Vous le savez tous, Marie-Claude est une passionnée du foot! Elles suit avidement toutes les compétitions et m’arrache la commande de la télévision pour pouvoir suivre la progression des ses équipes favorites quand je voudrais exceptionnellement regarder un film ou même seulement les nouvelles.
Enfin bref, quand nous avons décidé d’organiser une compétition de football inter départements à la Brabanta, Marie-Claude ne pouvait plus se contenir d’enthousiasme à l’idée de pouvoir assister en personne à des compétitions de haut niveau (je commence ( !) peut-être à exagérer un tout petit peu, mais c’est pour mieux expliquer la suite).
Dimanche passé se déroulait le match d’ouverture avec en “levée de rideau”, comme ils appellent cela ici, un match entre deux équipes féminines. A force d’insister, arguant que malgré tout j’étais le directeur général et qu’il était normal pour un DG de faire acte de présence à un évènement d’une telle importance (je continue l’exagération car vous savez que rien ne l’empêcherait d’assister à une compétition de foot), Marie-Claude à réussi à m’entrainer à la dite compétition qui avait lieu sur le terrain de la Brabanta situé dans la cité de Mapangu.
Rien que pour arriver au terrain c’était presque une aventure car à force de construire sur chaque morceau de terrain encore plus ou moins dégagé, arriver en voiture au terrain nécessite de naviguer entre des ornières de 1m de profondeur et rouler littéralement sur les pieds des gens assis devant leur maison. La compétition devait débuter à 15h30, mais à cette heure-là Marie-Claude et moi étions les seules attractions, promptement installées dans des fauteuils, “empruntés” dans une maison voisine, au milieu de la tribune d’honneur. A défaut de joueuses ou d’autre spectacle, de plus en plus de personnes (surtout des enfants) sont apparus pour venir admirer les “mundele” se donnant en spectacle au terrain de foot, tout ceci au milieu de crasses de toutes sortes (papiers, plastiques) éparpillées sur tout le terrain de sport et alentours.
Finalement des joueuses ont commencé à arriver sur le terrain en chantant, des chaises supplémentaires ont été placées dans la tribune et le “service d’ordre” s’est chargé de tenir les curieux à une distance respectable des “invités d’honneur” à coups de chicotte. Mis à part le ballon que nous avions offert aux joueuses il y a déjà quelques mois, celles-ci n’ont pas d’autre équipement spécifique au foot et jouent pieds nus, sauf pour certaines qui portent une chaussette à un pied, probablement pour se protéger un tout petit peu lors de tirs avec le ballon. Avec seulement une bonne demi-heure de retard, tout le monde était finalement réuni, y compris tous les notables dans la tribune, et les équipes sont venues se présenter avec l’arbitre à leur “Présidente d’Honneur”… Vous imaginez la joie de Marie-Claude de voir un de ses rêve d’enfance se réaliser… Bref, cela veut surtout dire que pour les besoins d’équipement (vareuses, chaussures, etc.) il y a maintenant un mécène tout trouvé.
Alors que le match avait déjà commencé, des équipes d’enfants étaient chargés d’accrocher les filets (ou ce qu’il en reste) dans les goals, du monde va et vient sur le terrain et le public rit de bon cœur quand une joueuse n’arrive pas à contrôler le ballon tout à fait comme il le faut. En fait il y a autant si pas plus de spectacle autour que sur le terrain. Après deux mi-temps de 25 minutes le ballon a cérémonieusement été déposé devant Marie-Claude (signe qu’il était temps de sortir le porte-monnaie pour une petite collation pour l’équipe) évidemment pour la photo de famille avec l’équipe (et toute autre personne arrivant à se faufiler dans la vue de l’appareil pour l’occasion. Malgré le fait que Marie-Claude a presque réussi à me communiquer sa passion pour le foot, nous avons quand même décidé de nous éclipser et ne pas assister au match d’ouverture officiel. Comme le président de la compétition, le directeur des relations publiques, était présent et que nous avions également une obligation de faire acte de présence au mariage d’une collègue, notre disparition n’était pas trop grave.
La réception de mariage, puisque effectivement c’était encore une étape “obligée” avant de pouvoir nous retirer pour le reste de la journée, avait été organisée au Cercle de Brabanta. Contrairement à beaucoup de choses au Congo, la réception avait une organisation impeccable avec des personnes chargées de guider les véhicules (principalement des motos) vers le parking et une escorte pour amener les convives jusqu’à leur table selon un plan de table strict. Les mariés étaient sagement installés dans un sofa au centre du jardin avec une file de convives attendant de les féliciter et se faire photographier par une meute de photographes équipés d’imprimantes portables afin de pouvoir distribuer les photos immédiatement aux convives. A notre table n°1 réservée aux expatriés et placée un petit peu à l’écart de la foule nous étions… Seuls avec la compagne congolaise de notre garagiste.
Nous avons rapidement conclu que les autres expatriés ne viendraient pas et avons préparé notre plan de retraite quand le responsable du cercle est venu nous apporter une bouteille de whisky. J’ai poliment décliné en expliquant que nous n’allions pas prendre d’alcool fort, mais sans trouver les arguments nécessaires car la réponse était sans équivoque, la bouteille est pour la table n°1 et si on part on la prend avec nous. Donc voilà, quand on va au mariage de quelqu’un ici il semblerait normal de repartir avec la bouteille selon l’expression “une pour la route”. En fait nous avons découvert qu’ici le dernier pour la route c’est en fait une excuse pour prendre une ou deux cannettes encore fermées avec soi, je présume à déguster à une autre occasion à la maison.
Voilà, après trois mois sans une goutte de pluie, les (pour le moment une) pluie(s) sont (est) de retour. Accompagnée de gros coups de tonnerre, d’éclaires et de gros coups de vent, cette première pluie était très attendue et malgré son abondance (40mm) absorbée en un clin d’œil par le sol desséché et les palmiers qui commençaient à montrer des très sérieux signes de stress. Cette première pluie c’est aussi une odeur extraordinaire mélangeant des relents d’épices, de terre et de fraîcheur qu’il est difficile de décrire, mais l’impression est forte. Peu de temps après cette pluie se sont aussi de millions d’éphémères qui émergent en soirée avec le résultat que dans les phares de la voiture on pourrait croire à une tempête de neige et le lendemain matin le sol est effectivement couvert d’un tapis d’ailes translucides, presque comparable à une fine couche de neige.
C’est tout pour cette fois.
Nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude
As you all know, Marie-Claude is passionate about football! She avidly follows all competitions and takes control of the television remote whenever one of her favourite teams is playing, when I exceptionally want to watch a film or just the news.
When it was decided to organise a Brabanta football cup, Marie-Claude could not contain her enthusiasm about the prospect of being able to witness high level football live here in Mapangu (maybe I am slightly overstating things here, but it will help you understand the rest of the story).
Last Sunday was the opening match, before which a “curtain opening” game between two ladies teams. As a result of a lot of persuasion, arguing that it was after all part of a general manager’s duty to be present at such an important event (I continue (!) to exaggerate, even though you know nothing would stop her from witnessing the game), Marie-Claude managed to drag me to the said competition, which was taking place on Brabanta’s football field in the “city” of Mapangu.
Just the trip to arrive at the field was almost an adventure in itself because every open space seems to be a construction plot and reaching the field by car requires navigation of huge gullies as well as almost driving on the feet of people sitting in front of their houses. The game should have started at 15h30, but at that time Marie-Claude and I were clearly the only ones present, not to say that we were not an attraction in itself. Two seats were promptly taken in one of the neighbouring houses and placed in the official’s stand (there is only one) where we were soon surrounded by a multitude of onlookers (mainly children) appearing from everywhere to come and see the “Mundeles” seated (in the middle of rubbish, bits of papers and plastics) in the stand, somewhat like a giant television or theatre scene.
Finally the players started to arrive on the field in singing groups, additional chairs appeared in the stand and some kind of security started moving the crowd away from the “guests of honour” with the whip of a stick. Except for a ball that we gave to the ladies team some months ago, the players have no equipment and play bare feet, except for the occasional sock on one foot, probably to protect them when shooting the ball. With only half an hour delay, all the guests were seated and the players came to present themselves in an orderly row led by the referee to their “Honorary Chairwoman”… you can guess the joy of Marie-Claude seeing her childhood dream come true… Anyway this mainly means that the team has found themselves someone to help with their sporting equipment and other basic needs.
While the game got underway, children where trying to attach the nets (or whatever is left of them) in the goals, people were milling around the field and a lot of laughter could be heard when a player unfortunately missed the ball. In fact there was almost more to be watched off the pitch than the game itself. After two half times of 25 minutes, the ball was ceremoniously placed in front of Marie-Claude (signalling the time to take out the purse and give something to buy refreshments for the team) obviously to take a picture with the team (and whomever manages to squeeze into the camera’s range. Although Marie-Claude almost managed to instil some of her football passion into me, we nevertheless decided that one game was enough. The Chairman of the competition, our Public Relations Managers was there to represent the company and we had a wedding to attend before going home.
The wedding reception, our last commitment before enjoying the rest of the day, was organised at the company’s club, as the bride is one of the company’s employees. Contrary to most things in Congo, the wedding party was perfectly organised with staff directing vehicles (mainly motorbikes) to the parking and others bringing guests to their tables according to a strict plan. The newlyweds were seated in a sofa in the middle of the courtyard with guests queuing to congratulate them and have their pictures taken by a group of photographers using portable printers to distribute the images immediately to the guests.
At our table (n°1) obviously reserved for the expatriates and located in a secluded location from the rest of the guests, we were on our own with the Congolese partner of our workshop manager.
We eventually concluded that the other expatriates would not come and started to plan our retreat, when the club manager brought us a bottle of whisky. I politely declined, but apparently the bottle was ours whether we would drink it there and then or not. We have discovered that in Congo the expression “a last one for the road” has a different meaning, and guests coming at home would effectively leave with one (or two) unopened cans at the end of the evening (for the road), presumably to be consumed at a later time at home rather than on the road.
An finally, after three months without a drop of rain, rains (or at least one serious one) have returned. With loads of thunder, lightning and gusts of winds, this rain was much expected but despite its relative abundance (40mm) almost instantly absorbed by the parched ground and the palm trees showing obvious signs of stress. This first rain also has an extraordinary smell mixing flavours of spices, earth and freshness, difficult to describe but very powerful. Soon after the rains, millions of insects have emerged, giving the impression of driving in a snowstorm at night and leaving a mattress of white wings on the ground the following morning.
That’s it for now.
We look forward reading your news,
Marc & Marie-Claude