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De manière assez incroyable, il suffit de quelques jours moins pluvieux pour que les choses changent de manière très marquée. Ainsi il y a à peine une semaine il fallait rouler doucement pour éviter d’envoyer des gerbes d’eau ou de boue sur les piétons le long de la piste et maintenant c’est pour éviter de créer d’immenses nuages de poussière qu’il y a lieu de modérer sa vitesse.
De même, malgré les petites pluies qui timidement humectent encore le sol de temps en temps, à voir le nombre de feux qui sont allumés de tous les côtés pour faire des jardins, il est clair que la population estime que l’heure de la petite saison sèche (qui ne dure que 2-3 semaines) est bien là et qu’il faut en profiter pour faire les cultures sur brûlis. Jardins qui devront être bien établis, voire même pouvoir être récoltés à l’entrée de la grande saison sèche qui démarre généralement durant la deuxième moitié du mois de mai et qui, celle-là, peut durer jusqu’à trois mois sans pluies significatives.
A quelques centaines de kilomètres, les choses peuvent être très différentes. Par exemple à Kinshasa, qui se trouve plus au sud et donc plus éloigné de l’équateur, la petite saison sèche a démarré plus tôt (fin janvier) et a duré près de 6 semaines, non sans être précédé par des pluies diluviennes qui ont fait de nombreuses victimes.
Contrairement aux pays tempérés où l’on vit au rythme des saisons chaudes et froides, ici la vie est conditionnée par les saisons des pluies et sèches qui déterminent quand semer et quand récolter, sauf pour le palmier à huile qui, en théorie, produit toute l’année. En théorie, car notre plantation se trouve dans une zone limite pour le palmier, qui est plutôt une plante équatoriale nécessitant des pluies abondantes et régulières et une température chaude en permanence. Du fait de notre situation un peu plus éloignée de l’équateur, nous avons une saison sèche un peu plus marquée et des périodes un peu plus fraîches ou le mercure peut descendre jusqu’à 19°C pendant la nuit. Tout cela est très agréable pour nous mais n’est pas l’idéal pour le palmier à huile.
Dans le cas de notre plantation, cette saisonnalité plus marquée a pour conséquence qu’environ la moitié de la production annuelle est concentrée sur 2-3 mois entre mi-juin et mi-septembre, que nous appelons sans surprise la période de pointe, alors que le reste de l’année la production est beaucoup plus modeste. Cette pointe de production n’est pas sans conséquences car elle nécessite une grande capacité d’usinage et de transport, qui n’est de fait utilisée que 2-3 mois par an…
Cette semaine nous l’avons passé, Marie-Claude et moi, en partie à Kinshasa, où je devais m’atteler à quelques tâches administratives et réunions tandis que Marie-Claude s’est occupée de deux ou trois tâches domestiques dont quelques approvisionnements de dernière minute en vue de l’arrivée de deux visiteurs la semaine prochaine à Mapangu. Nous avons résidé, comme c’est devenu une habitude à présent, au Cercle Elais, où nous avons un petit studio à notre disposition nous permettant de faire notre popote pour ne pas avoir à prendre tous les repas au restaurant. Le séjour était court car nous ne sommes restés que deux jours en ville, ce qui est plus qu’assez pour moi et juste assez pour Marie-Claude pour voir autre chose que sa prison dorée de la Cathédrale.
Notre voyage de retour via Ilebo et pirogue sur le Kasaï s’est passé sans encombre, si ce n’est que pour la première fois, sans doute à cause d’un vent assez fort soufflant contre le courant, nous avons navigué sur une eau tourmentée avec des vagues non négligeables obligeant le piroguier à s’arrêter régulièrement ou traverser la rivière pour trouver des eaux plus calmes. Même si notre pirogue est assez grande et équipée d’un moteur hors-bord, cela reste une embarcation qui n’est pas énormément stable et la combinaison de vent et de vagues peut rendre les choses plus compliquées. Nous sommes toutefois arrivés à bon port sans encombres et avons retrouvé tout notre petit monde à la Cathédrale contents de nous avoir de retour à la maison.
Cette semaine l’équipe des “Indos” (qui, comme expliqué précédemment, ne sont pas indonésiens pour autant) a terminé l’installation d’une troisième presse dans notre huilerie que nous avons testé avec succès hier. Ainsi, pendant la période de pointe, nous devrions être en mesure d’absorber un tout petit peu plus de régimes car même si l’une des presses (nous en avons maintenant 3 installées) devait être arrêtée pour des besoins d’entretien ou de réparation, l’usine pourrait continuer à fonctionner a pleine capacité. Cela n’arrive pas très souvent, mais ce sont des petites différences qui vont nous aider à perdre moins de régimes pendant la pointe.
Pour le moment nous avons un temps superbe, grand soleil et de très beaux ciels surtout en fin de journée, tout cela avec une température plutôt agréable de l’ordre de 25°C. Comme certains le prétendent, c’est presque mieux que la Toscane…
Nous espérons, comme d’habitude, avoir de vos nouvelles. A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Vagues sur le Kasaï – Waves on the Kasai
Journée nuageuse – Cloudy day
Griezel relax
Petit déjeuner du dimanche – Sunday breakfast
Unbelievably, it only takes a few less rainy days for things to change dramatically. So barely a week ago it was necessary to drive slowly to avoid throwing water or mud on the pedestrians along the track and now it is to avoid creating huge clouds of dust that it is necessary to moderate its speed.
Similarly, in spite of the small rains that still barely moisten the soil from time to time, seeing the number of fires that are lit all over to make gardens, it is clear that the population believes that the time of the short dry season (which lasts only 2-3 weeks) is well and truly there and that it is necessary to take advantage of it to prepare the traditionnal slash and burn gardens. Gardens that will have to be well established, or even capable of being harvested at the start of the main dry season, which usually starts in the second half of May and which can last up to three months without significant rainfall.
A few hundred kilometres away, things can be very different. For example in Kinshasa, which is further south and therefore farther from the equator, the short dry season started earlier (end of January) and lasted almost 6 weeks, not without being preceded by torrential rains which caused many victims.
Contrary to temperate countries where life is regulated by the rhythm of the warm and cold seasons, life here is conditioned by the rainy and dry seasons which determine when to sow and when to harvest. That is except for the oil palm which, in theory, produces all year round. In theory, because our plantation is located in a climate zone that is on the border for the growth of the palm tree, which is typically an equatorial plant requiring abundant and regular rains and a constant warm temperature. Because of our situation a little further away from the equator, we have a dry season that is more marked and periods of cooler weather during which the mercury can drop to 19°C at night. All this is very pleasant for us but not ideal for oil palm.
In the case of our plantation, this greater seasonality means that about half of our annual production is concentrated over 2-3 months between mid-June and mid-September, which we call the peak season, while the rest of the year production is much more modest. This peak of production is not without consequences because it requires a great pressing and transport capacity, which is in fact used only 2-3 months a year…
This week, Marie-Claude and I spent part of it in Kinshasa, where I had to deal with some administrative tasks and meetings, while Marie-Claude took care of two or three household chores, including the purchase of a few last-minute supplies in preparation for the arrival of two visitors next week in Mapangu. We resided, as it has become a habit now, at the Cercle Elais, where we have a small studio at our disposal allowing us to make our own food if we wish, so that we don’t have to take all our meals at the restaurant. The stay was short because we only spent two days in the city, which is more than enough for me and just enough for Marie-Claude to see something other than her gilded prison of the Cathedral.
Our trip back via Ilebo and dugout canoe on the Kasaï went smoothly, although for the first time, probably because of a fairly strong wind blowing against the current, we sailed on choppy water with some impressive waves, forcing our helmsman to stop regularly or go across the river to find calmer waters. Even though our dugout canoe is quite large and equipped with an outboard motor, it is still a not very stable craft and the combination of wind and waves can make things more complicated. However, we arrived safely at the Cathedral and where everybody was happy to have us back home.
This week the “Indonesians” team (which, as explained previously, are not Indonesian at all) finished the installation of a third press in our oil mill, which we tested with success yesterday. Thus, during the peak period, we should be able to absorb a little bit more production because even if one of the presses (we now have 3 installed) were to be shut down for maintenance or repair, the plant could continue to operate at full capacity. It doesn’t happen very often, but these are small differences that will help us lose less of our crop during the peak period.
At the moment we have superb weather, great sunshine and very beautiful skies especially at the end of the day, all this with a rather pleasant temperature of about 25°C. As some people say, it is almost better than Tuscany…
We hope to hear from you as usual,
Marc & Marie-Claude