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Un peu fatigués, peut-être, mais nous allons bien. Fatigués parce que pour le moment avec la pointe de production tout fonctionne à fond, sept jours sur sept et 24 heures sur 24 (en tout cas pour l’huilerie). Alors DG aidant il faut être joignable en permanence et surtout il y a plein de “petites” (et moins petites) choses qui nous gardent éveillés (rupture de fourniture de carburant, limite de capacité de stockage, épuisement de pièces de rechange et trésorerie vide, pour ne citer que ceux-là).
La semaine passée vous n’avez pas eu de nouvelles, d’une part parce que pour le moment il y a tellement de choses à régler et qui trottent en tête que le temps nous a manqué et puis cela fait un petit temps que nous non plus n’avons pas reçu de nouvelles. Ce n’est pas tout à fait vrai car nous avons parfois un message de nos amis suisses ou belges, et sommes en contact régulier avec nos enfants. Grâce à quoi nous savons que notre petite fille progresse à pas de géants malgré les conditions difficiles de son entrée dans le monde. Et que notre fils trouve sa place dans la nouvelle compagnie et la nouvelle ville (La Haye) dans laquelle il travaille. De même, nous avons régulièrement un contact avec les parents de Marc que nous suivons dans leurs déplacements divers, mais mis à part cela nous supposons que tout le monde est en vacances et sans accès internet.
Notre pointe de production est en fait une explosion de production avec presque 900 tonnes de régimes récoltables tous les jours, tandis que notre huilerie peut en absorber seulement 550 tonnes. Le reste… nous sommes obligés de le jeter car les régimes de palme ne se conservent pas au-delà de quelques jours et quand ils sont murs il faut les cueillir. C’est extrêmement frustrant car le reste de l’année ces arbres ont reçu les mêmes soins (engrais, nettoyage, élagage, etc.) pour finalement devoir renoncer au résultat.
Tout le monde n’est pas malheureux car avec tous ces régimes qui restent aux champs, même s’ils sont rassemblés dans des “poubelles”, les voleurs se frottent les mains. Cela peut paraître paradoxal de se plaindre de voleurs alors que les régimes sont quand même perdus, mais c’est plus compliqué que cela: premièrement cela représente une quantité importante de matière organique qui réduit les besoins d’engrais; deuxièmement les régimes et fruits volés sont transformés dans des malaxeurs villageois qui coûtent cher et qui doivent donc fonctionner plus que pendant les deux mois de production excédentaire, les vols continuent ainsi même si nous ne jetons pas de régimes; et enfin troisièmement les voleurs de régimes préfèrent prendre les gros régimes proches de chez eux plutôt que ceux plus petits que nous jetons et viennent ainsi se servir dans ceux qui doivent partir à l’usine.
Un autre aspect qui rend nos régimes et fruits très attractifs vient du fait que les variétés sélectionnées que nous avons planté contiennent deux fois plus d’huile que ceux des palmiers villageois, alors, sachant que la récolte des fruits villageois nécessite de monter aux arbres car ils sont généralement assez hauts tandis que les nôtres sont plus petits et qu’à poids égal de fruits il y a le double d’huile, la production de Brabanta intéresse beaucoup de monde…
Comme si nous n’avions pas déjà assez de choses à régler avec les vols, la pénurie de transport, le risque de rupture de carburant, les difficultés de transport des régimes et tout le reste, les “autorités” locales viennent ajouter leur grain de sel… Ainsi notre véhicule qui revenait de Kinshasa avec des médicaments urgents a été bloqué au bac pendant 24 heures sous prétexte que nous ne fournissions pas assez de carburant et d’huile moteur. Il faut savoir que la plantation était jusqu’il y a peu de temps le gestionnaire officiel du bac et que dans ce cadre nous fournissions des milliers de litres de carburant et de lubrifiant, le service de nos mécaniciens et des pièces de rechange pour les réparations en échange des recettes du bac. Les recettes qui nous étaient reversées à la fin de chaque mois étaient souvent inexistantes, soit-disant parce qu’il n’y avait pas de passage, alors que les demandes en carburant et lubrifiant ne cessaient pas. Nous avons donc décidé d’annuler notre contrat de gestion avec l’office des routes, supprimant par la même occasion leur source principale pour le trafic de carburant et de lubrifiant. Résultat, ils bloquent nos véhicules sous les prétextes les plus futiles, même quand il s’agit d’évacuer en urgence un blessé ou, comme cette semaine, nous transportons des médicaments urgents pour notre hôpital…
La saison sèche bat son plein et, mis à part un petit crachin en milieu de semaine passée, cela fait maintenant plus d’un mois et demi que nous n’avons pas eu de pluie. Au début, les routes sableuses étaient plutôt difficiles à négocier à vélo car j’avais l’impression de rouler dans des dunes à certains endroits, mais de manière assez surprenante maintenant j’éprouve beaucoup mois de difficultés ce qui est soit dû au fait que le sable a fini par durcir avec les multiples passages de véhicules ou que tout est une question d’expérience et de savoir faire du cycliste…
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Avant/Après la brume – Before/After the mist
A little tired, maybe, but we’re fine. Tired because at the moment with the peak production everything works at full speed, seven days a week and 24 hours a day (at least for the oil mill). So GM helping you need to be reachable all the time and especially because there are plenty of “small” (and less small) things that keep one awake (fuel supply disruption, storage capacity limit, spare parts exhaustion and lack of cash, to name just a few).
Last week you didn’t get any news, on the one hand because at the moment there are so many things to sort out that we’ve run out of time and then it’s been a while since we’ve received much news ourselves either. This is not quite true because we sometimes get a message from our Swiss or Belgian friends, and are in regular contact with our children. Thanks to this we know that our garnd-daughter is progressing in giant steps despite the difficult conditions of her entry into the world. And that our son finds his place in the new company and the new city (The Hague) in which he works. Similarly, we have regular contact with Marc’s parents whom we follow in their various travels, but apart from that we assume that everyone else is on holiday and without internet access.
Our peak production is in fact an explosion of production with almost 900 tons of fruit bunches that can be harvested every day, while our oil mill can absorb only 550 tons. The rest… we have to throw away because palm bunches and fruit don’t last more than a few days and when they are ripe they have to be picked. It is extremely frustrating because the rest of the year these palm trees received the same care (fertilizer, cleaning, pruning, etc.) to finally have to give up the result.
Not everyone is unhappy because with all these bunches that remain in the fields, even if they are gathered in “garbage areas”, thieves rub their hands. It may seem paradoxical to complain about thieves when the bunches and fruits are thrown away anyway, but it is more complicated than that: First, this represents a significant amount of organic matter that reduces fertilizer needs, when applied to the fields; second, stolen bunches and fruits are processed with relatively expensive village mills that must be working more than just during the two months of excess production to be economical, so thefts continue even if we do not throw our production away; and third, palm fruit thieves prefer to take large bunches close to home rather than the smaller ones we throw away and thus come to serve themselves in those who have put aside for our mill.
Another aspect that makes our bunches and fruits very attractive comes from the fact that the selected varieties that we have planted contain twice as much oil as those of the village palm trees, so, knowing that the harvest of the village fruits requires to climb up the trees because they are generally rather high whereas ours are smaller and that with equal weight of fruits there is the double of oil, the production of Brabanta interests many people…
As if we don’t already have enough to deal with the thefts, the shortage of transport, the risk of fuel breaks, the difficulties of transporting the production to the mill and all the rest, the local “authorities” add their grain of salt… For example our vehicle which returned from Kinshasa with urgent medicines was blocked at the ferry during 24 hours under pretext that we did not provide enough fuel and engine oil. Until recently, the plantation was the official ferry manager and in this context we supplied thousands of litres of fuel and lubricant, the service of our mechanics and spare parts for repairs in exchange for the ferry income (even if not profitable). However, the revenues that were returned to us at the end of each month were often non-existent, supposedly because there was no passage, whereas the requests for fuel and lubricant did not cease. We have therefore decided to cancel our management contract with the road authority, thereby removing their main source for fuel and lubricant traffic. As a result, they block our vehicles under the most futile pretexts, even when it is a question of evacuating an injured person in an emergency or, as this week, we transport urgent medicines for our hospital…
The dry season is in full swing and, apart from a little drizzle in the middle of last week, we haven’t had rain for over a month and a half now. At the beginning, the sandy roads were rather difficult to negotiate with a bicycle, giving the impression to ride in dunes in certain places, but in a rather surprising way now I feel much less difficulties negotiating the road between home and the office, either due to the fact that the sand ended up hardening with the multiple passages of vehicles or that everything is a question of experience and know-how of the cyclist…
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude