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Pour changer un peu le format, nous commençons ces nouvelles par une photo qui nous fait très fort penser à la BD “Espace Bleu Entre les Nuages” de Cosey.
Pour ceux qui ne connaissent pas cet album des aventures de Jonathan, nous vous invitons à le lire, même si cela n’a absolument rien à voir avec l’Afrique ou une plantation.
Cette dernière semaine nous avons eu des ciels absolument extraordinaires avec des couleurs des toutes les sortes entre des nuages dont les tons variaient du blanc le plus pur au noir sombre. Cette semaine nous avons même eu droit à deux superbes arcs en ciel, phénomène que curieusement nous ne voyons pas très souvent ici, probablement parce que quand il pleut, IL PLEUT et ne laisse pas trop de place aux rayons de soleil aussi vaillants soient-ils.
Les récentes pluies ont eu raison d’un des principaux ponts de la plantation que nous avons été obligés de bloquer pour éviter tout risque d’accident, mais cela nous empêche également d’évacuer la production de toute la partie de la plantation à l’ouest de Mapangu. En catastrophe nous avons donc construit un nouveau pont (provisoire) qui permet aux tracteurs et camions de traverser une ravine de 4-5m de profondeur où s’évacuent toutes les eaux de ruissellement (et toutes les ordures) de la cité de Mapangu. Une cité de 35.000 habitants cela génère beaucoup d’eau et beaucoup de crasses.
Pour essayer de palier à ce problème qui ne fait que s’accentuer, hier nous avons eu une réunion avec le chef de secteur (l’équivalent du Maire de Mapangu) pour essayer de résoudre le problème à sa source en créant des déviations et des drains en amont de la cité et ainsi, d’une part, préserver les rues de la cité qui deviennent sinon impraticables à cause des crevasses qui font parfois plusieurs mètres de profondeur et, d’autre part, protéger notre pont et lagunes qui se trouvent en contre-bas de la cité. Nous essayons également de convaincre nos travailleurs et la population de Mapangu de ne pas jeter leurs détritus n’importe où, mais de faire un tri entre les matières compostables et le reste et d’essayer de brûler les détritus non compostables dans une fosse à défaut de pouvoir les recycler ou traiter. Ce n’est pas idéal mais cela a le mérite de ne pas envoyer tous les plastiques dans la rivière et donc vers l’océan, mais c’est loin d’être une bataille gagnée car même au niveau de nos bureaux et usine il n’est pas rare que je doive faire remarquer aux travailleurs que les plastiques jetés au sol ne sont pas acceptables et si je ne fais pas attention ils vont simplement les jeter dans la ravine pour en être débarrassé.
Parlant de déchets, il y a un mystère que nous n’avons pas encore élucidé et qui concerne les piles. La consommation de piles de toutes sortes, mais surtout les grosses piles pour lampes de poche, est énorme car outre le fait que c’est la seule source de lumière pour la majorité de la population locale, elles sont de qualité très médiocre et ont une durée de vie qui dépasse guère les quelques jours. Il y a donc des milliers de piles (non rechargeables) qui sont jetées tous les jours et pourtant je n’ai encore jamais vu une pile abandonnée parmi les déchets et il est certain qu’ici il n’y a aucun service de recyclage. Où sont donc toutes les piles usagées? Lorsque nous posons la question à nos travailleurs ils nous disent qu’ils les jettent, mais contrairement à toutes les autres crasses qui jonchent les chemins, bords de plantation et ravines, pas de piles… peut-être que leur poids fait qu’elles s’enfoncent tout de suite dans le sable?
Outre les ciels particulièrement beaux ces jours-ci, c’est aussi la semaine des sorties de route de nos engins, un de nos chauffeurs à réussi à dévier son tracteur et sa charge de 10 tonnes de régimes dans les marais alors qu’il se trouvait sur une route en ligne droite bien plane… soit-disant un problème de direction. Un autre chauffeur, ne voulant pas rouler dans une petite flaque d’eau (peut-être parce que les chauffeurs sont responsables de la propreté de leurs engins) s’est retrouvé avec une roue dans le vide dans les terrasses, mais heureusement il n’est pas descendu plus bas… Enfin un des nos camions a décidé des descendre dans une petite route en pente alors que ses freins ne marchaient pas bien en faisant confiance à son frein moteur… et a fini dans le décor. Heureusement il n’y a pas eu de blessés ou de casse donc nous devons avoir une très bonne étoile qui veille sur nous.
Après-demain nous quittons Mapangu pour près d’un mois et demi, dont environ un mois de vacances en Europe pour Marc qui doit d’abord faire une mission au Nigeria et qui devra également consacrer quelques jours au conseil d’administration de Brabanta qui risque de tomber au milieu des vacances. En prévision de notre départ nous avons fait passer Makala au coupe-tifs et avons donné vaccins et traitements anti-parasitaires à nos poilues.
Vous aurez donc peut-être encore un ou deux compte-rendus de nos aventures hors Mapangu les semaines qui viennent, mais après cela il y aura une pause jusqu’à la mi-mai, sauf évidemment si nous ne trouvons rien à faire pour nous occuper pendant les congés. Nous espérons malgré tout continuer à recevoir de vos nouvelles.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
To change the format a somewhat, we start this posting with a photo that reminds us very much of Cosey’s “The Blue Space Between the Clouds” comic strip.
For those who don’t know this album of Jonathan’s adventures, we invite you to read it, even if it has absolutely nothing to do with Africa or a plantation.
This last week we had absolutely extraordinary skies with colors of all kinds between clouds whose tones varied from the purest white to dark black. This week we even had two superb rainbows, a phenomenon that curiously we do not see very often here, probably because when it rains, IT FLOWS and does not leave too much room for the rays of sun however valiant they may be.
The recent rains have wiped out one of the plantation’s main bridges, which we have had to block to avoid any risk of accidents, but this also prevents us from evacuating production from the entire part of the plantation west of Mapangu. As an emergency solution we built a new bridge (temporary) that allows tractors and trucks to cross a ravine that is 4-5m deep, where all runoff water (and garbage) from the city of Mapangu seems to concentrate. A city of 35,000 inhabitants generates a lot of water and a lot of dirt.
In an attempt to address this growing problem, yesterday we had a meeting with the area chief (the equivalent of the Mayor of Mapangu) to try to solve the problem at its source by creating diversions and drains upstream from the city, on the one hand, to preserve the streets of the city which otherwise become impassable because of the crevasses which are sometimes several meters deep and, on the other hand, to protect our bridge and lagoons which are below the city. We are also trying to convince our workers and the people of Mapangu not to dump their garbage just anywhere, but to sort out the compostable materials and try to burn the non-compostable garbage in a pit because we cannot recycle or treat it. It is not ideal, but it has the merit of not sending all the plastics into the river and therefore towards the ocean. It is far from being a won battle because even around our offices and factory it is not unusual to have to point out to workers that plastics thrown on the ground are not acceptable, however if I am paying attention they will simply throw them into the ravine to be rid of them.
Speaking of waste, there is a mystery about batteries that we have not yet solved. The consumption of batteries of all kinds, but especially large batteries for flashlights, is enormous because besides the fact that it is the only source of light for the majority of the local population, they are of very poor quality and have a life span that hardly exceeds a few days. So there are thousands of batteries (non-rechargeable) that are thrown away every day and yet I have never seen a battery abandoned among the waste and there is no recycling service here for sure. Where are all the used batteries? When we ask our workers the question, they tell us that they throw them away, but unlike all the other dirt that litters the paths, plantation edges and ravines, no batteries… maybe their weight makes them sink immediately into the sand?
In addition to the particularly beautiful skies these days, it is also the week for our vehicles to veer off the road, one of our drivers succeeded in diverting his tractor and his load of 10 tons of regimes in the swamps whereas he was on a road in a very plane straight line… supposedly a problem with his steering…. Another driver, not wanting to drive in a small puddle of water (perhaps because the drivers are responsible for the cleanliness of their machines) found himself with a wheel in the void above the terraces, but fortunately he did not go lower… Finally one of our trucks decided to go down a small sloping road while its brakes were not working well by trusting its engine brake… and ended up in the scenery. Fortunately there were no injuries or irreparable damage so we must have a very good star watching over us.
The day after tomorrow we leave Mapangu for nearly a month and a half, including about a month’s vacation in Europe for Marc, who must first go on a mission in Nigeria and who will also devote a few days to the board of directors of Brabanta which is likely to happen in the middle of the holidays. In preparation for our departure we gave Makala a good hair cut and gave vaccines and anti-parasite treatments to both our hairy friends.
So, you may still have one or two reports of our adventures outside Mapangu in the coming weeks, but after that there will be a break until mid-May, unless of course we can’t find anything to do during the holidays. Nevertheless, we hope to continue to hear from you.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude