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Negociations – Negotiations

English version below

Cette semaine nous a apporté, une fois de plus, son lot de surprises ou d’événements inattendus, cette fois un peu poins agréables, mais on ne peut pas toujours choisir…

Ainsi, lundi matin, tout à commencé comme chaque début de semaine où je me joins au staff agricole pour l’appel matinal des travailleurs en plantation. Rapidement toutefois les informations commencent à filtrer via la radio qu’un peu partout les travailleurs sont soit absents soit refusent de prendre le travail. Il y a même quelques jets de pierre, mais dès que le jour se lève tout le monde a disparu et les seuls bruits qui filtrent sont des groupes de travailleurs qui marchent en criant et chantant à travers la plantation.

Nous essayons de parler avec les travailleurs pour tenter de comprendre ce qui se passe, mais le contact ne s’établit pas et les rares travailleurs qui restent dans les parages des lieux d’appel se font chasser par leurs collègues qui font la ronde de la plantation en faisant beaucoup de bruit. Le tout se passe de manière assez bon enfant, jusqu’à ce qu’un des chauffeurs ramenant un tracteur au lieu d’appel se fasse attaquer avec des jets de pierre, mais semble-t-il par des personnes extérieures à la société. Nous sommes face à une grève sauvage.
Dès lors, par prudence nous demandons  un renfort de police, y compris d’officiers non locaux venant d’Ilebo et en plaçons aux endroits clés de Mapangu. Deux policiers sont également affectés à la Cathédrale avec leur sulfateuses en plus des “sentinelles” habituelles.

Afin de débloquer la situation, nous invitons des représentants des travailleurs à venir le lendemain rencontrer la délégation syndicale et la direction afin de comprendre ce qui se passe. Les négociations se passent jusque tard dans la journée en présence des autorités administratives du territoire qui ont jugé nécessaire de se joindre aux discussions compte tenu des agressions externes à la société qui ont eu lieu. La revendication principale est une revalorisation des salaires dépassant même le nouveau SMIG promulgé par le gouvernement (une augmentation de 320%) que nous sommes loin de pouvoir payer. Un compromis est toutefois trouvé avec promesse de reprise du travail dès le jeudi matin.

Jeudi matin, revirement car les travailleurs de l’huilerie qui étaient jusque-là restés au travail partent eux aussi en grève. Renégociation cette fois avec la seule délégation syndicale et les autorités administratives mettant en place une campagne de sensibilisation afin de persuader les travailleurs de reprendre le travail dès le lendemain, opération qui se poursuit jusque tard dans la nuit et dont la conclusion est positive car tous indiquent être prêts à reprendre leur poste le lendemain matin. Mais il n’en est rien, mis à part quelques poches de travailleurs ça et là dans la plantation, le travailleurs de l’usine s’en prenant même aux policiers mis en place pour assurer la sécurité et dont plusieurs se retrouvent à l’hôpital suite à des coups de pierres et de bâtons.

Samedi nous avons donc organisé une troisième ronde de négociations avec les travailleurs de l’usine cette fois et ils auraient promis de reprendre le travail lundi tandis que des discussions se poursuivent en parallèle. Nous verrons comment les choses vont se passer, mais pour le moment tout est calme et tous essayent d’encourager les gens à la discussion tandis que les autorités cherchent à localiser les fauteurs de trouble extérieurs à la société, ce qui nécessite un certain doigté en cette période pré-électorale où toutes les excuses sont bonnes pour accuser les autres d’exactions ou violations des droits de la population.

Tout cela ne nous a pas empêché Marie-Claude et moi d’aller faire notre balade dominicale en plantation avec Makala, même si pour le moment il m’est déconseillé d’aller au bureau à vélo, ce que je trouve éminemment frustrant. C’est évidemment anodin comparé au fait que nous sommes dans l’impossibilité de traiter notre production en pleine pointe, mais ainsi est faite la Toscane congolaise…

Hier soir nous avons également partagé un repas avec le staff de la plantation qui, malgré les événements, ont travaillé sept jours sur sept et pendant de longues heures depuis plus d’un mois. Cela nous à permis de parler d’autre chose que du boulot tout en partageant un bon repas en plus du repos forcé de cette semaine.

Toutes ces agitations ont fait qu’il a été difficile de nous approvisionner en eau ces derniers jours et même si nous ne sommes pas arrivés au bout de notre citerne à la maison, il a été nécessaire de limiter les arrosages du potager qui heureusement a bénéficié d’une bonne pluie en début de semaine. Le jardin reste très beau et grâce à la bonne couche de fibres qui couvre le sol sur la plus grande partie du jardin le sol reste relativement frais. De plus, comme vous le savez, en cette saison nous avons souvent un brouillard assez tenace le matin qui permet de couvrir tout le jardin d’une pellicule de rosée qui aide les plantes à tenir le coup.

Notre nouveau directeur agronomique, qui sera bientôt rejoint par son épouse malienne et leur petite fille de 8 mois, a décidé de venir habiter à côté de chez nous à la Cathédrale, ce qui devrait créer une sympathique petite communauté où Marie-Claude ne sera plus la seule épouse, même si elle apprécie son indépendance et calme. Il semblerait que la compagne de notre nouveau collègue soit de la même trempe donc cela devrait bien se passer.

En espérant bientôt avoir de vos nouvelles.

Amitiés,

Marc & Marie-Claude

This week brought us, once again, its share of surprises or unexpected events, this time a little less pleasant, but we can not always choose…

So, Monday morning, everything started like every beginning of the week when I join the agricultural staff for the morning muster call for plantation workers. Quickly however the information starts to filter via the radio that almost everywhere the workers are either absent or refuse to work. There are even some stones being thrown, but as soon as it becomes light everyone has disappeared and the only noises that filter are groups of workers walking screaming and singing through the plantation.

We try to talk with the workers in order to understand what is happening, but the dialogue fails and the few workers who remained around willing to work are chased away by their colleagues who make the rounds of the plantation making a lot of noise. The whole thing goes quite smoothly, until one of the drivers bringing a tractor back to base is attacked with stones, apparently by people external to the company. The plantation is on strike.

As a precautionary, we requested police protection, including non-local officers from Ilebo, placing them at key locations in Mapangu. Two policemen are also assigned to the Cathedral with their machine guns in addition to our usual “watchmen”.

In order to unblock the situation, we invite workers’ representatives to come the next day to meet the union leaders and management to understand what is happening. The negotiations took place until late in the day in the presence of the administrative authorities of the territory who deemed it necessary to join the discussions in view of the aggressions that took place, possibly involving people from outside the company. The main worker’s demand is obviously an increase in salaries, Going beyond even the new minimum wage announced but not yet enforced by the government (an increase of 320%) that we are far from being able to pay. However, a compromise was reached with a promise to return to work on Thursday morning.

Thursday morning, the oil mill workers who had remained at work until then also went on strike. Renegotiation this time only with the trade union delegation and the administrative authorities setting up an awareness campaign to persuade the workers to return to work the next day, an operation which continues until late at night and whose conclusion is positive because all indicate that they are ready to return to their post the next morning. But it is nothing of the sort, apart from a few pockets of workers here and there in the plantation, the factory workers even attack the police officers patrolling the plantation, many of whom end up in hospital after being beaten with stones and sticks.

So on Saturday we had a third round of negotiations with the plant workers this time and they have promised to get back to work tomorrow (Monday) while discussions continue in parallel. We will see how things go, but for the moment everything is calm and everyone is trying to encourage people into discussions rather than violence, while the authorities seek to locate the troublemakers outside the company. This all requires a certain tact in this pre-election period when all excuses are good to accuse others of abuses or violations of people’s rights.

All this didn’t stop Marie-Claude and I from going for our Sunday walk in the plantation with Makala, even if for the moment I am not advised to go to the office by bike, which I find eminently frustrating. This is obviously insignificant compared to the fact that we are unable to process our production in the middle of the peak season, but these are the ways of Congolese Tuscany…

Yesterday evening we also shared a meal with the plantation staff who, despite the events, worked seven days a week and for long hours for over a month. This allowed us to talk about something other than work while sharing a good meal in addition to this week’s forced rest.

All these upheavals have made it difficult for us to get water these last few days and even if we did not reach the end of our cistern at home, it was necessary to limit the watering of the vegetable garden which fortunately benefited from a good rain at the beginning of the week. The garden remains very beautiful and thanks to the generous layer of fibres which covers the major part of the garden, the ground remains relatively fresh. Moreover, as you know, in this season we often have a rather tenacious fog in the morning that covers the whole garden with a film of water that helps the vegetation stay fresh.

Our new agronomic director, who will soon be joined by his Malian wife and their 8-month-old daughter, has decided to live next door to us at the Cathedral, which should create a nice little community, where Marie-Claude will no longer be the only wife, even if she enjoys her independence and calm. It would seem that our new colleague’s partner is of the same temperament so it should go well.

We look forward to hearing from you.

Best regards,

Marc & Marie-Claude

One reply on “Negociations – Negotiations”

Bonjour à vous deux,
C’est impressionnant de voir comment vont les choses chez vous !!
C’est tout aussi impressionnant de voir Marc avec un pull ?!? … et surtout le sourire !
Bon courage.
Laurent.

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