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Saturation

Pour le moment tout à l’air de se passer à toute vitesse, sans doute parce que les journées sont bien remplies et nous laissent peu de temps pour faire autre chose que travailler, manger et dormir. En fait le mot qui caractérise cette semaine c’est la saturation car à de nombreux niveaux nous sommes quelque peu submergés par les évènements, voyez plutôt :

  • La production de la plantation a pris des proportions telles que notre usine, même en fonctionnant 24 heures sur 24 n’arrive plus à absorber tous les régimes qui arrivent, au point que nous avons dû arrêter la récolte pour permettre à l’usine de digérer la montagne accumulée qui commençait à fermenter sur la surface de réception…
    Malgré cet arrêt de récolte, il y avait tellement de régimes déjà coupés en plantation que tous les véhicules (il y en avait 30 au total, soit environ 250 tonnes de régimes – voir photos ci-dessous) étaient bloqués au pont bascule en attente de pouvoir déverser leur cargaison.
    Nous espérons pouvoir reprendre la récolte plus ou moins normalement ce lundi matin, mais cela risque d’être la même chose au fur et à mesure que la semaine progresse car les palmiers ne comprennent pas que le pied doit être levé, et il n’est pas impossible que nous soyons obligés d’abandonner une partie de notre récolte pendant les semaines qui viennent…
  • En parallèle de la production d’huile, nous avons des produits secondaires tels que rafles et fibres qui doivent être évacués comme engrais organique vers les champs, mais comme nous sommes à court de moyens de transport, en particulier pendant l’usinage de nuit, il y a maintenant d’autres montagnes, de rafles et de fibres cette fois, qui s’accumulent dans l’enceinte de l’usine et commencent tout doucement à déborder de l’espace disponible…
  • Le niveau du Kasaï est extraordinairement bas (on nous dit que c’est un record sur les 10 dernières années) et comme il n’y a absolument aucun travail de dragage ou de balisage, les barges ont beaucoup de mal à naviguer jusque Mapangu. En outre la situation économique a fortement ralenti le commerce ce qui implique moins de demandes de marchandises vers l’amont et donc peu de transporteurs remontent le Kasaï en ce moment.
    Cela tombe évidemment très mal puisque c’est maintenant notre “pic” de production d’huile, nos citernes se remplissent à vue d’œil et nous risquons de nous retrouver avec un manque de capacité de stockage…
  • Et tout ceci n’est qu’à l’échelle de notre plantation. D’autre part, le pays est pour le moment dans une situation de crise où les ressources sont manifestement insuffisantes pour couvrir les besoins de l’état et c’est donc vers les entreprises un peu plus importantes que les différents services fiscaux (il y en a beaucoup) se tournent pour essayer de soutirer des fonds. Ainsi pour le moment on ne nous réclame pas moins de 400% de notre chiffre d’affaires en taxes, amendes et autres droits, chose qui est évidemment totalement impossible pour une plantation qui du reste n’est même pas encore profitable même d’un point de vue opérationnel…

Je vais arrêter ici la liste, car sinon vous allez croire que nous broyons du noir, ce qui n’est pas le cas, l’ambiance dans la plantation est très bonne avec une super équipe et nous essayons de nous détendre comme nous pouvons entre les coups, moi en faisant du vélo tous les jours pour aller au bureau et le week-end nous faisons des balades, du tennis ou, comme plus tard cet après-midi, une partie de volley avec les amateurs expatriés et locaux. De temps en temps nous nous retrouvons tous pour un verre ou un repas, même si pour le moment ces rencontres ont été un peu plus difficiles car il n’y a plus de bière (boisson de prédilection pour ces rencontres) à trouver depuis près de 2 mois faute d’approvisionnement (voir ci-dessus), mais un arrivage est annoncé très prochainement.

Notre jardin potager continue de se développer de manière prometteuse et nous fournit déjà régulièrement en salades, haricots, épinards et aubergines, donc pas de raisons de se lamenter.
Côté volailles c’est la grève, nous n’avons plus eu un seul œuf depuis plusieurs semaines, mais nous avons deux poussins que se partagent deux poules prétendant toute les deux êtres les couveuses attitrées. Espérons que certaines d’entre elles décideront de se remettre à pondre car un petit œuf frais de temps en temps est quand même agréable. Ce matin, pour changer de notre omelette dominicale Marie-Claude nous a préparé des crêpes qui étaient fort mangeables et un substitut de fête tout à fait acceptable pour ce seul jour où nous avons le temps de profiter du petit déjeuner ensemble.

Voici pour les nouvelles de cette semaine. N’hésitez-pas de nous envoyer les vôtres,

Marc et Marie-Claude

Files à l’usine – Trafic jam at the mill

Papillons – Butterflies

Perroquets – Parrots

Premier Gloriosa – First Gloriosa

” crêpe lune” à quelqu’un qui se reconnaîtra 😉

Petit déjeuner – Breakfast

At the moment everything seems to fly past at an amazing pace, probably because our days are very full and leave little time besides working eating and sleeping. In fact the word that best summarises this week is saturation because at various levels we are somewhat submerged with events, see for yourself:

  • The production of the plantation has reached such levels that the mill, even when operating 24 hours a day including Sundays, can no longer process. This has come to a point where we had to decide to suspend the harvest to enable the mill to process the mountain of fruit bunches that had accumulated and started to ferment on the reception area.
    Despite this stop, there was already such a harvest already cut that all our vehicles (about 30 in total, which accounts for about 250 tonnes of fruit bunches – see photos above) were waiting at the weighing bridge to be allowed to discharge their load.
    We hope to be able to resume our harvest more or less normally this Monday morning, however we will gradually end up in the same situation as the week progresses because the palm trees do not understand that they should slow down, and it is not impossible that we will be left with no choice but abandon part of our production during the weeks to come…
  • In parallel of the oil production, the factory also has by-products such as empty fruit bunches and fibres which should be returned to the plantation as organic fertiliser, but as we are short of means of transport, in particular when the mill operates at night, there are now mountains of empty fruit bunches and fibres accumulating in the factory premises and starting to exceed the space available…
  • The water level of the Kasai River is extremely low (according to locals it has not been as low for at least 10 years) and since there is absolutely no dredging or channel markings, barges have a lot of trouble navigating up to Mapangu. Added to that is the economic situation, which has seriously slowed down most of the local trade and therefore the need for upriver transport, therefore fewer barges traveling with goods on the river for the time being.
    It is obviously a very poor timing as we are now in the peak of our production and our oil tanks are filling up very quickly with the risk of reaching a point where we will no longer be able to stock the oil being produced…
  • It is not only at the plantation level that matters are reaching difficult to imagine limits, the country is going through a period of crisis, where resources are obviously insufficient to meet the needs of the state and it is therefore towards the larger companies that the various fiscal services (there are many) are going in search of funding. At the moment we are subject to payments that add to no less than 400% of our turnover in taxes, penalties and other rights, something that is obviously totally impossible for any company, let alone a plantation that is not yet even operationally breaking even…

I will stop the list here, because otherwise you will think that we are getting depressed, which is not the case, the atmosphere on the plantation is very good with a super team. We try to distract ourselves as we can in between our tasks, me cycling every day to the office and during the week-end walks, games of tennis or, as we will have later this afternoon, playing volleyball with the interested expatriates and local colleagues. Once in a while we all gather for a drink or a meal, although this has been more difficult of late because Mapangu has been without beer (the preferred drink for most) for the past two months because of supply problems (see above), however an arrival has been announced shortly.

Our vegetable garden continues to grow promisingly and we already have our regular harvests of salads, green beans, spinach and aubergines, thus no reason to complain.
On the poultry side however, there is zero production with not a single egg for the past two weeks, but we have two chicks being claimed by two chickens, both claiming to have been the one brooding them to maturity. Let’s hope that some of them will resume laying eggs as a fresh little egg once in a while is rather pleasant. This morning, not having our usual supply to prepare the Sunday omelette, Marie-Claude made us delicious pancakes that were a perfectly suitable alternative for this only day when we are not in a rush to finish breakfast and can enjoy it leisurely together.

That’s it for this week. Please send us your news,

Marc and Marie-Claude

 

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