Nous sommes revenus de Kinshasa, après une semaine de vie citadine, pour retrouver Makala en pleine forme à la Cathédrale et des quantités de légumes récoltés dans le potager pendant notre absence.
Les voyages ici ne se passent jamais tout à fait comme prévu et cette fois-ci n’a pas fait exception. Nous sommes arrivés bien à temps à l’aéroport national de Ndolo pour embarquer dans le vol “régulier” hebdomadaire sur Ilebo (anciennement Port Franky). Vol “régulier” veut dire avion que Muller, un des commerçants les plus importants de la région, affrète tous les vendredis pour transporter ses marchandises et quelques passagers. Comme nous sommes des clients réguliers, il nous réserve toujours les places requises dans son avion, quitte à virer d’autres passagers ou débarquer du fret.
Cette fois, le fret était un groupe électrogène de 650kg embarqué vaille que vaille dans l’avion, mais sans être réellement arrimé et donc un danger potentiel pour les passagers en cas d’atterrissage forcé ou arrêt trop brusque. En dernière minute il a donc été décidé d’affréter un deuxième avion pour le reste des marchandises et les passagers, résultat nous sommes partis avec 3 heures de retard, mais une sage décision.
Les avions sont des Let (fabrication Tchèque), généralement pilotés par des Ukrainiens, qui peuvent transporter jusqu’à 1.500kg et atterrir sur presque n’importe quel terrain. La piste de Ndolo étant truffée de nids de poules, déjà au décollage on sent que l’avion est mis à rude épreuve, mais une fois en l’air le vol n’est pas désagréable, si ce n’est un peu bruyant. Cette fois nous avons même eu droit à une hôtesse et un service de boisson pendant le voyage qui dure environ 2 heures.
A Ilebo, ou nous avons atterri juste après l’avion transportant le groupe électrogène et comme il est rare de voir deux avions en même temps sur cet aéroport la foule était spectaculaire, y compris de part et d’autre de la piste elle-même où des centaines d’enfants étaient embusqués dans les herbes à quelques mètres de l’avion. Mieux vaut ne pas penser à ce qui pourrait arriver si l’avion devait dévier de sa trajectoire. La piste d’Ilebo est faite d’herbe qui avait récemment été brûlée avec pour résultat un énorme nuage noir provoqué par le souffle de l’avion.
A Ilebo nous avons retrouvé trois collègues en partance pour l’Europe en vacances. Ils avaient eu beaucoup de mal à arriver par pirogue à cause d’un brouillard très dense et donc heureux que l’avion ne soit pas arrivé trop tôt. Sur l’aéroport le service de sécurité (une ou deux personnes) était tout à fait débordé et des centaines de personnes se baladaient autour des avions à prendre des photos, toucher l’avion, faire la conversation avec les passagers arrivant ou partants. Heureusement ici la crainte des attentats n’existe pas et presque tout le monde se connaît, donc pourquoi se tracasser. Le premier avion est reparti, avec nos collègues, avant que n’ayons pris la route pour la pirogue et cela aussi se passe de manière “spectaculaire”, car tandis que les passagers arrivant sont en train chercher leurs bagages débarqués dans un tas juste à côté de l’avion, celui-ci démarre ses moteurs et part en faisant voler sacs, chapeaux et autres objets légers dans tous les sens.
Dans la pirogue qui nous ramène à Mapangu, nous sommes trois passagers (Le Grand Chef Coutumier, Marie-Claude et moi) avec tout un équipage composé d’un piroguier, aide-piroguier, mécanicien et chef de la sécurité, c’est quand même le “grand patron” qui voyage alors toutes les précautions sont de mise… Comme nous sommes peu nombreux, un des collègues en a profité pour charger des casiers de bière, même si dans la pirogue le balast n’est pas vraiment nécessaire. Le voyage en pirogue est toujours aussi féerique, mais plutôt que de décrire celui-ci j’ai inclus encore une fois des photos.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Départ sur un affluent du Kasaï – Departure on a feeder of the Kasai
Pirogue traditionnelle – Tradition dugout canoe
Vestiges de la flotte d’Ilebo – Remains of the Ilebo fleet
Port d’Ilebo – Ilebo port
Le Kasaï – The Kasai
Une autre vue du Kasaï – Another Kasai view
Le port de Mapangu – Mapangu port
We returned from Kinshasa, after a week of city life, to find Makala in top form at the “Cathedral” and huge amounts of vegetables harvested during our absence.
Travels never quite happen the way they are planned and this trip was no exception. We arrived well in time at the national airport of Ndolo to take the weekly “regular” flight to Ilebo (former Port Franky). “Regular” flight means aircraft rented every Friday by Muller, one of the main traders of the region, to carry his freight and some passengers. As we are regular customers, he always ensures that we have seats available, even if that requires taking off other passengers or reducing the freight.
This time the main part of the freight was a 650kg generator that they managed to get into the aircraft at great pains, but with no means of properly securing it and therefore a potential danger for passengers in case of an emergency landing. At the last moment it was therefore decided to load a second aircraft for the remaining freight and passengers, which took about three hours to organise, but a preferred solution as far as we are concerned.
The aircraft is a Czech made Let, usually with a Ukrainian pilot, able to carry up to 1,500 kg and land on almost any type of surface. The Ndolo airport is a good test as its runway is one large collection of potholes and one feels the way the aircraft is put to test during take-off. Once airborne, the flight is not uncomfortable if not a little noisy and this time we even had a hostess serving a drink during the flight, which lasts about 2 hours.
In Ilebo we landed just after the aircraft carrying the generator and as it is rare to have two aircrafts at the same time on this airport, the crowds were massive, including hundreds of children lining the runway a few meters from the passing aircraft. Better no to think what might happen if the aircraft were to go slightly off course. The Ilebo runway is just made of grass, that was recently burned, which causes the landing and departing aircraft to generate huge black clouds of dust and ashes.
In Ilebo we met with three colleagues on their way to Europe for holidays. They struggled to arrive with the dugout canoe in the morning because of the very thick mist on the river and were somewhat happy that the plane arrived with some delay. At the airport security services (one or tow persons) were clearly overwhelmed by the crowd with hundreds of people milling around the crafts, taking pictures, touching the planes or talk with the lucky arriving or departing passengers. Luckily here there is no fear of malicious act and furthermore everybody more or less knows each other, so why worry? The first aircraft left with our colleagues before we left the airport and that also was quite spectacular. While arriving passengers were still looking for their luggage and packages piled just outside the air-plane, the pilot started the engines and taxied away sending bags, hats and other light stuff flying around in a cloud of dust and ashes.
In the dugout canoe bringing us back to Mapangu we are three passengers (The Tribal Chief of Mapangu, Marie-Claude and myself) in addition to the crew made out of the canoe pilot, his aid, a mechanic and the head of security, after all it is the “big boss” on board so better be prepared… As we are only a few on board, one of our colleagues used the opportunity to load crates of beer in the canoe, not that we need any ballast. The trip down the river remains wonderful, but rather than describing it I have again attached a few pictures.
Hoping to read you soon,
Marc & Marie-Claude