English version below
Chaque année, à cette saison-ci nous sommes envahis par des milliers de papillons qui annoncent le début de la saison sèche. Les papillons sont arrivés en masse, principalement des papillons dont les ailes ont une couleur bleu-vert très pâle avec des bords et quelques taches brun foncé presque noir, mais il y a aussi quelques papillons un peu plus petits dont les ailes ont une couleur orange vive bordées de noir.
Les années précédentes nous voyions passer les papillons par milliers dans le ciel pour une destination connue d’eux seuls, mais cette fois-ci ils sont beaucoup moins nombreux dans le ciel et viennent se poser u peu partout, y compris sur notre terrasse et sur le pas de notre porte. Il faut dire que cette année est atypique car les “pluies de séparation” comme les locaux nomment les dernières pluies avant la saison sèche sont particulièrement abondantes et fréquentes, ce qui empêche peut-être les lépidoptères de poursuivre leur migration habituelle.
Grâce à toutes les fleurs dans le jardin nous avons de papillons toute l’année, mais en petite quantité comparé au déluge qui affecte la plantation en ce moment. Gros ou petits il y a des papillons de toutes les sortes, dont certains assez gros qui ressemblent très fortement à des oiseaux mouches (bien que beaucoup moins colorés) et comme ces oiseaux vont de fleur en fleur où ils sucent le nectar en faisant du vol stationnaire devant chaque fleur.
Les pluies abondantes persistantes ont du bon et du moins bon. Le côté positif est que le palmier est avant tout une plante qui aime un apport d’eau fréquent et abondant, ce qui fait que les pluies généreuses qui baignent la plantation pour le moment sont très positive pour la croissance et la production des palmiers et pour preuve nous arrivons à extraire plus de 25% d’huile de nos régimes. Dés l’entrée en saison sèche cette teneur en huile va baisser significativement, pouvant même frôler les 18-19%, mais la productivité moyenne reste très honorable et supérieure à toutes les autres cultures oléifères.
Le côté moins positif concerne nos routes, car il est impossible de faire des travaux de remise en état car cela ameublit le sol qui est alors encore plus sensible à l’érosion si une pluie se manifeste peu de temps après. Nous attendons donc patiemment que la saison sèche s’installe vraiment pour remettre nos routes en état, dont certaines ne sont actuellement plus praticables, même avec nos gros camions russes 4×4 ou même 6×6 et certainement pas avec des tracteurs remorquant 6-7 tonnes de régimes. En voiture il faut choisir son itinéraire de manière judicieuse pour ne pas se retrouver coincé, mais parfois malgré les précautions il faut sortir la pelle et dégager la voiture qui se retrouve généralement coincée au niveau du chassis à cause des ornières trop profondes. Par prudence j’ai deux pelles et une machette dans ma voiture et je puis confirmer qu’elles ont déjà beaucoup servi.
L’avantage du sol sableux qui prévaut dans notre concession est que le sol se ressuie assez rapidement et généralement il n’y a pas de problèmes d’eau et de boue qui perdure au-delà d’un jour sur les routes. Le lendemain d’une pluie je peux donc circuler à vélo sans trop de problèmes, même si quelques passages un peu plus riches en limon ou argile peuvent créer des grandes mares plus persistantes où j’espère chaque fois qu’il n’y a pas un grand trou au milieu dont j’aurais oublié l’existence.
Malgré les précipitations significatives, le niveau du Kasaï commence à baisser, ce qui laisse supposer que si la saison sèche tarde à s’installer chez nous, dans les bassins versants des affluents du Kasaï et en amont de Mapangu les pluies se font moins abondantes. La loi de la vexation fait que dans les mois qui viennent notre production va plus que quadrupler car 60% de la production est récoltée entre mi-juin et mi-septembre, justement quand le Kasaï est au plus bas et que les barges ont du mal à naviguer à cause du manque de tirant d’eau…
Les barges qui viennent charger notre huile ne montent évidement pas le Kasaï juste pour venir charger notre huile, en fait nous profitons plutôt des barges qui redescendent du port d’Ilebo (en amont de Mapangu) après avoir déchargé leur fret sur des wagons du chemin de fer qui va ensuite les transporter vers l’est en direction du Katanga et de Lubumashi. Alors voilà, pour compliquer la donne, pour le moment il n’y a presque pas de convois de trains qui circulent, probablement à cause de l’état de la voie de chemin de fer et du matériel roulant et de la situation économique moins florissante que précédemment, ce qui veut dire qu’il n’y a pas non plus beaucoup de barges qui redescendent à vide pour charger notre huile…
Evidemment le jardin, maintenant agrémenté en plus de la multitude de papillons, est luxuriant avec toute l’eau qu’il reçoit, nous devons juste le protéger contre les troupeaux de vaches qui divaguent aux environs de la Cathédrale en attendant que la baisse des eaux leur permettent de regagner les pâturages qui poussent sur les bancs de sable pendant la saison sèche.
Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant, comme d’habitude, recevoir de vos nouvelles aussi,
Marc & Marie-Claude
Every year around this time of the year we are invaded by thousands of butterflies announcing the beginning of the dry season. The butterflies have arrived en masse, mainly butterflies with very pale blue-green wings with dark brown to almost black spots and edges, but there are also a few smaller butterflies with bright orange wings bordered by black.
In previous years we saw thousands of butterflies passing through the sky for a destination known only to them, but this time they are much less numerous in the sky and come to land everywhere, including on our terrace and on our doorstep. It must be said that this year is atypical because the “separation rains” as the locals call the last rains before the dry season are particularly abundant and frequent, which perhaps prevents the lepidopterans from continuing their usual migration.
Thanks to all the flowers in the garden we have butterflies all year round, but in small quantities compared to the flood that is affecting the plantation at the moment. Large or small there are butterflies of all kinds, some of which are quite large and strongly resemble hummingbirds (although much less colourful) and like these birds go from flower to flower where they suck nectar by hovering in front of them.
The persistent heavy rains have good and not so good consequences. The positive side is that the palm tree is above all a plant that likes a frequent and abundant water supply, therefor the generous rains, that bathe the plantation for the moment, are very positive for the growth and production of palm trees and as proof we manage to extract more than 25% of oil from our fruit bunches. However, as soon as the dry season starts, this oil content will drop significantly, even approaching 18-19%, but average productivity remains very honourable and higher than all other oil crops.
The less positive side concerns our roads, because it is almost impossible to do any significant repair works as these loosen the soil which is then even more sensitive to erosion if rain comes soon after. We are therefore patiently waiting for the dry season to really set in, in order to rehabilitate our roads, some of which are no longer practicable, even with our large Russian 4×4 or even 6×6 trucks and certainly not with tractors towing 6-7 tons of fruit bunches. In a car you have to choose your route wisely so as not to get stuck, but sometimes despite precautions you have to take out the shovel and free the car which usually gets stuck because of too deep ruts. As a precaution I have two shovels and a machete in my car and I can confirm that they have already been used a lot.
The advantage of the sandy soil that prevails in our concession is that the soil dries up fairly quickly and generally there are no water and mud problems that persist on the roads a day later. The day after a rain I can ride a bike without too many problems, even if a few passages, a little richer in silt or clay, can create large more persistent water pools, where I hope every time there is not a big hole in the middle.
Despite the significant rainfall, the Kasai level is beginning to fall, which suggests that if the dry season is slow to settle here, in the watersheds of the Kasai tributaries and upstream from Mapangu the rains are less abundant. The Murphy’s law means that while in the coming months our production will more than quadruple because 60% of the production is harvested between mid-June and mid-September, this is precisely when the Kasai is at its lowest and the barges have trouble cruising because of the lack of draught.
The barges that come to load our oil obviously do not go up the Kasaï just to come to load our oil, in fact we rather take advantage of the barges that come down from the port of Ilebo (upstream from Mapangu) after having unloaded their freight on railway wagons which will then transport them towards the east towards Katanga and Lubumashi. So, to complicate things, at the moment there are hardly any train convoys running, probably because of the state of the tracks and the rolling stock and the less flourishing economic situation than before, which means that there are not many barges coming down to take our oil either…
Of course the garden, now adorned with the multitude of butterflies, is lush with all the water it receives, we just have to protect it from the herds of cows wandering around the Cathedral until the river water level drops to allow them to return to the pastures that grow on the sandbanks during the dry season.
We wish you a very good week and hope, as usual, to hear from you also,
Marc & Marie-Claude