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Espace Bleu Entre les Nuages – Blue Area Between the Clouds

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Pour changer un peu le format, nous commençons ces nouvelles par une photo qui nous fait très fort penser à la BD “Espace Bleu Entre les Nuages” de Cosey.

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Pour ceux qui ne connaissent pas cet album des aventures de Jonathan, nous vous invitons à le lire, même si cela n’a absolument rien à voir avec l’Afrique ou une plantation.

Cette dernière semaine nous avons eu des ciels absolument extraordinaires avec des couleurs des toutes les sortes entre des nuages dont les tons variaient du blanc le plus pur au noir sombre. Cette semaine nous avons même eu droit à deux superbes arcs en ciel, phénomène que curieusement nous ne voyons pas très souvent ici, probablement parce que quand il pleut, IL PLEUT et ne laisse pas trop de place aux rayons de soleil aussi vaillants soient-ils.

Les récentes pluies ont eu raison d’un des principaux ponts de la plantation que nous avons été obligés de bloquer pour éviter tout risque d’accident, mais cela nous empêche également d’évacuer la production de toute la partie de la plantation à l’ouest de Mapangu. En catastrophe nous avons donc construit un nouveau pont (provisoire) qui permet aux tracteurs et camions de traverser une ravine de 4-5m de profondeur où s’évacuent toutes les eaux de ruissellement (et toutes les ordures) de la cité de Mapangu. Une cité de 35.000 habitants cela génère beaucoup d’eau et beaucoup de crasses.

Pour essayer de palier à ce problème qui ne fait que s’accentuer, hier nous avons eu une réunion avec le chef de secteur (l’équivalent du Maire de Mapangu) pour essayer de résoudre le problème à sa source en créant des déviations et des drains en amont de la cité et ainsi, d’une part, préserver les rues de la cité qui deviennent sinon impraticables à cause des crevasses qui font parfois plusieurs mètres de profondeur et, d’autre part, protéger notre pont et lagunes qui se trouvent en contre-bas de la cité. Nous essayons également de convaincre nos travailleurs et la population de Mapangu de ne pas jeter leurs détritus n’importe où, mais de faire un tri entre les matières compostables et le reste et d’essayer de brûler les détritus non compostables dans une fosse à défaut de pouvoir les recycler ou traiter. Ce n’est pas idéal mais cela a le mérite de ne pas envoyer tous les plastiques dans la rivière et donc vers l’océan, mais c’est loin d’être une bataille gagnée car même au niveau de nos bureaux et usine il n’est pas rare que je doive faire remarquer aux travailleurs que les plastiques jetés au sol ne sont pas acceptables et si je ne fais pas attention ils vont simplement les jeter dans la ravine pour en être débarrassé.

Parlant de déchets, il y a un mystère que nous n’avons pas encore élucidé et qui concerne les piles. La consommation de piles de toutes sortes, mais surtout les grosses piles pour lampes de poche, est énorme car outre le fait que c’est la seule source de lumière pour la majorité de la population locale, elles sont de qualité très médiocre et ont une durée de vie qui dépasse guère les quelques jours. Il y a donc des milliers de piles (non rechargeables) qui sont jetées tous les jours et pourtant je n’ai encore jamais vu une pile abandonnée parmi les déchets et il est certain qu’ici il n’y a aucun service de recyclage. Où sont donc toutes les piles usagées? Lorsque nous posons la question à nos travailleurs ils nous disent qu’ils les jettent, mais contrairement à toutes les autres crasses qui jonchent les chemins, bords de plantation et ravines, pas de piles… peut-être que leur poids fait qu’elles s’enfoncent tout de suite dans le sable?

Outre les ciels particulièrement beaux ces jours-ci, c’est aussi la semaine des sorties de route de nos engins, un de nos chauffeurs à réussi à dévier son tracteur et sa charge de 10 tonnes de régimes dans les marais alors qu’il se trouvait sur une route en ligne droite bien plane… soit-disant un problème de direction. Un autre chauffeur, ne voulant pas rouler dans une petite flaque d’eau (peut-être parce que les chauffeurs sont responsables de la propreté de leurs engins) s’est retrouvé avec une roue dans le vide dans les terrasses, mais heureusement il n’est pas descendu plus bas… Enfin un des nos camions a décidé des descendre dans une petite route en pente alors que ses freins ne marchaient pas bien en faisant confiance à son frein moteur… et a fini dans le décor. Heureusement il n’y a pas eu de blessés ou de casse donc nous devons avoir une très bonne étoile qui veille sur nous.

Après-demain nous quittons Mapangu pour près d’un mois et demi, dont environ un mois de vacances en Europe pour Marc qui doit d’abord faire une mission au Nigeria et qui devra également consacrer quelques jours au conseil d’administration de Brabanta qui risque de tomber au milieu des vacances. En prévision de notre départ nous avons fait passer Makala au coupe-tifs et avons donné vaccins et traitements anti-parasitaires à nos poilues.

Vous aurez donc peut-être encore un ou deux compte-rendus de nos aventures hors Mapangu les semaines qui viennent, mais après cela il y aura une pause jusqu’à la mi-mai, sauf évidemment si nous ne trouvons rien à faire pour nous occuper pendant les congés. Nous espérons malgré tout continuer à recevoir de vos nouvelles.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

To change the format a somewhat, we start this posting with a photo that reminds us very much of Cosey’s “The Blue Space Between the Clouds” comic strip.

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For those who don’t know this album of Jonathan’s adventures, we invite you to read it, even if it has absolutely nothing to do with Africa or a plantation.

This last week we had absolutely extraordinary skies with colors of all kinds between clouds whose tones varied from the purest white to dark black. This week we even had two superb rainbows, a phenomenon that curiously we do not see very often here, probably because when it rains, IT FLOWS and does not leave too much room for the rays of sun however valiant they may be.

The recent rains have wiped out one of the plantation’s main bridges, which we have had to block to avoid any risk of accidents, but this also prevents us from evacuating production from the entire part of the plantation west of Mapangu. As an emergency solution we built a new bridge (temporary) that allows tractors and trucks to cross a ravine that is 4-5m deep, where all runoff water (and garbage) from the city of Mapangu seems to concentrate. A city of 35,000 inhabitants generates a lot of water and a lot of dirt.

In an attempt to address this growing problem, yesterday we had a meeting with the area chief (the equivalent of the Mayor of Mapangu) to try to solve the problem at its source by creating diversions and drains upstream from the city, on the one hand, to preserve the streets of the city which otherwise become impassable because of the crevasses which are sometimes several meters deep and, on the other hand, to protect our bridge and lagoons which are below the city. We are also trying to convince our workers and the people of Mapangu not to dump their garbage just anywhere, but to sort out the compostable materials and try to burn the non-compostable garbage in a pit because we cannot recycle or treat it. It is not ideal, but it has the merit of not sending all the plastics into the river and therefore towards the ocean. It is far from being a won battle because even around our offices and factory it is not unusual to have to point out to workers that plastics thrown on the ground are not acceptable, however if I am paying attention they will simply throw them into the ravine to be rid of them.

Speaking of waste, there is a mystery about batteries that we have not yet solved. The consumption of batteries of all kinds, but especially large batteries for flashlights, is enormous because besides the fact that it is the only source of light for the majority of the local population, they are of very poor quality and have a life span that hardly exceeds a few days. So there are thousands of batteries (non-rechargeable) that are thrown away every day and yet I have never seen a battery abandoned among the waste and there is no recycling service here for sure. Where are all the used batteries? When we ask our workers the question, they tell us that they throw them away, but unlike all the other dirt that litters the paths, plantation edges and ravines, no batteries… maybe their weight makes them sink immediately into the sand?

In addition to the particularly beautiful skies these days, it is also the week for our vehicles to veer off the road, one of our drivers succeeded in diverting his tractor and his load of 10 tons of regimes in the swamps whereas he was on a road in a very plane straight line… supposedly a problem with his steering…. Another driver, not wanting to drive in a small puddle of water (perhaps because the drivers are responsible for the cleanliness of their machines) found himself with a wheel in the void above the terraces, but fortunately he did not go lower… Finally one of our trucks decided to go down a small sloping road while its brakes were not working well by trusting its engine brake… and ended up in the scenery. Fortunately there were no injuries or irreparable damage so we must have a very good star watching over us.

The day after tomorrow we leave Mapangu for nearly a month and a half, including about a month’s vacation in Europe for Marc, who must first go on a mission in Nigeria and who will also devote a few days to the board of directors of Brabanta which is likely to happen in the middle of the holidays. In preparation for our departure we gave Makala a good hair cut and gave vaccines and anti-parasite treatments to both our hairy friends.

So, you may still have one or two reports of our adventures outside Mapangu in the coming weeks, but after that there will be a break until mid-May, unless of course we can’t find anything to do during the holidays. Nevertheless, we hope to continue to hear from you.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Qu’est-ce qu’on Mange? – What are we Eating?

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En théorie, pour peu qu’il y ait l’eau nécessaire, ici il est possible de faire pousser presque tout pendant toute l’année. Enfin tout ce qui ne demande pas une saison froide comme les choux-fleurs, pois mange-tout, pommes de terre, fruits rouges ou pommes et poires, mais il y a d’autres plantes qui poussent ici que nous n’aurions pas dans les contrées tempérées, donc cela se compense.

Vous pourriez vous demander de quoi est fait notre alimentation quotidienne et en fait il n’y a pas une énorme différence avec ce que nous aurions sur notre assiette en Europe, avec toutefois des petites variances.

Tous nos petits déjeuners commencent par des fruits frais, généralement papaye, ananas ou fruits de la passion qui sortent tous de notre jardin. Il n’y a pas toujours les trois et parfois nous avons aussi de goyaves, des pamplemousses ou des avocats et nous avons aussi une bonne production de bananes dans le jardin, dont des bananes rouges (favorites de Marie-Claude) qui goûtent un petit peu la framboise.

Les œufs, généralement mangés à la coque ou (le dimanche en particulier) en omelette ou pochés (technique que Marie-Claude maîtrise parfaitement depuis quelque temps) proviennent généralement de nos poules ou de nos pintades (selon la production du moment). Ce matin c’étaient des œufs pochés sur un lit d’épinards étuvés (aussi du jardin) avec un petit reste de saumon fumé (pas du jardin celui-là). Comme vous le savez de nos récits précédents, le pain est fait maison avec de la farine bise d’une minoterie locale (qui importe le blé) et de la levure séchée, dans lequel nous rajoutons généralement soit des graines de coucourdes, des noix ou des noisettes. Pour ceux qui le souhaitent il y a aussi du yaourt fait maison, mais à base d’ingrédients (poudre de lait) importée car nos vaches locales ne produisent rien, juste ce qu’il faut pour nourrir leur veau. Il est possible de traire les vaches d’ici, mais il ne faut pas espérer beaucoup plus qu’un litre de lait et pour l’obtenir il faut tromper la vache en s’assurant que le veau soit perçu comme étant le consommateur (il doit donc être à côté de la vache traite) sinon il ne sort absolument rien du pis. Enfin, petit luxe occasionnel, nous faisons des croissants (certains au chocolat évidemment) pour ne pas oublier à quoi cela ressemble…

Le café est originaire du Congo (de l’est du pays) mais pour lui donner un goût encore meilleur Marie-Claude fait des mélanges savants avec des cafés importés et, à en croire les papilles gustatives de Marie-Claude et des invités, le résultat est plutôt satisfaisant. Ne me demandez pas à moi car autant je trouve l’odeur du café torréfié délicieuse, une fois passé je trouve le breuvage nettement moins attrayant…

Sur place il est possible de trouver du poisson (pêché dans le Kasaï ou l’un de ses tributaires), surtout en saison sèche et de la chèvre, mouton, cochon, poulet, etc. mais à l’exception du poisson il est généralement fourni sur pied et nous préférons (lâchement) acheter la viande déjà découpée chez un boucher (à Kinshasa), sauf quand il s’agit d’inviter tous les collègues locaux, auquel cas nous demandons au cuisinier de trouver une victime qu’il se chargera de dépecer et cuire selon les goûts du crû. Exceptionnellement nous nous faisons des petites gâteries en faisant venir par exemple du saumon (frais ou fumé) ou des crevettes géantes que nous gardons précieusement au congélateur pour une occasion spéciale.

Pour les desserts il y a évidemment des solutions à base de produits locaux (fruits, œufs, etc.) et nous (c’est un “nous” majestatif car c’est généralement le fruit du travail de Marie-Claude ou les cuisiniers et non le mien) faisons régulièrement du flan au caramel, des salades de fruits et des cakes ou tartes aux fruits, mais pour des occasions spéciales (ou non) c’est le brownie ou (comme ce midi) une tarte tatin aux pommes “astublief” qui agrémente notre quotidien.

Pour les boissons, nous consommons une grande quantité d’eau qui provient d’une source en contre-bas de la Cathédrale et qui nous vient par porteuse d’eau (nous en avons deux qui travaillent pour les maisons de la Cathédrale). L’eau doit être bouillie et nous la filtrons ensuite deux fois pour être 100% surs de ne pas ramasser une crasse par ce biais là. C’est cette même eau filtrée qui servira pour rincer les fruits et légumes (salades en particulier) après les avoir lavé avec une solution de permanganate de potassium, faire les préparations culinaires (y compris thé et café) et pour se rincer la bouche après s’être lavé les dents. Nous fabriquons également du Kombucha, dont la “mère” semble particulièrement apprécier les conditions de Mapangu et dont le résultat est fort apprécié (y compris de nos visiteurs qui souvent ne connaissent pas cette boisson). Et puis il y a les boissons achetées telles que bière (qui vient de diverses brasseries de la RDC ou importées d’Angola), vin (généralement portugais) et les boissons sucrées habituelles (que nous ne gardons que pour les visiteurs).

Le réel luxe ‘importé) que nous nous accordons tous les jours est le chocolat, pur de préférence (surtout pour Marie-Claude), dont nous thésaurisons un stock important et qui fait partie de chaque commande de vivres acheminées avec l’avion affrété tous les mois pour apporter la paie et autres besoins essentiels.

Makala et Griezel partagent la même nourriture, à savoir des croquettes (pour chien) agrémentées de quelques sardines en boîte ou (les jours fastes) d’une partie de boîte de corned beef. Nous en sommes arrivés à la conclusion que c’était la solution la plus économique et surtout que leur nourriture ne serait pas détournée à d’autres “faims” comme cela pourrait être le cas pour du riz quand nous sommes absents. Aucun des deux ne font pitié, donc le système semble fonctionner.

Voilà, ainsi vous savez plus ou moins à quoi vous attendre à table si et quand vous venez nous rendre visite et vous comprendrez que d’un point de vue alimentaire nous ne souffrons pas trop.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

In theory, if there is enough water, almost everything can be grown here all year round. In fact everything that doesn’t require a cold season like cauliflowers, snow peas, potatoes, red fruits or apples and pears, but there are other plants that grow here that we wouldn’t have in temperate regions, which compensates for the missing things

You might wonder what our daily diet is made of and in fact there is not a huge difference with what we would have on our plate in Europe, with however small variances.

All our breakfasts start with fresh fruit, usually papaya, pineapple or passion fruit, which all come from our garden. There are not always all three and sometimes we also have guavas, grapefruits or avocados and we also have good banana production in the garden, including red bananas (Marie-Claude’s favourites) that taste a little like raspberry.

The eggs, usually boiled or (especially on Sundays) in omelets or poached (a technique that Marie-Claude has mastered perfectly for some time) generally come from our hens or guinea fowl (depending on the production of the moment). This morning they were poached eggs on a bed of steamed spinach (also from the garden) with a small remnant of smoked salmon (not from the garden this one). As you know from our previous stories, the bread is homemade from a local flour mill (which imports the wheat) and dried yeast, in which we usually add either pumpkin seeds, nuts or hazelnuts. For those who wish, there is also home-made yoghurt, but made with imported ingredients (milk powder) because our local cows produce nothing, just what they need to feed their calves. You can milk the cows here, but you can’t expect much more than a litre of milk and to get it you have to fool the cow by making sure the calf is perceived as the consumer (so it has to be next to the cow being milked) otherwise nothing comes out of the udder at all. Finally, as an occasional luxury, we make ourselves croissants (some with chocolate) not to forget how they look (and taste) like…

The coffee comes from the Congo (east of the country) but to give it an even better taste Marie-Claude makes clever blends with imported coffees and, according to the taste buds of Marie-Claude and guests, the result is rather satisfying. Don’t ask me because as much as I find the smell of roasted coffee delicious, once brewed I find the beverage much less attractive…

Locally it is possible to find fish (caught in Kasai or one of its tributaries), especially during the dry season and goat, sheep, pig, chicken, etc.. but with the exception of fish it is generally provided on foot and we prefer (cowardly) to buy the meat already cut in a butcher (in Kinshasa). That is, except when we are inviting all the local colleagues, in which case we ask the cook to find a victim whom he will take care of cutting up and cooking according to the tastes of the local consumers. Exceptionally we give ourselves small treats by bringing for example salmon (fresh or smoked) or giant shrimp that we keep carefully in the freezer for a special occasion.

For desserts there are obviously solutions based on local products (fruit, eggs, etc.) and we (it’s a majestic “we” because it’s usually the fruit of Marie-Claude’s work or the cooks and not mine) regularly make caramel flan, fruit salads and fruit cakes or tarts, but for special occasions (or not) it’s the brownie or (like this lunchtime) an apple tatin pie that embellishes our daily menu.

For the drinks, we consume large quantities of water which comes from a spring below the Cathedral and which comes to us by water carrier (we have two ladies working for the houses of the Cathedral). The water must be boiled and we then filter it twice to be 100% sure not to pick up any undesirable something by consuming it. It is this same filtered water that will be used to rinse fruits and vegetables (salads in particular) after washing them with a potassium permanganate solution, to make culinary preparations (including tea and coffee) and to rinse your mouth after brushing your teeth. We also make Kombucha, whose “base” seems to particularly appreciate the conditions in Mapangu and the result of which is greatly appreciated (including by our visitors who often do not know this drink). And then there are the purchased drinks such as beer (which comes from various breweries in the DRC or imported from Angola), wine (usually Portuguese) and the usual sweetened drinks (which we keep only for visitors).

The real (imported) luxury that we grant ourselves every day is chocolate, preferably pure (especially for Marie-Claude), of which we keep a large stock and comes with each order of food transported with the plane chartered every month to bring the pay and other essential needs.

Makala and Griezel share the same food, namely croquettes (for dogs) with a few canned sardines or (on good days) a part of a can of corned beef. We came to the conclusion that this was the most economical solution and especially that their food would not be diverted to other “needs” as could be the case for rice when we are absent. Neither one of them looks pitiful, so the system seems to work.

Now you know more or less what to expect at the table if and when you come to visit us and you will understand that from a food point of view we do not suffer too much.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Small Dry Season

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La petite saison sèche est… très petite. Elle aurait commencé il y a une dizaine de jours, justifiée par le fait qu’il n’était plus tombé de pluies réellement significatives et que la surface du sol était relativement sèche. Tout est relatif car par endroits il y avait encore des vestiges de flaques d’eau sur la route, mais depuis cette nuit il est clair que la période sèche est terminée car nous avons et sommes encore copieusement arrosés au moment où nous rédigeons ces nouvelles et il est donc évident que la sécheresse fut de courte durée.

La période d’accalmie des pluies, même si elle fut courte, nous a quand même permis de remettre certaines routes principales plus ou moins en état, espérons qu’elles auront résisté au déluge de cette nuit et matinée.

Selon les enregistrement des trois dernières années, le mois de mars est généralement le mois le plus pluvieux de l’année, mais ce ne sera peut-être pas le cas cette année car (comme vous le savez de nos récits précédents) depuis le début de cette année nous sommes littéralement inondés avec toutes les conséquences que cela a pour les routes et les ponts. Certains diront que ce sont les effets du réchauffement climatique qui provoquent ces perturbations avec des pluies plus abondantes que normal et surtout des sortes de tornades qui arrachent arbres et toitures. Une partie de la toiture de la Cathédrale a ainsi été arrachée (et remplacée depuis) et même le mât de transmission radio qui se trouve sur notre maison a été malmené (il en a gardé des séquelles car il est maintenant un peu tordu et penché) mais fonctionne à nouveau comme il faut.

En principe toute cette pluie doit être appréciée par nos palmiers car ce sont des plantes qui demandent un apport régulier d’eau et de chaleur et dans certaines plantations on favorise les bas-fonds pour la plantation de palmiers justement pour cela. Le seul bémol, quand il pleut il fait évidemment plus frais, pour le moment nous avons une agréable température de 25° dans la maison, et ça c’est moins favorable pour le palmier à huile. Ceci étant, pour le moment les palmiers sont généralement presque tous chargés de nombreux régimes qui devraient arriver à maturité dans les 4 mois qui viennent et donc nous assurer une belle production si cela continue comme cela.

Pour le moment c’est aussi la saison d’un plus grand choix de fruits, ainsi outre les ananas, bananes et fruits de la passion que nous avons en quasi permanence, pour le moment il y a des pamplemousses, citrons, barbadines et pommes cannelles (pour être honnête, nous avons eu toute une pomme cannelle cette semaine…).

Pour le moment nous avons deux visiteurs à la maison, une experte en génétique du palmier et une autre spécialiste en phytopathologie (maladies des plantes) pour essayer de nous aider à identifier et gérer la maladie qui semble se propager dans notre plantation. Nous espérons que, grâce à leur expertise et aide, nous trouverons le moyen de soigner et de prévenir la maladie, qui affecte quand même déjà une partie importante de la plantation. Cette semaine il y a beaucoup de balades prévues dans les différentes parties de la plantation pour voir les différents stades d’évolution de la maladie qui provoque la pourriture du cœur des palmiers et, si pas soignée à temps, la mort de ceux-ci.

Cette semaine nous avons également accueilli un nouveau collègue, originaire de Madagascar, qui vient épauler notre équipe technique. Cela fait à peine deux ans que nous sommes ici à Mapangu et plus de la moitié des expatriés sont arrivés depuis, les choses changent vite ici!

Quand nous avons des visiteurs, j’ai tendance à négliger un petit peu le vélo car il faut souvent véhiculer tout ce petit monde dans la plantation et ce n’est pas aussi facile et rapide non plus de rejoindre les visiteurs en cours de journée à un endroit précis sans voiture. Il faut dire que ces derniers jours, la petite saison sèche aidant, certains passages de la route étaient devenus très difficiles car le sable fin avait séché suffisamment pour s’y enfoncer et rendre le pédalage assez difficile. Heureusement que j’ai une assistance électrique dans ces cas-là car sinon je crois que je serais obligé de faire une partie de la route à pied, le vélo à la main, pour franchir les zones très sableuses. Dès que j’arrête de faire du vélo quelques jours, la reprise est nettement plus difficile, pas tellement pendant le trajet, mais une fois à destination j’ai l’impression de continuer à perdre des litres d’eau pendant plus d’une heure, ce qui n’est pas toujours très pratique après être arrivé au bureau.

Nous espérons que de votre côté tout va bien et, comme d’habitude, espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

Port de Mapangu – Mapangu Port

Huilerie au démarrage – Mill at start-up

Lunch at th

The short dry season is… very short. It would have started about ten days ago, justified by the fact that there have been no really significant rains since and that the soil surface was relatively dry. Everything is relative because in some places there were still remnants of water puddles on the road. However, as from this night it is clear that the dry period is over because we have and are still watered copiously at the time we write this news and it is obvious that the drought was short-lived.

The period of calm of the rains, even if it was short, still allowed us to put some of the main roads back into more or less in good condition, hopefully they will have withstood the flood of this night and morning.

According to the records of the last three years, March is generally the wettest month of the year, but this may not be the case this year because (as you know from our previous accounts) since the beginning of this year we have literally been flooded with all the consequences for roads and bridges. Some will say that it is the effects of global warming that causes these disturbances, with rains more abundant than normal and especially localised tornadoes tearing up trees and roofs. Part of the roof of the Cathedral has been torn off (now replaced) and even the radio transmission mast on our house has been mishandled (it has kept some after-effects because it is now a little twisted and bent) but is functioning properly again.

In principle all this rain is beneficial for our palm trees because they are plants that require a regular supply of water and warm weather and in some plantations the lowlands are favoured for the planting of palm trees precisely for this reason. The only downside, when it rains it is obviously cooler, for the moment we have a pleasant temperature of 25° in the house, and that is less favorable for the oil palm. That being said, currently the palm trees are generally all endowed with many fruit bunches which should reach maturity in the next 4 months and thus ensure us a good production if it continues like that.

Now it is also the season of a greater choice of fruits, so besides pineapples, bananas and passion fruit that we have almost permanently, at the moment there are grapefruit, lemons, barbadines and cinnamon apples (to be honnest, we had a whole cinnamon apple this week…).

For the moment we have two visitors at home, an expert in palm genetics and another specialist in plant pathology (plant diseases) to try to help us identify and manage the disease that seems to be spreading in our plantation. We hope that, thanks to their expertise and help, we will find a way to cure and prevent the disease, which is already affecting an important part of the plantation. This week there are many walks planned in the different parts of the plantation to see the different stages of evolution of the disease that causes rotting of the spear or bud of palm trees and, if not treated in time, the death of them.

This week we also welcomed a new colleague from Madagascar who is joining our technical team. We’ve been here in Mapangu for barely two years now and more than half of the expatriates have arrived since then, things are changing fast here!

When we have visitors, I tend to neglect the bike a little bit because it’s often necessary to carry all these people in the plantation and it’s not as easy and quick to reach the visitors during the day in a specific place without a car. It must be said that in the last few days, with the small dry season helping, some passages of the road had become very difficult because the fine sand had dried up enough to sink in and make pedalling rather difficult. Fortunately, I have an electric assistance in these cases, because otherwise I think I would have to walk part of the road, with the bike in my hand, to cross the very sandy areas. As soon as I stop riding my bike for a few days, when I resume cycling it takes more time to recover, not so much during the journey, but once I get to my destination I feel like I’m still losing litres of water for more than an hour, which is not always very practical after arriving at the office.

We hope that on your side everything is going well and, as usual, we hope to hear from you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Short Dry Season

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De manière assez incroyable, il suffit de quelques jours moins pluvieux pour que les choses changent de manière très marquée.  Ainsi il y a à peine une semaine il fallait rouler doucement pour éviter d’envoyer des gerbes d’eau ou de boue sur les piétons le long de la piste et maintenant c’est pour éviter de créer d’immenses nuages de poussière qu’il y a lieu de modérer sa vitesse.

De même, malgré les petites pluies qui timidement humectent encore le sol de temps en temps, à voir le nombre de feux qui sont allumés de tous les côtés pour faire des jardins, il est clair que la population estime que l’heure de la petite saison sèche (qui ne dure que 2-3 semaines) est bien là et qu’il faut en profiter pour faire les cultures sur brûlis. Jardins qui devront être bien établis, voire même pouvoir être récoltés à l’entrée de la grande saison sèche qui démarre généralement durant la deuxième moitié du mois de mai et qui, celle-là, peut durer jusqu’à trois mois sans pluies significatives.

A quelques centaines de kilomètres, les choses peuvent être très différentes. Par exemple à Kinshasa, qui se trouve plus au sud et donc plus éloigné de l’équateur, la petite saison sèche a démarré plus tôt (fin janvier) et a duré près de 6 semaines, non sans être précédé par des pluies diluviennes qui ont fait de nombreuses victimes.

Contrairement aux pays tempérés où l’on vit au rythme des saisons chaudes et froides, ici la vie est conditionnée par les saisons des pluies et sèches qui déterminent quand semer et quand récolter, sauf pour le palmier à huile qui, en théorie, produit toute l’année. En théorie, car notre plantation se trouve dans une zone limite pour le palmier, qui est plutôt une plante équatoriale nécessitant des pluies abondantes et régulières et une température chaude en permanence. Du fait de notre situation un peu plus éloignée de l’équateur, nous avons une saison sèche un peu plus marquée et des périodes un peu plus fraîches ou le mercure peut descendre jusqu’à 19°C pendant la nuit. Tout cela est très agréable pour nous mais n’est pas l’idéal pour le palmier à huile.

Dans le cas de notre plantation, cette saisonnalité plus marquée a pour conséquence qu’environ la moitié de la production annuelle est concentrée sur 2-3 mois entre mi-juin et mi-septembre, que nous appelons sans surprise la période de pointe, alors que le reste de l’année la production est beaucoup plus modeste. Cette pointe de production n’est pas sans conséquences car elle nécessite une grande capacité d’usinage et de transport, qui n’est de fait utilisée que 2-3 mois par an…

Cette semaine nous l’avons passé, Marie-Claude et moi, en partie à Kinshasa, où je devais m’atteler à quelques tâches administratives et réunions tandis que Marie-Claude s’est occupée de deux ou trois tâches domestiques dont quelques approvisionnements de dernière minute en vue de l’arrivée de deux visiteurs la semaine prochaine à Mapangu. Nous avons résidé, comme c’est devenu une habitude à présent, au Cercle Elais, où nous avons un petit studio à notre disposition nous permettant de faire notre popote pour ne pas avoir à prendre tous les repas au restaurant. Le séjour était court car nous ne sommes restés que deux jours en ville, ce qui est plus qu’assez pour moi et juste assez pour Marie-Claude pour voir autre chose que sa prison dorée de la Cathédrale.

Notre voyage de retour via Ilebo et pirogue sur le Kasaï s’est passé sans encombre, si ce n’est que pour la première fois, sans doute à cause d’un vent assez fort soufflant contre le courant, nous avons navigué sur une eau tourmentée avec des vagues non négligeables obligeant le piroguier à s’arrêter régulièrement ou traverser la rivière pour trouver des eaux plus calmes. Même si notre pirogue est assez grande et équipée d’un moteur hors-bord, cela reste une embarcation qui n’est pas énormément stable et la combinaison de vent et de vagues peut rendre les choses plus compliquées. Nous sommes toutefois arrivés à bon port sans encombres et avons retrouvé tout notre petit monde à la Cathédrale contents de nous avoir de retour à la maison.

Cette semaine l’équipe des “Indos” (qui, comme expliqué précédemment, ne sont pas indonésiens pour autant) a terminé l’installation d’une troisième presse dans notre huilerie que nous avons testé avec succès hier. Ainsi, pendant la période de pointe, nous devrions être en mesure d’absorber un tout petit peu plus de régimes car même si l’une des presses (nous en avons maintenant 3 installées) devait être arrêtée pour des besoins d’entretien ou de réparation, l’usine pourrait continuer à fonctionner a pleine capacité. Cela n’arrive pas très souvent, mais ce sont des petites différences qui vont nous aider à perdre moins de régimes pendant la pointe.

Pour le moment nous avons un temps superbe, grand soleil et de très beaux ciels surtout en fin de journée, tout cela avec une température plutôt agréable de l’ordre de 25°C. Comme certains le prétendent, c’est presque mieux que la Toscane…

Nous espérons, comme d’habitude, avoir de vos nouvelles. A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Vagues sur le Kasaï – Waves on the Kasai

Journée nuageuse – Cloudy day

Griezel relax

Petit déjeuner du dimanche – Sunday breakfast

Unbelievably, it only takes a few less rainy days for things to change dramatically. So barely a week ago it was necessary to drive slowly to avoid throwing water or mud on the pedestrians along the track and now it is to avoid creating huge clouds of dust that it is necessary to moderate its speed.

Similarly, in spite of the small rains that still barely moisten the soil from time to time, seeing the number of fires that are lit all over to make gardens, it is clear that the population believes that the time of the short dry season (which lasts only 2-3 weeks) is well and truly there and that it is necessary to take advantage of it to prepare the traditionnal slash and burn gardens. Gardens that will have to be well established, or even capable of being harvested at the start of the main dry season, which usually starts in the second half of May and which can last up to three months without significant rainfall.

A few hundred kilometres away, things can be very different. For example in Kinshasa, which is further south and therefore farther from the equator, the short dry season started earlier (end of January) and lasted almost 6 weeks, not without being preceded by torrential rains which caused many victims.

Contrary to temperate countries where life is regulated by the rhythm of the warm and cold seasons, life here is conditioned by the rainy and dry seasons which determine when to sow and when to harvest. That is except for the oil palm which, in theory, produces all year round. In theory, because our plantation is located in a climate zone that is on the border for the growth of the palm tree, which is typically an equatorial plant requiring abundant and regular rains and a constant warm temperature. Because of our situation a little further away from the equator, we have a dry season that is more marked and periods of cooler weather during which the mercury can drop to 19°C at night. All this is very pleasant for us but not ideal for oil palm.

In the case of our plantation, this greater seasonality means that about half of our annual production is concentrated over 2-3 months between mid-June and mid-September, which we call the peak season, while the rest of the year production is much more modest. This peak of production is not without consequences because it requires a great pressing and transport capacity, which is in fact used only 2-3 months a year…

This week, Marie-Claude and I spent part of it in Kinshasa, where I had to deal with some administrative tasks and meetings, while Marie-Claude took care of two or three household chores, including the purchase of a few last-minute supplies in preparation for the arrival of two visitors next week in Mapangu. We resided, as it has become a habit now, at the Cercle Elais, where we have a small studio at our disposal allowing us to make our own food if we wish, so that we don’t have to take all our meals at the restaurant. The stay was short because we only spent two days in the city, which is more than enough for me and just enough for Marie-Claude to see something other than her gilded prison of the Cathedral.

Our trip back via Ilebo and dugout canoe on the Kasaï went smoothly, although for the first time, probably because of a fairly strong wind blowing against the current, we sailed on choppy water with some impressive waves, forcing our helmsman to stop regularly or go across the river to find calmer waters. Even though our dugout canoe is quite large and equipped with an outboard motor, it is still a not very stable craft and the combination of wind and waves can make things more complicated. However, we arrived safely at the Cathedral and where everybody was happy to have us back home.

This week the “Indonesians” team (which, as explained previously, are not Indonesian at all)  finished the installation of a third press in our oil mill, which we tested with success yesterday. Thus, during the peak period, we should be able to absorb a little bit more production because even if one of the presses (we now have 3 installed) were to be shut down for maintenance or repair, the plant could continue to operate at full capacity. It doesn’t happen very often, but these are small differences that will help us lose less of our crop during the peak period.

At the moment we have superb weather, great sunshine and very beautiful skies especially at the end of the day, all this with a rather pleasant temperature of about 25°C. As some people say, it is almost better than Tuscany…

We hope to hear from you as usual,

Marc & Marie-Claude