Nous profitons encore une semaine de la présence de Grégoire qui continue sa découverte du Congo en général et de Mapangu en particulier. Je laisse à Grégoire la liberté de décrire son expérience, mais dans l’ensemble il semble plutôt satisfait de l’aventure. Nous sommes maintenant à nouveau “en famille” à la Cathédrale car notre autre visiteur est reparti pour la Belgique après six semaines de présence à la Brabanta. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était content de rentrer à la maison, mais j’ai l’impression que, malgré son expérience d’autres pays africains, il ne se sent pas une âme d’expatrié ou d’agronome dans le Kasaï.
De mon côté, d’une part parce qu’il y a plein de petites choses que je voudrais faire dans la maison, d’autre part parce que j’ai bien plus de jours de congé que je ne pourrai prendre lors de notre prochain retour en Europe, et finalement parce que la perspective de profiter de quelques jours complets et d’affilées ensemble dans “notre maison” (sans devoir courir dès 4h30 du matin) j’ai décidé de prendre quelques jours de vacances locales depuis samedi.
Ce “congé” sera un test car tout le monde sait évidemment que nous sommes présents sur la plantation et ils auront sans doute du mal à ne pas faire appel au DG pour l’une ou l’autre chose, malgré le fait qu’un intérimaire a officiellement été désigné. Jusqu’à présent cela ne s’est pas trop mal passé, mais c’était relativement plus facile pendant le week-end, reste à voir comment cela se passera durant la semaine.
Nous continuons à recevoir des petites pluies éparses qui donnent un coup de vert à la nature et nous économise les besoins d’arrosage du jardin.
Jardin potager qui se développe avec abondance, même si certaines de nos expérimentations ne portent pas toujours leurs fruits. Ainsi nous avons semé des plants de courgettes qui sont absolument débordants de vie avec des feuilles et des fleurs qui se développent dans tous les sens, mais de courgette (même toute petite) pas une trace. Les trois plants d’asperges qui ont daigné pointer le bout de leur nez ( sur les 13 griffes plantées) se développent tranquillement, mais il faudra sans doute attendre l’année prochaine avant de pouvoir déguster les premières pousses. Par contre nous sommes inondés d’épinards (tétragone et variété locale), de salades diverses (y compris de la roquette) et les fenouils se développent de manière spectaculaire.
Il en va de même pour l’artémisia, notre remède contre la malaria, dont nous avons finalement pu faire croître des semences (originaires du Kenya et du Sénégal, donc mieux adaptées au climat d’ici) dont le développement est sans comparaison avec celui des semences que nous avions ramenées de Belgique. Non seulement nous devrions avoir largement de quoi nous prémunir nous-mêmes, mais probablement nous aurons assez de feuilles et semences pour en distribuer à d’autres personnes intéressées.
Ce matin, nous avons invité nos voisins de la Cathédrale et un de nos collègues vivant à Mapangu à venir partager un petit déjeuner aux crêpes. Pour l’occasion Marie-Claude a expérimenté une version à la farine de quinoa et fécule de maïs (quinoa moulu maison) car l’une de nos voisines ne tolère pas le gluten. Malheureusement pour elle la quantité de crêpes au quinoa était limitée, car elles étaient absolument délicieuses aussi et beaucoup ont voulu y goûter! Pour agrémenter les crêpes, en plus du yaourt fait maison, crottes de souris ramenées par Grégoire et confitures diverses; nous avons également préparé du guacamole, que Marie-Claude a relevé avec une toute petite quantité de pâte de piments du jardin. Après l’avoir goûté, Marie-Claude s’est rendue compte que même le petit peu de piment était peut-être de trop et nous avons essayé de l’adoucir avec du yaourt. J’ai goûté une petite pointe de couteau du guacamole “adouci” et j’en ai eu les larmes aux yeux (pas seulement parce que c’était bon 😉 )
Depuis que Grégoire est arrivé il n’arrête pas de s’entendre dire combien la vue depuis la Cathédrale est spectaculaire une fois que la brume de saison sèche s’est dissipée. Du coup chaque matin il scrute l’horizon en espérant pouvoir profiter de cette fameuse vue avant de devoir quitter la plantation. Les petites pluies n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à dégager suffisamment l’horizon.
Mis à part toutes les activités “habituelles” de Marie-Claude, elle a commencé à apprendre le Kikongo de manière plus systématique avec un livre qui nous a été prêté par le Père Léon, car c’est la langue la plus courante ici.
De mon côté, également grâce au Père Léon mais aussi de part le temps qui se libère suite à mon essai de “congé sur place”, j’ai commencé à lire un livre écrit par une anthropologue qui a vécu pendant 3 ans dans un village local. C’est un récit d’une expérience d’il y a près de 60 ans, néanmoins cela permet d’avoir une meilleure idée sur les us et coutumes locaux, jusqu’à présent c’est plutôt édifiant… Je vous en dirai plus dans une prochaine édition.
Voici pour nos dernières nouvelles, que nous espérons vous trouver bien. A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Régimes jetés – Discarded fruit bunches
Ecole de Shanga – Shanga school
Grégoire dans son engin – Grégoire in his vehicle
Grégoire & Griezel
We have one more week of Grégoire’s presence to enjoy. He continues his discovery of Congo in General and Mapangu in particular. I leave it to Grégoire to describe his experience, but overall he seems to enjoy the adventure. We are once again just “family” at home as our other guest returned to Belgium last Friday after six weeks of presence at Brabanta. I will not go as far as saying that he was happy to go home, but he gave the impression that, despite his prior experience living in Africa, that he did not feel the Kasaï to be his destiny as an expatriate.
On our side, first because there are so many little things that need to be done in the house, secondly because I have more holidays than I will be able to take during our next trip to Europe and, finally, because the idea of spending a few days “at home” (without having to get up at 4h30 in the morning) sounds quite appealing, I decided to take a few daus of locally starting yesterday (Saturday).
This local “leave” will be a test because everybody obviously knows that we are present in the plantation and it will probably be difficult not to call on de GM for one matter or another, despite the fact that interim GM has been officially assigned. Until now we have not had too many calls, but being the week-end the real test will start on Monday, so let’s keep our fingers crossed and hope that we will be able to have some peace and quiet at home.
We continue to have the odd showers, which green up our surroundings and reduce the need to water the garden in general. The vegetable garden is bursting with plants of all kinds, even though our trials do not all bear fruit as expected. For example we have sown some courgettes and the plants do wonderfully producing more leaves and flowers than we have ever seen in our garden in Belgium, but we are yet to see the first little bit of harvestable fruit. The three asparagus plants that have finally decided to grow (out of 13 planted) are growing quietly, but we will probably have to wait another year before being able to taste the first shoots. On the other hand we are swamped with spinach (Tetragone and local), all kinds of salads (including Rucola) and the fennels are developing in a spectacular manner.
The same goes for the Artemisia, our cure against malaria, for which we have finally been able to obtain suitable seeds (from Kenya and Senegal, thus better adapted to the local climate) which are growing with no comparison to the seeds we originally brought back from our garden in Belgium. Not only should we have more than enough leaves to protect and or treat ourselves, but also we should have plenty of leaves and seeds to distribute to other interested people.
This morning we invited our neighbours and one of our colleagues living in Mapangu to share a pancake breakfast. On this occasion, Marie-Claude experimented pancakes made with a mix of quinoa flour (grains that she milled for the occasion) and corn starch because one of our neighbours can only eat gluten-free products. Unfortunately for her there was only a limited quantity of quinoa pancakes because they were absolutely delicious and everybody wanted to try them, even though the “normal” ones were scrumptious as well! To go with the pancakes, in addition to home-made yoghurt, chocolate granules brought by Grégoire and home-made jams, there also was guacamole that Marie-Claude spiced with a tiny quantity of peppers from the garde. After tasting it, Marie-Claude realised that the pepper addition was maybe too much and we tried to soften it with some yoghurt. I tasted a small quantity of the softened guacamole and it brought tears to my eyes (not only because it was tasty:)).
Since Grégoire arrived, he keeps on hearing how wonderful the view from the Cathedral is spectacular when the dry season mist has lifted. As a result, he scrutinises the horizon on every occasion hoping that he will be able to see this famous panorama before having to go back home. The small rains have until now not been sufficient to dissipate the haze, but we keep our fingers crossed.
Besides Marie-Claude’s “usual” activities, she started to learn Kikongo in a more systematic manner with a book that we got on loan from Father Léon, as it is the most common language used here. On my side, also thanks to Father Léon and because I have some free time as a result of my “local holidays”, I have started to read a book written by an anthropologist who lived for three years in a local village. It is based on an experience dating back about 60 years ago, however it gives a better understanding of the local ways and traditions and until now it is rather breathtaking… I will tell you more in another posting.
So far our news for this time, which I hope will find you well. We look forward hearing from you,
Marc & Marie-Claude