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Malaria

A la maison nous avons des moustiquaires à toutes les fenêtre et Marie-Claude a ramené des portes souples en toile moustiquaire qui permettent de garder les portes ouvertes pour bénéficier de la circulation d’air, mais garder les bêtes volantes hors de la maison. Grâce à cela nous pouvons dormir sans toile au-dessus du lit, ce qui est malgré tout plus agréable car permet une meilleure circulation de l’air. Il arrive de temps en temps que nous entendions un intrus ailé passer près de nos têtes, mais en général seule Marie-Claude en fait les frais (jusqu’à présent).

Il n’en va pas de même dès que nous sommes à l’extérieur, profitant du coucher du soleil sur la terrasse ou à l’appel des travailleurs le matin, si nous ne prenons pas la précaution de mettre de l’anti-moustique. J’essaye de toujours m’équiper de pantalons longs et de chemises à longues manches, mais il y a toujours des petits coins que les insectes piqueurs trouvent avec une aisance déconcertante et quand rien n’est exposé piquer à travers un vêtement ne leur pose pas un grand problème.

Les conditions de salubrité (eaux stagnantes et immondices abandonnés un peu partout) combinées au climat chaud et humide sont évidemment le terrain idéal pour la propagation de la malaria ou paludisme, qui sévit de manière fréquente et sévère. A notre hôpital, certains mois 80% des patients qui se présentent sont diagnostiqués positifs pour la malaria et malheureusement la mortalité liée au paludisme, surtout chez les jeunes enfants, est elle aussi élevée. Une petite parenthèse au sujet du paludisme, il faut savoir que cette maladie parasitaire du sang est la cause de près de 600.000 décès par an, loin devant le sida, Ebola et autre maladies qui font ou faisaient la une de la presse. Nous essayons tant que faire se peut de faire de la prévention dans les camps et villages de nos travailleurs en les encourageant à éliminer les points de multiplication (eau croupissante et immondices) et en distribuant des moustiquaires imprégnées, mais allez convaincre tout le monde de s’y mettre dès la tombée du jour vers 19h…

Pendant notre première année ici, nous avons réussi à échapper à la vilaine bête, principalement en prenant régulièrement des infusions d’Artemisia annua, que nous avons découvert à l’initiative de I-Day. Mais est-ce parce que nous l’utilisons trop parcimonieusement ou parce qu’elle n’a pas été conservée dans des conditions idéales, le plasmodium a malgré tout réussi à se faufiler entre les mailles du filet et depuis le début de cette semaine je suis moi aussi entré dans les statistiques des personnes testant positif à la crasse. Ne vous tracassez pas, je suis loin d’être terrassé par la maladie et mis à part des moments un peu moins agréables j’ai pu travailler toute la semaine de manière normale, quoi que peut-être un moins dynamique.

L’Artemisia que nous utilisons pour le moment provient de plantes récoltées à Kapellen et/ou fournies par I-Day, car nos essais de culture ici se sont jusqu’à présent révélés plutôt maigres. Pourtant, en plus de prévenir ou de guérir la malaria, cette plante a aussi la réputation d’être un répulsif puissant contre les insectes et nous en aurions donc volontiers planté tout autour de la maison. Nous ne renonçons pas pour autant et un nouvel essai de semis avec des semences de 4 origines différentes est en cours, espérant que nous arriverons finalement à trouver la bonne.

En ce qui concerne la plantation, la production reprend doucement et l’usine tourne donc de manière plus régulière. Cela nous a permis de conclure notre première vente d’huile pour l’année avec deux industriels de Kinshasa. Le chargement de l’huile se fait avec la grue du port et lors d’une visite d’inspection j’ai fait remarquer au responsable du port que ce n’était pas une bonne idée de rester en-dessous du bras de la grue pendant que celle-ci déplaçait des charges. Pendant qu’il m’expliquait que c’était pour profiter de l’ombre de la grue parce qu’il faisait chaud, ce qui ne devrait pas arriver arriva: une cuve contenant 1 tonne d’huile s’est décrochée et est tombée quasi à l’endroit où le responsable se trouvait quelques minutes plus tôt.  Il a soudainement beaucoup mieux compris mon explication…

Cette semaine j’ai découvert que nous devions payer deux nouvelles taxes, pourtant je pensais que nous en avions fait le tour… Erreur! La première concerne les routes, qui se sont fort dégradées avec les pluies récentes et dont l’état nous a obligé à engager des équipes de cantonniers pour réparer certains passages en plus du travail que nous faisons avec nos engins lourds, cela concerne principalement la route nationale mais comme l’office des routes ne fait rien et que nous avons besoin de passer nous n’avons pas vraiment le choix et faisons les travaux nous-même à nos frais. Quelques jours plus tard arrive un percepteur des taxes nationales ayant, soit disant, mission de collecter des taxes sur la valeur des travaux routiers réalisés… attendez… oui c’est bien cela!. Pour une raison qui m’échappe, j’ai eu beaucoup de mal à le convaincre qu’il n’était pas question que nous prenions en charge la réparation de la route nationale, pour laquelle nous payons une taxe de roulage pour nos véhicules qui utilisent la portion de route nationale traversant la plantation et payer en sus une taxe sur les travaux de remise en état de leur route réalisés par nos soins. L’agent percepteur est reparti très contrit, les poches vides et ne comprenant pas pourquoi nous n’avons pas accepté de payer une taxe qui lui paraissait pourtant évidente, “allez comprendre les blancs…”

La deuxième taxe concerne les instruments de mesure, non pas celle que je vous ai déjà relaté, une autre. En effet il semblerait que lorsque l’on importe des instruments de mesure tels que manomètres, cuves (?), niveaux (?), thermomètres il y a lieu de payer une taxe sur étalonnage de ces dits instruments. Les autorités ont découvert que nous avions importé ce genre d’instruments lors de la construction de l’usine sans payer la taxe, qui est maintenant assortie de pénalités de non déclaration, paiement en retard et tutti quanti. Je ne sais pas exactement comment l’on quantifie la valeur d’un étalonnage, mais je m’attend à une surprise… (pas bonne…)!

Marie-Claude continue vaillamment à faire des travaux de couture, rideaux, coussins et autres décorations pour la terrasse et les chambres de visiteurs, dont les résultats sont spectaculaires et vous seront dévoilés dans une prochaine missive. Tout cela en plus des tâches primordiales de gestion du personnel de la Cathédrale, qui ne se limite pas à nos cuisiniers et les jardiniers mais comprend aussi le personnel des autres maisons du site (pour le moment pas occupées) et les gardes de sécurité qui ne manquent pas de venir demander de l’eau ou d’autres petits services.

Depuis hier je suis à nouveau en mesure de faire un petit peu d’apiculture car nous avons lancé un projet d’implantation de ruches dans la plantation dans le but de favoriser la pollinisation des palmiers et arbres fruitiers, et produire du miel à commercialiser à Kinshasa. Dans un premier temps nous allons installer 100 ruches, et les premières 10 colonies viennent d’être installées juste à côté de nos bureaux. Contrairement à ce que l’on a tendance à croire au sujet des races d’abeilles africaines, celles installées chez nous ne sont pas agressives. Ici le problème de disparition des abeilles n’existe pas, il y a des essaims partout et les abeilles africaines ne sont pas sensible à la varroa. Par contre il faut protéger les ruches contre les colonnes de fourmis soldat, qui sont des fourmis très agressives se déplaçant par milliers en colonne compacte à la recherche de proies et les larves d’abeilles sont fort appréciées. Je vous en dirai plus lors d’une prochaine missive.

N’hésitez-pas à nous écrire,

Marc & Marie-Claude (qui a décidé qu’elle n’avait rien de plus à ajouter cette semaine 🙂 , pas de grain de sel !)

Chargement d'huile

Chargement d’huile au port – Oil loading at the port

Moustiquaire 2

Dormir protégé – Protected sleep

Travaux de route 2Travaux de route

Travaux de route – Road works

RuchesRuches 2

Ruches – Beehives

Gardes à l'ombre

Gardes Cathedrale – Cathedral security

At home, we have mosquito nets on all our windows and Marie-Claude brought flexible net gates, which enable to keep the doors open to benefit from the air draft but keep flying monsters outside. This also allows us to sleep without mosquito net on our bed, which we find much more comfortable with a better air circulation. It does happen that we hear the odd flying intruder around our heads, but (until now) they zoom in on Marie-Claude as a favourite target.

The same cannot be said of times when we sit on the terrace to enjoy the sunset or attending the role call in the morning, if we do not take precautionary measures such as insect repellent. I usually wear long trousers and long-sleeved shirts, but there always seem to be tiny spots that these blood suckers find with amazing ease and when nothing is exposed they do not seem to mind stinging through the clothing.

Hygiene conditions (standing water, rubbish scattered everywhere) combined to the warm and moist climate are an ideal ground to spread malaria, which is frequent and severe in our area. In our hospital, some months we have as much as 80% of the patients testing positive for malaria and unfortunately the deaths caused by malaria, especially among young children, is also high. A small side-step regarding malaria, for those who are not aware this blood parasite is responsible for just under 600.000 deaths every year, way ahead of Ebola, HIV and those other diseases that regularly hit the front pages of our newspapers. We try as much as we can to prevent the spread of malaria in our camps and villages by explaining how to reduce the breeding grounds for the carrier mosquito (avoiding standing water and rubbish in open spaces) and through the distribution of impregnated mosquito nets, but it is not possible to ask people to stay under their nets as soon as the sun goes down around 7pm.

During our first year here, we seem to be among the few that escaped the disease, mainly through the regular consumption of Artemisia annua tea, which was brought to our attention by I-Day. But, is it because we are not using enough of it or because we are not storing the dried leaf in good conditions, despite our precautionary measures some plasmodium parasites managed to slip through the net and this week I increased the statistics of positive tests for malaria. However do not worry, I am a long way from being incapacitated by the affection and, except for a few less pleasant episodes, I was able to work normally throughout the week, albeit a little less dynamic at times.

The Artemisia tea that we use at the moment comes from our garden in Belgium and/or supplied by I-Day because our growth trials here are proving rather limited in their results. Besides its preventive and curative virtues against malaria, the plant is also said to be a powerful repellent against insects and we therefore would very much like to plant these all around the house. We have not given up and a new trial with 4 different types of seeds is ongoing, hoping that we will finally identify a suitable variety.

In the plantation production is slowly picking up and the factory is now operating on a more regular basis. This enabled us to conclude our first oil sale of the year with two Kinshasa-based processors who will produce cooking oils and fats, soap and cosmetic products with the crude palm oil. The oil is being loaded in our harbour using a large crane and during an inspection visit I told the colleague in charge of harbour operations not to sit under the crane while in operation. While he tried to explain that he was standing there to stay out of the sun, what should not happen did happen… and a 1 tonne oil container that the crane was moving crashed to the ground, almost where my colleague was standing a few minutes earlier. He suddenly understood my explanation much better…

This week I discovered that we are supposed to pay two new taxes, despite being almost certain that we had covered every possible one of them… Not so! The first one relates to the roads, which are in very poor condition due to the recent heavy rains and forced us to hire external labour in addition to our heavy machinery, to repair mainly some sections of the national road crossing our plantation. We need the road and the road authorities are not doing anything, so we have little choice but to pay for these works ourselves. A few days later we have the visit of a tax inspector informing us that we have to pay a tax on road works carried out on the national network… I was not sure whether the information was correct, but yes, despite the fact that we do the work and pay for the external labourers fixing the national road and that we have nevertheless to pay a road tax for our vehicles using the section of the national road crossing our plantation, we should also pay a tax on the value of the work we have done. I had much more trouble explaining to the tax inspector that there was no way we would pay such tax, even if he was the nicest guy in the world. He went home empty handed and very upset, not understanding why we would not pay such an obvious tax, “go and figure how those foreigners think…”. 

The second tax relates to our measuring instruments, not the one I already told you about in a prior posting, another one. It appears that when importing a measuring instrument such as a pressure gauge, an oil tank (?), a level (?), a thermometer, one has to pay a tax on the calibration of such instruments. The national tax office has discovered that we imported such instruments when the factory was built without paying the said tax, which is now added with penalties for non disclosure, late payment and “tutti quanti”. I am not sure how one puts a value to the calibration of an instrument, but I expect to be surprised… (not in a good way…)!

Marie-Claude continues to slave away on sewing curtains, cushions and other decorations for the terrace and visitor rooms and the results of which, that are spectacular, will be disclosed in a future posting. This all in addition to the management of the Cathedral staff, not just our housekeepers and gardeners, but also the staff of the other houses of the site (temporarily empty) and the security staff (we have three) who regularly come to the house for cooled water or other small services.

Since yesterday I am again able to have some involvement in bee keeping because we launched a project to establish bee hives in the plantation to improve pollination of the palm trees and other fruit trees, and produce honey to be sold in Kinshasa. In a first stage we will establish one hundred hives and the first 10 colonies have just arrived and been housed close to our offices. Despite what is commonly thought about African bees, those installed close to our office are not aggressive. Here we do not seem to have problems with dying of bees or sudden colony collapse such as experienced in temperate areas, bee swarms are present everywhere and do not seem to be bothered by Varroa. On the other hand, here bees have to be protected against soldier ants, these are very aggressive ants that go hunting in impressively large and compact moving columns for prey and bee larva are much appreciated. I will tell you more about it all in a future posting.

In case you wonder,  a few words from your part of the world are always appreciated …

Marc & Marie-Claude (who decided she had nothing to add this week :), no pinch of salt!)

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