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Nous voilà dans les périodes de fêtes, ce soir c’est le réveillon de Noël et dans une semaine l’année 2017 fera partie de l’histoire. Les fêtes de fin d’année ici se traduisent par une suite incessante de visiteurs qui viennent “présenter leurs vœux de fin d’année” mais en fait viennent s’assurer qu’ils seront sur la liste des personnes recevant une petit cadeau de la société. Pour cela nos frères congolais n’ont absolument aucune honte à quémander, même si quelques semaines auparavant les mêmes personnes nous forçaient à payer des taxes, amendes et autres pénalités généralement accompagnées de dessous de table excessifs, aujourd’hui ils se présentent comme partenaires de la société qu’il ne faut pas oublier dans l’octroi de distribution de bidons d’huile ou autre colis de fin d’année. Mais ici, cela se passe ainsi et nous allons ainsi distribuer pas loin de 50.000 litres d’huile à nos travailleurs et “partenaires” extérieurs, comme chaque année d’ailleurs, ce qui va littéralement inonder le marché local où généralement nous ne vendons pas plus de 5.000 litres d’huile par mois.
Heureusement il n’y a pas que l’huile, c’est une période de fêtes pour laquelle tout le monde se prépare et répète, en particulier les églises (de toutes confessions) qui rivalisent de puissance avec leurs installations sono dont le niveau est tellement poussé à bout que le son n’a plus grand chose de religieux… Pour l’occasion apparaissent des équipements (amplificateurs, hauts-parleurs, guitares électriques, batteries et autres instruments de musique) que je n’aurais sincèrement pas cru exister ici. Ils sont transportés à dos d’homme ou sur des vélos depuis je ne sais où et disparaissent aussi mystérieusement qu’ils sont apparus après les célébrations. Dans certains cas, je présume pour que le “son” porte mieux vers les ouailles qui n’ont pas eu l’occasion de venir à l’église, des gros hauts-parleurs directionnels en forme d’entonnoirs sont placés à l’extérieur des bâtiments religieux. C’est d’ailleurs assez cocasse de les voir arriver car ces cornes qui font souvent près de 1m de longueur sont, comme toutes choses, portées sur la tête et de loin on a l’impression de voir une procession d’extra-terrestres le long de la route.
Parlant de transport, et surtout parce que moi-même je suis régulièrement sur la route avec le mien, je mes suis intéressé à compter les vélos que je croise et surtout de compter ceux qui sont utilisés comme prévu par leur concepteur… Le résultat est intéressant car sur les 60+ vélos que j’ai croisé ou dépassé ces derniers jours moins de 5 avaient une selle et je n’en ai croisé que 4 avec une personne assise sur le vélo (que j’ai compté parmi ceux que je présume être équipé d’une selle) tous les autres étaient utilisé comme “brouette” transportant parfois plus de 200kg de marchandises. Pour le poids, il est possible de l’affirmer parce que les sacs de maïs font 100kg et que je vois régulièrement des vélos sur lesquels deux de ces sacs ont été chargés. Le plus souvent il y a deux, voire trois, personnes pour pousser ou freiner le vélo, dans les montées il y a une personne à l’avant qui tire avec une corde et un autre qui pousse à l’arrière, tandis que dans les descentes c’est à l’arrière qu’une personne retient le vélo avec une corde. Il y a peu de temps j’ai croisé un de ces vélos dont le propriétaire ne parlait pas le français, il m’a expliqué en “portugais” qu’il venait de l’Angola avec ses marchandises, dont la frontière est quand même à 450km d’ici… tout cela pour gagner une poignée de dollars!
En cette saison le Kasaï est à son niveau le plus élevé et la navigation est beaucoup plus aisée parce qu’il n’y a plus tous les bancs de sable et bas-fonds qui ralentissent les barges. Par contre l’économie tourne au ralenti et qui plus est nous ne produisons presque pas d’huile pour le moment, ce qui fait que les transporteurs sont peu enclins à faire monter leurs convois car ils risquent de devoir faire au moins une partie de l’aller-retour à vide. Ainsi, comme c’était du reste le cas l’année dernière, les bars et commerces de Mapangu sont dépourvus de stocks (surtout de bière) au moment où les affaires devraient être les meilleures. Enfin quelques malins qui ont réussi à préserver de petites réserves revendent celles-ci à des prix exorbitants. J’avais suggéré à notre responsable de l’économat de faire des réserves plus conséquentes en octobre ou novembre pour éviter les problèmes qu’il avait eu l’année dernière, mais planifier les choses à l’avance est manifestement une des choses avec laquelle les gens d’ici ont beaucoup de difficultés.
Nous allons bénéficier coup sur coup de deux longs week-ends, ici long veut dire plus d’un jour car le samedi est une journée de travail comme les autres, demain lundi 25 décembre et le lundi 1er janvier seront fériés, même ici.
Nous vous souhaitons à tous encore une fois d’excellentes fêtes de fin d’année.
Marie-Claude et Marc
Matin brumeux – Misty morning
Pêcheur du Kasaï – Kasai fisherman
Balade sur la Kasaï – Trip on the Kasai
Sanga-Sanga Beach
Here we are again in the festive season, tonight we celebrate Christmas eve and in one week’s time 2017 will be history. Festive season here means an endless series of visitors coming to present their “best wishes” but in fact want to make sure they are on the list of those that will benefit from an end of year present from the company. For these kinds of demands our Congolese brothers have absolutely no shame to ask, even if a few weeks earlier the same people have been forcing us to pay taxes, fines and other penalties usually going with some substantial under the table settlements. Today they come claiming to be our partners that should not be forgotten in our handing out of oil or other end of year goodies.
Here, that’s the way it goes and we will end up distributing close to 50,000 litres of oil to our workers and external “partners”, as it happens every year in fact, which will literally submerge the local market where usually we sell no more tyan 5,000 litres of oil per month.
Fortunately the festive season is not just about oil, it is a time of celebration for which everybody is getting prepared and rehearsing, in particular the churches (of all denominations) that compete with the power of their sound systems of which the level is pushed to such limits that the sounds coming out of the speakers does not have much of a religious tone to it any more…. On these occasions an amazing array of equipment (amplifiers, sound boxes, electric guitars, drum sets and other music instruments) appears from nowhere and I would never have imagined that any of these would even exist here! These arrive from all around on people’s head and bicycles and will disappear as mysteriously after the celebrations as they have come. In some cases, probably to entice those that have not made it to the church, directional loudspeakers in the shape of large cones are installed on the outside of the religious buildings and, yes, they make a lot of noise! It is actually rather funny to see these large speakers arrive because, as most things here, they are usually carried on the head and from a distance people carrying these cones that are sometimes 1m long look like extra-terrestial beings walking along the road.
Talking about transport, and especially because I am regularly on the road riding mine, I got to count the other bicycles that I passed on the way and in particular those that are not used the “conventional” way… The result is quite interesting because out of the 60+ bicycles that I counted these past few days less than 5 actually had a saddle and I only passed 4 with people actually riding them (these are included in the numbers presumably with a saddle). All the other bicycles were used as a kind of wheelbarrows to carry loads sometimes exceeding 200kg. For the weight it is actually possible to tell because bags of maize here weigh 100kg and I regularly see bicycles carrying two of these bags. Most of the time there are two or even three people to a bicycle to help push the bike up the hill or help brake it going down the slope. Going up there is often one person up front pulling on a rope while another one is pushing at the back, while going down hill there would be someone holding back the load with a rope at the back of the bicycle. A short while ago I passed a bike whose owner did not speak French, he told me in “Portuguese” that he was coming with his goods from Angola, whose border is about 450km from here… all for a handful of dollars!
At this time of the year the Kasai river is at its highest and navigation is a lot easier because all the sand banks and shallow waters that usually slow the barges down are no longer a concern. However since the economic slow down and furthermore the fact that we hardly produce any oil at the moment, transporters are not too keen to travel up river because they might have to return with an empty hold. As a consequence, like last year, all the bars and shops of Mapangu have run out of stock and beer in particular, at a time when business should be the most interesting. There are a few who managed to stash small stocks that now sell for unseen prices. I did suggest to our store manager (which is independent from the plantation) to make sure sufficient stocks were ordered in October-November to avoid last year’s problems, but advance planning is clearly something with which the locals are struggling very much.
We are about to enjoy two subsequent long week-ends, here long means more than one day because Saturday is a normal working day, as tomorrow Monday 25th is Christmas Day and next Monday will be New Year’s Day, here also.
Once again we wish you all very fine year end celebrations.
Marie-Claude et Marc
2 replies on “Noël – Christmas”
Hi Marc, I so enjoy reading your updates – it’s another world you write about and so often a real eye opener. We wish both you and Marie-Claude and of course your expanding family a merry Christmas and particularly to little
Lynn a healthy 2018. Our best wishes to you all, Malcolm and Sue x
Joyeux Noël et Bonne Année 2018 à vous deux! Je lis toujours vos aventures avec passion. Gros bisous, Jake