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L’été touche à sa fin en Europe et ici cela correspond à la fin de la saison sèche et aussi la fin de la période de pointe de production pour la plantation. D’ici la fin du mois de septembre nous allons pouvoir souffler un petit peu et ne plus devoir être “sur le pont” en permanence. C’est donc la période ou tout le monde, y compris les expatriés comme nous, commencent à penser à leurs vacances et pour Marie-Claude et moi c’est le cas car demain (lundi) sera ma dernière journée de travail au Congo pour quelques semaines.
Le périple est maintenant bien connu de ceux qui nous lisent régulièrement, il commence par un voyage en pirogue d’un peu moins de trois heures pour remonter la Kasaï jusque Ilebo, où nous prenons un petit avion qui nous amène à Kinshasa en deux heures de vol. Le voyage en pirogue reste une expérience assez unique, même après de nombreuses expériences, à cause de l’ambiance (on a l’impression de se retrouver à l’époque de Titin au Congo), la luminosité et les paysages chaque fois un peu différents et la vie sur la rivière.
En cette fin de saison sèche la rivière est au plus bas et même avec une pirogue il faut être vigilant pour les hauts fonds. Sur les bancs de sable qui se trouvent à plus d’un mètre au-dessus du niveau de l’eau en cette saison, il y a des pêcheurs qui ont construit des petits villages provisoires sur les uns et des vaches paîsent sur les autres. Il y a beaucoup de monde sur ou au bord de la rivière qui est beaucoup plus sombre en cette saison, sans doute parce qu’elle charrie moins de boues et d’alluvions que lorsque les pluies sont fréquentes.
En bordure de rivière il y a régulièrement des groupes de femmes et enfants qui puisent de l’eau, font la lessive ou jouent avec des pirogues laissées sur les grèves. Sur la rivière, à l’exception de l’occasionnelle baleinière ou barge transportant des marchandises, tout le monde se déplace en pirogue et presque toujours debout dans la pirogue, sans doute pour une question d’équilibre. Il faut dire que la pluspart de pirogues sont très étroites et mis à part pour des petits enfants pas assez larges pour y poser son séant.
Assez remarquablement, la vaste majorité des riverains du Kasaï ne savent pas nager. Cela ne les empêche pas de s’embarquer dans des embarcations qui sont tout sauf stables pour traverser une rivière où même un bon nageur aurait fort à faire pour résister aux tourbillons et courant qui peut être traître.
A Ilebo, pour une fois les rues étaient vides, y compris tous les petits étals qui longent les rues du centre. Non pas parce qu’il pleuvait, ce qui généralement fait fuir une grande partie du monde, mais parce que vendredi était une jour de “Salongo” (jour de propreté) où toute personne apréhendée sur la voie publique est supposée aider à nettoyer la ville en ramassant les crasses. A la congolaise, il n’y a strictement personne dans les rues car ainsi ils ne sont pas obligés de ramasser les crasses, ils attendent simplement à la masion que l’heure du Salongo soit fini pour reprendre leurs activités et promptement à midi tout le monde réapparait pour se réinstaller dans la crasse qui n’a pas bougé… Un des notables de la ville, rencontré à l’aéroport d’Ilebo (une piste en herbe avec des jardins de manioc et de haricots de plus en plus proche de la zone d’atterrissage), m’explique que la motivation principale du Salongo est de pouvoir infliger des amendes aux personnes qui circulent en ville sans nettoyer. Mais comme même les fonctionnaires de la ville sont supposer y participer et montrer l’exemple, tous préfèrent rester à l’écart pour ne se faire attraper, avec le résultat que la vile est réellement déserte, mais c’est le seul résultat obtenu. Cela n’empêche pas les autorités de régulièrement proclamer un jour comme étant réservé à la propreté de la ville.
En transit à Kinshasa, je profite de ces quelques jours ici pour rencontrer quelques fournisseurs, partenaires et clients avant de m’envoler pour l’Europe. Tout à l’air calme, d’une part dans l’attente des élections qui se préparent pour le mois de décembre, mais aussi parce que la situation économique est difficile et provoque la fermeture de nombreux établissements. Espérons que les choses reprennnent rapidement pour le bien de tous, mais sans doute faudra-t-il exercer encore un peu de patience.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Summer is coming to an end in Europe and here it corresponds to the end of the dry season and also the end of the peak production period for our plantation. By the end of September we will be able to breathe a little bit and no longer have to be “on deck” all the time. So this is the time when everyone, including expatriates like us, start thinking about their holidays and for Marie-Claude and I this is the case because tomorrow (Monday) will be my last day of work in Congo for a few weeks.
The journey is now well known to those who read us regularly, it begins with a trip by dugout canoe of a little less than three hours to go up Kasai to Ilebo, where we take a small plane that takes us to Kinshasa in a two hours flight. The trip by pirogue remains a rather unique experience, even after many trips, because of the atmosphere (we have the impression to find ourselves in the time of Titin in Congo), the luminosity and the landscapes each time a little different, and the life on the river.
At the end of this dry season the river is at its lowest and even with a dugout canoe you have to look out for the shallows. On the sandbanks that are more than a metre above water level this season, fishermen have built small temporary villages on some and cows are grazing on others. There are many people on or by the river which is much darker at this time of year, probably because it carries less mud and silt than when rains are frequent.
On the river banks there are regular groups of women and children who collect water, wash their laundry or play with canoes left on the beaches. On the river, with the exception of the occasional whaler (they are large wooden boats called like that despite the fact that there are certainly no whales anywhere near this place) or barge carrying goods, everyone travels by dugout canoe and almost always standing in the craft, probably for a matter of balance. It must be said that most of the canoes are very narrow and except for small children are probably not large enough to put one’s behind in them.
Quite remarkably, the vast majority of the Kasai’s residents cannot swim. This does not prevent them from getting into boats that are anything but stable to cross a river where even a good swimmer would have a lot to do to resist the treacherous currents.
In Ilebo, for once the streets were empty, including all the small stalls that line the streets in the centre. Not because it was raining, which usually scares most of the crowd away, but because this Friday was a “Salongo” day (a rubbish cleaning day) where anyone who is on the street is supposed to help clean up the city by collecting abandoned trash. In the Congolese way, there is strictly no one on the streets, because in doing so they are not obliged to pick up the rubbish, they simply wait at home for the Salongo hour to be over and to resume their activities. And yes, promptly at noon everyone reappears to reinstall their businesses in the streets that are as filthy s before… One of the city’s elders, met at Ilebo airport (a grassy runway with cassava and bean gardens closer and closer to the landing zone), explained to me that the main motivation of the Salongo is to be able to impose fines on people who travel in the city without cleaning. But since even city officials are supposed to participate and set an example, everyone prefers to stay away from the risk of being caught, with the result that the city really looks abandoned, but that is the only result obtained. This does not prevent the authorities from regularly proclaiming a day to be reserved for the cleanliness of the city, knowing that nothing will happen.
In transit in Kinshasa, I take advantage of a few days here to meet some suppliers, partners and customers before flying to Europe. Everything seems calm, on the one hand in anticipation of the elections that are scheduled for December, but also because the economic situation is difficult and is causing many establishments to close. Let us hope that things recover quickly for the good of all, but it will probably take a little more patience.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude