Compte tenu de l’abondance et de la force avec laquelle il pleut ici, on est content d’avoir un toit au-dessus de la tête, quel qu’il soit, car il ne faut pas deux secondes à l’extérieur pour être totalement détrempé. Entre les différentes formes de toits allant des tuiles (quasi inconnues ici) aux toits de paille de manufactures variables, la solution la plus prisée sont les tôles galvanisées, mais encore faut-il qu’elles soient bien placées…
La Cathédrale, notre modeste demeure, est équipée d’un toit en tôles, mais est-ce à cause de l’âge, du vent ou d’une installation pas tout à fait dans les règles de l’art, une fois sur deux notre salon est inondé malgré les marquises récemment placées aux fenêtres. Ce n’est pas dramatique, car les lits sont bien au sec et le soleil qui suit généralement a tôt fait de sécher ce que nous n’aurions pas réussi à racler dehors ou à éponger.
Sachant que malgré notre gigantesque toit il y a quand même de l’eau qui se fraie un chemin jusque dans la maison, l’on est en droit de se demander comment cela se passe dans les petites maisons villageoises en torchis et toits de paille où habitent parfois une dizaine de personnes (bébés compris) sur à peine 18m2. Là, quand il y a une fuite, il doit être difficile de changer de place et rester dans un coin sec. Il faut dire aussi que, étonnamment, les toits sont généralement assez plats et donc plus facilement perméables à l’eau, alors que des toits plus pentus devraient mieux résister et aussi durer plus longtemps car séchant plus vite.
La construction de maisons est une de nos préoccupations permanentes car beaucoup de familles de travailleurs sont venues de l’extérieur et n’ont donc pas de logement où s’installer. Pour faire vite nous construisons des maisons temporaires en torchis, similaires aux maisons des villages, voire parfois même loger les travailleurs dans des tentes militaires (dont nous avons plusieurs centaines d’exemplaires en stock), mais la solution idéale sont les maisons en dur.
Au départ la Brabanta s’était lancée dans la construction de maisons en blocs de ciment, solution couteuse et pas vraiment agréable à vivre car ces maisons ont tendance à devenir très chaudes et offrent une acoustique qui n’est pas super, surtout pour les maisons jumelées. Il y a environ deux ans, nous nous sommes converti à la construction de maisons en brique adobe, qui ont l’avantage de pouvoir être élaborées sur place avec de la terre rouge, d’être beaucoup moins onéreuses et surtout d’offrir un confort de vie bien meilleur grâce à leur fraîcheur et acoustique. Le gros désavantage est que les briques adobes ne résistent pas à la pluie, donc nous sommes obligés de monter les charpentes et toitures avant de pouvoir commencer l’élévation des murs. En plus, les murs doivent être enduits avec de la chaux ou du ciment pour les protéger de la pluie battante. Malgré ces précautions les maisons doivent régulièrement être réparées car ici les pluies sont souvent accompagnées de violents coups de vent et les murs donc facilement mouillés.
Depuis quelques mois nous avons démarré un nouveau type de maisons, en briques cuites cette fois. C’est un entrepreneur venu de Kikwit, au départ pour une toute autre affaire, qui nous a persuadé d’essayer et surtout ses maisons ne coutent pas plus cher qu’une maison en brique adobe. Nous lui avons commandé une maison modèle pour évaluer le résultat et non seulement la maison est exactement comme il l’avait annoncée, quelques fioritures en plus, mais en plus il a réalisé le tout en-dessous du budget annoncé, ce qui relève du miracle dans la construction et ici en particulier. Le seul hic, il faut de la terre argileuse pour faire les briques et celle-ci ne se trouve qu’à quelques endroits en bordure du Kasaï, donc pour les maisons à construire dans les sections plus reculées de la plantation le transport de l’argile ou des briques pose problèmes.
L’étape suivante concerne les sanitaires, problème majeur dans tous les camps car il n’y a pas ou peu d’eau disponible, donc pas de systèmes avec chasses, et les trous dans le sol ne tiennent pas à cause du terrain très sableux qui fait qu’ils s’effondrent aux premières pluies à moins de les ceinturer de béton. Alors la solution idéale seraient de toilettes sèches, qui apporteraient l’avantage de matière organique pour les jardins et nous permettraient de valoriser les montagnes de sciures et copeaux de bois que nous accumulons tous les jours à côté de l’atelier de menuiserie. Mais jusqu’à présent le concept des toilettes sèches ne passe pas.
Nous avions installé des toilettes sèches à l’usine, juste à côté de la menuiserie, mais les travailleurs ont refusé de les utiliser en arguant que ce n’était pas digne de leur personne. Nous avons fait un deuxième essai dans une des écoles de Mapangu, qui semblait avoir démarré de manière prometteuse mais qui a été annulé à la demande des parents et professeurs. Enfin la seule toilette sèche encore en opération est celle installé à la piste d’aviation et qui est fermée à clef pour n’être utilisée que par les passagers arrivant ou partant sur l’un des avions faisant escale chez nous. J’ai naïvement l’intention de recommencer un essai dans un camp avec une campagne de formation et d’explication pour essayer de montrer qu’ils auraient tout à gagner avec une telle solution comparé à leur feuillée traditionnelle ou les champs de mines dans la plantation avoisinante.
Ce sont les dernières nouvelles depuis Mapangu avant les vacances, qui ne commencent toutefois pas tout de suite car avant de rentrer en Belgique pour rejoindre Marie-Claude je dois encore passer par la Côte d’Ivoire et le Nigeria.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Stades maison adobe – Adobe house stages
Usine têtes de stérilisateurs – Mill heads of sterilisators
Casque de soudure ? – Welding helmet ?
Ports de Sanga-Sanga et Kadima – Ports of Sanga-Sanga and Kadima
Given the abundance and strength of rains here, you are gratefull to have a roof over your head, whichever shape or form, because it takes less than a few seconds to be completely drenched if staying exposed outside. Between the different roof types going from tiles or slates (virtually unknown here) to thatched shelters, the most common and sought after solution are roofing sheets made from galvanised steel, provided they have been installed properly.
The Cathedral, our modest dwelling, has one of those metal sheet roofs, but be it because of its age, wind or positioning that is not absolutely according to the rules of the trade, every second rain our living room turns into a pool despite the recently installed canopies. It is nothing dramatic because the beds are not exposed and the sun that usually follows the rain is quick to dry out whichever water has not been mopped away.
Knowing that despite our large modern roof the rain still finds its way into our house, we cannot but wonder what happens in the tiny village houses made out of sticks and mud, where on average about ten people (babies included) shelter in less than 18m2. Also, when the roof starts leaking somewhere, it must be difficult to change places to sty in a dry corner of the construction. Surprisingly, thatched roof here are generally quite flat and therefore more likely to let water through, whereas if they were given a steeper slope they would resist better and last longer because of a much quicker drying.
Building houses is one of our permanent issues because quite a few workers and their families have come from outside and therefore have no house to move into. As an emergency solution, we have built several hundred mud and stick houses with thatched roofs like the ones built by the villagers, and sometimes we even house them in tents (of which we have several hundreds in stock), but the best solution are houses built with durable materials.
At the beginning, Brabanta had launched the construction of houses with concrete blocks, which turned out to be an expensive solution and the houses not particularly comfortable to live in because of the heath and poor acoustics, especially for attached houses. About two years ago, we switched to building houses with adobe bricks, which are easy to make locally with red earth, are much less expensive and in particular are much more comfortable because they stay cool and do not suffer from noise transmission. The main disadvantage is that the bricks do not withstand direct rain and therefore require that the roof structure and sheeting is laid first to raise the walls underneath. Furthermore, walls must be rendered with lime or cement to protect them from water projections. Despite these precautionary measures, the houses must regularly be repared because rains are usually associated to heavy winds and walls therefore permanently exposed to water despite the roof overhangs.
A few months ago we started building a new type of house, with backed bricks this time. This was initiated by a contractor who came from Kikwit on another business altogether and convinced us to build at least one model house because he guarateed that it would not cost us more than adobe constructions. The result is very positive because the house turned out to be exactly if not better than what he promised and, surprising if not miraculous for the construction world and even more so here in Congo, he completed the construction below the agreed budget. The only flip side, there always seem to be one, is that the clay material needed for making the bricks can only be found in a few spots along the Kasai river, therefore not ideal for houses to be built further inside the plantation because where transporting the bricks or the clay is difficult.
The next step are sanitary installations or loos, major problem in our camps as there is no or not enough water available to install flushing toilets and holes in the very sandy ground tend to collapse with the first rain unless it is lined with concrete. Therefore the ideal solution would be dry or compost toilets, which would absorb the heaps of would shavings that we produce with our workshop and have the added advantage of providing organic matter for the gardens. Alas until today the concept of dry toilets has been categorically refused by our workers.
We had installed a series of compost toilets in the mill, thinking that the more educated workers there would understand the concept and cope with it, but they have decided it was below their dignity to use such type of WC. We made a second trial in one of the schools and while initially it seemed to catch on with the students, the parents and teachers decided to do away with it and revert to the traditional hole in the ground solution. We have one left standing at the airfield, it is locked and used only for those passengers arriving or departing from our airstrip. I naïvely intend to try again with a better informed and explained set of compost toilets in one of our camps, making sure that we go through numerous demonstrations to show that it is more comfortable (no smells or flying insects), healthier and beneficial that the usual long drop or mine laying in the surrounding plantation. After all Marie-Claude and I have used this sytem for two and a half years in our gypsy caravan with no problems.
Thiswill be the last posting from Mapangu before our holidays,which do not start just yet as I will be traveling to Ivory Coast and Nigeria before joining Marie-Claude in Belgium in a few weeks’ time.
We look forward hearing from you,
Marc & Marie-Claude