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Cette semaine était la semaine des quatre jours version congolaise car ici, outre le jour de l’an qui est évidemment férié, le jeudi 4 janvier est également un “jour chômé” car c’est le jour des martyrs de l’indépendance. Nous avons donc eu une courte semaine. D’autant plus courte que vendredi je n’ai pas vraiment travaillé car j’ai accompagné deux collègues qui partaient en congé et surtout été accueillir Marie-Claude qui arrivait via Ilebo.
Comme d’habitude maintenant, nous sommes partis tôt le matin en pirogue, heureusement après que la pluie ait cessé mais avec un temps, somme toute, menaçant et par précaution je me suis équipé d’un imperméable et de deux parapluies pour le cas où… mais côté météo nous avons eu un voyage sans encombres. Un peu avant d’atteindre Ilebo notre moteur hors-bord a commencé à faire des misères, mais nous sommes quand même arrivés à notre point d’accostage sans problèmes.
A Ilebo l’accostage ne se fait pas au port lui-même mais un peu plus loin en remontant un affluent de la rivière Kasaï dont la couleur semble noire (mais pas sale pour autant) alors que le Kasaï est plutôt de couleur ocre et fort trouble. C’est d’ailleurs le long de ce cours qu’une grande partie de la population d’Ilebo vient se laver, faire sa lessive et puiser de l’eau pour la maison, tout plus au moins au même endroit. Au point d’accostage il y a généralement une centaine de personnes, principalement des femmes et des enfants, entre lesquels la pirogue doit se frayer un chemin pour arriver jusqu’au point de débarquement.
A l’arrivée nous sommes généralement accueillis par le commissaire fluvial, qui doit nous guetter depuis le port, puis se précipiter jusqu’à notre point de débarquement pour venir réclamer la taxe d’accostage. Pour nous rendre à l’aéroport nous louons les services d’une voiture qui doit négocier les rues de la ville lesquelles sont tout sauf carrossables, même si manifestement il fut un temps où celles-ci étaient asphaltées, mais il y a très longtemps.
En ville la première étape est le bureau de la compagnie aérienne où les bagages sont pesés et enregistrés. Il faut évidemment payer pour le transport des bagages et comme par hasard la balance du bureau affiche toujours un poids qui est de 3-4kg de plus que celui pesé à la maison… Ensuite c’est l’attente de l’avion, en ville parce que l’aéroport d’Ilebo n’est rien de plus qu’une piste herbeuse (pas toujours tondue) et un vague cabanon qui sert d’aérogare. Chaque passager doit s’acquitter d’un “Go Pass”, vignette destinée à l’entretien et la réhabilitation des aéroports du pays qui coûte quand même 25$ par personne, mais dont Ilebo n’est manifestement pas le bénéficiaire…
Nous avons commencé notre attente dans un petit bistrot en bois à côté de la route, mais après une demi heure nous avons compris que si le bar existait d’un point de vue nom, il n’était pas pour autant en mesure de servir ses clients. Nous avons donc envoyé quelqu’un chercher de quoi nous rafraîchir. Pendant notre dégustation de boisson un petit peu fraîche, nous avons eu la visite du patron de la compagnie aérienne pour nous annoncer que suite au désistement d’un nombre de passagers au départ de Kinshasa il avait été obligé d’envoyer une équipe au centre ville pour rassembler du fret à charger dans l’avion. Car sans cette charge supplémentaire le vol ne pouvait pas se justifier économiquement et la conséquence de ce “changement de programme” était qu’il y aurait deux petites heures supplémentaires à patienter, mais qu’il organiserait de quoi manger dans son bar à lui.
Nous avons donc déménagé vers le bar en question ou il n’y avait pas non plus de boissons, mais bien de la musique diffusée à un volume ne permettant pas de conversation et supposée attirer les passants… Nous avons donc décidé de déménager vers un troisième bistro où, miracle, ils avaient des boissons fraîches et de quoi manger.
Pendant que je faisais la tournée des bistrots de Mapangu avant même qu’il soit midi, Marie-Claude de son côté attendait dans la salle d’attente de l’aéroport de Ndolo depuis 7h pour ne finalement décoller que vers 12h.
L’avion est finalement arrivé avec sa précieuse cargaison, à savoir Marie-Claude, et nous avons découvert que si le vol n’avait pas été annulé c’est aussi parce que la députée nationale d’Ilebo devait y prendre place. Heureusement pour nous car sinon Marie-Claude aurait dû venir par la route qui, compte tenu des pluies abondantes du moment, n’est pas en trop bon état même si le bac est à nouveau opérationnel.
Notre retour vers Mapangu en pirogue a failli se terminer à la pagaie (qui avaient été oubliées à Mapangu…) car les problèmes de moteurs que nous avons eu à la montée se sont aggravés sur le retour, mais avec un peu de retard nous avons fini par rejoindre le port de Mapangu où nous étions heureux de débarquer et de pouvoir rentrer à la maison, toute fleurie grâce à nos cuisiniers et où nous attendait un bon déjeuner. Nous voici donc à nouveau réunis à la Cathédrale, qui est incontestablement plus agréable à deux, même si nos cuisiniers m’ont très bien soigné pendant les deux mois passés en célibataire.
Nous vous souhaitons à tous encore une fois une année de bonheur et de santé,
Marie-Claude & Marc
Cadeau de Noël – Christmas present
Autre pirogue – Another Dugout Canoe
En route pour la maison – On the way home
Au téléphone ave Griezel – Griezel joins the phone call
This week was a Congolese four days’ week because here, besides the first of january which is obviously a public holiday, Thursday 4th of January was also a public holiday as it is the anniversary of the martyrs for the independence. We therefore had a much shorter week than usual, especially because on Friday I did not really work as I joined two of my colleagues who were travelling to Kinshasa and more importantly because Marie-Claude was arriving from Kinshasa via Ilebo.
As usual now, we left early in the morning with the dugout canoe, fortunately after the rain stopped, but with a dubious weather so as a precautionary measure I took a rain coat and two umbrellas. However the weather left us in peace, but shortly before reaching Ilebo our outboard engine started to sputter and it did not seem certain we would make it to our destination. Eventually we did reach our destination without any problem.
In Ilebo the arrival is not at the port itself but some way up a side river of the Kasai, which seems to be pitch black in colour (but not at all dirty), which is in stark contrast with the Kasai river whose colour is rather brownish and trouble. It is on this little river that most people from Ilebo seem to come for washing, bathing and collecting water for home, all more or less at the same location. At our arrival point there were about one hundred people (mostly women and children) between which the dugout canoe has to find a way to reach the shore to disembark.
On arrival we are usually expected by the river authorities, whose representative must be looking out for us on the port and then races to our point of disembarkation to collect his “landing taxes”. To go to the airport we rent the car of one of the local companies, which has to negotiate the streets of Ilebo which are barely accessible to any kind of vehicle between the remnants of what must have been a paved road, but a very long time ago.
In the city the first stop is the airline offices to weigh and check-in the luggage. It is obviously required to pay for any luggage and unsurprisingly the airline office scale always seems to display 3-4kg more than the one we have at home… Then it is just a matter of waiting for the aircraft to arrive, in the city because the airport is no more than a patch of grass (not always cut) and a basic structure that is supposed to be the airport terminal. Every passenger has to purchase a “Go Pass”, which is a levy that should pay for the airport maintenance and upgrade and costs 25$ per passenger, but Ilebo obviously does not benefit from this contribution…
We started our wait in a pub, a wooden structure along the main road, but after half an hour we found out that although it bore the name of a bar it did not actually have anything to offer to its customers. We then sent someone outside to find some refreshments and while we consumed our drinks that were not really all that fresh the manager of the airline dropped by to explain that given the last minute cancellation of passengers that were due to come from Kinshasa he had to delay the flight in order to find some extra freight to load in the aircraft and that we might have to wait an extra couple of hours. But, as the airline manager also has his own bar, he invited us to come and eat something at his place.
So we moved to the other “pub” where there was nothing either available to drink and we were submitted to very loud music making conversations impossible, but probably meant to attract people passing by to come and… sit and “enjoy” the music. We therefore decided to move again and finally found a place where they had a choice of fresh drinks available as well as something to eat. While I was touring all the bars of Ilebo even before it was noon, Marie-Claude was in the waiting lounge of Ndolo airport in Kinshasa since 7 in the morning to finally take off at 12.
The plane finally arrived with its precious cargo, that is Marie-Claude, and we discovered that if the flight had not been cancelled it was because the elected national deputy of Ilebo had to travel back on the same flight. Fortunate for us because otherwise Marie-Claude would have had to travel by road, which is not in the best of shape with the abundant rains we have, even if the ferry is now working again.
Our return trip to Mapangu almost had to be done paddling (which paddles had been forgotten in Mapangu…) because the engine problems that we had on the way up worsened, but with some delay we finally made it to our port in mapangu, where we were happy to set foot on the ground and return home. Home that had been decorated with flowers by our housekeepers and where we had a nice lunch/dinner waiting for us. So here we are reunited in the Cathedral, which is undoubtedly much nicer to share with the two of us, even if our housekeepers took good care of me during the past two months of celibacy.
Once more we wish you a happy and healthy new year,
Marie-Claude & Marc