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Cette semaine est passée très rapidement, sans doute parce qu’elle a été fort remplie et je n’ai pas trop eu le temps de faire grand-chose, pourtant j’aurais tendance à vouloir dire que c’était une semaine comme les autres…
Nous avons évidemment une notre quota habituel de petits événements, mais qui semblent être relativement anodins, où alors c’est parce que nous devenons graduellement immunisés contre la manière dont les congolais arrivent à “changer” les choses que nous pensons acquises et immuables.
Nous vous avions décrit dans les nouvelles précédentes comment ici, pour une raison qui m’échappe, nos travailleurs arrivent à tout casser ou endommager, même les objets les plus robustes. Il y moins d’un an, nous étions très fier d’avoir trouvé un petit véhicule (motoculteur) à quatre roues motrices avec un petit moteur diesel mono-cylindre à démarrage manuel, sans électricité, sans suspensions, sans aucun accessoire potentiellement cassable… Eh bien, c’est quand même arrivé et notre « Buffalo » est à présent les quatre fers en l’air parce que le moteur a serré. C’est là que le mystère congolais entre en piste dans toute sa grandeur car tous les matins les chauffeurs doivent vérifier le niveau d’huile de leur véhicule en présence d’un témoin et noter le résultat dans la fiche du véhicule avent de démarrer celui-ci. Dans le cas du motoculteur, le niveau a été vérifié et un manquement d’huile ayant été constaté ils ont rajouté 1 litre d’huile (pas rien pour un moteur dont le carter n’en contient que 1,5l) avant de commencer sa journée de travail. Le moteur n’a aucune fuite d’huile apparente et ne fume absolument pas, donc logiquement il ne devrait pas consommer d’huile. Qui plus est, malgré la simplicité de l’engin, il y a un voyant rouge qui s’allume lorsque le niveau d’huile est trop bas, et pourtant… quelques heures plus tard le moteur s’est définitivement arrêté faute de lubrifiant.
La consommation d’huile est pourtant un sujet que nous connaissons car certains de nos camions consomment jusqu’à 30 litres d’huile par jour… eh oui, presque autant que le carburant. Pourtant cette forte consommation ne semble pas être à cause de vol, contrairement au carburant (gas-oil et essence) qui disparaissent par centaines de litres tous les jours sans que nous n’arrivions à coincer les responsables à chaque fois. Certes l’huile de vidange est très recherchée pour traiter le bois utilisé pour les constructions, mais comme il y en a des quantités importantes disponibles au garage, pourquoi risquer sa place en la volant dans un moteur. Enfin voilà, le motoculteur que nous pensions à l’épreuve des artistes locaux ne l’est pas et n’a pas même résisté un an… heureusement que nous avons un très bon garagiste qui pourra nous remettre cela en état.
Pour rester dans le sujet des véhicules, suite à une réunion avec d’autres directeurs généraux du groupe en Côte d’Ivoire au début de cette année, j’ai voulu commencer à former des chauffeurs féminins, chose inconnue ici à Mapangu. En effet, mon collègue du Liberia m’avait expliqué que depuis qu’il utilisait des femmes pour conduire les engins agricoles il avait beaucoup moins de problèmes de casse, car les femmes seraient moins brutales avec leur machine et surtout plus attentives aux détails lorsque l’engin ne fonctionne pas exactement comme il devrait. Il a été nécessaire d’insister un petit peu, mais maintenant nous avons deux chauffeuses confirmées qui se débrouillent très bien et arborent un sourire jusque derrière les oreilles tellement elles sont fières d’avoir pénétré ce domaine jusqu’à présent réservé à la gente masculine. Quatre autres femmes sont en formation, pas toujours sans petites difficultés, mais avec des résultats spectaculaires compte tenu du fait qu’avant cela elles n’avaient jamais mis le postérieur dans aucun véhicule (pas même sur un vélo). Cette semaine nous avons toutefois évité la catastrophe car un des tracteurs conduit par une des femmes en formation avec son instructeur assis à côté d’elle a visé à côté d’un pont et s’est retrouvé à moitié au-dessus du vide, heureusement retenu par la remorque qu’il tirait. Il n’y a heureusement pas eu de casse, ni mécanique ni humaine, mais une grosse frayeur et il n’est pas clair pourquoi ni le chauffeur en formation ni l’instructeur n’ont pu éviter cette erreur. Je soupçonne qu’ils ont tous deux été distraits par quelque chose qui se passait à côté du pont, une conversation prenante avec un passant peut-être… la formation continue.
Nous sommes passés à côté d’une autre catastrophe au port, lors du déchargement d’une grosse pièce pour l’usine avec la grue. L’opérateur de la grue a fait une fausse manœuvre et actionné la remontée du mauvais câble (notre grue est équipée de deux câbles et deux crochets) dont le crochet n’était pas utilisé et donc déjà complètement remonté. La tension exercée sur le crochet bloqué en haut de la grue a provoqué une tension telle que les écrous de son attache ont lâché et ont été propulsés comme des projectiles dans toutes les directions. Heureusement personne n’a été touché, mais à en juger des impacts sur un des conteneurs situés sur le quai, le résultat aurait pu être fatal si une personne avait été touchée… L’opérateur de la grue a provisoirement été assigné à d’autres tâches et c’est maintenant seulement le chef de garage qui est autorisé à manipuler la grue.
Finalement, petite information domestique, Makala est passée chez le coiffeur aujourd’hui et Griezel trouve cela très peu à son goût. Je n’ai pas réussi à faire une photo de Griezel avec le dos bombé et la queue dressée en brosse à bouteilles.
Voici pour les derniers potins de Mapangu. Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
This week has gone by very quickly, probably because it has been very busy with little time left to do much else, yet I would be tempted to say that it was a week as usual…
We have obviously had our usual quota of small events, but these seem rather benign, or it is because we are gradually becoming immune to the way the Congolese manage to “change” things and to which we are becoming oblivious.
We did describe in previous postings how here, for reasons I am yet to understand, our workers manage to break damage litterally everything, even the most robust items. Less than a year ago, we proudly started using a small all-terrain vehicle, 4-wheel drive with a single cylindre hand-started diesel engine, with no electrics, no suspension, no otentially breakable accessory… Well, despite all this promissing attributes ou “Buffalo” has been slain and is now out of service because it was operated without engine oil. This is where the Congolese mystery steps into full swing because every morning all the drivers have to check the oil level of their engine with a witness and consign the result in the vehicle’s log book before it can be started. In the case of the “Buffalo”, a shortage of oil was noticed and 1 liter of oil was added (not insignificant for an engine that only has the capacity for 1.5 liters) before the day’s work was started. The engine, which is still rather new, shows no leaks and the engine does not smoke, so it can be reasonable be assumed that it should not consume any oil. Furthermore, despite the very basic design of the machine, there is a red light flashing when the oil level is too low, and yet… a few hours later the engine seized because there was no oil left in it.
Engine oil consumption is a subject that we know very well because some of our trucks consume up to 30 litres of it every day… yes that is almost as much as the fuel they use. Yet this high consumption does not seem to be the result of theft, unlike fuel (gasoil and gasoline) which disappears in hundreds of litres every day despite regularly catching the culprits red-handed and handing them over to the judiciary authorities. Used engine oil is widely used to treat construction wood against termites and rot, but we have this in large quantities at our garage so why put your job on the line by stealing it out of an engine? Nevertheless, this wonderful vehicle, which we thought to be just what we needed to withstand the assaults of our local artists has not even lasted one year… fortunately we have a very good mechanic who will be able to get it on the road again.
To continue on the subject of vehicles, after a meeting with other group general managers in Ivory Coast earlier this year, I wanted to start training women to drive our vehicles, something that was unheard of here in Mapangu. My colleague from Liberia explained that ever since he started using female drivers he experienced much fewer breakages because women are less brutal with their machine and also more attentive to details when the engine does not run the way it should. It has been somewhat of an uphill battle, but now we have two confirmed female tractor operators, who manage rather well and go around with a huge smile, proud to have penetrated a realm that was until then exclusively the domain of men. We have four more women being trained, not always without small difficulties, but with spectacular results given that prior to that they had never handled a mechanical tool, not even a bicycle. This week we did however avoid a catastrophe because one of the tractors, operated by one of our trainee drivers with her instructor seated next to her, missed a bridge and found itself dangling above the void fortunately held back by its trailer. There has fortunately been no damage, neither mechanical nor human, but a serious scare and it is not clear how the trainee driver and the instructor managed to make this mistake. I suspect they were distracted by something happening on the side of the road, a discussion with a bystander maybe… the training continues.
We had another near miss at the port, while offloading a barge with our crane. The crane operator mistakenly pulled on the wrong cable (the crane has two cables and hooks), which was already at its highest position. Because of the tension applied to the already blocked cable, its bolts started to pop one after the other shooting in all directions like bullets. Fortunately nobody was hit, but judging by the impact they made on a nearby container the outcome could have been fatal if someone had been hit by one of the projectiles. The crane operator has temporarily been assigned to other tasks and only the head of the garage is now allowed to operate the crane until further notice.
Finally, Makala had a haircut today and Griezel does not find it to her liking. I did not manage to take a picture of Griezel hissing with a raised back and the tail straight up like a bottle brush.
So far for the Mapangu news. We wish you an excellent week, hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude
One reply on “Forces Mécaniques – Mechanic Forces”
Why?!
” May you live in interesting times” !
Just seems to become a Moto for life in Kasaï! ”
At least it is not boring is it ?
Take heart and one step at the time plus enjoying the magnificent landscape and challenge of creative if surprising minds 😉