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Petits Bobos – Little Mishaps

Dans une plantation comme la nôtre, avec ses 300km carrés, 600km de routes, ponts, rivières, ports, ateliers, etc. qui plus est dans un pays comme le Congo où rien n’est fait dans les règles, il est évident que des incidents ce sont et vont se passer. Certains plus graves et mémorables, qui malgré le fait qu’ils se soient déroulés avant notre arrivée sont régulièrement évoqués autour d’un verre le soir, et puis les évènements peut-être plus anodins mais qui méritent une photo ou un entrefilet dans notre lettre.

Tous les évènements ici sont souvent associés à des actes de sorcellerie, magie, interventions spirituelles ou autre manque de respect aux traditions ancestrales. Ces croyances affectent même nos employés les plus éduqués, ainsi certains de nos cadres préfèrent se porter pâles si la nuit précédente il aperçoiventt un hibou (qui du reste leur parlerait), donc vous pouvez vous imaginer à quel point la majorité de nos travailleurs qui n’ont jamais quitté leur village ancestral sont convaincus de la force des esprits…

Lors de l’établissement de la plantation, il a été décidé d’aménager des terrasses pour planter les palmiers de manière à prévenir des problèmes d’érosion, mais ici le concept de terrasse est inconnu. Pour ne pas perdre de temps, la société a fait venir des terrassiers Indonésiens qui pourraient faire ce travail avec leur bulldozer les yeux fermés, petite kretek au coin de la bouche. Selon l’histoire que l’on nous a relatée, l’un de ses bulldozers aurait enseveli un travailleur qui faisait la sieste dans les fourrés et n’aurait pas entendu venir l’engin. Les versions de cet incident varient toutefois et il semblerait qu’en fait l’infortunée victime était déjà morte avant et aurait été placée à cet endroit pour s’en débarrasser. En fait, l’opérateur indonésien ne savait même pas qu’un corps avait été enseveli et ce serait une poule qui en creusant frénétiquement aurait indiqué à la population locale (par hasard présente sur les lieux avec la poule) où se trouvait la victime. D’autres versions racontent que c’est une main dépassant du sol et s’agitant par force magique qui a révélé l’endroit de l’enfouissement. Le fin mot de l’histoire ne sera jamais entièrement élucidé, si ce n’est que le conducteur de bulldozer et son assistant ont dû rapidement être exfiltrés de la région pour qu’ils ne soient pas à leur tour massacrés.

Rassurez-vous, la plupart des évènements n’impliquent pas mort d’homme, ainsi une autre histoire qui revient régulièrement concerne la grue de notre port à Mapangu. Cette grue de 60 tonnes, achetées et baptisée à Anvers, a été acheminée jusque Mapangu par barge et vu l’importance de cette machine c’est le directeur technique lui-même qui a décidé de procéder à son déchargement. Les circonstances de ce déchargement ne sont pas connues précisément, si ce n’est que la grue est tombée dans le Kasaï, à côté du quai de notre port, bloquant ainsi tout autre déchargement. La seule solution pour résoudre ce problème était de faire venir une autre grue plus grosse et flottante pour repêcher celle tombée dans l’eau. Une telle grue ne court pas les “rues” et il aura fallu près de 6 mois pour trouver et faire venir un engin suffisamment puissant pour sortir le nôtre de sa situation indésirable. L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu du directeur technique (qui ne travaille plus ici), mais la grue est maintenant ancrée dans un gigantesque bloc de béton et manipulée avec beaucoup d’égards et de respect.

Nos “routes”, qui sont en réalité toutes des pistes en sable, sont un vrai casse-tête car dès qu’il pleut l’eau de ruissellement creuse de grosses crevasses et/ou provoque des gigantesques bourbiers et en saison sèche elles se transforment en gros bacs à sable dans lesquels même avec 4 ou 6 roues motrices il est parfois difficile de bouger. Il arrive aussi régulièrement que nos véhicules se renversent, généralement sans conséquences graves si ce n’est de la tôle froissée, mais pas toujours aisé à remettre sur ses pattes.

Grue au repos

Ainsi, une de nos pelles à chenille a décidé de se mettre sur le flanc et il n’y paraît peut-être pas sur la photo, mais se sont de gros engins pesant près de 25 tonnes et qu’il n’est donc pas si facile que ça de remettre sur ses “chenilles”. Dans ce cas particulier nous avons dû faire appel à l’un de nos bulldozer (qui fait à peu près le même poids) qui nous a permis de remettre les choses d’aplomb. Ici rien n’est impossible, car comment expliquer qu’une pelle à chenille puisse se renverser sur un terrain relativement plat alors que dans son utilisation elle sera dans des situation bien plus “pentues” sans problèmes. Depuis que nos travailleurs ont réussi à casser une enclume en deux morceaux, j’ai retiré le mot impossible de mon vocabulaire, ici “tout” est possible!

Comme indiqué précédemment, nous avons beaucoup de véhicules sur la route, motos, voitures, tracteurs, camions, engins lourds, etc. et il n’est donc pas surprenant que de temps en temps l’un ou l’autre accident se passe. Tous les jours nous évacuons près de 400 tonnes de régimes de palme sur des distances allant jusqu’à 20km de pistes. Les camions et tracteurs transportent à chaque fois entre 5 et 10 tonnes et il arrive donc régulièrement que le tout se renverse à cause d’un trou ou une bosse dans la route.

Tracteur défoncé

Parfois ce sont des problèmes techniques comme les freins qui lâchent dans une pente et dans le cas illustré ci-dessus cela à cassé le tracteur en deux. Le chauffeur s’en est sorti avec quelques côtes fêlées et de fortes émotions, mais a quand même passé quelques semaines à l’hôpital pour s’en remettre. Pour certains ce tracteur aurait été déclassé, mais ici nous sommes au Congo et donc tout se casse mais tout se répare aussi, avec des pièces de récupération, des pièces fabriquées entièrement avec de la soudure et une meuleuse et de l’ingéniosité.

Nous vous avons déjà parlé des problèmes de feux dans les forêts qui nous entourent, malheureusement avec la saison sèche ce phénomène ne fait que s’accentuer et déborde parfois dans la plantation, malgré les coupe feux, tours de guet et autres précautions prises.

Incendie en plantationService anti-incendie

Nos moyens de lutte anti-incendie sont limités, pas de canadair, camions avec motopompes et autres solutions, mais des bassins d’eau, des pelles et des allumettes pour allumer des contre-feux. Ces incendies permettent également de s’apercvoir combien l’huile de palme et ses fruits sont de bons combustibles. Ainsi les anciens palmiers, qui ont souvent plus de 25m de hauteur, semblent relativement préservés par l’incendie et pourtant si l’on observe attentivement, la couronne de ces arbres est en feu (regardez le palmier en haut à gauche de la photo ci-dessus plus attentivement…).

Outre ces évènements plus marquants, tous les jours il y a des crevaisons, ensablements, fuites, pannes de courant, blessure par machette, etc. qui font que nous n’avons pas besoin de regarder la télévision pour être diverti. Sans compter que c’est aussi chez le Directeur Général que l’on vient pour toutes sortes de problèmes qui n’ont rien avoir avec le travail comme demande de caution pour libérer un travailleur qui a été mis au cachot pour adultère, demande d’aide pour l’alimentation en eau potable de la mission, transport de la députée nationale vers sa résidence, etc. Pour avoir un tout petit peu la paix à la maison et en particulier le dimanche, nous avons fait placer une barrière et un garde à l’entrée de notre parcelle, espérons que cela marche.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

 

In a plantation of 300 square km, 600km of roads, bridges, rivers, ports, workshops, etc., moreover in a country like Congo where nothing is done by the book, it is obvious that things have and will go wrong from time to time. Some more significant and memorable past events are still regularly being recounted over a drink, despite having happened before most of us were here and others maybe less critical but still worth a picture and a brief note in our blog.

Most events here are supposedly linked to sorcery, magic, spiritual acts or disregard for traditions. These beliefs are also strong with the most educated people in the company, some of our managers will not report to work if the previous night they have seen an owl (which has been talking to them). So you can imagine that most of our workers, who have seen little beyond their villages, are convinced about the spiritual forces surrounding them.

When the plantation was established, it was decided that in some parts terraces had to be made to ensure that soil erosion remained under control, however here the concept of terraces is unknown. In order not to loose time, the company hired Indonesian bulldozer operators, who can do this kind of work with their eyes closed and a few kreteks to keep them going all day. According to the story that we were told, one of them unknowingly buried a local worker who had been sleeping in the bushes and did not hear the machine coming. There are however different versions to this story and another one is that the victim had already been dead and had been placed there to get rid of the body. In fact the Indonesian operator did not even know someone had been buried  if it had not been for a chicken (coincidentally present in this remote part of the plantation) reportedly frantically digging at the precise spot of the body to indicate its location to the locals. Others say that the body was discovered because of one of his hands sticking out of the ground and magically moving to attract attention. The bottom line of this story is that the Indonesian operator and his assistant had to be removed swiftly from the area to prevent them being killed by the locals seeking revenge.

Rest assured, most events do not involve death, and one of the other stories regularly told is that of the crane at the factory harbour in Mapangu. This 60 ton crane, purchased and christened in Antwerp, arrived in Mapangu by barge and given the importance of this machine the technical director decided that it was best if he managed the disembarkation himself. Precise circumstances of this operation are vague, but the crane ended up in the river, next to the quay rather than on it as was planned, preventing any other barges to be off-loaded at the port. The ony way to resolve this was to bring another bigger (floating) crane to Mapangu to pull the original one out of the water. This was easier said than done because such cranes are not readily available and it took about 6 months to find one with sufficient capacity for this job to Mapangu. The story does not say what happened to the technical director, but the crane is now secured on a massive concrete foundation and used with a lot of care and respect.

Our “roads”, in fact all sandy dirt tracks, are a real headache because when it rains the run-off water immediately creates deep gullies and/or generates huge mud pools and during the dry season the dry sand compares to sandy dunes in which even a 4×4 or 6×6 has trouble getting through. It is therefore quite usual to have vehicles stuck or flipping over, usually without consequences other than some bent metal, but not always easy to put back on their feet.

Grue au repos

So it happened that one of our excavators decided to lie on its side and although t may not be obvious from the picture, this beast is good for about 25 tons and therefore not so easy to put back upright. In this particular case we had to use one of our buldozers (weighing about the same) to get the excavator back on its tracks. Here nothing is impossible, because how would you explain the flipping over of such a machine on a relatively level ground, when it is designed to work in very steep terrain without problems. Since some of our workers managed to break the workshop anvil in two parts I have removed the word “impossible” from my vocabulary, here “everything” is possible.

As mentioned earlier, we have a lot of vehicles on the road in the plantation ranging from motorcycles and cars to tractors, trucks and heavy machinery and it is therefore surprising that once in a while we have some accidents. Every day we have to move about 400 tonnes of fruit bunches  up to 20km on dirt tracks. Trucks and tractors carry between 5 and 10 tonnes each and it happens regularly that because of a ditch or other road defect the load falls over.

Tracteur défoncé

Sometimes we have technical problems such as brake failure in a downward slope, as pictured above, which in this case broke the tractor in two. The driver fortunately escaped with minor injuries, but still had to spend some time in hospital because of very painful ribs. Some would say that this is the end of the tractor, but here in Congo while everything gets broken al can also be made with scraps of metal, home made spare parts and a good dose of creativity.

Previously we have also mentioned the problem we have with fires in the surrounding forests, unfortunately with the dry season this is only getting worse and sometimes affects our plantation as well, despite preventive measures such as fire barriers and watchers.

Incendie en plantationService anti-incendie

Our means to fight fires are limited, no canadairs or fire engines, but water buckets, spades and matches to light preventive fires. These fires also show how well palm oil and fruit bunches are burning well. Older palm trees, often more than 25m high, seem relatively immune to the fire and yet if you watch closely the top of these trees is actually on fire (look closely at the top left corner of the above picture…).

Besides these more significant event, every day we have our share of small mishaps such as punctures, vehicles stuck in the sand, leeks, power failures, machete injuries, etc. which means that you do not need a television to be entertained. Besides this, as a General Manager I have also to deal with al sorts of things that are not work related such as demands for money to release a worker that has been jailed for adultery, request of assistance to supply the mission with drinking water, transportation for the local MP to her residence, etc. To have some degree of privacy at home, especially on a Sunday, we have decided to install a gate and security at the entrance of our plot, let’s hope this willl work.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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