Eh voila, après une deuxième semaine pleine de découvertes pour Emilie et Filip, la visite touche à sa fin. Les bagages sont presque prêts à être emportés, remplis de masques, de pagnes et de sculptures de Tintin au Congo.
Le programme de la semaine a été quelque peu changé, car nous attendions la visite de deux groupes dont un couple travaillant au Nigeria, dont le visa n’a pu être délivré à temps (il avait quand même été demandé 3 semaines plus tôt). Officiellement le visa n’est pas arrivé à cause du décès de Papa Wemba, qui aurait surchargé le ministère des affaires étrangères. Notre visiteur étant un ressortissant d’Afrique du Sud, il est possible que la demande de visa ait aussi été “retardée” suite aux événements de Lubumbashi où un candidat à la présidence est “accusé” d’avoir recruté des mercenaires américains via l’Afrique du Sud. Toujours est-il que la visite a été annulée.
Les autres visiteurs, le médecin du groupe et son fils, sont quand à eux arrivés comme prévu, mais logeaient dans une autre maison et ont surtout passé du temps avec notre médecin à l’hôpital et dans les dispensaires.
Au programme cette semaine, mis à part les visites en plantation en commençant par l’appel à des heures jugées barbares par Emilie et Filip, nous avons fait un petit tour en pirogue sur le Kasaï et Emilie et Filip ont été faire un tour en forêt avec une chasseur local. Le périple en pirogue était assez féerique car le Kasaï était pris dans une brume au travers de laquelle la végétation apparaissait de manière diffuse ça et là (voir photos ci-dessous). Nous avons aussi croisé un piroguier faisant des acrobaties sur son tronc creux, une performance sachant que ces pirogues sont particulièrement instables.
Emilie et Filip souhaitaient découvrir la forêt qui entoure la plantation et grâce à un chef de village et un de ses chasseurs ils ont pu passer une demi journée dans une partie de la forêt encore relativement préservée et découvrir un tas de plantes extraordinaires. Du point de vue animal par contre, mis à part un escargot géant, ils n’ont rien vu car malheureusement la faune a quasiment disparu. La population locale chasse et mange tout ce qui bouge, insectes, oiseaux, singes, souris, etc. et il ne reste malheureusement plus grand chose comme gibier. Il arrive de temps en temps de voir un chacal, un petit singe ou une petite antilope, mais il faut faire vite pour battre les chasseurs au poteau.
La visite du médecin du groupe a été pour moi l’occasion de mieux comprendre la problématique de l’hôpital, pharmacie, postes de santé, etc. qui font partie de ma responsabilité de DG, mais domaine dans lequel je n’ai aucune expérience. Je dois dire que je n’aurais jamais imaginé devoir un jour gérer hôpital et dispensaires, mais il y a toujours un jour pour commencer et le fait de pouvoir continuer à apprendre et découvrir de nouvelles choses tous les jours n’est pas pour me déplaire.
A la maison il n’y a pas de grands changements, le système de courant sur batteries semble enfin fonctionner de manière régulière, Makala est tout à fait habituée à sa vie africaine et notre petit nid est devenu bien confortable avec des rideaux et couleurs un peu moins ternes que celles que nous avions trouvé à notre arrivée.
Nous sommes revenus à Kinshasa avec Emilie et Filip en petit porteur et avons choisi de loger dans un ancien club colonial, qui a beaucoup plus de charme que le “Grand Hotel” où nous avons logé les dernières fois. En fait nous avons un petit appartement avec kitchenette et petit salon, qui nous permettra de ne pas dépendre du restaurant pour tous nos repas.
Quelques points clés de cette semaine
Appel du matin – nécessite un lever à une heure inhumaine pour se faire ballotter en Jeep jusqu’à un des points de rassemblement de section où les travailleurs sont assignés à leur tâches pour la journée. Une collection impressionnante d’outils, à des degrés divers de tranchant, sont distribués (machettes, crochets, serpes, bouts de métaux aiguisés au bout de bâtons) et puis les gens s’empilent dans des camions pour être amenés à leur lieu de travail. Nous sommes là ayant l’impression très nette d’être dans le chemin et tout à fait inutiles pendant que ce petit monde s’organise.
Périple en canoë – navigation d’une beauté envoûtante sur la rivière, assis dans des chaises en plastique pour admirer la rivière. Des hyacinthes d’eau qui flottent, confortablement sans crocodiles qui guettent. Des villageois le long de la berge qui font de grands signes et rient des “mundeles” (nom donné ici aux blancs) assis comme des petits canards pas tout à fait à l’aise avec leur gilet de sauvetage. Nous débarquons à Sanga-Sanga où nous visitons le dispensaire local.
Marche dans la forêt – L’équipée consiste (dans l’ordre de marche) de Papa F. (un chasseur et guide qui se balade avec un fusil nonchalamment balancé sur l’épaule), Filip, Papa A. (qui serait tellement heureux s’il pouvait avoir les chaussures que Filip a aux pieds, malgré le fait qu’elles sont probablement 3 pointures trop grandes), Emilie, le responsable HSE et Papa C. (le chef du village local). Nous formons une drôle de colonne. Les deux membres plus pâles de l’équipée passant beaucoup de temps à trébucher sur des racines et des lianes, le bruit ainsi généré peut expliquer pourquoi nous n’avons pas observé de faune sauvage. Nous avons vu un escargot africain (qui n’a pas pu s’échapper à temps), le chasseur nous a expliqué avec beaucoup d’enthousiasme comment le préparer et le cuisiner, et puis, avec beaucoup de regrets le reposer sur le sol, ayant reçu des instructions strictes de ne tuer aucun animal pendant la visite. La végétation est époustouflante et Papa F un excellent guide pour expliquer les usages médicinaux des différentes plantes et quelles lianes couper pour avoir de l’eau à boire.
Oh, une dernière note, aujourd’hui nous avons fêté l’anniversaire de Marie-Claude. C’était chouette d’avoir Emilie et Filip avec nous à cette occasion.
That’s it, after a second week full of discoveries for Emilie and Filip, the visit comes to an end. Luggage is ready to go, full of masks, traditional cloth and sculptures of Tintin in Congo.
The past week’s program was somewhat changed, because we expected two groups of visitors, one of which from Nigeria, the latter group’s visit was cancelled at the last minute because of a visa problem… Their visa could not been delivered on time (despite having been applied for three weeks earlier), officially because of Papa Wemba’s funeral, which overloaded the ministry of foreign affairs. Our visitor being a citizen of South Africa, it may also be that his application was delayed because of the recent events in Lubumbashi, where one of the presidential candidates is accused of having hired US mercenaries through South Africa. Bottom line is that the visit could not go through.
The other visitors, the group’s doctor and his son, did arrive as scheduled, but stayed in another guest house and spend their time mostly with our doctor at the hospital and in the medical outposts.
Besides the plantation visits starting with the roll call, judged to be at a barbaric time by Emilie and Filip, this week’s program included a trip on the river in a dug out canoe and a forest hike with a local hunter. The trip on the river was quite amazing because of the fog that covered the Kasai with the forest emerging here and there through the haze. We also passed a fisherman doing acrobatics on his dugout canoe, quite a feat knowing that these canoes made out of a hollowed tree are extremely unstable.
Emilie and Filip wished to discover the forest that surrounds parts of the plantation and, thanks to a local chief and one of his hunters, they spend half a day hiking through a forested area that is still relatively preserved and discover all kinds of extraordinary plants. In terms of animals, besides a giant forest snail, they did not see anything because unfortunately most of the animals have disappeared. The local population will hunt anything that moves for food, including insects, birds, monkeys, rodents, etc. and very little is left in terms of wildlife. It happens once in a while to see a jackal, a small monkey or a small antelope, but one has to be quick before the hunters get it.
The visit of our group’s doctor was for me an opportunity to better understand the hospital, pharmacy and medical outposts challenges that I am supposed to manage as general manager of the plantation, but area in which I have no prior experience. I must say that I never imagined that one day it would be my responsibility to manage a hospital and its medical outposts, but it is never too late to learn and being able to learn new things every day is definitely something I look forward to.
At home there are no major changes, our back-up electricity system seems to be working as it should, Makala has completely adapted to her African life and our little nest has become rather comfortable with nice curtains and other nice colours replacing the rather dull decoration that we found when arriving.
We returned to Kinshasa together with Emilie and Filip in a small aircraft and chose to stay in an old colonial club, which is much nicer that the “Grand Hotel” where we were staying during our previous visits. In fact here we have a small flat with our own kitchenette and living room, which gives us an alternative to taking all our meals in the restaurant.
Some highlights of the week:
Roll call in the morning – involves getting up an hour before stupid o’clock, and bouncing in the Jeep to one of the section points where workers come to receive the tasks for the day. An impressive collection of tools, in varying degrees of sharpness is distributed (machetes, hooks, scythes, sharp metal on the end of a sticks galore) and then people pile into one of the trucks and are taken to work. We stand there feeling ever so slightly in the way and almost entirely useless while this little world arranges itself.
Sailing in dugout canoe – eerily beautiful sailing down the river, sitting in plastic chairs and watching the river. Water Hyacinth floating along, blissfully crocodile free. Villages along the shore of the river waving and laughing at “mundeles” (name for white people here) sitting like slightly uncomfortable ducks in our life jackets. We disembark in Sanga-Sanga to take a look at the hospital outpost.
Walking in the forest – the party consists (in walking order) of Papa F. (a hunter and guide who strolls along with a gun balanced casually on his shoulder), Filip, Papa A. (who would really love to have Filip’s shoes despite them being two/three sizes to large – if he wouldn’t mind), Emilie, The Head of HSE (Health, Safety and Environment), and Papa C. We make a funny ant line. The two paler members of which spend much time tripping over stumps and lianas, the resulting noise could have contributed to the lack of wildlife observed. We did see an African snail (he couldn’t get away in time). the Hunter, with great excitement explained how it would be prepared and cooked, and then, with greater sorrow put it back on the forest floor, having been under strict instructions not to harm any animals on our walk… The vegetation was breathtaking and Papa F. very good at describing the different medical uses of different plants, and which lianas could be cut to drink fresh water trapped inside.
Oh, once last thing, today we celebrated Marie-Claude’s birthday. It was nice to have Emilie and Filip with us on this occasion.