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Loi des Séries – Law of Series

J’ai lu un jour, probablement dans une publication pseudo-scientifique, qu’un évènement ne se passe jamais de manière isolée. Sans toujours pouvoir identifier un lien apparent, souvent ce sont plusieurs choses qui se passent en même temps de manière plus ou moins séquentielle, d’où le terme de « Loi des Séries ».

Juste avant notre arrivée, il y a ainsi un nombre d’évènements qui ont eu lieu, que nous avions déjà suggéré dans nos nouvelles de la semaine dernière, dont le fil conducteur est l’argent ou plutôt l’enrichissement illicite, mais que l’on pourrait classifier dans la loi des séries. Comme nous n’étions pas là, il se peut que la séquence des évènements ne soit pas entièrement correcte, mais comme ceux-ci ne sont pas directement liés (en apparence) cela n’a probablement pas beaucoup d’importance si l’ordre n’est pas respecté ici.

Le premier évènement concerne les transferts d’argent entre la plantation et Kinshasa. Comme il n’y a pas de banque à Mapangu, il arrive fréquemment que des travailleurs et personnes extérieures à la plantation viennent déposer de l’argent chez notre caissier pour ensuite les faire retirer par un membre de la famille chez notre caissier à Kinshasa. Cela nous permet d’aider les gens à transférer de l’argent sans frais et d’autre part approvisionne un petit peu notre caisse, pour laquelle nous devons sinon faire venir de l’argent par avion pour faire la paie à la fin de chaque mois. Notre chef comptable a découvert qu’il pouvait ainsi encaisser des versements fictifs en établissant des faux reçus de caisse pour ensuite les faire retirer par un membre de sa famille à l’autre bout. Il a réussi à cacher son jeu pendant quelques mois avant que le pot aux roses ne soit découvert et de fuir, non sans avoir encore dérobé un gros montant d’argent dans la caisse, sans fioritures cette fois. Aux dernières nouvelles il se serait réfugié en Angola, sans doute jusqu’à ce que son magot soit épuisé.

Le comble est qu’il s’était fait embaucher, à notre insu, chez l’un de nos concurrents, espérant peut-être se trouver une nouvelle poule à plumer. Mais comme nous sommes plutôt partenaires que concurrents et échangeons quasi toutes les semaines nos expériences, nous avons été tous les deux surpris d’apprendre, l’un que leur futur employé avait fui avec la caisse et l’autre qu’il prétendait que le changement de poste avait été discuté et agréé par nous.

Le deuxième évènement, beaucoup plus tragique, concerne la paie des enseignants de l’école catholique de Mwembe, l’équivalent de moins de 3.000 dollars, que le médecin de Mwembe ramenait de Mapangu en moto à la demande de Caritas. Comme tout se sait ici, des villageois ont eu vent de ce transport de fonds et décidé d’attaquer le médecin et son chauffeur au détour d’un chemin à l’aide d’un « poupou » sorte de fusil de chasse fabriqué à l’aide d’un morceau de tuyau en acier galvanisé avec un percuteur de fortune. Les histoires disent que une fois sur trois la mitraille sort du mauvais côté et qu’il y aurait plus de victimes parmi les chasseurs que de gibier tué. Cette fois-ci malheureusement ce n’est pas le cas et le chauffeur de la moto a été tué tandis que le médecin a été blessé au visage et probablement perdu en partie la vue… Les trois « bandits » ont été appréhendés dès le lendemain, mais le mal était fait. Il est certain que suite à cela nous allons être encore beaucoup plus prudents lors de nos transferts de fonds, qui se font déjà sous escorte policière.

Le troisième évènement est une’’ resucée’’, à moindre échelle, du premier, à savoir le détournement de fonds. N’ayant pas accès aux transferts de fonds, cette personne-ci fabriquait des faux bons de réquisition pour des achats locaux de bics, calculatrices, papier, savon, agrafeuses, etc. qu’il donnait ensuite à son épouse pour les revendre sur le marché local. Les montants étaient certes petits, mais à force de faire cela de manière régulière pendant une longue période le résultat reste non négligeable. Cette personne a, elle-aussi, pris la fuite, probablement moins loin puisque le magot est beaucoup plus petit.

Nous savons qu’il y en a d’autres, entre autres très certainement du trafic de carburant et de lubrifiants, mais nous n’avons pas encore trouvé de moyen infaillible pour empêcher cela. On nous vole aussi de l’huile de palme, des matériaux de construction, des engrais et j’en passe ce qui nous oblige de faire un travail de police en plus de tout le reste.

Voici pour l’explication des contrariétés évoquées dans notre lettre précédente.

Pour le reste, notre retour aux habitudes de brousse se déroule prédictiblement avec son lot de frustrations et de joies …

Lever 4:30h, c’est moins dur que cela paraît, mais il faut s’y re-faire quand même.

Pour Marie-Claude, se réhabituer à avoir quelqu’un dans la maison dès 6:30h, prendre le temps d’expliquer le nombre de fois qu’il faut et vérifier que la réponse « OUI » veut, effectivement signifier une compréhension. Il est assez fréquent de recevoir des réponses déconcertantes comme : Avez-vous rincé le seau ? Non, j’ai nettoyé le seau avec de l’eau…  Noter, pour le service du personnel du bureau de Mapangu, les présences des travailleurs assignés au site de la « Cathédrale ». Ce qui implique qu’ils défilent tous devant les marches de la maison à l’aube naissante. Faire bouillir de grandes casseroles d’eau à refroidir puis verser dans les filtres gravitaires pour l’eau potable, nettoyer ceux-ci une fois par semaine, maintenir le stock de yaourt, reconstituer son lait au fur et à mesure des besoins (chic : il y A du lait en poudre à l’économat!), faire du pain pour la semaine, en ce moment Marc est notre boulanger;),  savoir qu’internet est un peu plus capricieux et le signal pour les portables très peu prévisible (mais internet existe, ce qui n’était pas le cas lors de nos aventures africaines précédentes !)

Découvrir quel nouveau chemin les averses équatoriales ont trouvé pour s’inviter dans la maison (cela dépend généralement de la direction des vents) et trouver des parades. Apprécier les innovations: notre cuisinière à gaz est enfin arrivée et installée ce qui nous rend indépendant de l’activité du groupe pour cuisiner et faire fonctionner la ”zanzibar” pour avoir du café à loisir ( YES ! ) Apprécier le fait que l’inverseur grillé lors du dernier orage est remplacé et fonctionne. Nous avons ainsi à nouveau de la lumière et de l’eau 24h sur 24h !

Dans nos paquets, Marie-Claude à ramené une multitude de petites lampes solaires et à piles qui donnent énormément de charme à la maison une fois la nuit tombée. Il y a aussi un réveil avec simulation d’aube qui rend les réveils avant l’aube beaucoup plus civilisés !

Bref, nous nous installons, où plutôt devrais-je dire que Marie-Claude nous installe.

Merci  à vous qui nous lisez et nous écrivez,

Marie-Claude et Marc

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port de Mapangu et sa grue à présent écrouée

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Aube du 13 octobre 1-2-3

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Somewhere I read that an event never occurs in isolation, without an obvious link they often tend to happen several at a time, hence I guess the term of “Law of Series”.

Just before our return in Mapangu there has been a series of events, which we alluded to in our previous posting, for which the tread is money or rather illicit enrichment. As we were not present at the time the sequence may not be correct, however as these have no (obvious) link it probably does not matter too much if the sequence is not respected here.

The first event is related to money transfer between the plantation and Kinshasa. As there are no banks here, it often happens that workers or even people from outside the plantation deposit money with our cashier to subsequently have a member of their family collect the money from our cashier in Kinshasa. It helps people transfer money to their relatives at no cost and on the other hand is a source of cash for the plantation, which has otherwise to be flown in for the payment of staff at the end of each month. Our treasurer discovered that he could forge deposits and have a member of his family come and collect the money at the other end. He managed to hide his game for a few months before the scam was uncovered and he fled, not without taking one last substantial amount of cash, without too much hiding this time. According to the information we managed to gather, he is now somewhere in Angola, probably until his loot is used up.

On top of all this, our treasurer had arranged to be hired by a competitor without our knowledge. However, as we are rather partners than competitors and share information almost on a weekly basis, we were both surprised to find out one that their future employee had fled with the kitty and the other that he had been hired supposedly with our full knowledge.

The second event, far more tragic, relates to the pay of the teachers of the catholic school of Mwembe, a little less than 3,000 dollars, that the physician of Mwembe was bringing back by motor bike at the request of Caritas. As everything is known here, some villagers got wind of the funds being transported and decided to attack the physician and his driver at some remote spot along the raod with a “poupou”. A poupou is a rifle made locally out of a piece of galvanised pipe with a locally made triggering device. Rumour goes that these “devises” more often than not explode at the wrong end and that it kills or maims more hunters than wildlife. This time, unfortunately, it was not the case and the driver of the motor bike was killed while the physician was injured in the face and will probably lose (at least part of) his sight… The three culprits were caught the following, but the harm had been done. For sure we will be even more cautious with the transport of our own funds, which is already being done under police escort.

The third event, a smaller scale version of the first one, also relates to fraudulent transactions. Not being able to access the funds being transferred like our treasurer, this person wrote fake requisition notes for local purchases such as pens, calculators, paper, soap, staplers and staples, etc., which he then gave to his wife to sell on the local market place. The amounts were not huge, but doing this exercise repeatedly over a period of time added to an amount that is not negligible. This person also has fled, probably not as far as Angola as the loot is much less substantial.

We know there are other illicit actions going on, among others with our fuel and lubricants, but we have not yet found a way to completely stop the process. Palm oil, construction material, fertilisers and other things are also being diverted from their intended use, which means that we also have to do some policing in addition to the rest of the work.

So much for the problems we suggested in our previous posting.

For the rest, our return to the routine of bush life is moving on with its predictable lot of frustrations and joys…

Wake up at 4:30h, it is not as bad as it sounds, but needs some getting used to never the less.

For Marie-Claude, who loves her quietness, getting used to the fact that from 6h30 staff arrives at home, exercise patience while explaining things, and checking whether a “Yes” answer actually confirms understanding. On the other hand, it often happens that the answer given is not entirely clear, such as “Have you rinsed the bucket? No, I have cleaned the bucket with water… Record attendance of the staff attached to the “Cathedral” site on behalf of the human resource department in Mapangu. This means that they all show up on our door step at the crack of dawn. Then all the usual chores that we prefer to do ourselves such as boiling water for the filter (which needs to be cleaned twice a week because of the dirt in the water), make yoghurt (YES! Powder milk is available in the local shop !), bake bread (at the moment Marc takes care of the bakery work), knowing that internet is not that reliable and the phone network erratic at best (still incomparably better than not having either at all as during our previous life in Africa).

Discover which new route the tropical rains will find to invite themselves inside (usually depending on the wind direction) and take remedial action. Enjoy the improvements such as the newly arrived gas cooker, which means that we no longer depend on the generator when wishing to boil some water (YES!). Appreciate the fact that are inverter (killed by lightning during our holidays) has been replaced and works (despite the manual being in German only, somewhat lesser spoken by our staff here). We are back to 24h à day light in the house!

In our luggage, Marie-Claude brought a multitude of solar and battery operated lamps providing an enormous amount of charm to the house after sundown. We now also have an alarm clock with simulated sun rise, which makes it much more civilised to wake up when it is still pitch dark outside!

In summary, we are settling in, or I should rather say that Marie-Claude is making sure our nest is comfy.

Thank you for reading us and those sending us messages,

Marie-Claude et Marc

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