, located on the top of a hill, we can see the forest burning all around us and later villagers will collect wood from the burned trees to make charcoal for cooking. The forest is slowly disappearing equally inside and outside our land, because we lack the means to stop people from staring fires everywhere. This morning we even had to stop people cutting trees in our garden despite Makala and two guards we have on watch.
The destruction of the forest is not only an ecological issue because of the declining habitat of wild animals and plants, but also for our plantation because the forest around the plantation is essential to maintain a stable moisture and climate level.
There is no easy solution, but we have already some plans to establish small nurseries with fast growing tree varieties to supply the needs of fuel and building materials and replant the land that is no longer suitable for crop production. We will also try to establish limits for land that can be used for cropping on our land and look for partners that could help educate farmers in the use of organic fertiliser, compost and basic rotations, and basic cropping skills to prevent erosion.
Unfortunately we have neither the means nor the time to do these kind of things ourselves, but we work on it with the hope that we will be able to slow down the current forest destruction.
On the home front, we still live out of our suitcases, but the (limited) works that we have undertaken to connect our future bedroom and office with the rest of the house, rather that from the outside, are progressing and we hope that in the course of this week we will be able to finally settle into our place. Only (small) mishap is that during the works, somehow the power supply of the freezer got “interrupted” and we did not notice until too late. Since our supplies were limited it is not a total disaster, except for our supply of fish, which is difficult to find at this time of the year.
Great luxury, we will also have a battery, which will enable us to have some light, internet and (supreme comfort) water, when the generator is off. At the moment, when the generator is off, the pump does not work and we therefore have no water.
As the road between Kinshasa and Mapangu is still interrupted, our belongings and more importantly our dry groceries cannot be delivered and remain stuck in Kinshasa. However no worries, there is always something to eat here, even to the choice is somewhat… limited. As Friday we travel to Kinshasa for a week, it will be an opportunity to stock up on essentials that we can bring back on the (small) airplane.
Despite all these shortcomings, Marie-Claude manages to produce miracles in her kitchen with delicious sauces, wonderful bread, fresh yoghurt, chocolate desserts (Marie-Claude smuggled 1kg of chocolate pellets in her bag in case of emergencies) and a fish pâté that I look forward tasting.
When we have internet, which is not the case right now and this message is therefore temporarily posted off-line, our connexion is generally rather good and enables us to have clear skype or whatsap calls (with video), so please do not hesitate to give us a call.
Warmest regards,
Marie-Claude, Marc & Makala