English version below
Il y a des choses qui sont parfois difficiles à expliquer ou qui paraissent illogiques ou inattendues et puis il y a des développements inattendus…
Prenez les saisons ici à Mapangu, pendant la saison des pluies, alors qu’il y a souvent des nuages et que (comme cette semaine par exemple) il pleut presque tous les jours, les vues sont spectaculaires et permettent de voir les collines à 40km ou plus de chez nous. En ce moment depuis la Cathédrale nous avons une vue tout à fait claire sur le Kasaï qui serpente au loin. Il arrive certes parfois que tôt le matin des nuages bas traînent dans certaines vallées, mais ceux-ci se dissipent très rapidement et n’empêchent pas de voir au loin entre les zones nuageuses bien délimitées.
En saison sèche, paradoxalement, l’atmosphère est en permanence brumeuse et pendant plusieurs mois nous ne voyons même plus ou à peine les parties du Kasaï toutes proches. Il ne s’agit pas de poussière comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique de l’ouest ou l’air se charge de poussière venue des zones désertiques de l’intérieur. Chez nous c’est du brouillard qui détrempe toutes les surfaces (souvent l’eau dégouline des toiles moustiquaires de la maison) et nos collègues qui se déplacent en moto sont obligés de mettre un imperméable pour ne pas arriver à destination mouillés comme s’ils avaient été pris dans une averse.
Un autre phénomène assez inattendu concerne nos palmiers, qui sont connus pour apprécier une humidité quasi permanente, ce qui est assez logique puisqu’ils sont originaires des régions équatoriales où la pluviométrie est continue pendant presque toute l’année. Ici, la pointe de la production des palmiers démarre juste après le début de la saison sèche et après la reprise des pluies elle chute de manière spectaculaire. Notre saison sèche dure environ 3 mois et par coïncidence (?) la pointe de production s’étend elle aussi sur une période d’environ 3 mois.
Finalement, alors que l’on pourrait penser que les pluies rafraîchissent l’atmosphère, il fait généralement plus frais pendant la saison sèche et plus chaud pendant la saison des pluies. Ici la chaleur reste tout à fait supportable, sans doute en partie parce que nous sommes quand même à 750m au-dessus du niveau de la mer, mais il y a cette différence qui se marque pendant les quelques mois de saison sèche.
Le retour de la saison des pluies est un facteur dont je dois tenir compte pour mes déplacements en vélo et jusqu’à présent il est clair que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’estimer le temps qu’il fera. Au début de cette semaine nous avons eu une bonne pluie pendant le temps de midi et j’ai jugé plus prudent de renoncer de prendre le vélo pour aller au bureau, malgré le fait que la pluie avait plus ou moins cessé et en fait il a fait tout à fait sec le reste de la journée, donc j’aurais pu me lancer sur mon vaillant destrier sans craintes.
Le lendemain, jugeant que le ciel était tout à fait dégagé et qu’il ne pleuvrait probablement pas deux jours de suite, j’ai fait le trajet en vélo. La loi de la vexation aidant, je me suis fait prendre par la pluie au retour, pas une très grosse pluie mais suffisante pour bien me mouiller moi et la route. Etre mouillé ici ne dérange pas trop car il fait chaud et d’une certaine manière, mis à part les gouttes de pluie qui perturbent la visibilité au travers de mes lunettes, c’est en fait assez agréable car rafraîchissant. Par contre, problème auquel je n’avais pas encore été confronté, le sable mouillé forme une sorte de boue fine qui vient se loger dans les roues et engrenages de la chaîne et finit par bloquer celle-ci, ce qui est surprenant et fort désagréable en particulier dans les fortes côtes car on se retrouve tout à coup à l’arrêt… Je ne suis heureusement pas tombé, mais j’ai été obligé de pousser mon vélo à la main sur quelques mètres en le secouant pour faire tomber la boue avant de pouvoir reprendre la route.
Certes pas à cause de la pluie ou du blocage de ma chaîne, cette semaine je n’ai pas échappé à la chute à cause d’un cochon (il y en a beaucoup qui errent sur la piste pour aller se vautrer des les drains de la route qui se remplissent d’eau à la faveur des pluies). Le dit cochon a jugé bon de traverser juste devant mes roues sans crier gare et je n’ai pas réussi à l’éviter. L’animal a évidemment gueulé comme s’il était sur le point d’être égorgé et moi je me suis retrouvé les quatre fers en l’air au grand bonheur des quelques enfants qui étaient dans les parages. Mis à part un coude et genou un peu rappé et le guidon du vélo qui n’était plus dans l’axe (mais que j’ai pu redresser) il n’y a pas eu de gros bobo et je sais maintenant qu’il faut se méfier des cochons qui n’indiquent pas leur intention de traverser ou de tourner.
Enfin, pour rester dans le sujet des choses inattendues, après moins d’une semaine à Mapangu, Marie-Claude a du reprendre l’avion pour la Belgique pour aller assister Emilie qui est malheureusement obligée de rester strictement couchée pour les prochains mois. Outre la nécessité d’avoir quelqu’un qui puisse préparer à manger et exécuter les autres tâches ménagères qu’Emilie ne peut pas faire elle-même quand elle est seule, nous avons jugé qu’il était important de lui donner un support moral pour l’aider à tenir le coup couchée et incapable de faire grand-chose d’autre que de lire ou regarder des films. Les poilues sont un peu désorientées car à peine avaient-elles retrouvé leur maîtresse qu’elle disparaît à nouveau avec le résultat qu’elles sont plus câlines que jamais en me suivant comme mon ombre dans toute la maison.
Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant avoir de vos nouvelles,
Marc et Marie-Claude (en Belgique)
Sometimes matters can be difficult to understand, seem illogical or take unexpected turns…
Take the seasons here in Mapangu, during the rain season, although there are often clouds and (as for example this week) it rains almost every day, the views are spectacular and visibility enables to clearly see hills more than 40km distant from where we are. At the moment we have a crystal clear view from the Cathedral of the Kasai river meandering away despite the sky being heavy with rain clouds. It does happen that in the morning some clouds linger in the valleys, but these disappear very quickly and do not prevent seeing distant objects in between them.
During the dry season, surprisingly, the atmosphere is constantly misty and during several months it is hard to see even the closest part of the river. It has nothing to do with dust blown by winter storms from the desert, as it sometimes happens in west African countries during the dry season. Here it is mist which makes everything wet (often our mosquito nets around the house are dripping with water in the morning) and our colleagues going to work on their motorbikes have to wear rain coats to avoid arriving completely soaked as if they had been caught in a downpour. Yet we can have up to 3 months without a single rainy day.
Another phenomenon which is unexpected relates to the palm trees, which are know to prefer constant moisture as these originate from equatorial forests where rainfall is continuous during most of the year. Here the palm trees have their peak production when the rain season starts and the productivity plummets shortly after the return of the rains. Our dry season lasts for about three months and as a coincidence (?) the peak production also lasts for about three months.
Finally, although you may think that the rains are cooling the atmosphere, the coolest period of the year is during the dry season and the warmest during the rain season. Here it is never really hot, probably in part because we are at about 750m above sea level, but the difference is still notable during the few months of dry season.
With the return of the rains I have to plan my bike trips or try to guess if it is likely to rain before getting started and it is clear that I am not yet able to master the local weather forecast. Earlier this week it rained during our lunch time and I thought it might resume later in the day so decided to take the car. Of course the rest of the day turned out to be bright and dry. I could have cycled without risk of arriving soaked at the office or on the way back home…
The following day there was not a cloud to be seen in the sky and I decided that it would probably not rain two days in a row, so went off to the office on my bike. Murphy’s law however kicked in and it rained on the way back home, not very heavily but enough to soak me and the road. The rain in itself is not really unpleasant as it is rather warm and actually pleasantly refreshing but it does make visibility more difficult because of the water on my glasses. However the main problem is the thin mud ai created on the road that makes it more slippery but worse gets caught in the cogs and wheels of the chain, which eventually blocks. When the chain blocks in the middle of a hill climb it is surprising to be suddenly at a stop, although fortunately I have not fallen and all it took was to push the bike by hand over a few meters while shaking off the mud before resuming the pedalling.
While this had nothing to do with rain or mud, I did not escape falling down this week because of a pig (there quite a few pigs wandering on the roads in search of the cooling water in the drains dug out along the road). This particular pig decided to cross just before my wheels and I did not manage to avoid it. Of course the animal screamed as if it was being slaughtered and I found myself spread out on the road at the great pleasure of some kids a little further along the way. Except for a bruised elbow and knee and an out of kilt handle bar (which I promptly set straight again) the damage was limited. However from now on I will be more careful with pigs knowing that they do not signal when changing directions or crossing the road.
Lastly, to stay on the subject of unexpected developments, after less than a week in Mapangu Marie-Claude unfortunately had to travel back to Belgium to assist Emilie who is strickly to lay down for the next months. Besides the need to have someone who can help with food and household chores, which Emilie is not allowed to do herself when alone, we thought it would also be better if she had some moral support during the coming months not being able to do much besides some reading and film watching. Our hairy friends are somewhat disoriented to have the house mistress disappear after having only just returned and as a result they are particularly cuddly and follow me everywhere around the house.
We wish you an excellent week hoping to hear from you,
Marc et Marie-Claude (in Belgium)