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Malaria

A la maison nous avons des moustiquaires à toutes les fenêtre et Marie-Claude a ramené des portes souples en toile moustiquaire qui permettent de garder les portes ouvertes pour bénéficier de la circulation d’air, mais garder les bêtes volantes hors de la maison. Grâce à cela nous pouvons dormir sans toile au-dessus du lit, ce qui est malgré tout plus agréable car permet une meilleure circulation de l’air. Il arrive de temps en temps que nous entendions un intrus ailé passer près de nos têtes, mais en général seule Marie-Claude en fait les frais (jusqu’à présent).

Il n’en va pas de même dès que nous sommes à l’extérieur, profitant du coucher du soleil sur la terrasse ou à l’appel des travailleurs le matin, si nous ne prenons pas la précaution de mettre de l’anti-moustique. J’essaye de toujours m’équiper de pantalons longs et de chemises à longues manches, mais il y a toujours des petits coins que les insectes piqueurs trouvent avec une aisance déconcertante et quand rien n’est exposé piquer à travers un vêtement ne leur pose pas un grand problème.

Les conditions de salubrité (eaux stagnantes et immondices abandonnés un peu partout) combinées au climat chaud et humide sont évidemment le terrain idéal pour la propagation de la malaria ou paludisme, qui sévit de manière fréquente et sévère. A notre hôpital, certains mois 80% des patients qui se présentent sont diagnostiqués positifs pour la malaria et malheureusement la mortalité liée au paludisme, surtout chez les jeunes enfants, est elle aussi élevée. Une petite parenthèse au sujet du paludisme, il faut savoir que cette maladie parasitaire du sang est la cause de près de 600.000 décès par an, loin devant le sida, Ebola et autre maladies qui font ou faisaient la une de la presse. Nous essayons tant que faire se peut de faire de la prévention dans les camps et villages de nos travailleurs en les encourageant à éliminer les points de multiplication (eau croupissante et immondices) et en distribuant des moustiquaires imprégnées, mais allez convaincre tout le monde de s’y mettre dès la tombée du jour vers 19h…

Pendant notre première année ici, nous avons réussi à échapper à la vilaine bête, principalement en prenant régulièrement des infusions d’Artemisia annua, que nous avons découvert à l’initiative de I-Day. Mais est-ce parce que nous l’utilisons trop parcimonieusement ou parce qu’elle n’a pas été conservée dans des conditions idéales, le plasmodium a malgré tout réussi à se faufiler entre les mailles du filet et depuis le début de cette semaine je suis moi aussi entré dans les statistiques des personnes testant positif à la crasse. Ne vous tracassez pas, je suis loin d’être terrassé par la maladie et mis à part des moments un peu moins agréables j’ai pu travailler toute la semaine de manière normale, quoi que peut-être un moins dynamique.

L’Artemisia que nous utilisons pour le moment provient de plantes récoltées à Kapellen et/ou fournies par I-Day, car nos essais de culture ici se sont jusqu’à présent révélés plutôt maigres. Pourtant, en plus de prévenir ou de guérir la malaria, cette plante a aussi la réputation d’être un répulsif puissant contre les insectes et nous en aurions donc volontiers planté tout autour de la maison. Nous ne renonçons pas pour autant et un nouvel essai de semis avec des semences de 4 origines différentes est en cours, espérant que nous arriverons finalement à trouver la bonne.

En ce qui concerne la plantation, la production reprend doucement et l’usine tourne donc de manière plus régulière. Cela nous a permis de conclure notre première vente d’huile pour l’année avec deux industriels de Kinshasa. Le chargement de l’huile se fait avec la grue du port et lors d’une visite d’inspection j’ai fait remarquer au responsable du port que ce n’était pas une bonne idée de rester en-dessous du bras de la grue pendant que celle-ci déplaçait des charges. Pendant qu’il m’expliquait que c’était pour profiter de l’ombre de la grue parce qu’il faisait chaud, ce qui ne devrait pas arriver arriva: une cuve contenant 1 tonne d’huile s’est décrochée et est tombée quasi à l’endroit où le responsable se trouvait quelques minutes plus tôt.  Il a soudainement beaucoup mieux compris mon explication…

Cette semaine j’ai découvert que nous devions payer deux nouvelles taxes, pourtant je pensais que nous en avions fait le tour… Erreur! La première concerne les routes, qui se sont fort dégradées avec les pluies récentes et dont l’état nous a obligé à engager des équipes de cantonniers pour réparer certains passages en plus du travail que nous faisons avec nos engins lourds, cela concerne principalement la route nationale mais comme l’office des routes ne fait rien et que nous avons besoin de passer nous n’avons pas vraiment le choix et faisons les travaux nous-même à nos frais. Quelques jours plus tard arrive un percepteur des taxes nationales ayant, soit disant, mission de collecter des taxes sur la valeur des travaux routiers réalisés… attendez… oui c’est bien cela!. Pour une raison qui m’échappe, j’ai eu beaucoup de mal à le convaincre qu’il n’était pas question que nous prenions en charge la réparation de la route nationale, pour laquelle nous payons une taxe de roulage pour nos véhicules qui utilisent la portion de route nationale traversant la plantation et payer en sus une taxe sur les travaux de remise en état de leur route réalisés par nos soins. L’agent percepteur est reparti très contrit, les poches vides et ne comprenant pas pourquoi nous n’avons pas accepté de payer une taxe qui lui paraissait pourtant évidente, “allez comprendre les blancs…”

La deuxième taxe concerne les instruments de mesure, non pas celle que je vous ai déjà relaté, une autre. En effet il semblerait que lorsque l’on importe des instruments de mesure tels que manomètres, cuves (?), niveaux (?), thermomètres il y a lieu de payer une taxe sur étalonnage de ces dits instruments. Les autorités ont découvert que nous avions importé ce genre d’instruments lors de la construction de l’usine sans payer la taxe, qui est maintenant assortie de pénalités de non déclaration, paiement en retard et tutti quanti. Je ne sais pas exactement comment l’on quantifie la valeur d’un étalonnage, mais je m’attend à une surprise… (pas bonne…)!

Marie-Claude continue vaillamment à faire des travaux de couture, rideaux, coussins et autres décorations pour la terrasse et les chambres de visiteurs, dont les résultats sont spectaculaires et vous seront dévoilés dans une prochaine missive. Tout cela en plus des tâches primordiales de gestion du personnel de la Cathédrale, qui ne se limite pas à nos cuisiniers et les jardiniers mais comprend aussi le personnel des autres maisons du site (pour le moment pas occupées) et les gardes de sécurité qui ne manquent pas de venir demander de l’eau ou d’autres petits services.

Depuis hier je suis à nouveau en mesure de faire un petit peu d’apiculture car nous avons lancé un projet d’implantation de ruches dans la plantation dans le but de favoriser la pollinisation des palmiers et arbres fruitiers, et produire du miel à commercialiser à Kinshasa. Dans un premier temps nous allons installer 100 ruches, et les premières 10 colonies viennent d’être installées juste à côté de nos bureaux. Contrairement à ce que l’on a tendance à croire au sujet des races d’abeilles africaines, celles installées chez nous ne sont pas agressives. Ici le problème de disparition des abeilles n’existe pas, il y a des essaims partout et les abeilles africaines ne sont pas sensible à la varroa. Par contre il faut protéger les ruches contre les colonnes de fourmis soldat, qui sont des fourmis très agressives se déplaçant par milliers en colonne compacte à la recherche de proies et les larves d’abeilles sont fort appréciées. Je vous en dirai plus lors d’une prochaine missive.

N’hésitez-pas à nous écrire,

Marc & Marie-Claude (qui a décidé qu’elle n’avait rien de plus à ajouter cette semaine 🙂 , pas de grain de sel !)

Chargement d'huile

Chargement d’huile au port – Oil loading at the port

Moustiquaire 2

Dormir protégé – Protected sleep

Travaux de route 2Travaux de route

Travaux de route – Road works

RuchesRuches 2

Ruches – Beehives

Gardes à l'ombre

Gardes Cathedrale – Cathedral security

At home, we have mosquito nets on all our windows and Marie-Claude brought flexible net gates, which enable to keep the doors open to benefit from the air draft but keep flying monsters outside. This also allows us to sleep without mosquito net on our bed, which we find much more comfortable with a better air circulation. It does happen that we hear the odd flying intruder around our heads, but (until now) they zoom in on Marie-Claude as a favourite target.

The same cannot be said of times when we sit on the terrace to enjoy the sunset or attending the role call in the morning, if we do not take precautionary measures such as insect repellent. I usually wear long trousers and long-sleeved shirts, but there always seem to be tiny spots that these blood suckers find with amazing ease and when nothing is exposed they do not seem to mind stinging through the clothing.

Hygiene conditions (standing water, rubbish scattered everywhere) combined to the warm and moist climate are an ideal ground to spread malaria, which is frequent and severe in our area. In our hospital, some months we have as much as 80% of the patients testing positive for malaria and unfortunately the deaths caused by malaria, especially among young children, is also high. A small side-step regarding malaria, for those who are not aware this blood parasite is responsible for just under 600.000 deaths every year, way ahead of Ebola, HIV and those other diseases that regularly hit the front pages of our newspapers. We try as much as we can to prevent the spread of malaria in our camps and villages by explaining how to reduce the breeding grounds for the carrier mosquito (avoiding standing water and rubbish in open spaces) and through the distribution of impregnated mosquito nets, but it is not possible to ask people to stay under their nets as soon as the sun goes down around 7pm.

During our first year here, we seem to be among the few that escaped the disease, mainly through the regular consumption of Artemisia annua tea, which was brought to our attention by I-Day. But, is it because we are not using enough of it or because we are not storing the dried leaf in good conditions, despite our precautionary measures some plasmodium parasites managed to slip through the net and this week I increased the statistics of positive tests for malaria. However do not worry, I am a long way from being incapacitated by the affection and, except for a few less pleasant episodes, I was able to work normally throughout the week, albeit a little less dynamic at times.

The Artemisia tea that we use at the moment comes from our garden in Belgium and/or supplied by I-Day because our growth trials here are proving rather limited in their results. Besides its preventive and curative virtues against malaria, the plant is also said to be a powerful repellent against insects and we therefore would very much like to plant these all around the house. We have not given up and a new trial with 4 different types of seeds is ongoing, hoping that we will finally identify a suitable variety.

In the plantation production is slowly picking up and the factory is now operating on a more regular basis. This enabled us to conclude our first oil sale of the year with two Kinshasa-based processors who will produce cooking oils and fats, soap and cosmetic products with the crude palm oil. The oil is being loaded in our harbour using a large crane and during an inspection visit I told the colleague in charge of harbour operations not to sit under the crane while in operation. While he tried to explain that he was standing there to stay out of the sun, what should not happen did happen… and a 1 tonne oil container that the crane was moving crashed to the ground, almost where my colleague was standing a few minutes earlier. He suddenly understood my explanation much better…

This week I discovered that we are supposed to pay two new taxes, despite being almost certain that we had covered every possible one of them… Not so! The first one relates to the roads, which are in very poor condition due to the recent heavy rains and forced us to hire external labour in addition to our heavy machinery, to repair mainly some sections of the national road crossing our plantation. We need the road and the road authorities are not doing anything, so we have little choice but to pay for these works ourselves. A few days later we have the visit of a tax inspector informing us that we have to pay a tax on road works carried out on the national network… I was not sure whether the information was correct, but yes, despite the fact that we do the work and pay for the external labourers fixing the national road and that we have nevertheless to pay a road tax for our vehicles using the section of the national road crossing our plantation, we should also pay a tax on the value of the work we have done. I had much more trouble explaining to the tax inspector that there was no way we would pay such tax, even if he was the nicest guy in the world. He went home empty handed and very upset, not understanding why we would not pay such an obvious tax, “go and figure how those foreigners think…”. 

The second tax relates to our measuring instruments, not the one I already told you about in a prior posting, another one. It appears that when importing a measuring instrument such as a pressure gauge, an oil tank (?), a level (?), a thermometer, one has to pay a tax on the calibration of such instruments. The national tax office has discovered that we imported such instruments when the factory was built without paying the said tax, which is now added with penalties for non disclosure, late payment and “tutti quanti”. I am not sure how one puts a value to the calibration of an instrument, but I expect to be surprised… (not in a good way…)!

Marie-Claude continues to slave away on sewing curtains, cushions and other decorations for the terrace and visitor rooms and the results of which, that are spectacular, will be disclosed in a future posting. This all in addition to the management of the Cathedral staff, not just our housekeepers and gardeners, but also the staff of the other houses of the site (temporarily empty) and the security staff (we have three) who regularly come to the house for cooled water or other small services.

Since yesterday I am again able to have some involvement in bee keeping because we launched a project to establish bee hives in the plantation to improve pollination of the palm trees and other fruit trees, and produce honey to be sold in Kinshasa. In a first stage we will establish one hundred hives and the first 10 colonies have just arrived and been housed close to our offices. Despite what is commonly thought about African bees, those installed close to our office are not aggressive. Here we do not seem to have problems with dying of bees or sudden colony collapse such as experienced in temperate areas, bee swarms are present everywhere and do not seem to be bothered by Varroa. On the other hand, here bees have to be protected against soldier ants, these are very aggressive ants that go hunting in impressively large and compact moving columns for prey and bee larva are much appreciated. I will tell you more about it all in a future posting.

In case you wonder,  a few words from your part of the world are always appreciated …

Marc & Marie-Claude (who decided she had nothing to add this week :), no pinch of salt!)

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53ième Anniversaire – 53rd Birthday

Cela fait un peu plus d’un an que nous avons débarqué au Congo et que nous avons essayé de vous raconter semaine par semaine comment se déroule notre vie de brousse, mis à part les périodes de vacances où nous nous réservons le privilège de nous déconnecter tant que se peut de l’internet et des téléphones mobiles qui ont tendance à dicter notre vie même ici.

C’est peut-être difficile à imaginer dans le cadre où nous vivons, mais notre dépendance à la connexion internet et à la téléphonie mobile est aussi forte, si pas plus, ici qu’elle ne l’était en Europe pour diverses raisons. Nous avons un système de radio avec notre propre fréquence qui permet de communiquer à travers presque toute la plantation et dont l’antenne principale se trouve sur le toit de notre “Cathédrale”, mais cela ne permet évidemment pas des communications trop “personnelles” et seules les personnes occupant des postes clefs sont équipées d’un tel appareil. Quand le réseau de téléphonie mobile est opérationnel (ce qui n’est pas toujours le cas car les générateurs des antennes relais sont fréquemment en panne de carburant), cela permet de communiquer dans une bonne moitié de la plantation couverte par le réseau et surtout d’être en contact avec nos collègues de Kinshasa et personnes extérieures à la plantation.

Notre ligne de vie est la connexion internet qui, à défaut de réseau de téléphonie, permet de communiquer par courriel, skype, whatsapp et autres moyens que je ne maîtrise pas nécessairement. Pour cela nous avons notre propre antenne satellite et ne dépendons donc pas d’un fournisseur local… Notre connexion internet est en fait vitale car (bien ou mal) nous avons centralisé tous nos fichiers sur un serveur central qui nous permet de gérer les présences, la paie, les commandes, les stocks, etc. et quand le système ne fonctionne pas nous sommes dans la m…, difficile à concilier avec un monde où la majorité de nos travailleurs n’ont pas d’électricité à la maison et dans un pays où le concept de téléphone à ligne fixe n’existe pas. Pourtant, il y a de ça deux ans selon mes collègues, une société chinoise est venue installer une fibre optique qui traverse la plantation le long de la route nationale. Mis à part le fait que nos engins l’ont déjà coupée une ou deux fois parce qu’elle n’est pas enterrée à plus de 30cm, personne ne sait exactement à quoi elle est destinée et si elle fonctionne, mais potentiellement il y a de la communication haut débit qui passe sous nos pieds ici à Mapangu.

Tout comme en Belgique, cette dépendance à l’internet est selon moi une énorme vulnérabilité, car même ici en brousse nos activités seraient affectées en cas de panne. Evidemment cela ne nous empêcherait pas de récolter, usiner ou généralement d’exécuter les opérations de production, mais nous serions dans l’impossibilité de suivre nos commandes (déjà bien compliquées sans cela), gérer la paie de nos travailleurs, ou plus important, vous envoyer ces nouvelles hebdomadaires.

Cela nous ramène au titre de cette semaine, car vous devez vous demander de qui est-ce le 53ième anniversaire et la réponse est “de nous” mais peut-être pas exactement comme vous le pensez. En effet, technologie (encore une fois) aidant, ceci est la 53ième fois que nous envoyons de nos nouvelles par ce canal, donc un peu plus d’un an. En fait, nous sommes arrivés au Congo le 2 février, donc il y a plus de 54 semaines, mais nous avions commencé à écrire un peu avant cela, nous avions fait grève pendant les vacances, ce qui fait que ce n’est que maintenant que nous dépassons le cap des 52 nouvelles. Que cela ne vous empêche pas de dormir, c’était juste une opportunité d’utiliser un titre un peu original parce qu’à force d’écrire toutes les semaines l’inspiration manque parfois.

La semaine dernière nous écrivions qu’il pleuvait, et cela a continué, au point que certaines parties de la plantation sont inaccessibles aux tracteurs et camions pour le moment et ne nous permettent plus d’évacuer la production (qui n’est déjà pas énorme), ce qui n’est pas génial. Le niveau des cours d’eau (Kasaï et affluents) a soudainement fortement monté et emporté les quelques cabanes qui étaient restées sur les bancs de sable les plus gros, qui ont maintenant quasi entièrement disparu. Dans le jardin tout pousse évidemment très bien (chaleur et humidité optimale) et pour le moment nous faisons des orgies d’ananas de notre potager, y compris des délicieux jus frais avec des mélanges de papayes, pamplemousses et goyaves que Marie-Claude nous prépare avec son engin magique.

Depuis quelques jours nous avons enfin nos premières poules, installées dans un superbe et vaste poulailler à côté du jardin potager, mais qui ne sont pas encore très productives en matière d’œufs, elles doivent probablement encore s’habituer à leur nouveau biotope. Nous avons eu un œuf les deux premiers jours mais depuis “que dalle”

Que vous raconter de plus ?

La délégation de norvégiens annoncée m’a boostée pour aménager mieux les chambres d’amis, principalement l’ex-studio du directeur commercial, lorsqu’il vivait à Mapangu, dans lequel j’ai posé des rideaux de pagne (doublés car le soleil ronge les tissus à une allure inhabituelle sous nos tropiques).  J’ai “débourré” des oreillers trop dodus pour qu’on ne se réveille pas avec un torticolis, et en ai composé d’autres avec la “bourre” récupérée, cousu des couvre-lits. Et suis à présent occupée à de nouvelles housses pour les coussins de canapés de terrasse.
Pour finir, les norvégiens ne sont pas venus mais “ce qui est fait n’est plus à faire” ! La visite de la délégation a dû être reportée car une fois de plus les choses ont chauffé à Kinshasa et les membres d’équipage n’a pas osé quitter leur domicile (proche de la zone de troubles) pour s’occuper de leur avion.

Je me suis aussi amusée à fabriquer des contenants à “tripote-oreilles” avec des boîtes de pilchards locales et en-dessous, de petites boîtes de lait condensé sucré, boutons à pois et paille pour ôter et mettre l’une sur l’autre, ludique! (voir photo). “Un rien m’amuse” … Ce qui est probablement “un morceau de chance”! Il y a un tas d’autres projets qui me trottent en tête mais je veux d’abord terminer les coussins de la terrasse avant de m’y atteler!

Dans un autre registre, comme certains d’entre vous le savent, nous préparons nous même notre Kombucha (boisson détoxifiante à base de thé sucré transformé par un champignon)
L’inconvénient est que, compte tenu du taux de théine, si on en consomme passé dix-sept heures, on se transforme en oiseau nocturne, ce qui, si “demain il y a école” est plutôt un handicap. Hors, nous avons découvert tout à fait par hasard que cela marche très bien avec du thé d’hibiscus, ce qui lui donne une très jolie couleur rose indien et ne contient pas d’excitant, à consommer n’importe quand donc. Ce que nous ne nous privons pas de faire car c’est vraiment délicieux! 

A part cela, Marc est devenu notre boulanger officiel, c’est un de ses plaisirs du dimanche avec le loisir de faire une grande promenade le matin, une journée entière à vivre à notre  rythme et une grasse matinée (objectif rapidement atteint quand le lever six jours sur sept est à au plus tard quatre heures trente 🙂 ).

Voilà les amis, je vous quitte ici et retourne à mes travaux de décoration d’intérieur, en espérant que ces lignes vous trouvent en bonne forme.

Marc & Marie-Claude

Balade en plantation

Vue de la plantation en terrasses – View of the plantation terraces

Germoir

Le Germoir – The Germoir

Il pleut

Route rivière – River road

Makala en plantation 2Makala en plantation

Balade en plantation avec Makala – Walk with Makala in the plantation

Poulailler 2Poulailler

Poulailler – Chicken run

Boîte à tripote oreilles

Boîte à tripotes oreilles – Ear tip box

Canards avec Kombucha

Verre de Kombucha “Hibiscus” – “Hibiscus” Kombucha glass

Nouveaux rideaux

Nouveaux rideaux – New curtains

Plantes en pots

Plantes à la cuisine – Kitchen plants

 

It has been a little over one year since we disembarked in Congo and that we endeavoured to tell you about our life in the bush week by week, except during our holidays, when we tried to disconnect ourselves from internet and phones, that tend to master our lives, even here.

It may be difficult to imagine in the context where we live, but our internet and mobile phone dependency is as great if not greater than it was in Europe for various reasons. We have a two-way radio system to communicate throughout most of the plantation, thank to an antenna located on the roof of our “Cathedral”, but it does not allow for more “personal” communication and is limited to the people holding key positions on the plantation. When the mobile telephone network is operational (which is not always the case because the generator used to power the relay antenna frequently runs out of fuel), we manage to communicate across about half the plantation, but more importantly enables us to communicate with the colleagues in Kinshasa and those outside the plantation.

Our life line is the internet connection, which enables us to communicate by e-mail, whatsapp, skype and other means that I do not quite master. We have our own satellite connection to avoid being dependent on a local provider… Our internet connection is actually essential for the plantation because (good or bad) we have centralised all our files on a main server that allows management of staff, pay, orders, stocks, etc. and when the system does not work we are in the sh…, difficult to reconcile with a world wheremost of our workers do not have electricity at home and a country where fixed phone lines do not exist. Having said that, a Chinese company has installed an optic fibre across the plantation (along the national road) about two years ago. Except for the fact that we already snapped the fibre a couple of times with our road maintenance engines (the cable is less than 30cm deep in some places), none of us know exactly what it is used for and whether it works, but potentially we have a large band-width of data passing under our feet here in Mapangu.

Just as in Belgium, I believe this internet dependency is extremely vulnerable, because even here in the middle of the bush our activities would be seriously impaired in case of breakdown. Obviously this would not stop the field activities or operating the mill, but we would be unable to follow up on our orders (already rather difficult to organise remotely), manage the staff pay or, more importantly, send you our weekly news.

This brings us back to the title of this weekly posting, because you must be wondering whose 53rd birthday we are talking about and the answer is “ours” but perhaps not exactly the way you might think. In fact, with the help of technology once again, we know this is our 53rd posting, which means we have past the one year mark. Not quite actually, because we arrived here on the 2nd of February and started writing this blog before we left, and we stopped writing during our holidays, but today passed the 52 weeks of writing. There is no more to it, but we thought it would make for a catching title, for which we are sometimes short of inspiration.

Last week we wrote that it was raining, and it has continued to do so, to the point that some parts of the plantation are no longer accessible for tractors or trucks to take the harvest to the factory, which does not help given that our production is rather low to start with. The water level in the rivers (Kasai and tributaries) has suddenly risen significantly, taking down the last remaining huts that were built on the sand banks, which have now almost completely disappeared. In the garden everything obviously grows very well (moisture and warm weather helping) and at the moment we are having orgies of pineapples from our vegetable garden, including delicious fresh juices mixed with papaya, grapefruit and guava made with Marie-Claude’s magic machine.

Since a few days we finally have our first chickens, settled in a superb and large chicken run next to our vegetable garden, but which are not yet producing too many eggs, probably because they have to get used to their new environment. In fact we had one egg each of the two first days and since then “nothing”.

What else to tell you?

The coming of the Norwegian delegation has boosted me in embellishing the guest rooms, in particular the studio that was used by our commercial director when living on the plantation, in which I have made new curtains (with lining because the sun is eating away fabric at an amazing speed here). I have softened some of the pillows that were too hard, to avoid waking up with neck aches, and used the surplus to make new ones, and made bed spreads. Now I am busy making new covers for the cushions of the terrace seats.

In the end the Norwegians did not come, but “what is done is done”! The visit was postponed because once again the situation in Kinshasa became “hot” and the air crew did not deem it safe to leave their respective homes (near the troubled area) to take care of the aircraft.

I also made containers for ear tips using local tins of fish and condensed milk, button and straw to make the handle, fun! (see picture). “Getting pleasure out of small things”… which is probably lucky living here! I have loads of other projects in my head, but first task is to finish the cushions of the terrace sofas.

On another subject, as some of you know, we are preparing our Kombucha (detox drink made with sweetened tea fermented by a mushroom). The problem with tea (for us) is that if you drink too much of it in the afternoon because of the excitant it transforms you in a night bird and because we have to get up early “to go to school” it can be a problem. We discovered by coincidence that it also works very well with Hibiscus tea, of which you can drink as much as you like without the risking of lying awake at night, and is very delicious!

Apart from that, Marc has become our official baker, it is one of the pleasures of Sunday with the pleasure of a long walk in the morning, a whole day living at our own rythm and not having to jump out of bed at 4h30 latest.

There you are my friends, I am going back to my interior decoration work, hoping that these lines will find you well.

Marc & Marie-Claude

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Il Pleut – It’s Raining

Pas d’internet dimanche, donc un peu de retard dans la publication de ces nouvelles.

La dernière fois nous parlions d’une petite saison sèche, eh bien quelqu’un a du oublié de passer le message aux organisateurs car depuis nous nous sommes ramassés des pluies plutôt abondantes, au point qu’il n’est plus possible de circuler en voiture dans Mapangu village à cause des dégâts subis par les routes. Il en va évidemment de même pour les routes de la plantation que nous essayons de maintenir au fur et à mesure à coup de bulldozer, pelle mécanique et niveleuse, mais surtout être très prudents avant de s’engager dans un chemin en voiture car tout à coup on peut se retrouver devant un trou d’un mètre de profondeur creusé par l’eau de ruissellement.

Je vous écris sous la pluie, pourtant la matinée avait bien commencé. Nous avons évidemment fait la grâce matinée, euh non Marie-Claude était levée à 5h du matin, habitude aidant je suppose, mais j’ai quand même réussi à traîner au lit jusque 7h, après tout c’est dimanche et hier soir nous avions fait la fête jusqu’aux petites heures au cercle avec tous les cadres et agents de maîtrise de Brabanta, il était bien 21h quand nous sommes rentrés à la maison !
Le temps de faire sortir Mirza et de se brosser les dents il était surement 21h30 passé quand nous avons finalement pu nous mettre au lit… bref un petit extra le matin n’était pas abusif.

Après un petit déjeuner pantagruélique, pain aux noix, omelette au fromage, jus de mandarine et tout et tout, je suis parti faire une promenade en plantation avec Makala et Marie-Claude a été taper des balles sur le terrain de tennis avec l’épouse de notre directeur agronomique et la compagne de notre chef de garage, qui elle jouait pour la première fois. La balade avec Makala nous a entraîné dans différents coins de la plantation et presque à chaque fois nous débusquons des perdrix, quoi que celles-ci semblent s’habituer au fait que Makala n’est intéressée par le volatiles que quand ceux-ci s’envolent en faisant beaucoup de bruit. Cette fois nous sommes passés à côté d’un couple de perdrix qui étaient juste sur le bord du chemin et qui nous ont regardé passer l’air de dire: “c’est dimanche et nous avons bien le droit d’être là aussi!”, Makala ne les a même pas regardées. Les passants que nous croisons, quant à eux, restent beaucoup plus méfiants de cet animal “au manteau” comme ils l’appellent et se tiennent respectueusement du côté opposé de la route lorsque nous les croisons. Makala les ignore également, mais je suppose qu’ils pensent que c’est une ruse.

Rentré de balade, j’ai été embrigadé pour venir moi-aussi taper des balles, mais mon niveau de tennis est assez basique et en chaussures de marche de surplus le résultat n’était pas à la hauteur des expectatives, mais bon c’est de l’exercice quand même et nous avons besoin de bouger un peu plus que ce que je ne fais pour le moment. Vive le vélo quand il sera là!

Et puis, à peine rentrés dans la maison nous nous sommes fait la réflexion qu’il y avait comme une montagne au fond du jardin, en fait un nuage noir anthracite aux contours très nets, tout à fait extraordinaire. Le résultat ne s’est pas fait attendre, en quelques minutes nous étions plongés dans l’obscurité et le chargé de fonction a ouvert toutes les vannes en même temps avec quelques bons coups de vent en prime pour être certain qu’une quantité appréciable du flux céleste vienne également arroser l’intérieur de la maison. Une bonne excuse pour laver la maison à l’eau, même le dimanche.

Pour le moment Marie-Claude met les bouchées doubles pour préparer des coussins et autres accessoires pour agrémenter les chambres et terrasses de nos chambres de visiteurs, en préparation de la visite d’une délégation officielle de la Norvège (Ambassade, Ministère du climat et d’environnement et Fondation pour le développement durable). Ils viennent pour voir comment aider l’industrie de l’huile de palme congolaise à se développer de manière durable tout en assurant la croissance économique dont le pays a urgemment besoin. Nous sommes curieux de voir quelles seront leurs recommandations et surtout leurs impressions de cette première visite d’une plantation en RDC.

Sinon pas de grands changements à Mapangu ou la Cathédrale, si ce n’est que nous avons finalement aménagé un poulailler et si tout va bien nous aurons nos première poules cette semaine et donc des œufs frais, touts petits mais tellement bons. Ce sont des poules de troisième main, si l’on peut les décrire ainsi, car nous les recevons de notre collègue qui a repris la direction commerciale à Kinshasa, qui les avait lui-même hérité de l’ancien directeur technique quand il est parti pour d’autres horizons.

Voilà pour les brèves de cette semaine, n’hésitez-pas à nous écrire ou nous faire part de vos commentaires.

Marc & Marie-Claude

 Makala sur la route nationale 2

Makala sur la route nationale – Makala on the national highway

Makala sur la route nationaleMontagne au fond du jardin

Montagne dans le fond du jardin – Mountain in the back of the garden

Pangolin

Pangolin trouvé dans notre citerne – Pangolin found in our water tank

 No internet on Sunday, hence the delay in publishing this post.

In our previous post we spoke about the short dry season, well someone must have forgotten to pass on the message to the organisers up there, because since then we have had rather heavy rains, to the point that it is no longer possible to drive inside the village of Mapangu because of the degradation of the roads. It is obviously also the case for the roads within the plantation, which we try to maintain or repair step by step with bulldozer, excavator or grader, but also drive very cautiously as suddenly we may find ourselves in front of a one meter deep hole created overnight by the runoff rain water.

I am writing under the rain (well not literally as I am inside) and yet the morning started off rather well. As it is Sunday we slept late, well not for Marie-Claude who got up at 5h, probably out of habit, but I managed to stayed tucked in for a little longer as yesterday we partied like beasts at the company’s club house with all the management and supervisory staff, it must have been close to 21h J !  when we finally got home.
Counting the time it took to walk the dog one last time, brush teeth, etc. I am sure it was well past 21h30 when we finally managed to crawl into bed… so a little extra time in bed in the morning is not abusive.

After a Gargantuan breakfast, walnut bread, cheese omelette, freshly pressed tangerine juice and all the rest I went for a walk in the plantation with Makala and Marie-Claude joined the wife of our agronomic director and the partner of the garage head to play tennis. For one of them it was the first time ever she tried her skills at hitting a tennis ball with a racket, so there is still some way to go but you have to start somewhere. The walks with Makala take us to various parts of the plantation and almost every time we encounter some partridges, to the great joy of Makala, although the birds seem to get used to the fact that Makala is only interested when they fly off with a lot of noise. This time we passed a couple of partridges on the side of the road and they just watched us pass without moving and seeming to say: “it is Sunday for us as well, so we are also entitled to a leisurely stroll”. Makala did not even spare them a look. The people we cross along the way are much more cautious about this animal “with a fur coat” as they call her, and usually stay respectfully on the other side of the road until we are past them. Makala does not give them any attention, but I am sure they must think it is a ploy.

When returning from the walk, I also had to come and hit some balls on the tennis court, but my skills in this game are rather basic and playing with walking boots did not quite match the expected performance, but it is an opportunity to get some exercise done and I am surely not doing as much of it as I should. I look forward to the bicycle being here!

When we got back inside the house, it was as if a mountain had appeared at the back of the garden, in fact a huge black cloud with very sharp edges, most extraordinary. We did not have to wait long before the outcome revealed itself, in a few minutes time we found ourselves in the dark and whoever was in charge opened everything in terms of water flow in one go, with some serious gusts of wind to top it up to make sure that some of it flowed right into the middle of the house despite closed doors and windows. A good excuse to give the house a thorough wash, even on a Sunday.

At the moment Marie-Claude is working flat out making cushions and other accessories to improve the comfort of our guest rooms for a Norwegian delegation (Norwegian embassy, Ministry of climate and environment and Foundation for sustainable development) that is coming to visit the plantation. They are coming to assess how to help develop the Congolese palm oil industry in a sustainable manner, while ensuring the economic development that the country desperately needs. We are curious to find out what they will recommend and particularly what they think of the first oil palm plantation they visit in DRC.

Otherwise no important changes in Mapangu or at the Cathedral, except for the fact that we have finally built a chicken run of our own and should have our first chickens this week for our home supply of fresh eggs, very small but so nice. The chicken are “third hand”, if one can describe them like that, because we receive them from our colleague who has moved to Kinshasa to take over the commercial direction of the company and he had himself received them from the previous technical director when he left for new horizons.

So much for this week’s news update, please write or send us your comments.

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Small Dry Season

Cela fait  quelques jours que les feux foisonnent à nouveau dans toutes les directions depuis notre poste d’observation à la Cathédrale. Dans les quelques coins restés verts de la plantation ou aux abords de la plantation les gens sont à nouveau occupés à préparer des champs pour replanter du maïs dont la première récolte se termine. On nous dit qu’ils profitent de la “petite” saison sèche, mais cette saison est toute relative car il a plu abondamment il y a à peine quatre jours, certains drains sont même encore remplis d’eau boueuse qui font le bonheur des cochons dont on voit des familles entières se prélasser dans la fraîcheur des ces mares.

Rien à voir avec la vraie saison sèche ou la végétation prend une tournure brunâtre et pendant laquelle il y a une brume quasi permanente qui nous empêche de voir le Kasaï dans la vallée en contre-bas, ici la vue reste claire, mais il y a les feux. Le danger pour nos plantations est donc beaucoup moindre car la végétation est luxuriante et peu sensible au feu si elle n’a pas été coupée et “séchée” au préalable. Nous avons du mal à maintenir l’herbe devant la maison à une hauteur raisonnable, au point que j’envisage sérieusement d’investir dans une tondeuse pour remplacer nos coupes-coupes (espèce de longue machette au bout recourbé que l’on balance un peu comme un club de golf au ras du sol pour couper une petite touffe d’herbe à chaque passage) qui demandent beaucoup d’énergie, de patience et de dextérité pour arriver à une pelouse digne de ce nom.

Depuis le début de cette semaine je suis installé dans mon nouveau bureau et quel bonheur de passer d’une pièce assez sombre aux murs de couleur jaune malade avec pour seule vue une série de conteneurs peints en vert menthe à l’eau pour essayer de les faire fondre dans le paysage, à un bureau plein de lumière avec une vue imprenable sur le Kasaï et juste à côté de l’usine ou je puis maintenant me rendre en quelques minutes à pied. Nous devons encore terminer le périmètre clôturé afin d’inclure les bureaux dans celui de l’usine et créer un chemin d’accès direct du bureau à l’usine. Ce dernier point est peut-être le moins évident à régler car entre les deux il y a une ravine qui s’est formée avec le ruissellement des eaux des pluies et doit avoir entre 10 et 15m de profondeur, un mini canyon quoi. Pour faire simple nous avions décidé de poser un conteneur open top de 40 pieds (12m) au travers de la ravine dont les deux bouts sont ouverts. Un conteneur open top est, comme le nom l’indique, un conteneur qui n’est pas fermé au-dessus et comme la ravine ne fait pas plus de 4-5m de largeur un conteneur de ce type devrait être amplement suffisant pour nous permettre de passer d’un côté à l’autre sans trop de risques. La solution simple s’est révélée être plus compliquée que prévu, je vous passerai les détails car ils vous paraîtront exagérés, mais nous avions oublié le facteur “congolais” dans notre raisonnement et le résultat est que nous avons dû trouver une deuxième conteneur pour réaliser notre projet…

Un autre projet “simple” que notre nouveau responsable d’usine envisage de réaliser est d’amener un jetski ici pour pouvoir profiter de l’énorme étendue du Kasaï pendant ses heures de loisir. Il est vrai que ce serait génial de pouvoir aller d’ici à Ilebo en moins d’une demi-heure (nos derniers visiteurs ont mis plus de 5 heures par la route, sans compter la traversée en pirogue), mais je redoute l’aubaine que cela va représenter pour toutes nos autorités locales qui vont inventer des nouveaux droits, taxes et autres redevances avant même que l’engin n’ai fait ses premiers mètres dans l’eau. Ne soyons toutefois pas trop pessimistes, il suffira peut-être d’expliquer qu’il s’agit seulement d’une moto dont on a retiré les roues…

Les routes, eh oui cela ne s’arrange pas…
La route vers Kinshasa est comme vous le savez déjà difficile pour dire les choses de manière adoucies, mais jusqu’à présent nous arrivions à  utiliser la route vers Ilebo de manière plus ou moins fiable. Cela ne semble plus le cas malgré les gros efforts d’entretien que nous faisons avec des cantonniers et nous devrons peut-être nous résoudre à envoyer bulldozer et niveleuse pour maintenir cette voie en état. Heureusement il reste la pirogue et depuis peu il y aurait une vedette “rapide” qui permet de rallier Ilebo depuis Mapangu en un peu moins de deux heures. La solution sera peut-être encore plus simple car je continue d’espérer que bientôt nous aurons notre liaison hebdomadaire par avion sur Mapangu, j’y travaille!

“Maman est occupée !” me suis-je surprise à répondre irritée au jardinier qui criait “maman, maman” de façon de plus en plus insistante pendant que je faisais sauter nos crêpes de Chandeleur, provoquant ainsi l’hilarité immédiate de l’un de nos lutins de maison.
Il faut dire qu’ici, même “papa Ambara” (Ambroise en fait) ancêtre cacochyme aux jambes arquées m’appelle “maman”, c’est une marque de déférence m’a t’on expliqué, instituée du temps de Mobutu. Je soupçonne, à l’heure actuelle, plus une façon de tenter de nous orienter vers un paternalisme, maternalisme en l’occurrence, principalement d’ordre pécunier, mais c’est peut être pure médisance de ma part…

Hier nous avons passé une agréable soirée entre “expatriés de tous poils” ( le consultant usine est camerounais et notre futur secrétaire général vient d’arriver de Kinshasa, très sympathique) chez le directeur Agro dans sa maison en bordure du Kasaï avec vue rapprochée de cette rivière magnifique encore éclairée de bancs de sable, les derniers piroguiers puis le crépuscule et le ballet des lucioles au son du concerto en grillons et grenouilles mineur, pas mal…
Et aujourd’hui, lunch sur la terrasse de la cathédrale avec une partie des mêmes participants. Agréables moments un peu perturbés par le spectacle des feux éclosant un peu partout dans la vue sur la plantation. “Feux pour préparer les cultures” m’a énoncé placidement un autre des lutins de maison…

Maintenant, c’est l’heure chaude, même les grillons semblent las, les coqs sont muets, les animaux affalés, il n’y a pas un souffle de vent et la terre attend la pluie.
Marc lit tranquillement et je vais aller le rejoindre, à bientôt vous de l’autre bout du monde!

Marie-Claude et Marc


For some days we see fires appearing again in all directions from our observation post in the Cathedral. In the few remaining slivers of forest of the plantation and around our concession people are again slashing and burning land in preparation of a new maize crop as the previous one is almost fully harvested. We are told that people take benefit of the “small” dry season, but this seems very relative as it rained rather heavily only four days ago and the road drains are still filled with muddy water, which are the delight of pigs with entire families indulging in the freshness of these ponds.

Nothing to compare with the “real” dry season, when most plants take a uniform brown hue and a permanent mist blocks the view of the Kasai river in the valley below, now the view is clear, but there are fires. The danger for our plantation is therefore much smaller because the plants are luxuriant and less likely to burn if they have not previously been slashed and partly “dried”. We struggle to keep the grass in front of the house under control, almost to the point that I am seriously thinking of purchasing a lawn mower to replace our “slashers” (using a kind of long curved machete that is swung back and forth just above ground level somewhat like a golf club to cut a small tuft of grass with each swing) that require a lot of energy, patience and skill to achieve a reasonably even surface.

Since the beginning of this week I have invested my new office and what a pleasure to have moved from a rather dark room with walls painted in a sick yellow colour with a view on a series of containers painted mint green to blend in the scenery to a brightly lit office overlooking the Kasai river and a few minutes walking distance from the factory. We still have to complete the fence that will enclose both offices and the factory and create a path linking both sites. This latter point is proving less obvious than it sounds because between the two sites run-off water has dug a 10-15m deep trench, a mini canyon of sorts. To make things simple we decided to lay a 40 foot (12m) open-top container across the ravine with both ends open. An open-top container is, as the name implies, a container without a top closure and because the trench is only about 4-5m wide it should be sufficiently long to make a safe pedestrian crossing. The “simple” solution turned out to be much more complicated than expected, I will leave the details for another time because they will sound a little extreme, but we had forgotten about the “Congolese” factor in our reasoning and as a consequence we had to find a second container to complete our project…

Another “simple” project being considered by our new factory head is to bring a jet-ski to the plantation to make use of the huge potential offered by the Kasai river during his leisure time. It is true that with such machine it would be possible to go from Mapangu to Ilebo in less than half an hour (our last visitors spent 5 hours on the road, not counting the time required to cross the river on a dugout canoe), but I fear the bonanza our local authorities will see in this to invent new taxes, rights or other duties to be paid event before the machine hits the water. Let’s not be too pessimistic, maybe it will be a matter of explaining that it is no more than a motorbike of which the wheels have been taken off…

The road, well things are not getting better…
The road to Kinshasa is as you already know “difficult” to say things mildly, but until now we could take the road towards Ilebo with the reasonable expectation of getting there without too much trouble. It is no longer the case, despite our efforts to employ workers from the neighbouring villages to maintain the road, and the only solution will probably be to send our bulldozer and grader to keep this national road passable. Fortunately we still have the option of going to Ilebo with a dugout canoe and recently there is reportedly a new “fast” boat linking Mapangu and Ilebo in a little under two hours. The solution will maybe be even simpler as I continue to hope that we will soon have a weekly flight between Mapangu and Kinshasa, I am working on it!

“Maman is busy!” I responded, surprising myself, to the gardener who kept calling me “maman, maman” while I was busy baking pancakes for Candlemas, to the great joy of one of our house leprechauns.
I must admit that even “papa Ambara” (Ambroisus in fact) who must be close to his nineties and walks as if he has just dismounted his pony also calls me “maman”, which is apparently a sign of respect that was instated by Mobutu, I am told.
I suspect, nowadays, more a way to point us towards paternalism, mothernalism rather and mainly for financial purposes, but I may be judging matters too harshly…

Yesterday we had a pleasant evening with the various “expatriates” (our consultant factory manager comes from Cameroun and our future secretary general just arrived from Kinshasa, very sympathetic) at the Agronomic Director’s house on the edge of the Kasai with a close view of this magnificent river lit by a few remaining sand banks, the last dugout canoes making their way home and then sunset with a ballet of fireflies and its concerto in minor of crickets and frogs, not bad…

Today, lunch on the terrace of the Cathedral with some of the same colleagues. Pleasant moments somewhat disturbed by the scene of fires being started here and there in our view of the plantation. “Fires to start the crops” the other Leprechaun of the house told me placidly…

Now it is the hottest time of the day, even the crickets seem subdued, the cockerels are mute, our animals spread out on the floor and there is no air movement whatsoever, the earth is waiting for the rain to come.

Marc is reading quietly and I am about to join him. Until soon you at the other end of the world!

Marie-Claude et Marc