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Le “Matungulu pore” Nouveau est Arrivé ! – New “Matungulu pore” is Here !

Le Matungulu pore ou Aframomum africanum si on veut être officiel ou encore Mantundu en Kicongo, qui est le dialecte usité ici, est un cousin du gingembre qui donne un fruit rouge (dont, dit mon frère, chasseur, les perdrix raffolent), avec lequel je fais une gelée rose translucide dont Nous raffolons!
C’est un de nos souvenirs gustatifs les plus vivaces et agréables de notre séjour dans ce pays, toujours étonnant, lorsque nous vivions dans le Katanga il y a presque 30 ans. Depuis notre arrivée en février je demande autour de moi si “on en trouve par ici”, et, victoire après avoir recherché et trouvé et montré des photos, je me suis entendue dire: ” oui, en forêt mais ce n’est pas la saison” . Réponse inquiétante s’il en est car c’est souvent une façon  de ne pas dire “non” ici ! Alors, imaginez mon ravissement lorsque Guy, un de nos deux compère travaillant à la maison , est revenu avec 1,5kg, ramassé en forêt la veille! Fruits travaillés le lendemain + une nuit de pause et . . . Résultat toujours aussi goûteux ! C’est un goût un peu comme coings, groseilles et cornouilles dans la même gelée avec une touche de poivre rose. RE-MAR_QUA_BLE !!!

A part cela, cette semaine fut marquée par une succession de corps de métier travaillant à la maison. Menuisiers pour réparer la porte d’entrée côté buanderie dont le bas était complètement pourri et s’abandonnait dans le salon poussé par le vent à chaque tempête de plus en plus fréquentes en ce moment. Electriciens (tout le monde vient toujours au minimum par deux) pour remettre sur double système générateur/inverseur un réseau désactivé par erreur. Peintres pour rafraîchir les peintures extérieures du studio à côté de la buanderie après les travaux évoqués la semaine passée. Les peintures sont pratiquement terminées par contre les mystères électriques ne sont pas tous résolus et l’électricien revient lundi . . .

Griezel-chat est complètement rétablie et a recommencé à parader et frimer comme avant. Makala observe cela avec une patience fluctuante ce qui amuse tout le monde à la maison!

Cette semaine aussi, Marc a fait de gros efforts pour rentrer un peu plus tôt pour que nous passions un peu plus de temps ensemble et ce n’est pas une mince affaire vu que toute une cour rôde autour des bureaux pour attendre les signes d’un départ et vite demander un petit quelque chose, il ne me donne un coup de fil pour annoncer son arrivée qu’une fois qu’il est dans la voiture seulement ! Et puis c’est 30mn de route pour arriver jusqu’à chez nous où, en théorie (il y a toujours des coups de téléphone), il peut bénéficier d’une pause de plus ou moins une heure avant de refaire la route vers le bureau à Mapangu et la routine (?) plus l’inconnu des impondérables, souvent avec un contingent de travailleurs à déposer là-bas.  Retour 18:30h. 19h. On se demande pourquoi les feux sont souvent éteints vers 20:30h. . . . Jusqu’au prochain 4:30h. et les nouveaux impondérables 🙂 ! Ce dimanche, par exemple, il est reparti à Molokai en bordure de Kasaï pour une pelleteuse qui prend des cours de natation… Mais il vous racontera cela mieux que moi !

Bon, je reprends le clavier pour ajouter mon grain de sel, mais avant de parler des engins lourds et de leurs capacités natatoires, je souhaite parler un petit peu plus de la plantation. Vous devinerez que dans une plantation de 6.000 ha, même si les mauvaises langues parlent d’une monoculture où rien d’autre ne pousse et/ou ne vit, il y a beaucoup de vie à côté des seuls palmiers, tant végétale qu’animale. Il est vrai que nous essayons de limiter certaines formes d’adventices (arbustes, lianes et autres plantes envahissantes) mais en même temps nous essayons de favoriser le plus possible un couvert végétal permanent du sol (aussi varié que possible) pour assurer un maintien de la fraîcheur, création d’humus et lutte contre l’érosion. Il y a aussi toutes sortes de plantes que l’on retrouve dans les palmiers eux-mêmes comme les fougères, épiphytes et même des petits champignons qui profitent de l’abondante matière organique qui s’accumule dans le creux des palmes.

Du point de vue vie animale, il y a d’abord ceux qui sont absolument indispensables et le plus important de ceux-ci est un tout petit insecte de la famille des minuscules coléoptères qui sont à peine visibles sur les inflorescences. En fait pour les trouver il faut se fier à son odorat car les fleurs mâles dégagent une forte odeur anisée quand elles produisent du pollen et il suffit alors de secouer une partie de la fleur dans la main pour voir les touts petits insectes. Il va sans dire que l’utilisation de pesticides est totalement proscrite dans les palmeraies, car sans ces petits insectes il n’y aurait rien à récolter! Une autre famille d’animaux importants pour le palmier sont les rapaces et en particulier les rapaces nocturnes, car les rats sont très friands des fruits de palmes et comme tout le monde le sait ils se reproduisent vite, d’autant plus vite que la source d’aliments est abondante. Pour cette raison on essaye de laisser des grands arbres dans les plantations de palmiers pour permettre aux rapaces de s’y poser, de nicher et d’observer la plantation.

Le problème, c’est que d’une part la population locale chasse et mange tout, y compris les oiseaux comme les rapaces et les serpents (eux aussi de bons prédateurs de rats) et que la chasse traditionnelle aux rats (faite en mettant le feu à la brousse ou la forêt) est évidemment proscrite dans les palmeraies. Le résultat est  que dans certaines parties de la plantation les rats ont commencé à proliférer et que la solution de lutte qui avait été choisie fut de mettre des appâts empoisonnés, qui tuent les rats, mais aussi les rapaces et les serpents qui les mangent. Ayant la ferme intention d’installer des nichoirs pour favoriser le retour des rapaces (nocturnes) il était nécessaire de trouver un moyen de lutte contre les rats autre que chimique. Nous avons d’abord essayé des pièges en nasses et collets de fabrication locale, mais le taux de réussite était fort décevant. C’est notre directeur technique qui a finalement trouvé une solution de piège de fabrication propre (avec des morceaux de tuyau d’irrigation, boite de conserve de sardines vide et morceau de chambre à air) dont l’efficacité est redoutable. Lors d’une récente visite, les 20 pièges d’essai avaient chacun attrapé un rat et en revisitant ceux-ci deux heures plus tard plus de la moitié avaient à nouveau fonctionné. Nous avons maintenant pour objectif de fabriquer 2.000 pièges et de commencer la fabrication et installation de nichoirs, ce dont je me réjouis très fort même s’il faudra être patient avant d’y voir des rapaces nicher.

Bon, revenons aux choses moins plaisantes. Hier après-midi, en revenant d’une visite d’un de nos centres de paie à Sanga-Sanga (à l’extrémité de la plantation, à une heure de route de la maison), j’ai appris que l’une de nos pelles sur chenilles s’était enfoncée dans une poche d’argile au bord de la rivière Kasaï. La pelle y avait été envoyée pour justement creuser et charger de l’argile destinée à la fabrication de briques cuites, mais l’opérateur a jugé bon de se mettre côté rivière pour commencer à creuser avec le résultat que vous connaissez. La dernière fois que je vous avais parlé de cette pelle, elle était couchée sur le flanc et nous avions dû faire appel à un bulldozer pour redresser ses 20 tonnes. Cette fois les 20 tonnes sont dans le fond d’un trou d’argile collante et lourde, la sortie n’est pas gagnée… J’ai été observer les opérations de dégagement ce matin, mais j’ai préféré ne pas m’attarder car je crains qu’elle ne s’enfonce encore plus et plutôt que de me mêler aux opérations de sauvetage je vais laisser aux ingénieurs civils le soin de trouver un moyen pour nous sortir de ce pétrin.

Mis à part cette distraction du dimanche, c’est presque le train-train habituel ici, défilé de visiteurs de tout acabit au bureau, habituels challenges logistiques, pannes de toutes sortes à réparer avec les moyens du bord et plaisir de pouvoir rentrer pour tous les repas à la maison (même si Marie-Claude trouve que je n’arrive pas toujours assez tôt…).

A très bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

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Matungulu pore

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Gelée de Matungulu pore / Jelly

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Les rats adorent les fruits de palmier / Rats love palm fruits

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Piège amorcé / Armed trap

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Piège fermé / Closed trap

 

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Epiphytes

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Champignons sur palmier / Mushroom on palm tree

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Pelle dans l’argile / Digger in clay

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Récolte des légumes du déjeuner avec Makala / Fetching lunch veggies with
Makala

Matungulu pore or Aframomum africanum if you prefer the official name or Mantundu in Kikongo, the local language, is a cousin of ginger and produces a red fruit growing just above the ground (which, according to my brother hunter, is loved by partridges) that I use to make a pinkish jelly, which we love!

It is one of our most vivid and pleasant flavour souvenirs from this country, always surprising, when we lived in the Katanga province about 30 years ago. Since arriving here in Mapangu last February, I ask around me if this fruit can “be found around here”, and, victory after searching, showing pictures I am told “yes, in the forest but it is not the season”. Worrying response, because it could be a way not to say “no” here. Then imagine my joy, when one of our two housekeepers, Guy, came home with 1.5kg of fruit collected in the forest. Next day preparation of the fruit, one night of rest and… result still as remarkable. The taste is a mix of quince, red currants and Cornus mas with a touch of pepper, RE-MAR-KA-BLE!!!

Other than that, this week was once again marked by a succession of craftsmen working in the house to repair one of the doors that was rotting away, electricians trying to restore lights that had been disconnected by mistake while doing other previous jobs, painters to refresh the outside studio where some works had been done last week as described previously. All the painting is done, but electricity wise there still some mysteries to be solved, Monday…

Griezel-cat has completely recovered and is again proudly parading as before. Makala keeps an eye on all this pretentious nonsense with varying degrees of patience, which is source of fun for everybody at home!

This week Marc has done his best to be home early(er) to give us a little more time together and it is easier said than done given all the people milling around his office, waiting for a brief moment (usually just when he wants to leave the office) to present their griefs or requests. He rings me only when he is in the car, engine running. It then takes about 30 minutes to make it home to have some respite, in theory (there are always some phone calls) he has about one hour at home before returning to the office (and routine (?)) in Mapangu, usually with a load of workers returning that way after their day’s work. Return home around 18h30-19h, no wonder lights are often out before 20h30… until the wake-up call of 4h30 and the new challenges :)! This Sunday morning, for example, he had to go to Molokai, a village on theKasai river-side, where one of our (Caterpillar) diggers is apparently taking swimming lessons… but he will tell you better than I!

I am taking over from Marie-Claude to add my pinch of salt, but before telling you about the joys of pulling a 20 tonne digger out of the river bank I would like to tell you a little more about the plantation. You must guess that in a 6.000 ha plantation, even if some pretend that oil palm is a terrible monoculture, there is a lot of life next to the palm trees, animal and plant. It is true that we try to limit some of the natural growth (shrubs, creepers and other invasive plants) but at the same time we try to get a permanent and mixed ground cover in place to keep the moisture, generate humus and avoid soil erosion. There are also a variety of plants that grow in the palm trees themselves such as ferns, epiphytes and even small mushrooms using the abundant organic matter accumulating at the base of the branches.

In terms of animals, first there are those that are absolutely essential and the most important ones are a tiny insect, which are barely visible on the palm flowers. In fact the easiest way to find them is by smell, because the male flowers exhale a strong aniseed smell when they are pollinating and it is then a matter to shake part of the flower in your hand to see minuscule black specks moving among the pollen. It goes without saying that using pesticides in the plantation is a strict no go, because without these small creatures there would be no fruit to harvest! Another important animal family are birds of prey and in particular nocturnal birds of prey. As you know, rats reproduce very quickly and the palm fruits are a very tasty and rich source of food that helps rats breed even faster. For this reason it is usual to leave a few large trees in each plantation block to help birds of prey to observe and nest close to their food source.

The problem is that local people hunt and eat virtually anything that moves, including birds of prey or snakes, which are also important rat eaters, and the usual method of rat hunting by putting the hunting area alight is not an option in a palm oil plantation. As a result rats have started to become a pest in some parts of the plantation and the chosen solution was to spread poisoned baits throughout the infested parts of the plantation. The poisoned rats in turn have poisoned snakes and birds of prey, making the situation even worse. As I was very keen on starting to use bird nests across the plantation to encourage natural predators against rats, it was necessary to stop using poison and find another means than poison to initially control the rat population. After some trial and error with locally made traps and nooses, which were giving mixed results, our agronomic director devised an own made trap (with recycle irrigation pipes, used sardine tins and strips made from inner tubes) that are amazingly effective. During a recent visit, the 20 trial traps were reporter to have caught 20 rats that same morning and when touring the trial about one hour later half of them had again caught one. We have set ourselves as target to build 2.000 traps and I can finally start building and installing the bird nests I have been dreaming of these past months, even though I know we will have to be patient before they will actually be used.

Now, let’s come back to the less pleasant story. Yesterday afternoon, returning from a visit to our pay station in Sanga-Sanga (located at the far end of the plantation, over one hour drive from home), I was informed that one of our Caterpillar diggers had managed to get stuck in a pocket of clay on the side of the Kasai river. The digger was there to collect the same clay to make bricks, but the operator somehow decided it would be better to position the machine on the river side, with the result you now know. Last time I wrote about this digger, it was on its side and we had to use a bulldozer to get it out of its predicament. This time the 20 ton machine is in the bottom of a hole of sticky and heavy clay with the water level rising in the river, this will be no joke to get it out… I went there this morning to see how things were progressing, but I have preferred no to stay and meddle with the engineers working out a solution to save the digger.

Except for the above Sunday distraction, things are very much business as usual here, with all sorts of visitors lining up at the office, logistical challenges of all sorts, various break-downs and breakages to be repared with local means and the pleasure of being able to come home for every meal (even if Marie-Claude feels I am not always there on time…).

We look forward hearing from you,

Marie-Claude et Marc

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