En saison sèche, le niveau du Kasaï baisse de plusieurs mètres et révèle une multitude de bancs de sable sur lesquels des villages éphémères de pêcheurs s’installent. Certains de ces bancs, composés de sable presque pur où il n’y a ni fourmis ou autres insectes du sol habituels, sont un lieu idéal pour aller “à la plage” et c’est ce que nous avons fait lundi dernier avec tous les expatriés.
En général en cette saison le soleil n’est pas très virulent car il y a une brume quasi permanente, mais néanmoins pour protéger les pâles faces des européens que nous sommes, la veille de la journée de plage une équipe se charge d’ériger une paillote ou installer tables et chaises pour les victuailles et les boissons fraîches qui sont de mise.
Le banc de sable choisi n’est pas très éloigné, mais même sur cette courte distance nous sentons que la pirogue est, disons…, un peu trop chargée et danse de manière assez prononcée chaque fois que nous traversons une zone avec un courant plus prononcé. En principe la pirogue est idéale pour transporter jusqu’à 10 personnes et cette fois nous sommes 12 adultes + 1 enfant avec quelques personnes qui font un peu plus que la moyenne. En plus nous avons tables, chaises, bacs frigos, etc. donc nous sommes bien chargés, mais nous avons tous un gilet de sauvetage et arrivons à bon port sans encombre, mis à part la vision d’un “hippopotame” qui fait surface pas trop loin de nous.
En fait d’hippopotame, il semblerait que ce fut probablement un arbre coincé dans le fond de la rivière qui faisait régulièrement des remontées en surface car il ne semblait pas se déplacer et il lui manquait quand même des oreilles, à moins qu’il (ou elle) les ait repliées pour un meilleur effet de camouflage.
A “la plage” nous (enfin certains d’entre nous) se sont évidemment baignés dans les endroits ou le courant n’était pas trop fort, fait un BBQ et mangé les délicieux plats préparés par les uns et les autres. Pendant ce temps, sur le (grand) banc de sable qui au départ n’était occupé que par nous, petit à petit d’autres pirogues, venant de villages bordant le Kasaï, sont venu s’accoster à distance respectable pour nous observer. Petit à petit les curieux (principalement des enfants) nous ont encerclé et se sont approchés imperceptiblement (pensaient-ils) pour voir ce que faisaient les “mundeles” (blancs) en-dessous de leur paillote.
Après quelques heures de farniente sur notre plage, nous avons décidé de plier bagages et de regagner le port de Mapangu avec la pirogue. En “bons scouts” nous avons évidemment rassemblé toutes les bouteilles et cannettes vides, etc. pour laisser place nette, mais nos collègues plus expérimentés dans la chose nous ont conseillé de tout laisser sur place avec la garantie que rien ne subsisterait pour polluer la plage ou la rivière. Et en effet, à peine avions nous mis un pied dans la pirogue que la vingtaine d’observateurs, grands et petits, se sont rués sur le carton de vidanges pour partir fièrement l’un avec une bouteille d’eau vide, l’autre avec une cannette ou deux (vides également) et en moins de temps qu’il faut pour le dire ou l’écrire il n’y avait plus la moindre trace de notre passage.
Comme écrit précédemment, pour le moment nous avons de gros problèmes d’incendies avec régulièrement des dommages collatéraux dans nos plantations. Pour contrer cela, des postes d’observation anti-incendie sont installés un peu partout dans la plantation pour pouvoir intervenir dès que possible lorsqu’un plumet de fumée apparaît quelque part. Les postes d’observation sont généralement des petites tours, juste assez hautes pour observer au-dessus des palmiers (encore assez petits), mais nous avons également construit une plateforme dans un grand arbre qui devra permettre de faire le guet pendant longtemps car il est situé bien haut dans un grand arbre au sommet de la plus grosse colline des environs.
Sinon, j’avoue que la perspective de quelques semaines de vacances dans un peu plus de deux semaines est loin de déplaire, même si la vie ici est extraordinaire. Nous préparons maintenant pour un dernier effort avant cette trêve avec la venue d’une ONG qui vient faire un état des lieux de la plantation, des conditions de travail, de la protection de l’environnement, des soins de santé, normes de sécurité, etc., visite qui sera sans nul doute intense et probablement avec beaucoup de remarques de type “peut faire mieux”.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
During the dry season the level of the Kasai drops by a few metres and reveals a multitude of sand banks, on which temporary fishing villages establish themselves. Some of the sand banks, made of almost pure sand where there are no ants or other usual soil borne insects, are ideal places to go “to the beach” and this is what all the expatriates did last Monday.
Most of the time the sun is rather timid during this time of the year, because of a permanent kind of mist, however in order to protect the pale faces of us Europeans, a team spent the previous day building a shade, where we would be able to settle table and chairs to savour our food and cool drinks.
The chosen sand bank was not very far from the plant, where we set off in a dugout canoe, however even for such a short journey our vessel was somewhat… overloaded and dancing a tad more than was comfortable. In theory the dugout canoe can take 10 people, but on this occasion there were 12 of us plus a child and some of the passengers were slightly above average in size. In addition we had to take cool boxes with food and drinks, tables, chairs, you know all the usual stuff one takes for a (comfortable) outing on the “beach”. We all had our life vests on and arrived safely despite spotting a “hippo” surfacing regularly not too far from us.
After some further analysis, it appeared that the “hippo” was probably rather a tree stuck in the river bottom and moving with the current, because it did not seem to move at all and was after all missing its ears, except if it was hiding these on purpose for a better camouflage.
At the “beach” we (rather some of us) have obviously been swimming in those areas where the current is not too strong, prepared a fire for the BBQ and enjoyed the delicious food prepared by everyone. Meanwhile, one (large) sand bank that was previously only occupied by us, one a a time other dugout canoes coming from neighbouring villages landed at a respectable distance to observe our group. Slowly these curious people (mostly children) approached unseen (they thought) to see what the “Mundeles” (white people) were doing under there makeshift shade.
After a few hours of doing nothing on our beach, we decided it was time to go home et repack things to be loaded into the dugout canoe. As we were taught during our scouting time, the place was to be left cleaner that we found it and collected all empty plastic bottles and cans. However, some of our more experienced colleagues advised us to leave everything there with the guarantee that nothing would be left to spoil the sand or the river. And indeed, even before we had all boarded the dugout canoe the group of “observers” rushed to the scene of our leisure to proudly take and disappear one an empty bottle the other two empty cans in less time than it takes to tell the story, erasing every last sign of our previous passage.
As explained before, at the moment we have huge problems with bush fires, often with the fire spreading into the plantation. To prevent these problems we have installed a number of watch towers where fire guards can spot fires as soon as the first plume of smoke appears and attempt to stop it before it has spread beyond control. Most of the watch towers are exactly as the word says, a structure that we build in order to have a view above the (still young) palm trees, but one of them is a platform built in a huge tree, which should be suitable for many years to come as it is high in the tree, located on top of one of the highest hills of the plantation.
Otherwise, I must say that the perspective of going on holidays in a little over two weeks is far from unpleasant, even if life here is extraordinary. We are now preparing for one last effort before the break with the upcoming visit of an NGO to make an evaluation of our plantation, working conditions, protection of the environment, health care, security, etc., which will undoubtedly be time consuming and with things that “could be improved”.
We look forward hearing from you,
Marc & Marie-Claude