Bonjour vous tous, nous revoici !
Jusqu’à présent nous vous avons présenté Mapangu comme étant une plantation de palmiers à huile, et en quelque sorte c’est vrai car c’est la seule culture industrielle qui a été mise en place sur la concession. Or le climat du Kasaï pourrait également convenir à la culture de l’Hévéa ou arbre à caoutchouc et comme le groupe essaye généralement de combiner les deux cultures pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, ici aussi cette culture pourrait être implantée.
Mais voilà, mettre en place une plantation d’Hévéa est une opération de longue haleine, voyez plutôt:
– la multiplication d’arbres à caoutchouc industriels se fait traditionnellement par greffe, car il n’est pas possible de transmettre les caractéristiques désirées (résistance à la casse au vent, production abondante de latex, etc) par le semis de graines.
– pour pouvoir faire des greffes, il faut du matériel de greffage (greffons), qui doit donc nécessairement être produit sur place car transporter des greffons est difficile et serait trop couteux à réaliser à grande échelle.
– les greffons sont obtenus à partir de bois de greffage, prélevé sur des arbres qui ont eux-même été greffés (avec quelques greffons importés par avion et utilisés au plus quelques jours après leur prélèvement) et régulièrement recepés pour toujours avoir des jeunes branches sur lesquels les greffons peuvent être prélevés.
– les greffes se font sur des portes greffes, qui sont simplement des plants obtenus par semis de graines d’Hévéa.
– pour planter, disons, 5.000 hectares d’arbres à caoutchouc, soit 2.500.000 arbres il faut beaucoup de bois de greffe et donc plusieurs années pour créer des jardins à même de produire les greffons nécessaire, sachant qu’il n’y a évidemment pas 100% de réussite lors du greffage.
– depuis quelques années la Brabanta est donc en train de développer petit à petit une collection de différents clones d’Hévéa qui doivent servir à tester leur adaptation aux conditions climatiques et de sol locales et au besoin fournir le bois de greffe nécessaire le jour où l’on déciderait de se lancer dans la production de caoutchouc.
– ce n’est pas la fin de l’histoire, car après avoir planté un arbre à caoutchouc il faut encore attendre environ 7 ans avant de pouvoir commencer à récolter le latex. Autant dire que nous ne seront plus que probablement plus là si un jour Brabanta devait produire du latex.
Depuis quelques jours, nous avons commencé à mettre en place un essai de plantation d’Hévéa à plus grande échelle (6 hectares) qui devra également servir de jardin à bois potentiel le jour où la décision serait prise de se lancer dans cette production. Les plants (greffés) que nous plantons pour le moment ont été semés il y a un peu plus d’un an, mais sont déjà de jeunes arbres d’une taille non négligeable et en particulier la racine pivot qui fait parfois plus d’un mètre cinquante. Pour extraire ces plants de la pépinière nous avons dû construire une machine spéciale qui permet de tirer les plants à la verticale afin d’extraire le plant avec l’entièreté de son pivot.
La plantation de notre jardin à bois à grande échelle va durer quelques semaines et nous pourrons vous en dire plus et vous montrer le résultat seulement lorsque la plantation commencera à débourrer. En attendant voici quelques photos de la pépinière et de la préparation de plants.
Cette semaine nous avons eu notre vol mensuel sur plantation pour nous apporter nos vivres frais, la paie et quelques passagers, dont l’inspecteur de la régie des voies aériennes en visite annuelle pour la certification de notre piste. Il pleuvait abondamment durant toute la matinée avant l’arrivée de l’avion et il y avait également assez bien de vent provoqué par le temps orageux. Nous avons donc avisé le pilote (par radio) d’être prudent car la piste était glissante et d’atterrir de préférence vers l’ouest pour être contre le vent. Pour une raison que nous ignorons, et certainement pas par manque de manche à air (récemment remplacée avec une manche à air de dimension internationale – 2,4m de longueur), le pilote a décidé d’atterrir avec le vent avec le résultat qu’il n’a réussi à arrêter l’avion qu’en bout de piste alors que d’habitude il ne lui faut même pas la moitié pour immobiliser l’aéroplane. Les passagers n’ont rien remarqué, si ce n’est des nuages qui semblaient aller aussi vite que l’avion, mais au sol nous avons quand même eu un moment d’inquiétude. Heureusement comme la piste est située en pleine savane, dans le pire des cas l’avion se serait retrouvé dans les herbes… Pas très différent de la piste de l’aéroport d’Ilebo !
Notre inspecteur des voies aériennes à trouvé que la peinture des marquages au sol était un peu défraîchie, que le personnel de sécurité de la piste devrait être équipé d’uniformes spécial aviation, que nous devrions installer des détecteurs de métaux pour contrôler les passagers, etc. N’oublions pas que notre piste est un aéroport privé, ou seuls des personnes attachées à- ou visitant- la plantation arrivent et partent. Pour avoir un point de comparaison, l’aéroport commercial (appartenant à l’état) d’Ilebo est une piste en herbe (dont la hauteur dépasse souvent les 30cm) dépourvue de tout marquage, sans manche à air, sans extincteur, enfin sans rien. Je dois reconnaître avoir eu du mal à garder mon sérieux lorsque l’inspecteur a commencé son rapport et la liste des recommandations auxquelles nous devrions nous conformer pour ne pas payer de pénalités lors de sa prochaine inspection.
L’inspecteur des voies aériennes a quand même concédé que notre piste était la meilleure et la mieux équipée des aéroports domestiques du pays, y compris celui de Kinshasa, mais bon il faut toujours trouver une excuse pour soutirer un peu d’argent là où on pense en trouver et il est certain que ceux de l’état ont des finances à zéro.
Dans un autre domaine, que nous avons déjà abordé, j’essaye de faire l’inventaire des besoins des écoles de la concession et de parer aux besoins urgents là où s’est possible. Ce matin Marie-Claude et moi avons rapidement visité une école primaire dont les toitures ont été arrachées par les vents violents qui accompagnent les orages de cette saison. Ce sont heureusement des toitures en paille assez faciles à réparer avec des matériaux locaux, mais même ces petites choses nécessitent un coup de pouce de l’extérieur.
Pour les écoles, nous avons déjà demandé de nous aider selon vos moyens avec la collecte de matériel scolaire (à déposer au bureau chez Gilles, Wilmingtonstraat 3 – 2030 Anvers), mais ceux qui souhaiteraient aider par d’autres moyens, tous les gestes sont les bienvenus et appréciés. ,
Que vous raconter d’autre ? Comme nous ne sommes arrivés qu’en février de cette année, tout ce que nous vivons comme conditions climatiques en ce moment sont autant de nouveautés. Il faudrait noter tout pour être mieux préparé pour l’année suivante mais rien n’est mal fait.
Lorsque nous sommes revenus de vacances tout commençait à reverdir et trois pluies plus loin, la différence est énorme. Tout à l’honneur de “Papa Abas” et “Papa Doudou” nos jardiniers, les abords immédiats de la maison étaient verts, maintenant tout fleuris. Et le terrain se métamorphose. Les plants de Lantana se sont bien développés, les Canas font des rejets, les Cosmos locaux d’un orange vif égayent les bords de la maison, et nous avons beaucoup plus d’oiseaux. Je sais, au fond de moi, que nous devrons faire d’autant plus attentions aux serpents, mais “nous traverserons cette rivière” en temps et heure . . .
Lors de notre arrivée il faisait étouffant mais en ce moment, en général, nos nuits ont +/- 24° et nos jours +/- 30° ce que nous trouvons idéal !
Le réveil à simulateur d’aube est une véritable innovation dans notre confort quotidien nous ne nous apercevons (presque) plus qu’il fait nuit noire lorsque la journée commence!
Nous avons organisé un nettoyage de plafond et chasse aux chauve-souris pour limiter l’extension de la colonie, nous les entendons moins et il faudra sans doute recommencer le processus quelque fois pour faire comprendre le message. Mais cela fonctionne.
L’odeur commençait à être un peu trop entêtante !
Pour pouvoir parvenir à changer nos ampoules sans l’aide d’une échelle de pompier nous avons demandé à ” faire baisser ” les ampoules et placé des chapeaux fabrication locale comme abat-jour et le résultat est ludique!
Bref, chaque journée apporte sa petite amélioration et nous ne trouvons pas vraiment le temps de nous ennuyer ni l’un ni l’autre
Merci de nous suivre et à bientôt vous lire,
Marie-Claude et Marc
Semis Hevea 2016 – Hevea 2016 seedlings
Pépinière Hevea 2015 greffés – Hevea 2015 seedlings grafted
Extraction de plants d’Hevea – Hevea stump pulling
Hevea, habillage des stumps – Hevea stump preparation
Arrêt à l’école de Tshiamundenda – Stop at the Tshiamundenda school
Classes de/of Tshiamundenda
Atterrissage avec le vent – Landing with the wind
Abat-jour chapeau – Hat lamp shade
En route pour l’appel – On the way to the roll call
Hello everybody, here we are again!
Until now we have always spoken about Mapangu as being an oil palm plantation, which is true since this is the only industrial crop that we are processing on the estate. However the Kasai climate could also suit rubber production and since the group usually tries to have both crops in each plantation to avoid putting all eggs in one basket, here also Hevea or rubber trees could be grown.
However establishing a rubber plantation is not done just like that and requires log term planning:
– multiplying rubber trees must be done with clones (grafting) because the desirable traits of selected Hevea varieties (resistance to wind breakage, latex yield, etc.) cannot be transmitted through seedlings
– In order to multiply the planting material local production of grafting material is needed because it would be too difficult and costly to import large quantities of cloning material from abroad
– grafts are taken from trees that have originally been established with material flown in from other collections and regularly cut back to ensure a continuous production of fresh grafting material
– grafting is done on seedlings obtained from Hevea seeds, sown as soon as possible after harvesting because their germination power does not last very long
– to plant say 5,000 hectares of rubber trees, or about 2.5 million trees, a lot of grafting wood is necessary, especially given that the success rate is obviously never 100%
– for a few years now, Brabanta has been developing a small collection of rubber trees, to test these against the local climate and soil conditions and also prepare a reserve of grafting wood should it be decided to develop this on an industrial scale
– this is not the end of the story, because once planted it takes another 7 years before production starts. It is therefore most likely that we will no longer be in Mapangu when rubber will come out of the plantation, if at all.
A few days ago, we started putting in place a large scale (6 hectares) rubber trial in the savannah, which will also be used as grafting wood reserve should it be decided to go ahead with this crop. The (grafted) saplings that we are planting have been sown a little over one year but have already developed into significant plants, some of which have a pivot root extending more that 1.5m down. To extract these plants we built a special machine that allows to pull the trees out of the ground vertically in order to get the full length of the main root out of the ground.
Planting will take another few weeks and we will be able to tell you more once the planted stumps have started growing again. Meanwhile some picture of the work at the nursery and stump preparation.
This week we had our monthly flight to Mapangu to bring fresh produce, money to pay our staff and some visitors, amongst which an inspector from the civil aviation on his annual control of our air strip. It was raining heavily during the whole morning before the aircraft arrived and it was also very windy because of the stormy weather. We therefore advised the pilot (by radio) to be cautious because of the wet surface and to land preferably west ward into the rather strong wind. For some unknown reason, and certainly not through lack of indication as we recently installed a new wind sleeve of 2.4m length (international standards), the pilot decided to land with the wind and as a result almost made it pas the end of the runway, while usually he does not even need half the length to bring the aircraft to a stand still. The passengers did not notice that anything was amiss, except perhaps the fact that clouds were moving as fast as the air-plane, but on the ground we had a moment of worry, although in the worst case the plane would have continued into grass of the savannah, not very different from the Ilebo airport!
Our inspector found that the markings on the strip were not as fresh as they could, that the security staff at the strip should have official civil aviation outfits and that we were missing metal detectors to check the passengers before boarding the aircraft. Let us not forget that this air strip is a private airport used only for staff and visitors. As a point of comparison, the state airport of Ilebo is a grass surface, often knee high or higher, with no markings on the ground, no wind sleeve, no fire extinguishers, well nothing actually. I must confess that I found it difficult not to burst out with laughter when the inspector started listing our shortcomings and what should be done to avoid penalties on his next visit. He later confessed that our airport was better that any other domestic airport in the country, including the one in Kinshasa, but that we were the only ones with some money and that everybody has to live…
On another subject, which we already mentioned in prior postings, I am trying to identify the most pressing needs of the schools in and around the plantation. These schools are run by the national education department, however if we do not intervene to ensure that the basic infrastructure is maintained the kids would be having their classes under a tree at best. In addition to (French) school material, which you can have delivered at Gilles office (Wilmingtonstraat 3 – 2030 Antwerpen) there are other means to help. This morning Marie-Claude visited a primary school whose thatched roof has been blown off by the gusts of wind that accompany the thunder storms. This is relatively easy to repair with local materials, but a little help makes it so much easier.
What else to tell you? As we have only been here since February this year, we are still discovering the seasons and climatic aspects of Mapangu this very moment. We should take notes to be better prepared next year, but nothing is lost.
When we returned from our holidays, everything was starting to turn green, but after three heavy rains the difference is huge. Thanks to “Papa Abas” and “Papa Doudou”, our two gardeners, the surroundings of the house, which were green, are now full of flowers. The Lantanas have become well developed, the Canas are multiplying and local Cosmos varieties are giving the surroundings of the house a pleasant orange touch and we have a lot more birds. I know somewhere that this is also potentially a higher risk of having snakes around the house, but we will cross that bridge wen we get there. When we returned from holidays it was really hot, but right now at night we have about 24°C and during the day no more than 30°C, which we think is ideal!
Our wake up in the morning has become much more pleasant with the sunrise simulator, which almost makes us forget that it is pitch dark outside when we start the “day”. We organised a thorough cleaning and bat hunt in the roof because the noise and the smell was becoming unpleasant, even downstairs, but we know that this will not last and that we will have to repeat the operation in the near future.
Changing broken bulbs in the house was proving to be a challenge as the ceilings are about 4m high. Marie-Claude had them lowered and used locally made straw hats as lamp shades which is fun and effective. No need for a ladder to change a bulb now!
Each day brings its improvements and changes and makes it difficult to be idle for both of us.
Thank you for reading our blog and looking forward to hear from you,
Marie-Claude and Marc
One reply on “Pas Seulement du Palmier – Not Only Palm Trees”
Je lis tous vos newletters avec beaucoup d’interet mais j’oublie souvent de commenter! La dernière fois vous disiez qu’il était plus facile de planter de nouvelles parcelles que d’aracher les vieux palmiers …. que deviennent les anciennes plantations? Est-ce que la savane reprend ses droits?
Très jolis les chapeaux abat-jour …. par contre les chauves-souris je m’en passe sans problème!
Gros bisous à tous les deux