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Histoire d’Eau – Water Story

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La semaine qui vient de se terminer était tout à fait atypique car mardi et mercredi étaient des jours fériés et comme les activités de la plantation ne permettent pas d’arrêter les opérations aux champs, pas question de faire le pont. Avec deux jours de moins nous avons été obligés de concentrer les travaux et en particulier la récolte sur quatre jours au lieu de six, ce qui n’est pas évident compte tenu des superficies à couvrir et de l’impossibilité d’augmenter l’effectif des récolteurs du jour au lendemain.

La nature n’a pas voulu nous aider cette semaine car il a systématiquement plu (assez abondamment) chaque jour de travail. Nos travailleurs n’aiment pas travailler sous la pluie, ce qui se comprend même si ici elle est plutôt rafraîchissante et agréable compte tenu de la température, mais ce sont surtout les véhicules qui n’arrivent plus à passer dans les petites routes boueuses avec leur charge. Il n’y a rien de tel que de faire passer un camion ou tracteur chargé sur une route boueuse pour rendre celle-ci quasi impraticable et surtout accélérer l’érosion et la création de crevasses dans lesquelles les véhicules restent coincés.

Il va sans dire que ces conditions météo ne sont pas non plus favorables à la bicyclette car, outre le fait que les routes sont particulièrement glissantes et donc difficiles à négocier sans prendre un billet pour parterre, la fine boue semble immédiatement trouver son chemin vers la chaîne et les pignons du vélo et finissent par tout bloquer, généralement juste à l’attaque d’une forte côte et rien de tel d’avoir son pédalier qui se bloque quand on est debout sur les pédales, la chute est quasi garantie…

Heureusement à la maison nous n’avons pas (ou plus) de fuites et il en va de même pour mon bureau, donc à l’autre bout de la route nous savons qu’un coin sec nous attend. On ne peut pas en dire autant pour Kinshasa où malheureusement, une conséquence d’un urbanisme incontrôlé et surtout l’absence de voies d’évacuation de l’eau, la population a subi de terribles inondations faisant de nombreuses victimes. Lorsqu’il pleut à Kinshasa, même moins abondamment que récemment, la ville est quasi paralysée car les rues se remplissent d’eau, les véhicules (pas très vaillants) se retrouvent en panne au milieu des voies de circulation et en un, deux, trois toutes les artères sont bloquées pendant des heures. Conclusion, quand il pleut il vaut mieux rester là où on est et attendre que les conséquences de la pluie se résorbent.

Une autre conséquence des pluies régulières et généreuses est que le niveau du Kasaï est maintenant à son niveau le plus élevé, ayant fait disparaître les bancs de sable (enfin ils sont toujours là, peut-être pas exactement au même endroit, mais cachés sous le niveau de l’eau). La navigation est théoriquement plus aisée, bien que le courant de la rivière se s’est également renforcé avec pour résultat que je vois (et entend) certains convois qui remontent la rivière sous les fenêtres de mon bureau pendant un quart d’heure voire une demi heure tellement ils peinent à avancer. Il faut dire que, comme le tirant d’eau ne pose pas de problèmes pour le moment (si l’on navigue à côté des bancs de sable), les barges ont tendance à être chargées jusqu’à la limite de l’eau et ont forcément plus de mal à lutter contre le courant.

Pour rester dans le sujet, l’eau de consommation est un réel casse-tête ici car il n’y a pas ou peu de sources d’eau potable et, sauf si comme nous on fait bouillir et filtrer son eau, nous sommes dépendants de l’approvisionnement d’eau en bouteilles venant de Kinshasa. Pour des raisons qui ne sont pas encore éclaircies, notre approvisionnement en bouteilles d’eau du mois n’est pas arrivé et Mapangu se retrouve sans eau en bouteilles… Certains plus fortunés envoient des commis acheter de l’eau à Ilebo, où pour le moment les commerçants disposent encore de stocks, mais sinon nous sommes entièrement tributaires de l’eau de “source” et de rivière. Compte tenu de l’épidémie de choléra qui sévit pour le moment dans la région ce n’est évidemment pas le meilleur timing…

Pour essayer de trouver des solutions plus durables à l’approvisionnement en eau potable, domaine dans lequel les autorités locales, provinciales ou nationales ne font absolument rien, nous avons entrepris de faire faire des forages avec pompe manuelle dans nos villages. Pour le moment il n’y a qu’un seul forage opérationnel, mais nous espérons petit à petit pouvoir remplacer la distribution d’eau (sâle) avec des citernes par des forages qui devraient donner accès à une eau propre et, nous l’espérons, potable. Le comble dans cette histoire est que nous (Brabanta) devons payer des taxes sur l’eau (de rivière) que nous consommons… j’ai essayé de faire valoir le ridicule de cette situation vis-à-vis des autorités, mais malheureusement je n’en suis pas encore sorti vainqueur…

Voilà pour les histoires d’eau.

Merci de votre lecture et à bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Nouvelle terrasse en construction (l’ancienne était minée par les termites) – New terrace being built (the old one was mined by termites)

Table de terrasse – Terrace table

Epuisement – Exhaustion

The week that just ended was rather atypical as Tuesday and Wednesday were public holidays and, given that work on a plantation never stops, it was not an option to take Monday off as well. With two fewer days in the week, we were forced to concentrate operations and in particular harvesting in four days instead of six, which was not obvious given the large areas to cover and the fact that we cannot increase our labour overnight.

Nature did not help us either because it rained (rather heavily) every of the working days. Our workers don’t like working under the rain, which is understandable even though here the rain is rather refreshing and pleasant given the temperature, but it is almost impossible to get through with loaded vehicles through the muddy feeder roads. There is nothing like driving through a muddy road with a truck or tractor with their loads to make a road completely impassable and in particular accelerating the erosion and creation of deep gullies in which the vehicles get stuck.

Needless to stay that under these weather circumstances it is not ideal to go cycling either because, besides the roads that are particularly slippery and difficult to negotiate without regularly going down, the fine mud seems to take a particular liking for the bike’s chain and cogs and end up blocking them completely. The blockage usually happens in the middle of a steep climb while standing on the pedals and the fall is virtually guaranteed…

Fortunately at home we have no (more) leaks and the same goes for my office, therefore at least we know that if we make it to the other end of the road there is a dry safe place awaiting. The same cannot be said of Kinshasa where, unfortunately, mainly as a consequence of uncontrolled developments and especially the absence of any drainage systems, the population was confronted with terrible floods at the origin of many casualties. When it rains in Kinshasa, even less abundantly than recently, the city is almost paralysed because the streets fill up with water, many (not in the best shape) vehicles stall in the middle of the road and in no time the whole city grinds to a halt for hours. Conclusion, when it rains in Kinshasa it is best to stay where you are and wait for the consequences of rain to subside.

Another consequence of the frequent and generous rains is that the Kasai river is now at its highest, with all the sand banks having disappeared (in fact they are still there, perhaps not exactly at the same spot, under the water surface). River traffic is, in theory, easier even though the current is also much stronger which I can notice with some (slightly overloaded barges) spending up to half an hour to get past the office going upstream. I presume that, because the water depth is supposedly not a limiting factor, the barge operators tend to load as much as possible on their convoys and a result they move inch by inch going against the current with the engines going at full steam.

To keep to the subject of this post, drinking water is a real problem here because there are no or very few really drinkable water sources and, except if like us you boil and filter water yourself, many depend on the supply of bottled water coming from Kinshasa for drinking and cooking. For reasons not yet clear, our supply of bottled water has been interrupted and for the past weeks there is not any bottled water to be found in Mapangu. Some more fortunate people send delegates to Ilebo, where it is still possible to find bottled water, but for most of the population the only supply of water comes from (dubious) springs and the river. As we currently have an epidemic of cholera in the region, you can imagine that this shortage could not have come at a worse time…

In an attempt to find more durable solutions to the water supply, area in which the local, provincial and national authorities do absolutely nothing, we have started drilling wells to be fitted with manual pumps in our villages. So far we have only one such wells that is operational, but we hope to gradually replace the distribution of (non drinking) water with tankers with boreholes that should provide clean and, we hope, drinkable water. The uncanny thing in this whole situation is that we (Brabanta) have to pay taxes for the (river) water that we consume… I tried to argue with the authorities how ridiculous it was that we should have to pay taxes for a service that we provide ourselves, but unfortunately so far I was not able to win this battle…

That’s it for these water stories.

Thank you for reading the blog and writing to us,

Marc & Marie-Claude

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