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Serpents – Snakes

Depuis le début de cette semaine Marie-Claude a aménagé un camp retranché, dans la pièce qui sert d’atelier à côté de notre chambre, pour échapper au bruit, poussière et présence de toute une horde de travailleurs dans la maison. Outre l’équipe de menuisiers qui est venue démonter les poutres vermoulues, nous avons une équipe de peintres sur le toit qui met une couche d’antirouille sur les tôles. Notre petit coin isolé nous permet  un peu d’intimité et, surtout à Marie-Claude, de garder une relative sérénité, entre les travailleurs dans la maison toute la journée et la surveillance de la sécurité des loustics  dont on craint à chaque moment qu’ils emboutissent la porte-fenêtre parce qu’ils essayent de descendre une poutre de 100kg sans trop la tenir, les peintre qui crapahutent sur le toit en bottes de caoutchouc (prestige oblige) et sans harnais de sécurité et qui pourraient dégringoler dans l’action…  La peinture antirouille est d’un joli rouge …rouille ! Et sera de plus très esthétique.
Les peintres viennent avec tout un équipement de sécurité (harnais, cordes, etc.) pour éviter les chutes, mais comme ils prétendent qu’il n’est pas possible d’accrocher les cordes, le harnais est fixé à l’échelle parfois sécurisée par une personne en bas. Il faut dire que leur technique d’accrochage des cordes laisse à désirer, la dernière fois ils l’avaient fixé au tuyau en plastique de la sortie d’eau de l’évier de la cuisine… Alors Marie-Claude préfère parfois ne pas être témoin de la suite des opérations hasardeuses et va s’occuper dans notre zone d’isolement. Sans oublier l’abreuvage régulier des troupes.

Est-ce la saison sèche ou parce qu’à vélo je vois plus de choses sur la route (je fais un aller-retour en vélo jusqu’au bureau à Mapangu tous les jours), toujours est-il que depuis quelques semaines j’ai vu beaucoup plus de serpents que pendant les 15 mois précédents. Chaque fois à vélo, et presque tous différents.  Le premier a failli passer sous mes roues, un serpent gris de taille moyenne (environ 1m) avec la tête caractéristique des vipères qui, selon les informations locales, serait extrêmement venimeux, donc heureux de ne pas avoir fait une chute à cet endroit-là. Le deuxième était juste à côté du potager sur le chemin du retour en fin de journée, un serpent vert assez fin qui, à nouveau selon mes sources locales, serait un serpent danseur parce qu’il se tortille dans tous les sens et qui aime bien monter dans les arbres et arbustes. Nous le soupçonnons d’avoir volé deux des œufs que l’une de nos poules est en train de couver juste à côté, et quelques jours plus tard notre jardinier nous a informé l’avoir tué parce qu’il traînait dans le potager. Le troisième est un grand serpent noir (j’estime qu’il faisait bien 2m) qui a traversé comme un éclair devant moi sur la route. Il s’agirait d’une « ceinture noire » qui, toujours selon mes sources locales, est très prisé par certains fin becs locaux et réputé peu agressif, en fait il n’a pas la réputation de mordre et ne serait pas venimeux. Enfin il y à a peine deux jours j’ai croisé deux serpents identiques, vert foncés de taille moyenne, qui se dirigeaient tranquillement dans les taillis sur le bord du chemin. Selon le garde qui se trouvait pas loin il s’agit d’une espèce venimeuse et qui n’est pas bonne à manger (pas que je sois réellement tenté par ce choix de gibier). Il y a donc beaucoup de variétés de serpents car les seuls autres que j’avais vu jusqu’à présent étaient différents, un mamba noir (réputé très rapide et dangereux) vu près des lagunes de l’usine, un boa que l’on nous proposait à la vente à Mapangu un soir, les petits serpents (probablement jeunes) débusqués par Griezel dans la maison, et une vipère du Gabon (morte celle-là) qui est un serpent assez trapu avec la fâcheuse tendance de ne pas fuir et de mordre le malencontreux qui marche dessus.

Pour revenir aux travaux de la maison, il y a deux jours les nouvelles poutres pour le plafond ont été livrées à la maison. Elles ont été sciées dans une grume de bois rouge qui est réputé mieux résister aux termites et autres insectes xylophages, mais pèse « un âne mort » ce qui fait que nous nous demandons comment nous allons réussir à hisser ce monstre jusqu’à 4m de hauteur et arriver à l’insérer dans les encoches dans le mur de part et d’autre… De plus, comme il s’agit d’une grume fraîchement coupée, le bois doit encore sécher et va probablement rétrécir et/ou se déformer, ce qui fait que nous préférons ne pas nous précipiter… à suivre donc.

Pour les autres nouvelles « domestiques », aujourd’hui nous avons décidé de passer Makala à la coupe parce que ses longs poils étaient un piège à graines de toutes sortes et une réserve impressionnante de sable à chaque retour de promenade. Le sable finit par tomber en séchant, mais les graines restent irrémédiablement enchevêtrées dans les poils au point où nous nous demandions si nous n’allions pas retrouver Makala remplie de petites pousses vertes. La coupe s’est relativement bien passée (mis à part un coup de ciseaux malencontreux dans un bout d’oreille) et Makala semble plutôt satisfaite d’être débarrassée de sa collection botanique, mais Griezel ne semble pas être du même avis et fait le gros dos dès qu’elle voit le chien (alors que juste avant elle faisait ses griffes sur les moustaches de Makala chaque fois qu’elle passait près d’elle). Allez comprendre les animaux…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Since the beginning of this week, Marie-Claude has organised a safe haven in the room that we use as a « workshop » next to our bedroom to escape from the noise, dust and presence of a troop of workers in the house. Besides the team of carpenters that came to dismantle the wooden beams full of vermin, we have a team of painters applying a layer of anti-rust paint on the roofing sheets. Our little “isolation” room allows us some privacy and, above all for Marie-Claude, some peace and quiet between the constant presence of workers in the house all day and making sure the guys work safely. Because we are concerned about their technique to dislodge a 100kg wooden beam from the ceiling without securing it (and potentially smashing the terrace doors), or the painters walking on the roof in their wellies without safety harness.

The anti-rust paint has a nice “rusty” colour…! But will be nicer than the patches of rust on the silver metal sheets. The painters come with all their safety equipment (harnesses, ropes, etc.) to avoid falls, but because they pretend there is no proper way to secure the ropes, the harness is tied to the ladder, which is sometimes secured by one of them on the ground. It must be said that their technique to secure the ropes leaves room for improvement, last time they had tied the rope to the plastic pipe coming out of the kitchen sink… Therefore sometimes Marie-Claude prefers to be elsewhere during these hazardous operations and busies herself in our isolation quarters, without forgetting to provide everybody with water first.

Is it because of the dry season or because I see much more what happens on the road when cycling (one return trip to the office in Mapangu every day), but I have seen a lot more snakes these past few weeks than the previous 15 months. Each time on my bicycle and different kinds almost every time. The first one I almost passed over with my bike, was a medium sized (about 1m) grey snake with a typical viper head. According to local knowledge this one is highly venomous and I was therefore relieved not to have fallen just there. The second one was just next to our vegetable garden while returning home, a rather thin and green snake, which is called dancing snake because of its undulating movements and tendency to climb into trees and bushes. We suspect that this is the snake who stole two of the eggs that one of our chickens is brooding and a few days later our gardener informed us that he killed the snake because it kept coming into the vegetable garden.

The third snake was a large black snake (I think it must have been about 2m long) that crossed the road in a flash in front of me. This one would be called “black belt” and is quite popular with connoisseurs for its flesh, also because it is apparently non-aggressive and would rarely bite.

Finally, just two days ago, I came across two identical medium sized deep green snakes that were slowly making their way into the bushes next to the road. According to the security agent not far away, these are quite venomous and no good to eat (not that we are particularly interested). So the variety of snakes here is quite large because the previous ones I had seen were all different, a black mamba at the lagoons near the mill, a boa that someone was selling at the club one evening, the small (probably young) snakes that Griezel found in the house, and a (dead) Gabon viper, a fairly fat and short type of snake, which are quite dangerous because they are not afraid and tend to bite whoever is unfortunate enough to step on them.

Returning to the works taking place at home, two days ago the new beams for the ceiling were delivered. These have been sawn in a heavy local redwood, which is said to be very resistant to termites, ants and other wood eating insects, but weighs a ton. We are slightly worried about the process of heisting this monster up to 4m height and slotting it into the wall openings on either side… Furthermore, because it is freshly sawn timber, the wood still needs to dry and will probably retract as well as move, so we prefer to wait a little… to be followed thus.

On the domestic front, today we decided to give Makala a haircut because the long hairs were becoming a nest for seeds of all sorts and sand collected during the walks. The sand would eventually dry and disperse itself around the house, but the seeds are almost impossible to remove even with a comb, to the point that we were wondering if one day we would see Makala walking around with green sprouts in her hair. The haircut happened without major problems, except for a small cut in one of her ears, but Griezel the cat does not seem to share this point of view and raises all her hairs whenever the dog comes near her (while just before that she would be the one trying to play with Makala whenever she came close). Go and figure what goes on in the heads of animals…

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Biloulous – Creepy Crawlies

Pour la deuxième journée consécutive nous sommes dans la grisaille, un vrai temps belge, si ce n’est pour la température qui reste tout à fait estivale. Ce sont des journées typiques de saison sèche où la vue depuis notre coin de paradis, tout « nid d’aigle » qu’il est, se limite aux broussailles qui bordent le terrain, plus de Kasaï ou même de palmeraie en vue.

L’avantage est la fraîcheur de milieu de journée et des nuits, durant lesquelles surtout si nous avons en sus une petite brise, il fait délicieusement frais. La brume est aussi bénéfique pour les palmiers qui évaporent ainsi moins d’eau et ne stressent pas trop vite à cause de la sécheresse.

Le début de la saison sèche est aussi souvent marqué par une forte recrudescence de papillons qui peuvent passer par milliers au-dessus de la maison vers une destination qui nous est inconnue, mais fait manifestement l’unanimité parmi ces lépidoptères. Il y a des papillons de toutes les couleurs, mais ce sont les blancs-jaunes qui sont les plus abondants et “migratoires” les autres ont l’air de préférer rester sur les fleurs autour de la maison.

Le sujet de ces nouvelles n’est toutefois pas le papillon, mais plutôt ces insectes touts petits qui par leur nombre nous créent de sérieux problèmes. Nous vous avions déjà parlé du “Temnoschoita”, un petit coléoptère de moins d’un cm qui fait des ravages dans nos palmiers avec près de 1.000 hectares touchés avec de nombreux palmiers qui meurent suite à la destruction du cœur de la plante. Nous avons traité la zone infestée et les choses semblent être sous contrôle, mais à surveiller de près car ils sont toujours présents.

Plus récemment la maison a de nouveau été prise d’assaut par une, non, des  colonnes de fourmis rouges… Nous vous en avions parlé la semaine passée et pensions qu’avec l’application d’un mélange d’eau et de gasoil nous les avions dissuadées de venir s’installer chez nous… eh bien non. Il y a quelques jours elles sont revenues, en plus grand nombre cette fois, et ont commencé à investir salon, salles de bain et chambre à l’étage par milliers. Nous avons également découvert qu’elles avaient investi une brèche dans les fondations de la maison où elles s’engouffraient en grand nombre, sans doute pour y installer leur nid, mais le plus spectaculaire est qu’elles ont réussi à bloquer notre hydrophore en se massant par milliers dans le moteur de la pompe. A force d’applications répétées de gasoil, insecticide naturel et autres liquides dissuasifs, le gros des troupes a renoncé pour le moment, mais nous restons vigilants car ce sont de petites bêtes certes, mais la brûlure d’un seul individu est fort désagréable alors nous n’osons pas imaginer ce que cela pourrait donner si plusieurs centaines de ses créatures devaient s’attaquer à nos petits corps de rêves nuitamment ou pas !

Pour rester dans le domaine des arthropodes nous subissons une autre attaque sournoise, mais de  termites cette fois qui ont démontré leur capacité destructrice en délogeant la poutre principale du plafond du salon. La poutre n’est pas encore tombée, heureusement, mais il a été nécessaire de l’étançonner d’urgence et il est plus que probable qu’il faille démonter tout le plancher de l’étage  pour réparer cela… Marie-Claude se prépare psychologiquement aux «  beaux dégâts » qui vont découler des travaux avec leur cohorte d’inconvénients prévisibles (présence permanente d’ouvriers, bruits, nuage de poussières et de gravats, …) et moins prévisibles ( « the sky is the limit »)…
Nous allons probablement commencer par déménager notre pièce de séjour dans ce qui est maintenant l’atelier à côté de notre chambre afin de pouvoir nous préserver d’une partie de tout cela. Avant le début des travaux de réfection il sera nécessaire de trouver une grosse poutre en bois de 4m de long et une série de poutrelles latérales qui ont sans doute aussi été minées par les « biloulous ».

Dernière petite anecdote : cette semaine j’ai eu la surprise de découvrir un petit scorpion dans le bac de mon imprimante lorsque j’ai voulu ajouter du papier… donc même dans ces cas-là il y a lieu de faire attention.

Voilà pour cette semaine. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Lever de soleil au bureau – Sunrise at the office

Un autre biloulou – Another creepy crawly

Platteforme d’observation – Observation platform

Poutre délogée – Beam undone

Usine de nuit brumeuse – Hazy night milling

 

For a second day in a row we have hardly seen any sun, a typical Belgian or north European weather, although the temperature remains nicely summer like. This is the usual type of weather during the dry season, where the view from our corner of paradise, even from its “Eagle-Nest” height, is limited to the bushes around the house, no Kasai River or even plantation to be observed.

The advantage is that days are somewhat cooler, especially in the middle of the day and at night, particularly when there is a slight breeze to make it perfectly comfortable. The haze is also beneficial for the palm trees, which evaporate less water and are less likely to stress because of the drought.

The start of the dry season is often marked by a large number of butterflies, sometimes passing in thousands above the house towards a destination unknown to us but clearly unanimous among the insects. We have butterflies of all kinds, large and small, but the majority of the “migratory” ones are medium-sized butter-white, while the more colourful butterflies seem to favour the flowers around the house and stay put.

Le subject of this blog is however not about butterflies, but rather the small insects that create serious problems because of their large numbers. We already wrote about the “Temnoschoita” a small weevil less than 1cm long which is destroying our palm trees by drilling its galleries in the heart of the tree and if not treated killing it outright. We have close to 1,000 hectares that have been affected with a lot of dead trees. We had no choice but to treat this part of the plantation with pesticides and matters seem to come under control, albeit that we have to remain vigilant because the insect if far from gone.

More recently, the house has again come under attack from, not one, but several columns of red ants… We spoke about these last week and thought that with the spraying of a mixture of water and fuel they would think better than coming into our home… alas not! This week they returned, in larger numbers this time, and have invaded the living room, bathroom and one of the guest rooms upstairs in their thousands. We also discovered that they found an opening in the house’s foundations in which they were pouring in large numbers, probably to establish their nest. The most spectacular event however is that the ants managed to jam our water pump by investing the motor in their thousands… Using repeated applications of water & fuel, natural insecticide and other dissuasive liquids, most of the troops seem to have retreated for the time being, however we remain alert because despite their small size the burn of one of them is very unpleasant so we do not want to think what it would be like to have hundreds of these on our athletic bodies at night or not!

Remaining on the topic of arthropods, we are fielding another attack, a more deceitful one this time, from termites, which demonstrated their destructive power by destroying the inside of the main beam supporting the ceiling in our living room. The beam has subsided threateningly but fortunately has not fully come down yet and we were able to urgently put a supporting post under it to ensure our safety. The bad news is that we will probably have to dismantle the whole floor to make repairs… Marie-Claude is psychologically preparing herself to the “damage” that will follow with the cohort of discomforts that will follow (permanent presence of workers, noise, dust, gravel, …) and less foreseeable (“the sky is the limit”). We will probably start by moving our living room into the workshop next to our bedroom in order to shield ourselves all the consequences. Before getting anything started we will have to find a large wooden beam of at least 4m and a number of smaller beams because the lateral ones are most likely also home to “creepy crawlies”.

Last anecdote: this week I had the surprise of finding a small scorpion in the tray of my printer, when I tried to add some paper… so the lesson is to watch out even in such odd places as a printer.

That’s it for this week. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Alléluia, la Production Reprend – Alleluia, Production Takes Off Again

Le but premier de notre présence ici est de produire de l’huile de bonne qualité, de manière la plus économique et durable possible et ces derniers mois c’était plutôt la galère, tout cela à cause d’une sécheresse un peu plus marquée de mai à août l’an dernier. Les palmiers c’est un peu comme les éléphants, ils ont la mémoire longue et se sont pour ainsi dire mis en grève depuis le mois de novembre en produisant moins de la moitié de ce qui devrait normalement sortir de la plantation, il s’agit ici de dizaines de milliers de tonnes de différence, je vous laisse faire le calcul de ce que cela coûte…

Cette semaine le bouchon à sauté et la production a démarré de manière spectaculaire, au point que nous avons beaucoup de mal à tout évacuer vers l’usine. En outre, nous avions peur que l’usine n’arrive pas à absorber la production beaucoup plus importante que prévue (en quelque sorte les palmiers essayent maintenant de rattraper le temps perdu), mais grâce à l’ingéniosité de notre chef de garage et les compétences de notre chef d’usine, jusqu’à présent cela passe comme une lettre à la poste (enfin pas la poste congolaise).

Nous avions plusieurs contraintes, d’une part un manque de capacité de transport avec assez bien de camions en panne depuis plusieurs années par manque de pièces adéquates. Alors notre génie de la mécanique a trouvé une solution simple et probablement plus économique que de réparer ces camions, les transformer en remorque tirée par un autre camion. Résultat: double capacité avec un seul chauffeur, une consommation en carburant comparable et un seul moteur à entretenir et/ou réparer. Nous travaillons toujours sur le concept de transporter nos régimes par barge, mais cela nécessite des aménagements pour le chargement et déchargement que nous ne sommes pas en mesure de fabriquer sur place, alors pour le moment les camions avec remorque sont la meilleure solution.

Pour l’usine, la contrainte principale est sa capacité, théoriquement est limitée à 18 tonnes de régimes par heure, mais grâce à notre chef d’usine, un sympathique flamand sans prétention, l’usine tourne sans forcer à 25 tonnes par heure, un exploit technique, surtout dans l’environnement congolais. Nous sommes partis pour ce niveau de production pour plusieurs mois et nous espérons donc que le niveau de fonctionnement de l’usine va se maintenir car nous devrions ainsi pouvoir rattraper un tout petit peu du retard de production accumulé jusqu’à présent.

Outre les véhicules et l’usine, nous avons également besoin de moyens pour transporter des personnes et biens sur l’eau, pour cela nous disposons d’une pirogue (sur laquelle nous pouvons installer un moteur hors-bord) et d’ une baleinière (qui elle est équipée d’un petit moteur diesel mono-cylindre). Les deux ont décidé de fuir en même temps et si réparer la pirogue est assez simple (il suffit de la sortir de l’eau et de l’enduire de bitume), pour la baleinière c’est plus compliqué tant pour la mettre à sec que pour la réparer. Pour le moment la baleinière est hors de l’eau et nous cherchons un artisan capable de la réparer (quel bois utiliser, comment le fixer, etc.) car l’art de fabriquer et réparer des bateaux en bois se perd, même ici.

A la maison, les choses se passent presque normalement… mercredi , Makala est rentrée ventre à terre de son amorce de promenade et tous semblaient atteints de ” la danse de St Guy” ! Une armée de “fourmis voyageuses” était arrivée à nos portes ! Nos domestiques et gardiens dansant tous d’un pied sur l’autre sont venus demander de l’insecticide en bombe … Que je n’avais pas ! Et qui aurait été bien puéril en face de cette offensive! Je me suis souvenue de l’épisode tarentules et nous avons mélangé de l’essence à de l’eau dans un seau et aspergé les avancées de colonne . Heureusement, cela a suffit! Évidemment, interdiction de fumer autour de la maison pour le moment!!! Tout semble, à présent être rentré dans l’ordre mais nous continuons à surveiller.

Côté cheptel, depuis quelques jours nous avons agrandi le nôtre avec deux jeunes pintades. Pour le moment elles sont confinées dans une cage pour qu’elle s’habituent à leur nouvel environnement. A l’usine nous avons huit pintades qui circulent entre les travailleurs pour glaner des fruits de palmiers tombés, mais elles sont sinon difficiles à trouver et pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avions également mis trois œufs de pintades à couver en-dessous de l’une de nos poules, donc avec un peu de chances nous en aurons encore quelques-unes de plus d’ici quelques semaines.

Aujourd’hui nous avons fait notre première journée “plage” de la saison. Pas de grande variation sur le thème, à savoir nous partons tous en pirogue avec BBQ, tables, chaises et victuailles sur un banc de sable où la veille nous avons fait construire une petite paillote et on y passe quelques heures à refaire le monde sous le regard de tous les enfants des villages riverains qui apparaissent graduellement en quête de nos “restes” tels que cannettes et bouteilles vides. La grande différence est que notre chef d’usine était venu avec son jet ski et a permis à ceux qui le désiraient de faire des petits tours avec lui. J’ai moi aussi été faire un tour sur sa bombe aquatique et le verdict est que ce n’est pas mon truc… probablement pas le jet ski en lui-même mais plutôt la conduite “sportive” qui fait que je me sens encore “vert” deux heures après…

Voilà pour les principales nouvelles. Ecrivez-nous et nous essayerons de vous répondre personnellement.

Amitiés,

Marc & Marie-Claude

The main purpose of our presence here is to produce good quality oil in a economical and sustainable manner and these past months it has been somewhat tough, all because of a more sustained drought between May and August last year. Palm trees are somewhat like elephants, they have a long memory and have somehow gone on strike since last November, producing less than half of what should have come out of the plantation in tens of thousands of tonnes, I leave it to you to do the maths of the losses incurred…

This week the blocage suddenly popped spectacularly, to a point that it is becoming difficult to get the whole harvest transported to the mill. Besides that, we were also worried that the mill would not be able to process the much larger harvest than expected (as in a way the palm trees are now trying to make up for the lost time). Thanks to the skills of our garage manager and the know-how of our mill manager, until now things have gone as smoothly as a letter through the post (not the Congolese post that is).

We have several bottle-necks, one of which is we are short on transport vehicles because several have been out of use for lack of spare parts for several years. Our mechanical genius found a simple yet probably more economical solution to repare our trucks or rather to not repare them but convert these into trailers to be towed by another truck. The result: double transport capacity with only one driver, almost no additional fuel consumption and only one engine to mainatin and/or repair. We are also still working on the concept of river transport for our fruit bunches, but this requires constructing special equipment for offloading the barges and we are unable to make these with the materials available on site. So meanwhile the truck and trailer solution is the best one.

For the mill the main constraint is its capacity, theoretically designed for 18 tonnes of fruit bunches per hour, but thanks to our mill manager, a sympathetic and unpretentious Flemish guy, he managed to process 25 tonnes an hour without pushing the equipment, quite a performance, especially here in Congo. We are set to work at these rates for the coming few months and therefore hope that the mill is going to keep up with the rythm as it should help us recover some of the losses incurred over the past seven months.

Other than the vehicles and mill, we also need to transport goods and people on the river and use a dugout canoe (which can be equipped with an outboard motor) and a wooden boat, called “baleinière” (litterally whaler, although I am sure there is no such creature here) equipped with a single piston diesel engine. Both of them have sprung leaks at the same time and while reparing the dugout canoe is relatively simple (it is just a matter of taking it out of the water and giving it a good coat of bitumen) the “baleinière” it is much more difficult both to take it out of the water and to repair. At the moment it has been lifted out of the water and awaits someone capable of making it (knowing which type of wood to use, how to attach it, etc.) as the skill of building and repairing wooden boats is disappearing, even here.

At home, things are following their course almost routinely… Wednesday, Makala returned like a rocket just after having initiated her walk and all seemed to be dancing like mad! An army of travelling ants (soldier ants) had decided to take on our home! Our housekeepers and guards were all jumping from one foot to another and came to ask for insect killer… which we do not have and which would probably not have helped against this attack! I remember a similar experience we had with Tarantulas and we used a mixture of water and petrol to block the progress of the column. Fortunately this worked! Obviously no smoking around the house right now! All seems to be under control for now, but we keep an eye out in case of a second assault.

On the animal side, since a few days we have a young couple of Guinea Fowl. At the moment they are in a cage getting used to their new environment and hope soon to have them foraging around the house. At the mill we have eight of these birds wandering between the workers to pick up fallen fruits, but they are otherwise difficult to come by, so to make sure we got some we also gave three Guinea Fowl eggs to brood under one of our chickens, so maybe we will have a few more in a few weeks’ time.

Today we had our first “beach” day of the season. No great novelty on the theme, we all go with a dugout canoe loaded with a BBQ, tables chairs and food to a sand bank, where the day before a temporary shelter has been built to be able to sit in the shade. Some go swimming and otherwise we just reorder the world while enjoying a drink and some food under the watchful eye of a myriad of kids gradually appearing from neighbouring villages waiting to be able to pick up the empty bottles and cans. The main difference is that our mill manager came with his jet ski and offered to those interested to go for a ride. I have also ridden along on the beast and the verdict is that this is not my cup of tea… Probably not because of the jet ski itself, but rather the very “sporty driving” as a reult of which I still felt queasy two hours later…

That’s it for this week. Send us your news and we will try to respond individually asap.

All the best,

Marc & Marie-Claude

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Sport

Chers tous,

Cela fait une semaine que nous sommes de retour à Mapangu et nous y retrouvons petit-à-petit nos marques, car Marie-Claude avait quand même été absente pendant près de deux mois et demi. Pendant notre absence et surtout celle de Marie-Claude, nos hommes ont repris certaines de leurs habitudes et surtout “oublié” comment et où ranger les différents objets de la maison. Les premiers jours étaient un peu “difficiles” avant que les choses ne soient à nouveau organisées correctement, mais là ça commence à aller et une certaine “routine” se réinstalle.

Notre nouvelle voisine doit elle aussi trouver ses marques dans sa maison et nous l’aidons régulièrement à trouver les petites choses qui font la différence entre une vie pas trop désagréable et le blues, comme un miroir dans la salle de bain, un bol pour prendre son café ou un torchon pour essuyer la vaisselle. Il faut dire que la malle que notre voisine avait fait expédier par avion lors son départ du Nigeria il y a près de deux mois est toujours en transit entre Kinshasa et Mapangu contient tous les objets de la vie usuelle qui aident à se sentir chez soi. Son arrivée était annoncée pour vendredi, samedi il n’y avait toujours pas de signe de barge dans notre port, alors peut-être demain…

Il faut reconnaître que la chute spectaculaire du niveau du Kasaï ne facilite pas la navigation des barges à cause des bancs de sable beaucoup plus nombreux et du tirant d’eau parfois réduit à moins de 1,5m à certains endroits. Nous n’avons plus eu de pluies depuis notre arrivée à Mapangu, donc la saison sèche est effectivement installée et nous devons être d’autant plus actifs dans l’arrosage du potager ( très désertique en ce moment) si nous voulons avoir quelques légumes frais. Dans nos bagages nous avons ramené entre autres 12 griffes d’asperges principalement des asperges vertes, que nous espérons  voir grandir rapidement dans notre climat perpétuellement chaud. Nous avons ramené un tas d’autres plantes dont certaines, reçues de nos amis de Hemelrijk,  croissent déjà de manière prometteuse dans le jardin.

Revenons au titre choisi pour cette semaine: ” sport “. Eh bien voilà, depuis le début de cette semaine je fais un aller-retour par jour entre la maison et le bureau. La distance n’est pas énorme, 12,5km d’après mon vélo, mais il y a quelques montées (surtout au retour) et surtout de grandes poches de sable lequel, devenant de plus en plus sec,  rend la conduite de plus en plus ardue pour les véhicules en général et le vélo en particulier. Comme indiqué dans nos nouvelles précédentes, j’ai opté pour un vélo avec assistance électrique, mais à l’aller (qui en moyenne comporte plus de descentes que de montées) je n’ai pas besoin de faire appel au moteur et arrive à couvrir la distance en un peu moins de 30 minutes. Le seul problème est que après cela je dégouline pendant au moins une heure, malgré la douche froide prise avant de me changer pour le bureau!  J’espère qu’avec le temps et une meilleure condition physique cela va s’améliorer. Pour le retour à la Cathédrale c’est une autre paire de manches, ou, en l’occurrence, de mollets car il y a malgré tout environ 150m de dénivelé avec quelques belles côtes, et là, je suis heureux d’avoir mon petit moteur pour m’aider à arriver en haut… Où à l’arrivée je suis encore plus en nage que pour l’aller. L’inconvénient du retour est aussi que la lumière déclinante fait que je dois enlever mes lunettes de soleil alors que c’est l’heure de prédilection des mouchettes qui ont préférence pour les yeux, il va falloir que je trouve une parade.

Jusqu’à présent je ne suis tombé que deux fois, dans les deux cas sans gravité. La première, honte à moi, c’était juste devant le studio où je prends ma douche avant d’aller au bureau. Il y a là une grosse poche de sable et j’ai voulu tourner un rien trop serré avec le résultat que je me suis retrouvé parterre. La deuxième fois était sur la route où, presque arrivé en haut d’une côte, une petite fille à traversé juste devant moi et la combinaison de freinage et sable m’a déséquilibré tandis que la fillette a disparu aussi instantanément qu’elle était apparue au milieu de la route.

Marie-Claude de son côté fait de grandes balades avec Makala dans la plantation et comme aujourd’hui (dimanche) nous tapons quelques balles sur le terrain de tennis avant que la chaleur ne devienne insupportable. Pour le moment pas de parties de volley ou de plage, mais nous sommes bien contents de pouvoir profiter un petit peu de nos pénates et profiter au maximum de notre vue avant qu’elle ne s’estompe durant la saison sèche.

Pour ceux que cela intéresse et/ou ont généreusement participé, nous avons récolté 550 euros grâce aux tapis/velours du Kasaï lors du brunch du 14 mai dernier. Nous allons utiliser ceux-ci pour divers projets d’écoles en parallèle de ce que fait la société. Ainsi la Brabanta est en train de construire une nouvelle école primaire de 6 classes au centre de plusieurs camps avec à côté un terrain de sport (football) où nous attendons environ 100 élèves à partir de septembre. De notre côté nous essayons d’utiliser les fonds (et livres scolaires récoltés grâce à vous, qui devraient également arriver très prochainement) pour aider les enfants qui risquent de décrocher par manque de moyens.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Ecole Kalembe Rivière 1Ecole Kalembe Rivière 2

Ecole en construction – School under construction

Terrain de foot Kalembe Rivière

Future terrain de foot – Future football field

Vue Kasai

Dernière vue du Kasaï – Last view of the Kasai river

Maison depuis la balade

Vue de la maison pendant une balade – View of the house during a walk

Dear All,

We have been back in Mapangu for just over a week and our slowly getting back into the fold of life here, after all Marie-Claude has been away for almost two and a half months. During our absence, our men slowly returned to some of their old habits and mainly “forgotten” how and where we like to have things organised. The first days where a little “difficult” because nothing where it should have been, but now things are slowly finding their way back to “normal”.

Our new neighbour must also find her marks in her house and we help her regularly with those small things that make the difference between having a reasonably comfortable nest or catching the blues, such as a mirror for the bathroom, a mug or bowl for the morning coffee or a descent tea towel. Most of these personal things that help feel at home, were supposed to have come in the trunk she send by airfreight from Nigeria about two months ago, but still in transit somewhere between Kinshasa and Mapangu. Its arrival was announced for last Friday, but Saturday their still was no sign of the barge, so maybe tomorrow…

It is true that the water level in the Kasai river has dropped dramatically during the past weeks, which makes it all the more difficult for the barges to navigate between the sand banks with water draft sometimes not exceeding 1.5m in some places. We have not had any rains since we arrived in Mapangu, therefore it is likely that the dry season has well and truly started and that we will have to spend more time watering the vegetable garden (rather desert at the moment) if we want to have some fresh vegetables. In our luggage we returned amongst others with 12 asparagus plants, mainly green ones, which we hope will grow quickly in our permanently warm climate. We returned with loads of other plants, some of which from our friends in Hemelrijk, are already showing promising results in the garden.

Let’s come back to the title of this blog: “Sport”. Since the beginning of this week I am cycling every afternoon between home and the office. The distance is not huge, 12.5 km according to my bicycle’s computer, but there are quite a few hills (mainly on the return trip) and more importantly some large patches of fine sand, which make driving and cycling in particular quite a challenge, especially as it is now getting drier every day. As mentioned in our previous post, I opted for a mountain bike with electrical assistance, but on the way to the office (mostly downhill or flat) I manage very well without the battery power and make it in close to 30 minutes. The only problem is that after getting there my body continues to generate litres of sweat for an hour, despite a cold shower before getting changed for the office! I hope that with time as my physical condition improves this will become less of a problem. For the return trip to the Cathedral it is another story, because because there is in total a 150m level difference with some steep climbs and again this uncooperative sand and for this I am happy to have my little engine kicking in to make it to the top. Despite the assistance, I am even more drenched that on the way to the office under the noon sun, but in theory the day is finished and I have time to cool off. Besides the climb and sand, the other difficulty is that with the declining light I cannot keep my sunglasses on and it is also the time when all these tiny flies decide to come out, with a clear preference for my eyes, I will have to find a way around this…

Until now I only fell twice, each time with no damage. The first time, very embarrassingly, it was just in front of the studio where I have my shower before going to the office. There is a large patch of dry sand and I tried to turn somewhat too sharply and as a result found myself flat on the ground. The second time it was on the road, where as I was reaching the top of a hill a little girl appeared out of nowhere crossing the road just in front of me and the combination of breaks and sand sent me sprawling on the road, while the girl had disappeared as quickly as she had appeared.

Marie-Claude on her side goes for long walks in the plantation with Makala and (as was the case today) we exchanges some balls on the tennis court before it gets too hot. At the moment no games of volley or “beach” outings planned, but we are rather happy to enjoy home and make most of the view, which will disappear during the dry season.

For those that are interested and/or generously participated, we raised 550 euros from the Kasai carpets during the brunch of May 14th, thank you very much for your generosity. We will use these funds for various school project in parallel to the social investments made by the company. At the moment we are building a new (6 class) primary school in the middle of some of our camps alongside a sports (football) field, where we expect to have about 100 pupils at the start of the school year in September. Alongside this we will use your funds (and the school books and material you have generously contributed, which should also arrive soon) to help children at risk of dropping out because they lack the financial means.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude