Les jours se suivent et ne se ressemblent pas (vraiment) si ce n’est que presque chaque matin nous nous réveillons en nous demandant quelle va être la découverte ou la surprise aujourd’hui. Parfois elles sont bonnes, parfois moins bonnes et souvent surprenantes ou du moins inattendues.
Derrière notre maison il y a un petit bâtiment qui nous a été présenté comme étant la “buanderie”. De buanderie il n’y a que le nom car il n’y a ni raccordement à l’eau ni raccordement électrique et même s’il y avait il n’y a pas non plus de raccordement prévu pour une évacuation d’une sorte ou d’une autre. Peut-être que l’idée de départ était de laver le linge ailleurs et de le faire sécher dans ce local. Il n’est pas question d’y faire du repassage puisque le courant n’y arrive pas du tout.
Vu que son usage nominatif n’était pas possible, le bâtiment est devenu un lieu où tout le « brol » est « rangé ». Marie-Claude a donc décidé de faire un grand nettoyage pour d’une part vider toutes les choses qui n’auront plus jamais un usage, même ici, et d’autre part faire l’inventaire des objets peut-être utiles. Le domestique chargé de cette tâche (plutôt à contre cœur car estimant que c’était en-dessous de son grade de « capita » de faire un tel travail) a commencé par tout sortir. Pour information, un « capita » est un travailleur considéré plus capable que les autres et mis en charge d’une équipe pour l’accomplissement d’un travail.
Parmi les trésors trouvé dans la « buanderie » il y avait une paire de bottes jaune canari taille 45, probablement laissée là par un de nos prédécesseurs. Notre « capita » qui doit chausser de 38 ou 39 au grand maximum, a décidé que cette paire de bottes était faite pour lui et a demandé à pouvoir l’utiliser pour son travail. Porter des bottes toute la journée ici n’est pas vraiment ma préférence, mais quand en plus elle a 6 ou 7 pointures de trop… J’ai du mal à croire que ce soit très pratique. Mais quand on aime et surtout qu’on est le seul à avoir des bottes jaune canari aux pieds, il n’y a pas de limites.
Dans notre précédent récit nous avons parlé des moyens de transport, mais nous avons en fait oublié de parler de celui qui est le plus courant, la marche à pied avec souvent des charges impressionnantes. Ici tout se transporte sur la tête, et quand je dis tout, c’est vraiment tout ! Pour illustrer cela commençons par les objets les plus anodins, mais que l’on imagine pas être faciles à porter sur la tête : un bouteille d’eau (verticale bien entendu), une paire de bottes (à plat sur la tête, sauf s’ils sont deux pour porter une paire, alors chaque personne en a une debout sur la tête – petite note sur les bottes, cela rejoint mon commentaire précédent que de porter des bottes aux pieds toute la journée ici n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus confortable), un vêtement plié, une houe (avec manche), etc. Mais les charges peuvent aussi être très significatives, ainsi il n’est pas inhabituel de voir un homme ou une femme marcher le long de la route avec un sac de maïs de 60kg sur la tête et généralement sur des distances de 10 voire 20km.
L’eau que nous utilisons pour la consommation à la maison (après avoir été bouillie et filtrée) est puisée dans une source à 2-3km de la maison et est apportée tous les jours par des porteuses d’eau dans des bidons de 25 litres. Ces dames ou demoiselles portent ces bidons sur la tête comme si de rien n’était, alors que moi j’ai du mal à soulever le bidon pour verser de l’eau dans une casserole. Il faut dire qu’ils commencent leur apprentissage très jeunes, je vois souvent des enfants qui ont 5-6 ans au plus avec un bidon de 5 litres sur la tête revenant de la rivière ou la source. Ici personne n’a d’eau courante à la maison, soit on va la puiser à la source ou la rivière tous les jours (parfois à plusieurs kilomètres), soit comme nous (les privilégiés) on nous apporte l’eau « sale » (pompée dans la rivière) avec une citerne toutes les semaines ou en bidons comme expliqué précédemment. Cela me prendrait quelques minutes d’aller chercher les bidons d’eau à la source en voiture, mais cela voudrait dire que deux porteuses d’eau perdraient leur emploi, dont le salaire est vital pour la famille…
Porter des charges sur la tête a aussi des avantages, par exemple les personnes qui portent même 50kg sur la tête ont les deux mains libres pour bien se balancer en marchant ou dire bonjour (des deux mains comme cela se fait ici), cela donne aussi un peu d’ombre (enfin quand ce n’est pas juste une bouteille).
Depuis quelques jours, nous disposons d’une table dans le jardin qui permet de profiter pleinement de la splendeur de la vue de la maison. Située à une petite distance de la maison, en bordure du jardin, elle donne une vue à 180 degrés vers l’est et permet de profiter des levers de soleil magnifiques que nous avons ici. Voici quelques photos, trop tard pour le lever de soleil cette fois-ci car nous avons fait la grasse matinée jusque 7h (eh oui c’est dimanche). Aussi quelques autres vues de la maison, en fait parce que nous n’avons pas pris beaucoup de photos pendant la semaine.
Dimanche 3 avril, après une bonne petite “ sieste de chat” courte, comme il se doit mais restauratrice d’énergie, nous revoici. Nous, c’est à dire Marc et moi chacun sur un ordi (ben oui, autrement, quand il part je suis sans musique et sans internet lorsque le groupe se met en marche)!
Ce matin Marc a commencé à vous écrire après le petit déjeûner pendant que je faisait une partie des tâches habituelles: faire bouillir une marmite d’eau destinée à notre filtre gravitaire, préparer le thé sucré pour nourrir notre Kombucha (qui se porte très bien et nous produit plus ou moins 3l par semaine), pétrir de la pâte à pain pour que nous en ayons de réserve, le cuire, mettre le yaourt preparé hier soir dans un torchon propre au-dessus d’un égouttoir pour le draîner et le tout au réfrigérateur, cuire une casserole de riz pour les repas de Makala et enfin, aujourd’hui, préparer un flan caramel parfumé aux zestes de citrons, eau d’oranger et vodka, pour dessert. Puis le repas de midi avant que le groupe ne s’arrête à 14h.
Ah oui: nous avons changé les horaires durant lesquels le groupe électrogène tourne: dorénavant c’est:
Six jours sur sept de 4:30h. à 6:00h et de 8:00h à 14:00h.
le dimanche de 6:30h. à 14:00h. ( grasse matinee ! 😉 )
Et sept jours sur sept de 16:00h. à 22:00
Ceci pour ceux qui voudraient nous joindre par Skype ou WhatsApp: nous ne sommes joignables “que” quand le groupe tourne entre 8 et 22h (nous sommes une heure en avance sur Bruxelles à l’heure d’été). A ce sujet: mille mercis à ceux d’entre-vous qui prennent la peine de nous donner de leurs nouvelles via le blog, WhatsApp, e-mail ou le telephone: nous aussi nous sommes avides de nouvelles et cela nous fait chaud au coeur… Que puis-je ajouter : “ Bouh ! ! ! “ aux autres 😉
Donc, après notre lunch, petite sieste courte, séance épistolaire avec vous, puis nous irons faire un tour à “la piscine” pour récupérer notre BBQ et voir autre chose que notre merveilleuse vue, un autre site extraordinaire !
Hier soir nous avons organisé un apéro avec tous les expatriés sur la terrasse chez nous, avec arachides grillées et crêpes fourrées de hummus fait maison et mélange yaourt ( fait maison aussi) très ferme ail et fines herbes, plus boissons en tous genres, très sympa.!
Comme Marc l’a déjà écrit ( et partagé par photo) j’ai maintenant une petite table en ciment, à l’écart et face à la vue que je préfère.
Je me réjouis d’y déguster mon café lorsque l’aube se lèvera demain ! ( En fait j’ai déjà testé vendredi matin en m’asseyant sur un des piliers sur lesquels la table est à présent posée !)hi hi hi !!!
Comme autre amélioration, nous allons étendre notre terrasse par une “paillotte” : deck en bois et . . . toit de paille (!) avec vue à 180° sur la vallée côté plantations à gauche et le Kasaï à droite, ce sera s-o-m-p-t-u-e-u-x !
Voilà, mon “ptit grain de sel” en passant! Je vous embrasse et envoie ma prose à Marc pour qu’il la glisse sur le site !
Au plaisir de vous lire prochainement.
Days go by and every one brings its loads of new things to discover and surprises. Sometimes good and sometimes less so, but almost invariably surprising or unexpected.
At the back of our house there is a little building which has been presented as the “laundry room”. In fact, other than the name, it has nothing of a laundry because there is neither water nor electricity, and if there was no provision has been made for waste water disposal. Maybe the idea was just to use it as a drying place, but no ironing as there is no power.
As this building cannot be used for its named purpose, the room has become a storage place for whatever has no immediate (or future) usage. Marie-Claude therefore decided to have it thoroughly emptied and cleaned of all items that will never be used again, even here. The housekeeper put in charge of this job, rather unhappily, mainly because he considered it to be below his status of “capita”, started by moving everything out. A “capita” is the name given to a team head, usually a worker that is more capable of making sure a job is done (usually by not doing anything him or herself).
Among the treasures found in the “laundry”, there was a pair of bright yellow gumboots size 11, probably left there by one of our predecessors. Our “capita”, who probably has feet size 7 or 8 at most, decided that this was perfect for him and asked to be allowed to use these for his work. I am not keen on wearing gumboots all day, let alone under this climate, but when on top of that they are 3 or 4 sizes too large I cannot believe it to be very practical. However the pride of being the “one” working with bright yellow boots has no limits, even in comfort.
In our previous post we spoke about means of transportation, but we forgot to mention the most important one, human carriage with loads that can be very impressive. Here everything is carried on the head, and when i say everything I mean really everything! To illustrate this, let’s start with the usual items such as a bottle of water (carried vertically of course), a pair of boots (either flat on the head when carrying a pair or vertical if the load is shared between two people – a quick note on the rubber boots, which reinforces my earlier comment, people do not like to walk long distances with them on), a folded garment, a hoe (with handle), etc. But the loads being carried can also be very sizeable, it is not unusual to see a man or a woman with a bag of maize of 60kg walking for distances no less than 10 or even 20km.
Water that we use for consumption (after being boiled and filtered) comes from a spring about 2-3km from the house and is brought to us every day by water carriers in containers of 25 litres. These water carriers, usually young (and less young) ladies, carry the water containers on their head up and down the hills as if it was nothing, while I struggle even to lift the container to fill the pot with water for boiling. This “skill” in carrying loads on the head starts from the youngest age and it is common to see children that are hardly more than 5-6 years old with a container of 5 litres water returning from the river or the spring. Here none has piped water, either you go every day to the spring or river to collect water, often several kilometres away, or (for privileged people like us) “dirty” water from the river is brought to us with a truck every week or we get our daily delivery of spring water as described above.
It would take me a few minutes to collect the spring water with the car, but that would mean that two people would lose their job and the very much needed income that goes with it…
Carrying load on your head also has advantages, even with 50kg on your head you have your hands free for a better balance, you can wave at passers by with both hands (as is being done here) and it also offers some shade (except perhaps when carrying a single bottle).
For a few days now, we have a table in the garden where we can fully enjoy the splendour of the views around the house. Located some distance from the house on the hedge of the garden, the table gives a 180 degrees vista to the east, a real treat with the magnificent sunrises that we have here. Here are a few pictures, too late for the sunrise though because this morning we had a lie in until 7 am (well it is Sunday after all). Also some views of the house as this week we failed to take many pictures elsewhere.
After a short but enjoayble nap, we are back typing. We, meaning Marc and I each working on our own laptop (when Marc is not here I need one to be able to enjoy music and acces internet when the generator is on).
Marc started this blog entry after breakfast this morning, while I was doing some of the usual chores such as boiling water to filter for our drinking, prepare tea for our Kombucha (which is doing well and produces about 3 litres of delicious (and healthy) drink every week), bread baking for the week, prepare yoghurt and drain it drained yoghurt seems to keep better and is really useful in a variety of dishes), cook rice for Makala and finally (for today) make some “caramel flan” for desert (with some lemon peels, orange water and vodka). Today I am also cooking lunch, making sure it is all done before 14h, when the generator stops.
Oh yes, we have changed the generator hours, now it runs from 4h30 to 6h, from 8h to 14h and from 16h to 22h on weekdays (including Saturday), and on Sundays non-stop 6h30 to 14h and then 16h to 22h. On Sundays we start later because we have a lie-in.
This is in case you would like to reach us by Skype or Whatsap, because we only have internet when the generator is running, and we are running one hour ahead of Brussels (during summer time). Thank you so much to those of you who send us news from your side of the world (whatsap, e-mail, blog, phone or other) we also long for news and it is really lovely to receive anything.
After lunch, we did some more writing after which we are going to visit the “swimming pool” to recover our BBQ (left there some time ago) and enjoy another wonderful surrounding than our amazing view.
Yesterday we organised a drink with the other expatriates and two visitors at home with grilled peanuts and stuffed pancakes with humus and spiced yoghurt (all home made), plus drinks of all kinds, it was very enjoyable.
As Marc already mentioned (and showed in a picture) I now have a small table made of concrete, somewhat secluded and facing my preferred view. I look forward having my early morning coffee there watching the sunrise tomorrow morning (in fact I already tested the place on Friday, sitting on one of the table legs. hi hi hi !!!
As a further improvement, we are going to extend our terrass with a wooden deck and thatched roof with a 180° view ranging from the Kasai river on one side and the hills of the plantation on the other. It will be s-u-m-p-t-u-o-u-s!
Voila, this is my grain of salt in this write-up. Big hugs and I send this to Marc so he includes it in this weeks blog posting.
We hope to read you soon.
One reply on “Transport d’Eau . . . – Water Transport . . .”
Pas mal la petite table en ciment! On dirait presque qu’elle est face à la mer … Merci pour les photos et les commentaires et beaucoup de gros bisous d’Arimont.