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Cette semaine nous avons eu quelques petites pluies qui sont venues couper la saison sèche qui s’était installée depuis un mois et cela fait beaucoup de bien. Cela fait du bien aux palmiers qui ont ainsi un stress hydrique un petit peu amoindri et qui, espérons-le, grâce à cela ne vont peut-être pas nous faire le même coup que l’année dernière et arrêter de produire pendant presque 7 mois. Cela fait du bien aussi aux pistes où les zones de sable fin sont à nouveau affermies et moins pénibles à traverser pour les véhicules ou les vélos… Ces petites pluies ont d’avantage rafraîchi l’atmosphère et la nuit nous en arrivons presque à mettre une petite couverture pour se protéger du courant d’air frais qui traverse la maison.
Cette semaine nous avons aussi commencé à charger de l’huile sur les barges de nos clients, ce qui devenait assez urgent car nos cuves devenaient fort pleines, mais il ne faut pas oublier que nous sommes au Congo et que les choses ne se passent pas toujours comme prévu… Pour commencer, pas question de trop charger les barges car le niveau d’eau dans le Kasaï continue de baisser et il y a quelques passages ou elles risquent de toucher des rochers, donc nous suivons scrupuleusement les instructions de chargement du capitaine. Alors surprise, tandis que le chargement de la barge était presque terminé, celle-ci s’est “pliée comme une banane” et commencé à déverser sa cargaison d’huile dans la rivière. Heureusement il y avait deux autres barges accostées à côté de la « banane » dans lesquelles nous avons pu transborder l’huile avant que celle-ci ne colore le Kasaï en orange.
A part ça pour le moment, au niveau de la plantation, nous mettons les bouchées doubles pour essayer d’absorber toute la production, mais devons nous résigner au fait qu’il ne sera pas possible de transformer tous les régimes… C’est évidemment frustrant d’avoir eu des mois pendant lesquels l’usine fonctionnait un jour sur deux ou trois et maintenant de ne pas arriver à tout usiner même en fonctionnant nuit et jour, mais ce sont les aleas de la production agricole et même sous les tropiques les effets saisonniers sont marqués, très marqués même ! Du coup, pour détendre un petit peu l’atmosphère et la pression pour les employés, qui sont parfois jusqu’à 22h aux champs et/ou toute la nuit dans l’usine, nous avons organisé un drink et BBQ pour tous les cadres et agents de maîtrise hier soir, nous étions une petite cinquantaine et avons bien rigolé.
Ce matin, j’ai été faire une balade dans la plantation avec Makala, pour qui c’est la fête totale lorsqu’elle voit laisse et gros godillots apparaître, et en chemin j’ai croisé un phénomène assez fascinant, une colonne de fourmis qui traverse la route mais où les fourmis avaient l’air d’être figées. En fait sur le dessus de la colonne les fourmis avaient formé une sorte de tissu avec des milliers d’insectes accrochés les uns aux autres, sur lesquels patrouillaient des fourmis soldats, tandis qu’en dessous il y avait un trafic transportant œufs, larves et autres proies, sans doute vers un nid enterré quelque part. Ce qui est aussi extraordinaire est que cette colonne passe malgré le fait que des véhicules sont passés dessus, laissant penser que cet enchevêtrement de fourmis a une force suffisante pour résister à la pression d’un pneu qui roule par-dessus. Je suis retourné regarder il y a un instant pour constater qu’il y a encore quelques petites fourmis qui passent dans le « couloir » gardés par des fourmis soldats beaucoup plus grandes, mais le tissu de fourmis a disparu.
Du côté social, nous avons lancé la construction de deux nouvelles écoles, une école primaire de 6 classes pour les enfants des travailleurs qui vivent dans les camps de la plantation au milieu des terrasses, dont les travaux ont déjà bien avancé, et une deuxième école dans Mapangu même pour faire face à l’augmentation spectaculaire de la population et surtout des jeunes enfants qui sont sinon entassés à plus de 40 dans chaque classe. En finançant la construction de ces écoles (en partie grâce à vos contributions) nous espérons pouvoir éviter la perception d’un minerval abusif, même si les enseignants seront mis en place, payés et suivis par l’éducation nationale congolaise. A côté de l’école des terrasses, appelée « Ecole de Kalembe Rivière », nous avons également aménagé un terrain de foot, pas vraiment aux dimensions réglementaires, qui permettra aux jeunes des environs de se défouler « sportivement ».
Le bois pour reconstruire l’étage écroulé sèche tranquillement sur la terrasse et en attendant nous restons réfugiés dans notre petit coin à l’abri des moustiques qui profitent (lâchement) des grandes ouvertures pour envahir le salon.
Nous vous souhaitons une excellente semaine, merci de suivre notre blog.
Marc & Marie-Claude
Barge pliée – Folded Barge
Ecole de Kalembe Rivière School
Fourmis – Ants
Séchage du Bois – Wood Drying
Nos Pintades – Our Guinea Fowls
This week we had some rain, which were a welcome break after more than a month of drought. It was good for the palm trees, which reduced their water deficiency stress and, we hope, may prevent the catastrophic decline in production we experienced during about 7 months as a result of last year’s dry period. It was also beneficial for the roads, where the dry sand pockets have temporarily been firmed up and will make it less difficult to cross with vehicles and bicycles in particular… These small rains have also further freshened the atmosphere and at night it is almost necessary to use a blanket to protect ourselves against the chilly breeze that crosses the house.
This week we also started loading oil on our client’s barges, which was becoming rather urgent as our storage tanks were getting close to full, but let’s not forget that we are in Congo and everything does not always happen as expected… To start with, we cannot load the barges too much because the water level of the Kasai river keeps getting lower and at some passages there is a risk of getting struck by rocks, therefore we scrupulously followed the load plan of the captain. Surprise, while we were almost finished with the loading of the barge, the barge folded in two taking the shape of a banana and started spilling oil into the river. Fortunately there were two other barges moored alongside the “banana” in which we were able to transfer the oil before it turned the river into an orange pool.
Other than that, at the moment we are more than busy in the plantation trying to keep up with the production that far exceeds the capacity of our mill, and we have to resign ourselves that some of the fruit bunches will not make it into oil… It is obviously frustrating to have had the mill idle, running one out of two or three days, for months in a row and now not being able to process everything despite operating day and night. These are the realities of agricultural production where even under our tropical climes seasonality is applicable, very applicable even! Therefore, to give a chance to all staff to relax a little from working hard, some of them in the fields until 22h and throughout the night in the mill, we organised a drink and BBQ for all management and supervisory staff last night, we were close to fifty and had a good time.
This morning I went for a walk in the plantation with Makala, who is getting completely out of control when she sees the walking boots and leash coming out, and under way I passed a rather extraordinary phenomenon, a column of ants crossing the road, but where the ants seemed to be frozen. In fact, on closer inspection, the ants formed like a thickly woven net on top of the channel that had been dug in the ground, on top of which soldier ants were patrolling and underneath which their was a huge traffic of eggs, larvae and other prey being transported towards some underground nest. What was also extraordinary is the fact that this column did not seem to be affected by passing vehicles, suggesting that the interwoven insects were strong enough to withstand the pressure of a car tire. I returned a moment ago to take a few more pictures, but the woven ants had gone and only a few small ants were still travelling under the guard of huge soldier ants.
On the social side, we have launched the construction of two new primary schools, one located in the middle of the terraces for the children of the workers living in the surrounding camps, which is already well advanced, and a second one in Mapangu where the fast growing population is exceeding the capacity of the existing schools and pupils can be at 40 or more in one classroom. By funding the school construction, in part with your contributions, we hope to avoid the problem of excessive school fees being charged, even though the schools will be staffed and run by the ministry of education. Next to the school in the terraces, called “Kalembe Rivière School” we have also organised a sport field, maybe not exactly to the official standards, which will enable the youth of the camps to spend their energy in a sportive manner.
The wood for the reconstruction of our floor is drying quietly on our terrace and meanwhile we stay put in our refuge to escape the mosquitoes which have invaded our living room through the wide open doorways.
We wish you an excellent week, thank you for reading our blog.
Marc & Marie-Claude