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Construction

Jeudi 3 novembre, pourquoi une date ? C’est sans doute la première fois que nous avons besoin d’une petite laine au petit déjeuner deux jours d’affilée ! Et hier, Marc est même rentré vers 11h du matin (chose fort inhabituelle et donc surprenante), pour se changer après s’être fait surprendre par une averse en savane, et m’a demandé, non pas un grog, mais presque, un thé chaud avec citron et miel ! Bref il fait agréablement frais et, excepté pour cette journée de pluie, nous voyons le soleil tous les jours ! Les aubes sont extraordinaires et notre terrasse est un enchantement !

Pourquoi parler de construction ? Dans une plantation comme la nôtre, il y a évidemment beaucoup d’activités autres que les palmiers et l’huilerie. Nous avons plus de 3.000 travailleurs qui habitent dans la plantation, ce qui équivaut à peu près à 30.000 personnes, qu’il est nécessaire de loger. Pour cela nous construisons des maisons, beaucoup de maisons, mais nous sommes encore loin de pouvoir loger tout ce monde dans des maisons en dur.

Dans les villages, dont la majorité des travailleurs sont originaires, les maisons sont construites en pisé avec des toits en paille et ont une durée de vie de un an ou deux, selon les matériaux utilisés et l’enthousiasme des termites du coin. Lors de fortes pluies les toits en paille ne sont pas tout à fait étanches et la terre sur les murs doit régulièrement être remplacée pour colmater l’espace entre les branches tressées. Le seul avantage est que de telles maisons ne coûtent pas grand-chose à construire et peuvent être érigées en très peu de temps.

Pour construire les logements nécessaires et ensuite faire l’entretien des habitations existantes, nous avons un département construction qui employait quelques 500 personnes. Les premières maisons de travailleurs “modernes” construites par la Brabanta étaient en blocs de ciment et tôles, une solution onéreuse et pas nécessairement confortable pour les occupants. Le ciment devant venir par barge de Kinshasa, non seulement le coût était élevé, mais en plus le processus était plutôt lent et nous étions satisfaits si une centaine de maisons étaient construites sur une année. A ce rythme il aurait fallu 25-30 ans pour loger tout le monde, une solution insatisfaisante.

Dans l’urgence, la société à investi dans des solutions alternatives, certaines plus provisoires que d’autres, ainsi nous avons environ 500 tentes “militaires” (qui sont maintenant remisées car inadaptées à un hébergement continu), nous avons construit plusieurs centaines de maisons “provisoires” en pisé, comparables à celles que l’on trouve dans les villages, mais évidemment considérées comme insuffisantes comparé aux travailleurs ayant bénéficié de maisons en dur, et nous avons même logé une partie de notre personnel dans des conteneurs dans lesquels des portes et fenêtres ont été aménagées et dotées d’un toit en tôle pour limiter l’effet “cuisson” à l’intérieur.

La meilleure solution que nous ayons trouvé pour le moment, est la construction de maisons en briques adobe (briques de terre pressée séchées au soleil) qui ont l’avantage d’utiliser des matériaux prélevés sur place (sauf les tôles pour la toiture) et d’être très agréables à vivre car elles restent fraîches à l’intérieur, même en plein soleil. Depuis peu nous avons même trouvé un entrepreneur local (denrée extrêmement rare ici) qui se charge de la fabrication de briques et de la construction de maisons pour un prix fixe, nettement inférieur à ce que cela nous coûte si nous le faisons avec notre propre main d’œuvre. Résultat, notre  équipe construction de  500 personnes est passée à environ  50 personnes, tout cela grâce au responsable actuel qui à la tête bien sur les épaules.

Dernière nouveauté, nous avons trouvé un entrepreneur qui nous propose de construire les mêmes maisons pour le même prix en briques cuites, fabriquées elles-aussi sur place. Nous avons fait une maison modèle et je dois dire que le résultat est à la hauteur des promesses, une autre surprise de taille ici. Si le budget nous permet de construire des habitations l’année prochaine nous allons, désormais,  les faire en briques cuites.

Dans la lancée, puisque nous parlons construction, il y a d’autres projets qui méritent quelques lignes. Comme expliqué précédemment, notre plantation remonte à l’époque coloniale, dans les années 1920-30 pour être précis, et certains vestiges de cette période ont persisté sur la plantation. Il y avait à l’époque tout un système de citernes et de canalisations pour la distribution d’eau, qui malheureusement n’ont pas survécu hormis des morceaux de tuyaux çà et là et quelques citernes désaffectées. Il y avait aussi des maisons coloniales dont celle du directeur de plantation (appelée le “Belvédère”) et celle du directeur d’usine (appelée “les Arcades”) qui sont aujourd’hui en piteux état.

Le Belvédère est situé un peu plus loin que la Cathédrale sur la route d’Ilebo, donc assez fort décentré par rapport aux autres habitations et bâtiments administratifs, mais avec une vue spectaculaire sur l’une des courbes du Kasaï. Ce n’est pas une priorité, mais un jour peut-être nous la remettrons en état pour servir de logement à une personne ou famille qui comme nous n’est pas dérangée par l’isolement.

Un peu plus petite que “le Belvédère”, la” maison des Arcades”  devait être superbe avec, comme son nom l’indique, des arcades et colonnes qui lui donnent beaucoup de caractère et de classe. Alors le projet à germé de la remettre en état pour y aménager les bureaux de la direction générale, actuellement situés à deux kilomètres de l’usine. L’installation de la direction générale dans ce bâtiment se justifie par le fait que nos bureaux actuels sont trop petits pour accueillir tout le monde, nécessitent généralement un véhicule pour se déplacer entre les bureaux et l’usine et doivent eux aussi subir des travaux de rénovation substantiels. Les photos en annexe montrent qu’il ne s’agit pas juste d’y mettre un coup de peinture, mais donnent une idée du potentiel que le bâtiment représente et je m’imagine tout à fait dans un bureau avec vue sur le Kasaï (privilège du DG). Nous espérons donc que dans quelques mois nous pourrons vous montrer des photos du projet “après”, en attendant nous vous laissons vous aussi à votre imagination.

Mais il n’y a pas que les logements et bureaux, nous sommes également en train de construire une route en prévision de récoltes que nous devrons évacuer depuis des parties de jeune plantation assez éloignées et isolées. Rien de spectaculaire, mais une opportunité pour aller faire des relevés en brousse de temps en temps.

Merci de nous suivre et à bientôt vous lire,

Marc et Marie-Claude

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Maison des Arcades – Arcades house

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Maison des Arcades 2 – Arcades house 2

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Pièce pricipale arrière – Main room back

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Pièce principale avant – Main room front

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Cantine en construction – Building of the cantine

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Marquage de la route – Marking the road

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Balade en savane – Walking in the savannah

Thursday November 3rd, why this date? It is undoubtedly the first time that we had to add another layer for breakfast twice in a row! And yesterday, Marc even came home at 11 in the morning (most unusual and surprising) to change, having been surprised by rain while walking in the savannah. He did not ask for a grog, but almost, a hot tea with honey and lemon! Anyway, the weather is pleasantly cool and, except for this rainy day, we see the sun every day. Sunrises are extraordinary and our deck an enchantment.

Why talk about construction? In a plantation like ours, there are obviously a lot of activities around the palm trees and the oil factory. We have more than 3,000 workers living on the plantation, which equates to about 30,000 people, who need to be housed. To this purpose we build houses, many houses, but we are still far from being able to accommodate all of them in durable buildings.

In the villages, from where most of the workers originate, houses are built with sticks, mud and thatch and have a lifespan of one or two years depending on the materials used and the enthusiasm of termites in the area. When it rains heavily, the thatched roofs are usually not completely water tight and the earth used to plaster the walls regularly needs patching up. The advantages of these houses are their low cost and the fact that they can be built with locally sourced materials in a very short time.

To build the required dwellings and maintain the existing ones, we have a building department, which used to employ about 500 workers. The first modern workers’ houses were made with concrete blocks and tin roofs, an expensive solution that was not even providing for a comfortable place to live. Cement comes by barge from Kinshasa, which is not only onerous but also quite slow, and we were rather happy if we could build about 100 houses in a year. At this rate we would need 25-30 years to accommodate everybody, obviously not a satisfying solution.

To speed things up, the company has explored various alternatives, some more durable than others, including 500 “army style” tents (which have now been stored, because unsuitable for permanent housing), we erected several hundreds of “temporary” houses on the model of those found in the villages, but obviously considered as a second choice to those built with brick and mortar. We have even housed part of our staff in containers, with door and window openings made and a tin roof added on top to reduce the inside “cooking” effect during hot days.

Currently, the best solution we have found is to build houses with adobe blocs (made of pressed soil dried in the sun), which can be made locally (except for the roofing sheets) and have the advantage of staying cool during hot weather. Recently we even identified a local entrepreneur (a rarity in this region), who has taken over the manufacture of the blocs and erection of the houses for a fixed price, significantly lower than what it would cost the company to do it. As a result, our construction team has shrunk from 500 to about 50 people, thanks to our construction head who has a lot of common sense.

Latest novelty, we found a contractor who is offering to build the same houses for the same price using actual bricks, baked on site. So far one model house has been completed within the announced budget, another major surprise here. If the budget allows, we will definitely go for baked brick houses next year.

Since we are talking about buildings, a few other “projects” are worth mentioning. As explained in earlier postings, our plantation dates back to colonial times, in the years 1920-30s to be precise, and some landmarks of this period are still in existence. At the time, the plantation used to have a whole network of water tanks and pipes to distribute water, most of which have unfortunately not survived, except for a few remnants of pipes and the odd abandoned water tanks. There were also some colonial mansions, one for the plantation manager (called the “Belvédère”) and another for the factory manager (called the “Arcades”), of which only the walls and parts of the roof have survived.

The Belvédère, located a little further than the Cathedral on the road towards Ilebo, therefore somewhat removed from the other houses and administrative centre, but with a magnificent view of the Kasai river. It is not a priority, but one day maybe we will rehabilitate this building to be used by a person or family enjoying some isolation like us.

Slightly smaller than the “Belvédère”, the “Arcades” house must have been splendid with, as its name suggests, arcades and styles that gives it a lot of character and class. Thus the project has germinated to refurbish the building as management offices. The project is justified by the fact that the current offices are some 2 km away from the factory, too small to house all the managers, generally require a vehicle to move between the departments and are themselves in need for a major overhaul. The pictures attached show that it is not just a matter of putting a lick of paint, but give an idea of the potential offered by this construction, and I can perfectly see myself in an office overlooking the Kasai River. We hope that in a few months’ time we will have some pictures of the finished project, meanwhile we leave you also to your imagination.

Construction is not just buildings, we are also in the midst of constructing a new road that will enable us to transport the harvest from a young and remote part of the plantation. Nothing spectacular, but a good excuse to go for a walk in the savannah once in a while.

Thank you for following us and looking forward to hear from you,

Marc et Marie-Claude

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