Cette semaine nous avons deux convois qui sont arrivés par barge. Des engrais, des fûts de lubrifiants, des pièces de rechange et un conteneur scellé qui n’était repris sur aucun manifeste mais que le capitaine a insisté être pour la Brabanta. Nous n’allions pas enlever les scellés d’un conteneur qui n’était peut-être pas pour nous, donc vérification avec nos collègues de Kinshasa, qui ne se souviennent pas l’avoir chargé sur la barge, notre acheteur qui ne semble au courant de rien, etc.
Nous n’allions pas laisser ce conteneur fermé sur le quai de notre port sans au moins vérifier son contenu, ce qui a finalement été fait et nous y avons trouvé… une presse à huile et ses pièces de rechange. Après de nombreuses recherches, nous avons finalement découvert que cette presse avait été commandée il y a plus d’un an, avant notre arrivée en RDC et qu’elle a fait son petit bonhomme de chemin pour finalement arriver quand personne ne s’y attendait. Il faut dire que ce n’est pas la commande que nous attendons avec la plus grande impatience car c’est une des parties de l’usine qui marche sans trop de problèmes. Il n’en va pas de même pour d’autres commandes, ainsi nous attendons avec impatience (quand même depuis plus de 10 mois) des pièces pour nous permettre de réparer les centrifugeuses qui séparent l’huile et le sable. Nous avons appris cette semaine que le bateau qui transportait ces pièces avait brûlé au large de l’Afrique du Sud, que les pièces sont perdues et qu’il nous faut recommencer le processus de commande… no comment!
Cette semaine est aussi quelque peu la catastrophe pour les déplacements par route. Il y a d’abord la voiture des pères Oblats de Mwembe qui est partie de Mapangu jusque Kikwit pour y déposer un travailleur et sa famille qui ont quitté Mapangu et assister le père supérieur, en retraite à Kikwit, pour faire quelques courses et visiter des communautés en-dehors de la ville. La voiture est arrivée sans trop de misères en une (longue) journée à Kikwit, mais pour le retour il n’en est pas de même… Après de multiples embourbements qui ont nécessité l’enrôlement de villageois le long de la route pour dégager la voiture et parfois créer de nouvelles pistes parallèles, la voiture est finalement arrivée au bac de Katembo, normalement à moins de deux heures de Mapangu. Le bac n’est plus vraiment opérationnel, mais ces derniers mois nous avons réussi à le faire fonctionner suffisamment pour permettre à une véhicule léger de traverser de temps en temps. Cette fois ce n’est pas le cas, il est tout à fait à l’arrêt et nous avons donc décidé d’envoyer une voiture avec mécanicien et pièces depuis Mapangu pour aller les dépanner, mais eux aussi ont du renoncer car la route est … coupée, selon le mécanicien même un vélo ne passe plus. Nous avons donc engagé des équipes de cantonniers pour faire des réparations de fortune dans l’espoir de pouvoir passer avec l’équipe mécanique avec ensuite l’espoir qu’ils arriveront à remettre le bac en mouvement pour permettre à la voiture de traverser et enfin dans l’espoir que tout ce monde puisse revenir à Mapangu sans trop de casse. Cela fera trois jours… et ils ne sont pas encore de retour!
Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation car un conseiller (expatrié) d’une des banques de la place nous a demandé de pouvoir loger dans notre maison de passage en route de Ilebo à Tshikapa pour de la prospection. J’ai informé le monsieur que la route risquait d’être pénible, surtout suite aux abondantes pluies récentes, mais qu’il était le bienvenu. Ils ont mis quatre fois plus longtemps que le temps habituel pour arriver de Ilebo, mais ils sont passés et arrivés dans notre maison de passage tard dans la nuit. Ce matin ils ont décidé de poursuivre la route vers le sud pour rejoindre Tshikapa, le chef-lieu de la province, par la route nationale. En blaguant, j’ai dit au conseiller qu’il était le bienvenu pour une deuxième nuit dans notre maison de passage s’il n’arrivait pas à passer sur la route et il y a un moment il m’a appelé avec son téléphone satellite pour dire qu’ils faisaient demi-tour car la route est impraticable. Il faut dire que la voiture qui a été mise à leur disposition par la banque centrale est dans un état disons… vétuste, les portières ne ferment plus tout à fait, il n’y a plus de démarreur et les pneus sont manifestement en fin de vie… pas idéal pour des déplacements sur des routes moins aisées.
Conclusion, les trois routes d’accès reliant Mapangu vers les autres villes, celle vers Ilebo à l’est, celle vers Kikwit et Kinshasa à l’ouest et celle vers Tshikapa au sud sont inutilisables pour le moment. Heureusement nous avons encore notre piste d’aviation et la possibilité de voyager sur le Kasaï avec un pirogue, donc pas vraiment tout à fait isolés.
La grande dépendance à la voie aérienne nous fait réfléchir à la possibilité d’acquérir notre propre petit avion ou d’en partager un avec les autres plantations se trouvant dans la même situation que nous, pour avoir un peu plus de flexibilité en cas de nécessité de déplacement urgent. C’est évidemment une chose plus facile à dire qu’à faire car il est certain que les autorités locales et autres se feront une joie de trouver toutes sortes de raisons pour demander des paiements de licences, permis, taxes, redevances, pénalités et autres inventions qui risquent fort de rendre cette idée beaucoup moins attrayante.
Voilà pour le récit des aventures au Congo de cette semaine. N’hésitez-pas à nous faire signe,
Marc & Marie-Claude
This week, two boat convoys arrived in Mapangu. Fertilisers, barrels of lubricants, spare parts and a sealed container, which was not mentioned on any of the load documents, but which the captain insisted on off-loading in our port. We were not going to open a sealed container without being certain it was ours and therefore checked with our colleagues in Kinshasa, none of whom knew about loading the container on the barge or even less what could be inside.
As we were not going to leave an unopened container on our quay, without knowing its content, after a few days we finally opened it and found… a complete oil press and its spare parts. After further research we eventually discovered that this press had been ordered more than a year ago (before we arrived in DRC) and somehow got forgotten while slowly progressing towards its destination without any of us being aware of it. It must be said that this is not the most urgent piece of equipment that we need, the presses actually work fine. The same cannot be said about the centrifugal separators, which have been ordered some 10 months ago, and last week we were informed that the vessel transporting our cargo had caught fire somewhere off the coast of South Africa and all had been lost. All we have to do now is start the order process all over… no comment!
This week has also been a disastrous week in road travel. First the vehicle of the catholic mission of Mwembe, which left for Kikwit at the beginning of the week to bring a worker and his family back home and assist the head abbot, currently on retreat in Kikwit, in some errands he had to do visiting communities outside the city. The car arrived without too much misery after a (long) day, but for the return trip the same cannot be said… After battling with numerous times getting stuck in the mud, which required the enrolment of nearby villagers to get the car moving again and sometimes even creating a new track to circumvent the unpassable areas. The vehicle finally made it to the ferry of Katembo, which we somehow manage to get working once in a while to cross with a light vehicle, but this time even our magic mechanic has not yet manage to get the engine running. Getting the mechanic there in the first place was an adventure, because recent rains have completely cut off the road between Mapangu and the ferry and required major repair works to be done. So far the car has been stuck at the ferry crossing for three days… and we have no idea when they will be able to cross, notwithstanding the fact that it is rainy mightily again today!
We are not the only ones suffering from this situation because an (European) consultant of one of the main banks here in Congo requested the possibility to stay in our guest house on his way (by road) from Ilebo to Tshikapa, while on an exploratory mission. I informed the gentleman that he may find the road somewhat challenging, especially given the generous rains of late, but that he was of course welcome. They spent four times longer than usual on the road from Ilebo to Mapangu but finally made it and arrived late last night at Brabanta. This morning they decided to pursue their journey south towards Tshikapa, the main capital of the province, via the national road. Jokingly I told our visitor that he was welcome back, should the road prove to be too much of a challenge and just a moment ago he called with his satellite phone to inform me that they were heading back to Mapangu as the road was unpassable. It must be said that the car they are travelling in, generously lent by the Central Bank, is in a, let’s say,… poor condition, doors do not close properly any more, there is no started and the tires are obviously into their last weeks or days of service… not ideal for trips in areas where roads are not perfect.
As a conclusion, the three access roads to Mapangu are now cut off, the one going east towards Ilebo is passable with a lot of carriers, but only just, the one going west towards Kikwit and Kinshasa and the one going south towards Tshikapa are cut off. Fortunately we still have our runway or, if need be, a dugout canoe on the Kasai river, therefore we cannot claim to be completely isolated.
Our dependence on flights in and out of here has brought us to think about the idea of acquiring our own air plane or to share one with other plantations in the same situation as us, to have slightly more flexibility in case of urgent travel needs. It is obviously much easier said than done because it is almost certain that local authorities will be swarming with all sorts of payment requests, taxes, duties, licences, penalties and other inventions making the whole idea a lot less attractive.
This is it for this week’s adventures in Congo. Feel free to give us a sign,
Marc & Marie-Claude