Aujourd’hui nous avons fait une nouvelle expédition sur un banc de sable et comme il se fait tard nos nouvelles de cette fois-ci seront plus brèves. Le banc de sable est l’équivalent de la plage, sable blanc fin sur des kilomètres et de l’eau (non salée) sur une grande étendue. Tout le monde apporte quelque chose, l’un les petits toasts pour l’apéro, l’autre de quoi faire une BBQ, une salade, des boissons, un dessert, etc. avec le résultat que l’on mange beaucoup (trop) à l’abri d’une paillote, indispensable cette fois-ci car le soleil était torride et le sable brûlant. En fait nous aurions probablement pu cuire notre repas dans le sable ou presque.
Pour l’expédition d’aujourd’hui, nous avons fait le voyage jusqu’au banc de sable avec deux pirogues, l’une pour les passagers et l’autre pour les tables, chaises, BBQ, nourriture, etc. L’un de nos collègues avait également amené son chien qui adore l’eau, en fait il nagerait probablement toute la journée et tout cela en aboyant, avec le résultat que la nuit il doit se lever dix fois pour permettre à la bête de se délester de toute l’eau ingurgitée.
Cette fois-ci, mis à part des pirogues passant devant nous dans un sens et puis dans l’autre pour observer ces blancs installés sur le sable, il n’y avait pas la horde d’enfants qui nous encerclaient et nous avons donc emporté toutes nos bouteilles vides (à la grande satisfaction du piroguier qui s’était senti lésé la dernière fois, lorsque nous avions abandonné le butin de vidanges aux enfants).
Cette semaine a eu son lot habituel d’autorités diverses qui viennent essayer de soutirer de l’argent d’une manière ou d’une autre, c’est le privilège d’être la seule société de taille dans la province et surtout la seule qui n’est pas en cessation de paiement… Ainsi nous avons eu une délégation du ministère de l’environnement qui a commencé par nous féliciter pour les progrès réalisés au niveau de la sécurité, traitement des effluent et propreté générale pour ensuite nous réclamer une amende transactionnelle représentant 10 fois la taxe payée l’année précédente. L’argument principal étant que “les temps sont durs” et qu’après tout “il est impossible qu’une société comme la Brabanta ne dépasse pas les normes de pollution quelque part”. Les normes sont à la discrétion de l’inspecteur, semble-t-il, qui n’est pas équipé pour mesurer quoi que ce soit, encore une fois “les temps sont durs…”.
L’autre découverte est que depuis cette semaine nous avons une équipe de la police des frontières qui est venue s’installer à Mapangu avec mission principale de vérifier l’allée et venue de personnes, surveiller le chargement et déchargement des barges et recueillir des renseignements. Je suppose que le fait d’avoir la province du Bandundu de l’autre côté du Kasaï représente une frontière? De plus nous avons déjà une équipe de la DGM (direction générale de la migration) qui contrôle les passeports, contre paiement, des personnes (étrangères) arrivant ou quittant Mapangu), un agent de l’ANR (agence nationale de renseignement) qui collecte des “informations” pour la sécurité nationale) et un commissaire fluvial qui contrôle et taxe tout chargement ou déchargement de bateau dans notre port. Ils devaient certainement être débordés pour que la police des frontières doivent venir en renfort…
Ce n’est pas nouveau, paraît-il, mais cette semaine nous avons également eu un inspecteur sanitaire qui a visité un nombre de camps et villages dans et autour de la plantation et décrété qu’ils n’étaient pas assez propres et que la société se devait donc de payer une amende pour chaque camp. Quand j’ai suggéré que les habitants pourraient peut-être nettoyer leur propre crasse, l’inspecteur a répondu qu’il serait obligé de mettre tous les contrevenants en prison et que cela risquait de perturber les activités de la société. Ils vont devoir commencer par construire un sérieux complexe carcéral car toute la cité de Mapangu est un grand dépotoir (sauf juste après une pluie qui rince tout dans le Kasaï).
Dans une grosse semaine je ferai un aller-retour jusqu’en Europe pour le conseil d’administration de Brabanta, occasion pour ramener quelques pièces de rechange urgentes pour l’usine et des petites choses pour les fêtes de fin d’année que toute l’équipe des expatriés de Brabanta fêtera ensemble en plantation.
Voilà pour cette fois-ci. A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Today we went once again to one of the sand banks and as it is quite late this entry will be somewhat shorter. The sand bank is the equivalent of the beach, miles of fine white sand and large expanses of (unsalted) water. Everybody brings something, one little snacks to go with the drinks, another food for the BBQ, a salad, drinks, a dessert, and so forth. As a consequence we eat a lot (too much) under a little shelter, crucial this time as the sun was baking hot. In fact we could probably have cooked our meal in the sand.
On this occasion, for the expedition to the sand bank we used two dugout canoes, one for the passengers and the other for tables, chairs, BBQ, food, etc. One of our colleagues brought his dog who loves water, in fact the dog would probably swim all day and strangely doing this while barking all the time. As a result our colleague has to get up about ten times during the night because his dog needs to evacuate the large quantities of water absorbed during the swim.
This time, except for a number of dugout canoes passing one way and then another to observe the white people on the “beach”, we did not have the crowd of children stalking us. We therefore took back all our empty bottles (to the great satisfaction of our boat pilot who felt cheated last time when we left the loot for the waiting children).
This week we had our usual load of officials trying to get money off the company one way or another, that is the privilege of being the only sizeable company in the province and more importantly the only one that is still in a position to pay something. We had an inspector from the ministry of environment who started by praising the company for the improvements achieved in security, treating the waste from the factory and general cleanliness of the premises. But then claimed we should pay a negotiated fine equal to about 10 times last years tax, claiming that it was not possible for a company like ours to be 100% clean and that we necessarily had to exceed some of the norms. The pollution norms are apparently defined by the inspector himself, even though he is not equipped to measure anything, once again “times are hard…”.
Another discovery is that we now have a team of border police in Mapangu, with the assignment to control the coming and going people, check loading and unloading at the port and gather “information”. I presume that because across the river there is another province we are a border town of sorts, but we already have a team in charge of migration controlling passports (against payment) of foreigners arriving or going, an agent of the national information agency collecting “information” and a river officer levying all cargo being loaded or discharged in our port. They must have been over their heads with work to explain the need for a reinforcement of the border police…
It is apparently not new, but this week we also had a sanitary officer visiting the villages and camps in and around the plantation, after which he declared that they were not clean enough and the company should pay a fine for each camp. When I suggested that the inhabitants of the villages and camps could perhaps clean their own place, he responded saying that he would be forced to arrest them all and disturb the good working of the company doing so. They will have to build a serious jail to do so because the whole city of Mapangu is one big waste dump, except when a rain has washed everything into the river.
In a little over a week I will be making a short trip to Europe for Brabanta’s board meeting, opportunity to also bring back some urgent spares for the factory and some titbits for the year end that all the expatriates will celebrate together on the plantation.
That’s it for this time, we look forward reading from you,
Marc & Marie-Claude