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En théorie, pour peu qu’il y ait l’eau nécessaire, ici il est possible de faire pousser presque tout pendant toute l’année. Enfin tout ce qui ne demande pas une saison froide comme les choux-fleurs, pois mange-tout, pommes de terre, fruits rouges ou pommes et poires, mais il y a d’autres plantes qui poussent ici que nous n’aurions pas dans les contrées tempérées, donc cela se compense.
Vous pourriez vous demander de quoi est fait notre alimentation quotidienne et en fait il n’y a pas une énorme différence avec ce que nous aurions sur notre assiette en Europe, avec toutefois des petites variances.
Tous nos petits déjeuners commencent par des fruits frais, généralement papaye, ananas ou fruits de la passion qui sortent tous de notre jardin. Il n’y a pas toujours les trois et parfois nous avons aussi de goyaves, des pamplemousses ou des avocats et nous avons aussi une bonne production de bananes dans le jardin, dont des bananes rouges (favorites de Marie-Claude) qui goûtent un petit peu la framboise.
Les œufs, généralement mangés à la coque ou (le dimanche en particulier) en omelette ou pochés (technique que Marie-Claude maîtrise parfaitement depuis quelque temps) proviennent généralement de nos poules ou de nos pintades (selon la production du moment). Ce matin c’étaient des œufs pochés sur un lit d’épinards étuvés (aussi du jardin) avec un petit reste de saumon fumé (pas du jardin celui-là). Comme vous le savez de nos récits précédents, le pain est fait maison avec de la farine bise d’une minoterie locale (qui importe le blé) et de la levure séchée, dans lequel nous rajoutons généralement soit des graines de coucourdes, des noix ou des noisettes. Pour ceux qui le souhaitent il y a aussi du yaourt fait maison, mais à base d’ingrédients (poudre de lait) importée car nos vaches locales ne produisent rien, juste ce qu’il faut pour nourrir leur veau. Il est possible de traire les vaches d’ici, mais il ne faut pas espérer beaucoup plus qu’un litre de lait et pour l’obtenir il faut tromper la vache en s’assurant que le veau soit perçu comme étant le consommateur (il doit donc être à côté de la vache traite) sinon il ne sort absolument rien du pis. Enfin, petit luxe occasionnel, nous faisons des croissants (certains au chocolat évidemment) pour ne pas oublier à quoi cela ressemble…
Le café est originaire du Congo (de l’est du pays) mais pour lui donner un goût encore meilleur Marie-Claude fait des mélanges savants avec des cafés importés et, à en croire les papilles gustatives de Marie-Claude et des invités, le résultat est plutôt satisfaisant. Ne me demandez pas à moi car autant je trouve l’odeur du café torréfié délicieuse, une fois passé je trouve le breuvage nettement moins attrayant…
Sur place il est possible de trouver du poisson (pêché dans le Kasaï ou l’un de ses tributaires), surtout en saison sèche et de la chèvre, mouton, cochon, poulet, etc. mais à l’exception du poisson il est généralement fourni sur pied et nous préférons (lâchement) acheter la viande déjà découpée chez un boucher (à Kinshasa), sauf quand il s’agit d’inviter tous les collègues locaux, auquel cas nous demandons au cuisinier de trouver une victime qu’il se chargera de dépecer et cuire selon les goûts du crû. Exceptionnellement nous nous faisons des petites gâteries en faisant venir par exemple du saumon (frais ou fumé) ou des crevettes géantes que nous gardons précieusement au congélateur pour une occasion spéciale.
Pour les desserts il y a évidemment des solutions à base de produits locaux (fruits, œufs, etc.) et nous (c’est un “nous” majestatif car c’est généralement le fruit du travail de Marie-Claude ou les cuisiniers et non le mien) faisons régulièrement du flan au caramel, des salades de fruits et des cakes ou tartes aux fruits, mais pour des occasions spéciales (ou non) c’est le brownie ou (comme ce midi) une tarte tatin aux pommes “astublief” qui agrémente notre quotidien.
Pour les boissons, nous consommons une grande quantité d’eau qui provient d’une source en contre-bas de la Cathédrale et qui nous vient par porteuse d’eau (nous en avons deux qui travaillent pour les maisons de la Cathédrale). L’eau doit être bouillie et nous la filtrons ensuite deux fois pour être 100% surs de ne pas ramasser une crasse par ce biais là. C’est cette même eau filtrée qui servira pour rincer les fruits et légumes (salades en particulier) après les avoir lavé avec une solution de permanganate de potassium, faire les préparations culinaires (y compris thé et café) et pour se rincer la bouche après s’être lavé les dents. Nous fabriquons également du Kombucha, dont la “mère” semble particulièrement apprécier les conditions de Mapangu et dont le résultat est fort apprécié (y compris de nos visiteurs qui souvent ne connaissent pas cette boisson). Et puis il y a les boissons achetées telles que bière (qui vient de diverses brasseries de la RDC ou importées d’Angola), vin (généralement portugais) et les boissons sucrées habituelles (que nous ne gardons que pour les visiteurs).
Le réel luxe ‘importé) que nous nous accordons tous les jours est le chocolat, pur de préférence (surtout pour Marie-Claude), dont nous thésaurisons un stock important et qui fait partie de chaque commande de vivres acheminées avec l’avion affrété tous les mois pour apporter la paie et autres besoins essentiels.
Makala et Griezel partagent la même nourriture, à savoir des croquettes (pour chien) agrémentées de quelques sardines en boîte ou (les jours fastes) d’une partie de boîte de corned beef. Nous en sommes arrivés à la conclusion que c’était la solution la plus économique et surtout que leur nourriture ne serait pas détournée à d’autres “faims” comme cela pourrait être le cas pour du riz quand nous sommes absents. Aucun des deux ne font pitié, donc le système semble fonctionner.
Voilà, ainsi vous savez plus ou moins à quoi vous attendre à table si et quand vous venez nous rendre visite et vous comprendrez que d’un point de vue alimentaire nous ne souffrons pas trop.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
In theory, if there is enough water, almost everything can be grown here all year round. In fact everything that doesn’t require a cold season like cauliflowers, snow peas, potatoes, red fruits or apples and pears, but there are other plants that grow here that we wouldn’t have in temperate regions, which compensates for the missing things
You might wonder what our daily diet is made of and in fact there is not a huge difference with what we would have on our plate in Europe, with however small variances.
All our breakfasts start with fresh fruit, usually papaya, pineapple or passion fruit, which all come from our garden. There are not always all three and sometimes we also have guavas, grapefruits or avocados and we also have good banana production in the garden, including red bananas (Marie-Claude’s favourites) that taste a little like raspberry.
The eggs, usually boiled or (especially on Sundays) in omelets or poached (a technique that Marie-Claude has mastered perfectly for some time) generally come from our hens or guinea fowl (depending on the production of the moment). This morning they were poached eggs on a bed of steamed spinach (also from the garden) with a small remnant of smoked salmon (not from the garden this one). As you know from our previous stories, the bread is homemade from a local flour mill (which imports the wheat) and dried yeast, in which we usually add either pumpkin seeds, nuts or hazelnuts. For those who wish, there is also home-made yoghurt, but made with imported ingredients (milk powder) because our local cows produce nothing, just what they need to feed their calves. You can milk the cows here, but you can’t expect much more than a litre of milk and to get it you have to fool the cow by making sure the calf is perceived as the consumer (so it has to be next to the cow being milked) otherwise nothing comes out of the udder at all. Finally, as an occasional luxury, we make ourselves croissants (some with chocolate) not to forget how they look (and taste) like…
The coffee comes from the Congo (east of the country) but to give it an even better taste Marie-Claude makes clever blends with imported coffees and, according to the taste buds of Marie-Claude and guests, the result is rather satisfying. Don’t ask me because as much as I find the smell of roasted coffee delicious, once brewed I find the beverage much less attractive…
Locally it is possible to find fish (caught in Kasai or one of its tributaries), especially during the dry season and goat, sheep, pig, chicken, etc.. but with the exception of fish it is generally provided on foot and we prefer (cowardly) to buy the meat already cut in a butcher (in Kinshasa). That is, except when we are inviting all the local colleagues, in which case we ask the cook to find a victim whom he will take care of cutting up and cooking according to the tastes of the local consumers. Exceptionally we give ourselves small treats by bringing for example salmon (fresh or smoked) or giant shrimp that we keep carefully in the freezer for a special occasion.
For desserts there are obviously solutions based on local products (fruit, eggs, etc.) and we (it’s a majestic “we” because it’s usually the fruit of Marie-Claude’s work or the cooks and not mine) regularly make caramel flan, fruit salads and fruit cakes or tarts, but for special occasions (or not) it’s the brownie or (like this lunchtime) an apple tatin pie that embellishes our daily menu.
For the drinks, we consume large quantities of water which comes from a spring below the Cathedral and which comes to us by water carrier (we have two ladies working for the houses of the Cathedral). The water must be boiled and we then filter it twice to be 100% sure not to pick up any undesirable something by consuming it. It is this same filtered water that will be used to rinse fruits and vegetables (salads in particular) after washing them with a potassium permanganate solution, to make culinary preparations (including tea and coffee) and to rinse your mouth after brushing your teeth. We also make Kombucha, whose “base” seems to particularly appreciate the conditions in Mapangu and the result of which is greatly appreciated (including by our visitors who often do not know this drink). And then there are the purchased drinks such as beer (which comes from various breweries in the DRC or imported from Angola), wine (usually Portuguese) and the usual sweetened drinks (which we keep only for visitors).
The real (imported) luxury that we grant ourselves every day is chocolate, preferably pure (especially for Marie-Claude), of which we keep a large stock and comes with each order of food transported with the plane chartered every month to bring the pay and other essential needs.
Makala and Griezel share the same food, namely croquettes (for dogs) with a few canned sardines or (on good days) a part of a can of corned beef. We came to the conclusion that this was the most economical solution and especially that their food would not be diverted to other “needs” as could be the case for rice when we are absent. Neither one of them looks pitiful, so the system seems to work.
Now you know more or less what to expect at the table if and when you come to visit us and you will understand that from a food point of view we do not suffer too much.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude