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Bout d’An – Year End

Nous y sommes presque, encore un jour et nous sauterons dans la nouvelle année avec toutes les attentes et espérances que cela implique, mais aussi un paquet d’inconnues en ce qui concerne notre plantation et son pays hôte, le Congo. En effet, aujourd’hui les congolais sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et leurs députés provinciaux et nationaux. Malgré le fait que ces élections sont attendues depuis deux ans, à Mapangu les candidats et électeurs ne semblent pas déborder d’enthousiasme, pourtant c’est un événement qui pourrait changer bien des choses pour le pays. Organiser des élections dans un pays de la taille du Congo n’est pas une mince affaire car ce pays de 2,345 millions de km² (à peu près l’équivalent de 77 fois la Belgique, 3,6 fois la France ou 11,2 fois la Grande Bretagne) est largement dépourvu de routes carrossables et ne dispose de fait que d’une voie de communication nord-sud via le fleuve Congo. Pour voyager d’est en ouest, il y a la rivière Kasaï qui permet d’arriver jusqu’à Ilebo et ensuite il y a le rail (ou ce qu’il en reste) pour voyager jusque Lubumbashi. Dans un cas comme dans l’autre, il faut compter un mois ou plus pour voyager d’un bout à l’autre du pays si tout se passe sans encombre. Il y a évidemment la voie des airs, mais beaucoup de coins du pays ne disposent que de relativement petites pistes d’aviation dont l’état ne permet pas à tous les avions d’atterrir et est évidemment très coûteux.
Qui plus est, cette fois les élections se font au moyen de machines à voter électroniques, alimentées par des batteries, certes, mais qui nécessitent une alimentation électrique, or même dans les grandes villes le courant n’est pas garanti et dans l’intérieur du pays (comme à Mapangu) inexistant. De petits problèmes seront donc inévitables ça et là mais espérons que dans l’ensemble ce choix technologique permettra au processus électoral de se dérouler sans encombres. A part ça, la fin de 2018 est calme ici à Mapangu car, compte tenu de la faible production de la plantation pendant cette période de l’année, une grande partie du personnel est en congé pendant près de 3 semaines et tous les transports et l’huilerie sont à l’arrêt. C’est l’occasion idéale pour mettre tous les rapports à jour, faire les petites et grandes réparations aux machines et véhicules et surtout faire de considérables économies en carburant. J’essaye de profiter de cette période de calme relatif pour être à la maison à des heures un peu plus civiles, mais ce n’est pas encore gagné… Cette semaine nous avons fêté la Noël avec tous les expatriés et leur famille (il y a deux épouses, dont Marie-Claude, et un bébé qui sont présents en plantation) à la Cathédrale le jour de Noël. Marie-Claude avait mis les petits plats dans les grands avec un menu à faire saliver même si nous n’avions pas été en brousse. En entrée un pâté de foie de volailles sur des petits toasts de pain aux raisins et des crevettes marinées au wok. Ensuite nous avons eu droit à un délicieux “Fishli”, tourte au poisson (saumon et capitaine), pommes de terre, chicons et fenouils, accompagnée d’une salade mixte. Comme dessert Marie-Claude avait réalisé une bûche en biscuit roulé nappée de chocolat au Turon de Jijona… Nous avons évidemment trop mangé, mais c’était délicieux! Je ne peux pas non plus oublier de mentionner que pour la loterie des cadeaux Marie-Claude avait fourrés des boîtes en bois de fabrication locale de sablés (short bread) au zeste de citron dont j’ai pu goûter quelques pièces surnuméraires qui auraient du être enfermées dans un coffre fort. Ce mardi nous allons remettre cela pour fêter le jour de l’an, mais cette fois ce sont d’autres collègues qui se chargent de l’organisation du repas et des festivités, ce sera donc une surprise dont nous vous raconterons les détails dans une prochaine missive. Ce sont des moments où nous oublions un peu que nous sommes loin de tout… A part pour ce qui est de la prévision à long terme des matières premières pour la confection des agapes. Pas question de “retourner vite chercher quelque chose qui manque” !) En cette fin d’année nous avons fait (faire) quelques aménagements pour limiter le nombre d’insectes qui viennent nous rendre visite dans la maison. Toutes les fenêtres sont équipées de toiles moustiquaires, mais les toiles souples que Marie-Claude avait ramenées de Belgique pour les portes (que nous aimons laisser ouvertes pour avoir de l’air) avaient fini par céder (après deux ans et demi de bons et loyaux services) aux assauts combinés de chien, chat et autres usagers armés ou pas. Nous avons maintenant des portes moustiquaires en bois superbes mais complètement étanches aux poilues aussi. Pour remédier à cela et ne pas être corvéables à merci comme portiers sous peine de représailles. Nous avons équipé la porte de la cuisine d’une trappe qui devrait en théorie permettre à nos familiers de passer (quand elles en auront compris le fonctionnement). Notre perroquet (surnommé “l’ami Théo ou “Théo the Péo) est de plus en plus familier et améliore son vocabulaire de manière spectaculaire, ce qui est très chouette, mais a aussi découvert comment dévisser son bol d’eau pour le renverser (ce qui est moins agréable), d’autant plus que c’est un bol conçu spécialement pour que les perroquets n’arrivent pas à le renverser… Je continue de faire mes trajets réguliers entre la maison et le bureau en vélo, mais après près de 5.000 km de trajets dans du sable, mouillé ou pas, il y a manifestement des composantes de la bicyclette qui commencent à montrer des signes d’usure et pour lesquelles je n’ai pas nécessairement les outils ou pièces nécessaires. J’envisage donc très sérieusement de ramener le vélo en Belgique à l’occasion de nos prochains congés pour lui donner un check-up complet par des professionnels. Nous vous souhaitons à tous une année 2019 pleine de bonheur, de santé et de prospérité. A très bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude We are almost there, one more day and we will jump into the New Year with all the expectations and hopes that this implies, but also a lot of unknowns regarding our plantation and its host country, Congo. Indeed, today the Congolese are called to the polls to elect their new president and their provincial and national representatives. Despite the fact that these elections have been expected for two years, in Mapangu the candidates and voters do not seem to be overwhelmed with enthusiasm, yet it is an event that could change many things for the country. Organizing elections in a country the size of Congo is not an easy task because this 2.345 million km² country (approximately 77 times the size of Belgium, 3.6 times the size of France or 11.2 times the size of Great Britain) is largely devoid of roads and has only one north-south communication route via the Congo River. To travel from east to west, there is the Kasai River which allows you to reach Ilebo and from there by rail (or what remains of it) to travel to Lubumbashi. In either case, it takes a month or more to travel across the country if everything goes smoothly. There is of course the airway, but many parts of the country have only relatively small airfields that are in a state that does not allow all aircrafts to land and is obviously very expensive. Moreover, this time the elections are held using electronic voting machines, powered by batteries, but which require electricity, yet even in large cities electricity is not guaranteed and in the interior of the country (as in Mapangu) there is no electricity. Small problems will therefore be inevitable here and there, but let us hope that, overall, this technological choice will allow the electoral process to run smoothly. Otherwise, the end of 2018 is quiet here in Mapangu because, given the plantation’s low production during this time of year, a large part of the staff is on leave for nearly 3 weeks and all transport and oil production is at a standstill. It is the ideal opportunity to update all reports, make small and large repairs to machines and vehicles and, above all, save considerable amounts of fuel. I’m trying to take advantage of this period of relative calm to be home at more civilised hours, but it is not a succes evey time… This week we celebrated Christmas with all the expatriates and their families (there are two spouses, including Marie-Claude, and a baby who are present in the plantation) at the Cathedral on Christmas Day. Marie-Claude prepared a menu that would have been impressive even if we hadn’t been in the bush. As a starter, a chicken liver pâté on small toasts of raisin bread and shrimp marinated in a wok. Then we had a delicious “Fishli”, fish pie (salmon and captain), potatoes, chicory and fennel, accompanied by a mixed salad. As a dessert, Marie-Claude had made a rolled biscuit log covered with chocolate and crumbs of Turon de Jijona… We obviously ate too much, but it was delicious! I cannot forget to mention either that for the lottery gifts Marie-Claude had filled locally made wooden boxes with lemon flavoured short breads from which I was able to taste some extra pieces, but should have been locked in a safe. This Tuesday we will have a rerun to celebrate New Year’s Day, but this time other colleagues are in charge of organizing the meal and festivities, so it will be a surprise and we will tell you the details in a future letter. These are moments when we forget somewhat that we are far from everything… Except for the advance ordering of raw materials and ingredients needed to make all thes delicious food products. There is no question of “going back quickly to find something that is missing”! Over the past days we had some work done to protect our home from the invading insects. All the windows are equipped with mosquito nets, but the soft nets that Marie-Claude had brought back from Belgium for the doors (which we like to leave open to get some air) had finally given in (after two and a half years of good and loyal service) to the combined attacks of dogs, cats and other users, armed or not. We now have beautiful wooden mosquito net doors that are also hermetic to our hairy companions. To remedy this and not to be used at will as doormen or risk retaliation. We have equipped the kitchen door with a hatch that should in theory allow our pets to pass through (once they understand how it works). Our parrot (nicknamed “friend Theo or “Theo the Peo”) is more and more familiar and improves his vocabulary in a spectacular way, which is very nice, but he has also discovered how to unscrew his water bowl and turn it over (which is less pleasant), especially given that the bowl is supposedly specially designed so that the parrots can’t spill it… I continue to make my regular trips between home and work by bike, but after nearly 5,000 km of cycling in sand, wet or not, there are obviously components of the bicycle that are beginning to show signs of wear and tear and for which I do not necessarily have the necessary tools or parts. I am therefore seriously considering bringing the bike back to Belgium on our next holidays to give it a complete check-up by professionals. We wish you all a happy, healthy and prosperous 2019. Hoping to hear from you very soon, Marc & Marie-Claude
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Vacances Scolaires – School Holidays

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Non, nous ne partons pas en vacances, même si nous aurions beaucoup aimé être avec la famille pour les fêtes de fin d’année… L’année prochaine peut-être?
Mais cela n’empêche qu’ici aussi les écoles ont fermé leurs portes après les examens clôturant le premier trimestre de l’année académique.

Même si c’est très basique comparé à nos écoles en Europe, certaines écoles ont malgré tout la réputation d’être meilleures que d’autres et attirent donc des élèves venant parfois de loin, jusqu’à plusieurs journées de marche. Pendant le trimestre, ceux-ci logent à l’école dans des pensionnats où ils sont chargés de toutes les tâches ménagères (cuisine, collecte d’eau, lessive, etc.) en plus de leurs études et doivent malgré tout, bien évidemment, payer pour ce privilège.
Même en étant considérées meilleures, ces bonnes écoles sont souvent obligées de se débrouiller avec des moyens limités et de se montrer, donc, extrêmement créatives. Par exemple, j’ai visité une classe où se donnent des cours d’informatique aux élèves de l’enseignement secondaire, école qui ne dispose pas d’électricité et plus grave encore pas d’ordinateur… Le professeur est, par contre, un artiste talentueux (en plus, espérons-le, de maîtriser les questions informatiques) car au tableau il y a une énorme image d’un écran d’ordinateur avec les différents icônes que nous sommes habitués de voir sur notre machine. En guise d’ordinateur, les élèves disposent d’un clavier en bois qui illustre les différentes touches et pour le reste … De beaucoup d’imagination. Ces élèves ne sont pas totalement coupés du monde informatique car nombreux sont ceux qui disposent d’un téléphone portable, parfois même un “smart phone” avec lequel ils peuvent se familiariser avec toute une série de fonctions, mais il n’en reste pas moins que les cours d’informatique restent très théoriques.

Chaque année nous accueillons une centaine de stagiaires de tous bords (menuiserie, électricité, mécanique, santé, etc.) y compris une vingtaine de candidat(e)s informaticien(ne)s que nous installons un peu partout à côté des secrétaires, comptables, magasiniers et autres employés dotés d’un ordinateur. Imaginez les premiers jours lorsque ces futurs informaticiens sont confrontés à un clavier dont les touches ne sont pas statiques et dont l’actionnement provoque des changements à l’écran de l’ordinateur. La première fois qu’ ils ou elles découvrent l’utilisation d’une souris, l’utilisation d’une feuille de calcul, le traitement d’images et le miracle de l’impression d’un document. En quelques semaines de stage le monde de ces élèves est bouleversé car ils ont enfin pu mettre en pratique ce qui jusque là s’était résumé à quelques captures d’écrans statiques sur le tableau noir. De façon assez surprenante (ou peut-être pas) la plupart des stagiaires en informatique arrivent très rapidement à maîtriser le maniement d’un ordinateur sans aide et nous sommes en droit de nous demander comment ils pourront accepter de reprendre les cours sans machine le trimestre suivant.
Depuis quelque temps nous avons aménagé deux salles “informatiques” pour des écoles de Mapangu dans le but principal de leur donner un accès à une source de courant où ils peuvent brancher les rares ordinateurs que les écoles arrivent à obtenir, via l’éducation nationale, des sources privées ou des machines cédées par la société. N’allez pas imaginer des salles informatiques extraordinaires, nos moyens étant limités ce sont des conteneurs dans lesquels nous installons des points d’éclairage et des prises, et au-dessus desquels sont placées des toitures en paille ou en tôles pour limiter la chaleur à l’intérieur.

Mais revenons à nos moutons, les vacances scolaires. A la fin du trimestre, les quelques semaines de vacances sont une occasion pour les élèves pensionnaires de retourner dans leurs foyers, à pied avec généralement une valise sur la tête. Ainsi en cette période de fin d’année nous croisons de nombreux groupes d’adolescents qui partent bagages sur la tête pour plusieurs journées de marche afin de rejoindre leur village et y aider aux tâches ménagères et dans les champs en échange des lourds efforts financiers que les parents doivent faire pour payer les frais de scolarisation de leur progéniture. De fait, outre les frais de nourriture du pensionnat, chaque élève doit payer des frais d’inscription et de minerval chaque trimestre en plus du matériel scolaire, ce qui correspond à peu près à l’équivalent d’un salaire mensuel minimum. Donc le parent qui a trois enfants à l’école dépense l’entièreté de son salaire en frais scolaires et quand il a six ou sept enfants (comme c’est la moyenne ici) il n’y a généralement qu’une partie des enfants qui vont à l’école et les autres (les filles généralement) restent à la maison pour aider aux champs, chercher de l’eau et participer aux tâches ménagères.

Les enfants qui vont à l’école ne sont pas dispensés pour autant des travaux “d’intérêt publique” et doivent puiser de l’eau pour les professeurs, faire les travaux d’entretien dans le jardin des professeurs ou de l’école et participer aux travaux de construction et d’entretien des bâtiments. La punition officielle pour une arrivée tardive en classe est de 20 briques adobes par jour, que l’élève doit façonner, sécher et livrer au stock de l’école. Ces briques sont généralement destinées à la construction ou réfection des salles de classe, mais certains professeurs n’hésitent pas à les vendre à des personnes extérieures avec de surcroît la livraison assurée par les élèves.

A la fin des vacances, c’est le trafic inverse qui se voit sur les routes, avec les élèves qui reviennent sac sur la tête vers l’école. Une différence majeure toutefois est que les filles ont le crâne rasé, une exigence surtout des écoles catholiques qui aurait été introduite par les ecclésiastes blancs pour des raisons variables selon les sources. Certains disent que c’est pour s’assurer que les élèves ne reviennent pas avec des poux, ce qui n’est pas trop un risque avec les garçons qui ont presque d’office le crane rasé à tout age, d’autres disent que c’est pour éviter la rivalité entre les coiffures parfois extravagantes dont les filles et femmes congolaises aiment se parer composées de mèches, perles et autres éléments qui s’attachent aux vrais cheveux. Toujours est-il que quand les vacances sont finies la plus grande partie des jeunes filles qui vont à l’école n’ont plus un poil sur le caillou. Comme elles ont en général un port de reine (grâce entre autres, aux bidons d’eau balancés sur le sommet du crâne dès qu’un enfant sait marcher) cela nuit en rien à leur élégance naturelle.

Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année, assorties de vacances ou non, en espérant, comme d’habitude, recevoir de vos nouvelles.

A très bientôt,

Marc & Marie-Claude

On se prepare – We are getting ready


Non, ce n’est pas un BBQ mais la désinfection des outils de coupe.
No, it is not a BBQ, but desinfection of cutting tools.

Départ pour le bureau – Leaving for the office

Griezel se repose sous l’oeil bienveillant d’un masque barbu.
Griezel resting under the watchful eye of a bearded mask.

Palmier biscornu – Odd palm tree

C’est Noël – It’s Christmas

Cliquez ici pour nos Vœux – Click here for our Wishes

No, we are not going on holiday, even though we would have liked to be with our family for Christmas and New Year… Maybe next year?
But this does not prevent schools here from closing too after the first end of term exams of this academic year.

Even if very basic compared to our schools in Europe, some of the local schools still have a reputation for being better than others and therefore attract students from far away, up to several days’ walk. During the term, they stay at school in boarding houses where they are responsible for all household tasks (cooking, water collection, laundry, etc.) in addition to their studies and must, despite everything, of course, pay for this privilege.
Even if they are considered better, these good schools are often forced to get by with limited resources and therefore need to be extremely creative. For example, I visited a computer class for secondary school students, a school that does not have electricity and, even more importantly, no computer… The teacher is, on the other hand, a talented artist (in addition, let’s hope, to mastering computer knowledge) because on the board he drew a huge image of a computer screen with the different icons that we are used seeing on our machines. Instead of a computer, the students have a wooden keyboard that illustrates the different keys and for the rest… a lot of imagination. These students are not totally cut off from the IT world because many have a mobile phone, sometimes even a “smart phone” with which they can familiarize themselves with a whole series of functions, but the fact is that computer courses remain very theoretical.

Every year we welcome about a hundred trainees from all walks of life (carpentry, electricity, mechanics, health, etc.) including about twenty computer candidates that we install everywhere we can, next to secretaries, accountants, warehouse workers and other employees equipped with a computer. Imagine the first few days when these future computer “experts” are confronted with a keyboard whose keys are not static and whose operation causes changes to the computer screen. The first time they discover the use of a mouse, the use of a spreadsheet, image processing and the miracle of printing a document. In a few weeks of internship the world of these students is turned upside down because they have finally been able to put into practice what had until then been reduced to a few static screenshots on the blackboard. Surprisingly enough (or perhaps not) most computer trainees very quickly master the use of a computer without help and we are entitled to wonder how they will be able to accept to resume classes without a machine the following term.
Recently we have set up two “computer” rooms for schools in Mapangu with the main aim of giving them access to a power source where they can connect the few computers that schools can obtain, via national education, from private sources or machines donated by the company. Don’t imagine extraordinary computer rooms, our means being limited they are set up containers in which we install lighting points and sockets, and above which roofs made of straw or sheet metal are placed to limit the heat inside.

But let’s get back to our business, the school holidays. At the end of the term, the few weeks of holidays are an opportunity for the boarding students to return to their homes, usually on foot with a suitcase on their heads. Thus in this end-of-year period we meet many groups of teenagers who leave with their belongings on their heads for several days of walking to reach their village and help with household chores and in the fields in exchange for the heavy financial efforts that parents must make to pay the school fees of their offspring. In fact, in addition to the boarding school food costs, each student must pay tuition fees each term in addition to the cost of school supplies, which is roughly equivalent to a minimum monthly salary. So a parent with three children in school spends all of his salary on school fees and when he has six or seven children (as is the average here) only part of the children can attend school and the others (usually girls) stay at home to help in the fields, fetch water and participate in household tasks.

Children who go to school are not exempt from “public service” work and must collect water for teachers, do maintenance work in the teachers’ or school’s garden and participate in the construction and maintenance of buildings. The official punishment for a late arrival in class is 20 adobe bricks per day, which the student must shape, dry and deliver to the school stock. These bricks are generally intended for the construction or renovation of classrooms, but some teachers do not hesitate to sell them to outsiders with the additional delivery service provided by the students, in order to earn a little extra.

At the end of the holidays, the traffic on the roads goes the opposite way, with students returning with bags on their heads to school. A major difference, however, is that girls have shaved heads, a requirement especially of Catholic schools that would have been introduced by white clergymen for reasons that vary according to sources. Some say it’s to make sure that students don’t come back with lice, which isn’t too much of a risk with boys who almost automatically have their heads shaved at any age, others say it’s to avoid the rivalry between the sometimes extravagant hairstyles that Congolese girls and women like to have with with wicks, pearls and other elements that attach themselves to real hair. However, when the holidays are over, most of the girls who go to school no longer have any hair and save for a hat or a scarve cannot attach any adornments to their head. As they usually have a queen’s port (thanks in part to the burdens that are carried on the head as soon as a child, and especially girls, can walk) this does not affect their natural elegance.

We wish you a Merry Christmas and a Happy New Year, with or without holidays, and we look forward to hearing from you as usual.

See you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Île – Island

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Définition d’une île – bout de terre entouré d’eau, ou une chose considérée comme ressemblant à une île, en particulier isolée, détachée ou entourée.

En général, le seul moyen d’accéder à une île est par voie des eaux ou des airs, bien que certaines îles soient reliées à la terre continentale par un pont. Mapangu répond plutôt bien à cette définition, surtout en ce moment avec toutes ses routes d’accès quasi impraticables. Les seuls moyens d’accès sont soit par les airs, soit par l’eau (la rivière Kasaï dans notre cas).

Comme pour le moment le gouvernement est supposé déployer tout le matériel pour les élections prévues dans une semaine et que (j’oserais dire comme d’habitude) les choses n’ont pas réellement été planifiées d’avance, on est en droit de se demander comment cela va se dérouler vu les routes coupées. Une grande partie du matériel électoral est dispatché à travers le pays au moyen de camions militaires, mais il semblerait que ces camions et surtout leurs chauffeurs aient rarement eu à circuler sur autre chose que des routes plus ou moins asphaltées. Les forces armées congolaises, tout comme Brabanta, sont équipées de camions russes Kamaz, ce qui fait que, tout naturellement, quand un des camions militaires est tombé en panne pas loin de la plantation, ils sont venus “pleurer” chez nous pour être dépannés. Plus surprenante fut la demande de fournir un chauffeur pour reprendre le volant du camion, car il semblerait que le chauffeur (militaire) attitré en était à sa première expérience de roulage sur une (mauvaise) piste et que les autorités étaient inquiètes de ne pas voir arriver le camion à bon port dans les temps. Nous avons dépanné le camion, mais j’ai toutefois poliment décliné de fournir un chauffeur car il est certain qu’en cas de moindre problème (accident ou autre) notre pauvre chauffeur se retrouverait au cachot pour avoir pris les commandes d’un engin militaire (ce qui est bien entendu strictement illégal).

Pour circonvenir les problème des routes, nous essayons de temps en temps d’envoyer des marchandises par route jusqu’au port de Dibaya, situé en aval sur la rivière Kasaï, d’où une baleinière amène les colis jusque Mapangu. Mais même la route jusque Dibaya semble s’être détériorée au point de rendre cette solution peu praticable, car certaines commandes envoyées par camion mettent plus longtemps qu’une barge au départ de Kinshasa pour nous atteindre. Comme l’envoi par camion coûte près de dix fois plus cher que le fret fluvial, il y a peu d’intérêt de risquer le voyage par la route.

Mis à part les voyageurs qui n’ont pas le choix et qui sont prêts à affronter de longues heures assis à l’arrière d’une moto ou à l’arrière d’un véhicule surchargé et de passer plusieurs nuits en brousse, le seul moyen un petit peu fiable pour arriver ou partir d’ici est l’avion. Celui que nous affrétons chaque mois est extrêmement sollicité, par des agents de la société qui doivent aller à ou venir de Kinshasa, des personnes extérieures qui n’ont pas le courage d’affronter l’aventure via la piste et surtout le fret (fonds et vivres) nécessaires pour alimenter la plantation. En cette période de fin d’année, notre avion est rempli comme un œuf: beaucoup partent en congé, il faut faire les provisions habituelles jusqu’à l’avion suivant fin janvier plus des “extras festifs” et il y a beaucoup de déplacements liés aux élections.

Heureusement, comme une île, nous avons l’option navigable qui est surtout utile pour l’expédition de nos huiles vers Kinshasa, mais aussi pour nous approvisionner avec toutes les marchandises non périssables, lourdes ou encombrantes comme les engrais (2.000 tonnes par an), les grosses pièces pour l’huilerie et le garage, le carburant (100 à 150.000 litres par mois) et les lubrifiants.

Les aspects de notre “île” qui pèsent sans doute le plus, surtout pour les (plus jeunes) expatriés célibataires est le fait d’être coincés pendant cinq mois d’affilé avec quasi aucun moyen de distraction mis à part un repas ou un drink de temps en temps avec les autres expatriés. Il n’est pas possible de passer un week-end en ville, car il n’y a qu’un vol par semaine entre Kinshasa (pour celui ou celle qui apprécie un séjour à Kinshasa) et Ilebo (ou Mapangu) et pour cela il faut débourser près de 800 dollars pour l’avion, sans compter les frais de séjour à Kinshasa (classée comme la ville la plus chère d’Afrique et la troisième ville la plus chère du monde pour les expatriés).

Donc, paradoxalement, malgré le fait de vivre au centre d’un vaste continent, les conditions de vie ressemblent étrangement à celles que nous imaginerions avoir sur une île… Sans la mer et la plage. Les paysages sont toutefois superbes et cette isolation nous permet de vivre de façon autonome tout en sachant que de temps en temps nous avons l’opportunité de rejoindre la “civilisation” et de prendre conscience et d’apprécier les différences de ces mondes si éloignés.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Pépinière de palmiers – Palm nursery

Matin en brousse – Morning in the bush

Photo souvenir

Transport du matériel électoral – Transport of election material

Definition of island – a piece of land surrounded by water, a thing regarded as resembling an island, especially in being isolated, detached, or surround

In general, the only way to reach an island is by water or air, although some islands are connected to the mainland by a bridge. Mapangu fits this definition quite well, especially at this time with all its access roads almost impassable. The only means of access is either by air or water (the Kasai River in our case).

Since at the moment the government is supposed to deploy all the equipment for the elections scheduled in a week from now and (I would dare say as usual) things have not really been planned in advance, we have reason to wonder how it will turn out given the impassable roads. Much of the election material is dispatched across the country by military trucks, but it would appear that these trucks and especially their drivers have rarely had to travel on anything other than more or less paved roads. The Congolese armed forces, like Brabanta, are equipped with Russian Kamaz trucks, which means that, quite naturally, when one of the military trucks broke down not far from the plantation, they came to seek help from our mechanics. More surprising was the request to provide a driver to take the truck further on its journey, as it would seem that the assigned (military) driver was in his first experience of driving on a (bad) track and that the authorities were worried that the truck would not arrive safely on time. We repaired the truck, but I politely declined to provide a driver because it is certain that in the event of any kind of problem (accident or other) our poor driver would find himself in prison for taking control of a military device (which is of course strictly illegal).

To circumvent the road problems, we occasionally try to send goods by road to the port of Dibaya, located downstream on the Kasai River, from where a small cargo ship brings the packages to Mapangu. But even the road to Dibaya seems to have deteriorated to the point of making this solution impractical, as some truck orders take longer than a barge from Kinshasa to reach us. Since trucking is almost ten times more expensive than river freight, there is little point in risking sending our stuff by road.

Apart from travellers who have no choice and are ready to face long hours sitting in the back of a motorcycle or in the back of an overloaded vehicle and spend several nights in the bush, the only slightly reliable way to get to or from here is by plane. The one we charter every month is extremely solicited, by agents of the company who have to go to or come from Kinshasa, by outsiders who do not have the courage to face the adventure via the track and especially the freight (funds and food) necessary to feed the plantation. At the end of the year, our plane is filled like an egg as many go on holiday, we need to make the usual provisions until the next plane at the end of January plus “festive extras” and there is a lot of travel related to the elections.

Fortunately, as an island, we have the navigable option which is mainly useful for shipping our oils to Kinshasa, but also for sourcing all non-perishable, heavy or bulky goods such as fertilizers (2,000 tons per year), large spare parts for the oil mill and garage, fuel (100 to 150,000 litres per month) and lubricants.

The aspects of our “island” that probably weighs the most, especially for the (younger) single expatriates, is being stuck for five months in a row with almost no means of entertainment except a meal or drink from time to time with the other expatriates. It is not possible to spend a weekend in the city, because there is only one flight per week between Kinshasa (for those who enjoy a stay in Kinshasa) and Ilebo (or Mapangu) and for that you have to pay nearly 800 dollars for the plane, not to mention the cost of staying in Kinshasa (classified as the most expensive city in Africa and the third most expensive city in the world for expatriates).

So, paradoxically, despite being in the centre of a vast continent, living conditions are strangely similar to those we would imagine having on an island… Without the sea and the beach. However, the landscapes are superb and this isolation allows us to live independently while knowing that from time to time we have the opportunity to join “civilization” and to become aware and appreciate the differences of these worlds so far apart.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Huile de palme – Pam oil

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Ceux qui nous connaissent savent que nous sommes plutôt de caractère écologique et certains se demandent pourquoi nous avons choisi de travailler dans l’huile de palme, produit qui fait l’objet de beaucoup de controverses et de contestations. Il semble donc judicieux de parler un peu plus de la raison même de notre présence ici et des aspects positifs et négatifs de notre activité.

Les plus grands reproches faits à l’huile de palme sont d’une part son soit-disant impact sur la déforestation dans les régions équatoriales et d’autre part la nature de l’huile qui serait nuisible à la santé. Les éléments de réponse que je vais détailler ci-dessous ne sont certainement pas complets et il ne faut pas oublier que notre situation ici au Kasaï est très différente d’autres régions du monde, où les conditions peuvent avoir un impact nettement différent sur l’environnement et les populations voisines, mais l’approche générale reste très similaire.

La plantation de pamiers à huile de Mapangu date du début du vingtième siècle et, lorsque celle-ci fut établie par les frères Lever, il est plus que probable que des forêts ont fait place à des plantations. Il faut toutefois souligner que les techniques culturales des populations locales étaient et sont encore toujours basées sur le brûlis, où la végétation naturelle (et donc forêt) est détruite par le feu pour permettre d’y planter des cultures vivrières (de nos jours principalement le maïs et manioc) pendant un ou deux ans avant d’être abandonnées pour une autre parcelle encore vierge. Lorsque la forêt est brûlée, même si les arbres sont initialements préservés parce qu’ils sont trop grands et difficiles à abattre ceux-ci finissent par mourir lorsqu’ils sont isolés et leurs troncs exposés aux rayons du soleil. Cette culture itinérante est malheureusement nécessaire parce que le sol est rapidement épuisé par manque d’apport d’engrais ou de matière organique et parce que lorsqu’il est exposé aux rayons du soleil il se dégrade très rapidement. Les terres qui ont été utilisées pour planter les palmiers à huile, même si en partie déboisées à l’origine, contrairement aux terrains des alentours qui ont été transformés en zones herbeuses, ont été continuellement couverts de palmiers depuis plus de 100 ans. Il est vrai que le palmier à huile est une monoculture, mais contrairement à la plupart des cultures oéagineuses annuelles, en-dessous des palmiers il y a une vie végétale et animale très diverse. Celle-ci n’est évidemment pas comparable à de la forêt vierge, mais la diversité biologique d’une palmeraie est néanmoins beaucoup plus riche que celle d’une culture annuelle voire même de la savane qui subsiste après les cultures sur brûlis répétées.

Qui plus est, le palmier étant une culture perenne, à l’exception des travaux d’entretien et de récolte ni le sol ni l’environnement ne sont fondamentalement perturbés pendant des périodes allant de 25 à 30 ans. Le palmier étant essentiellement dépendant d’insectes pour sa pollinisation, l’usage d’insectides dans une palmeraie est généralement exceptionnel, contrairement aux cultures annuelles qui sont fortement dépendantes de pesticides. Enfin le palmier produit 4-6 fois plus d’huile à l’hectare que les autres cultures oléagineuses, donc bannir le palmier reviendrait à faire exploser les superficies nécessaires pour produire les besoins d’huile avec d’autres plantes.

Au Congo, toute l’huile produite par les palmeraies du pays est absorbée par le marché local sous forme d’huile artisanale (huile rouge), huile raffinée, savons et autres détergents, cosmétiques, etc. En fait, des quantités significative d’huile doivent être importées pour satisfaire la demande des consommateurs congolais et quasi toute l’huile importée est… de l’huile de palme. Le Congo était historiquement exportateur d’huile, mais les aléas politiques et économiques ont fait que la production a fortement chuté, entre autres suite à l’abandon de plantations (près de 100.000 hectares d’anciennes plantations seraient ainsi non exploitées) et le déclin des infrastructures.

Certains des points forts du palmier à huile sont par exemple le fait qu’il produit de l’huile toute l’année (même si la productivité est saisonnière) et qu’il est fortement dépendant de main d’oeuvre et assure ainsi un revenu toute l’année à un nombre important de travailleurs. Outre le bénéfice direct de l’emploi, la présence d’une plantation de palmier à huile assure de fait toute une série de services (entretien des routes, écoles, hopitaux, approvisionnement en eau, électricité, etc.) qui seraient sinon absents dans la zone concernée. Le reproche que l’on pourrait éventuellement faire à une plantation comme la nôtre est de provoquer une forte croissance démographique en offrant une certaine sécurité économique qui, à son tour, provoque une forte pression sur l’environnement voisin pour satisfaire les besoins alimentaires et énergétiques (bois et/ou charbon de bois). Mais il est probable qu’en l’absence de la plantation cet impact sur l’environnement aurait été similaire, juste moins concentré.

N’étant pas un spécialiste de la nutrition, il m’est difficile de parler d’autorité sur les bienfaits ou méfaits de l’huile de palme sur la santé. L’huile de palme est un mélange d’huiles saturées et d’huiles non saturées et offrirait, de par ses caractéristiques plus onctueuses, un avantage dans les préparations culinaires car n’a pas besoin d’être hydrogénée comme c’est le cas pour d’autres huiles végétales. Ce qui importe, que ce soit pour l’huile de palme ou toute autre matière grasse, est d’en limiter sa consommation, ce qui n’est certainement pas un problème pour la majorité des congolais mais peut-être moins évident pour le consomateur moyen dans les pays développés où des matières grasses (souvent de l’huile de palme) sont incorporés dans quasi tous les produits alimentaires préparés.

Ceci dit, nous sommes conscients que beaucoup de choses pourraient être améliorées en diminuant par exemple notre dépendance des énérgies fossiles (principalement carburant pour les véhicules et générateurs) et réduire l’utilisation des engrais chimiques à la faveur de matière organique pour ne citer que les aspect les plus évidents. Nous travaillons également sur le recyclage des déchets, le traitement des eaux usées, la plantation de zones sensibles à l’érosion, lutte biologique, etc. mais c’est un travail de longue haleine pour lequel nous n’avons pas toujours les moyens nécessaires.

Le but de ce petit exposé n’était pas de vous faire consommer notre huile, puisqu’elle n’est pas disponible sauf si vous habitez au Congo, mais de donner un peu de lumière sur la réalité de notre activité face aux critiques des médias souvent mal informées.

Nous espérons très bientôt vous lire.

Amitiés,

Marc & Marie-Claude

Problèmes d’érosion – Erosion problems

Dalle de latrine en plastique recyclé – Latrine cover from recycled plastic

Maison de village – Village house

Plantation après 6 ans – Plantation after 6 years

Préparation de champs villageois – Village field preparation

Infrastructure routière – Road network

Notre huile au chargement – Our oil being loaded

Those who know us know that we are rather ecological in nature and some wonder why we have chosen to work in palm oil, a product that is the subject of much controversy and protest. It therefore seems appropriate to talk a little more about the very reason for our presence here and the positive and negative aspects of our activity.

The main criticisms of palm oil are on the one hand its so-called impact on deforestation in equatorial regions and on the other hand the nature of the oil which would be harmful to health. The answers I will detail below are certainly not complete and it should not be forgotten that our situation here in the Kasai province is very different from other parts of the world, where conditions can have a significantly different impact on the environment and neighbouring populations, but the general approach remains very similar.

Mapangu’s oil palm plantation dates back to the early twentieth century and, when it was established by the Lever brothers, it is more than likely that forests have been replaced by plantations. However, it should be stressed that the cultivation techniques of the local populations were and still are based on slashing and burning, where natural vegetation (and therefore forest) is destroyed by fire to allow food crops (nowadays mainly maize and casava) to be planted for one or two years before being abandoned for another virgin plot of land. When the forest is burned, even if the trees are initially preserved because they are too tall and difficult to cut down, they eventually die when they are isolated and their trunks exposed to the sun’s rays. Unfortunately, this shifting cultivation is necessary because the soil is quickly depleted due to a lack of fertilizer or organic matter and because when exposed to the sun’s rays it degrades very quickly. The land that was used to plant oil palm trees, even if it was originally partially deforested, unlike the surrounding land that was transformed into grassy areas, has been continuously covered with palm trees for more than 100 years. It is true that oil palm is a monoculture, but unlike most annual oilseeds, below the palm trees there is a very diverse plant and animal life. This is obviously not comparable to virgin forest, but the biological diversity of a palm grove is nevertheless much richer than that of an annual crop or even savannah, which remains after repeated slash-and-burn cultivation.

Moreover, palm is a perennial crop, except for maintenance and harvesting work, neither the soil nor the environment are fundamentally disturbed for periods of 25 to 30 years. As the palm tree is mainly dependent on insects for its pollination, the use of insectides in a palm grove is generally exceptional, unlike annual crops which are highly dependent on pesticides. Finally, palm produces 4-6 times more oil per hectare than other oilseed crops, so banning palm would be like exploding the areas needed to produce oil needs with other plants.

In Congo, all of the oil produced by the country’s palm groves is absorbed by the local market in the form of artisanal oil (red oil), refined oil, soaps and other detergents, cosmetics, etc. In fact, significant quantities of oil must be imported to satisfy Congolese consumer demand and almost all imported oil is… palm oil. Congo was historically an oil exporter, but political and economic uncertainties have led to a sharp drop in production, partly due to the abandonment of plantations (nearly 100,000 hectares of old plantations would thus remain unused) and the decline in infrastructure.

Some of the strong points of oil palm are, for example, that it produces oil all year round (even if productivity is seasonal) and that it is highly dependent on labour and thus provides a year-round income for a large number of workers. In addition to the direct benefit of employment, the presence of an oil palm plantation effectively provides a range of services (road maintenance, schools, hospitals, water supply, electricity, etc.) that would otherwise be absent in the area concerned. The possible criticism that could be made of a plantation such as ours is that it causes strong population growth by offering a certain economic security which, in turn, causes strong pressure on the neighbouring environment to satisfy food and energy needs (wood and/or charcoal). But it is likely that in the absence of the plantation this environmental impact would have been similar, just less concentrated.

Not being a nutrition specialist, it is difficult for me to talk with authority about the health benefits or harms of palm oil. Palm oil is a mixture of saturated and unsaturated oils and would offer, due to its smoother characteristics, an advantage in culinary preparations because it does not need to be hydrogenated as it is the case for other vegetable oils. What matters, whether for palm oil or any other fat, is to limit its consumption, which is certainly not a problem for the majority of Congolese but perhaps less obvious for the average consumer in developed countries where fat (often palm oil) is incorporated into almost all prepared food products.

That said, we are aware that many things could be improved by, for example, reducing our dependence on fossil fuels (mainly fuel for vehicles and generators) and reducing the use of chemical fertilizers through organic matter, to name only the most obvious aspects. We are also working on waste recycling, wastewater treatment, planting areas sensitive to erosion, biological control, etc., but this is a long-term task for which we do not always have the necessary resources.

The purpose of this short presentation was not to make you consume our oil, since it is not available unless you live in Congo, but to give you some insight into the reality of our activity in the face of criticism from the often misinformed media.

We look forward to hearing from you soon.

Best regards,

Marc & Marie-Claude

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Motivation

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Après quelques jours en Belgique (4 pour moi et un peu plus pour Marie-Claude, qui était partie un peu en avance), nous voici de retour à Mapangu où les choses sont calmes car il y a peu de production et tout le monde se prépare aux fêtes de fin d’année et aux élections. A notre arrivée à Mapangu, il y avait tout un comité de réception avec danses et youyous, mais qui ne nous était pas destiné car dans notre avion voyageait aussi une candidate députée qui vient mener sa campagne électorale. Parmi le comité d’accueil il y avait surtout des enfants, qui auraient dûs être à l’école… Mais tous les moyens sont bons pour gonfler les foules et donner une impression plus marquée de l’engouement de la population.

A la maison nous avons retrouvé tout en ordre sauf Makala qui dégageait une odeur pestilentielle, sans doute parce qu’elle a profité de notre absence et d’une surveillance plus “relâchée” pour aller se rouler dans quelque chose de peu recommandable. Nous avons donc décidé que le moment était venu de lui donner une “coupe maison” ( à laquelle je me suis attaqué) et ensuite un bon shampoing en espérant ainsi ne plus défaillir et/ou avoir les yeux qui piquent chaque fois qu’elle vient amoureusement se coucher près de nous. Griezel, notre chat, est par contre moyennement impressionnée car elle n’est pas complètement certaine que c’est le même chien qu’elle côtoie dans la maison.

Mais venons-en au sujet du jour, la “motivation”. Pour sa séance de coupe Makala sait qu’à la clef elle aura une petite récompense si elle est sage et calme, dans son cas un petit morceau de biltong ou viande séchée très fortement appréciée par notre canin. Quant à moi, un petit morceau de chocolat est juste ce qu’il faut. Une de nos préoccupation dans la gestion de nos travailleurs est d’arriver à ce que le travail soit bien fait et de préférence dans les temps. La tendance est souvent de sanctionner ceux qui ne font pas du bon boulot voire licencier ceux qui créent délibérément du tort comme détourner du carburant, casser leur matériel ou simplement s’absenter sans raison valable pour des périodes prolongées. Mais cette approche, même si nécessaire, crée un climat de répression qui n’est pas toujours le plus efficace et certainement pas le plus agréable, donc outre le bâton nous réfléchissions à des moyens que nous pouvons utiliser comme carotte.

Une fois par an nous offrons une récompense aux meilleurs travailleurs sous forme de bidons d’huile et/ou de promotions, mais un an c’est long et il est difficile de motiver quelqu’un, surtout ici, sur base d’une récompense potentielle en fin d’année. Pour pallier à cela, nous avons depuis peu introduit un système de distinction mensuelle pour les 60 meilleurs travailleurs dans toute la société sous forme d’une casquette au logo de Brabanta. Cela peut paraître peu de chose et ne motiverait peut-être pas l’employé moyen en Europe, mais ici ce n’est pas tant la valeur de la casquette que le statut qu’elle confère qui en fait une récompense très prisée et il suffit de voir ceux qui arborent fièrement leur couvre-chef pour comprendre que ce petit bout de tissu et de plastique est loin d’être anodin. Dans cette optique nous essayerons probablement d’alterner avec d’autres objets bien visibles comme des t-shirts, imperméables ou sacs pour ne pas trop diminuer la valeur symbolique de ceux-ci.

La motivation ne s’arrête pas à nos travailleurs car c’est le terme qui est également utilisé pour pudiquement parler des dessous de table qui sont sollicités par les “autorités” pour que nos dossiers ne restent pas au fond d’un tiroir ou soient traités favorablement. Ainsi un juge n’aura aucune honte à demander une “motivation” pour accepter de traiter un dossier voire simplement entendre un témoin pour lequel il n’a sinon pas de temps. Peu importe si on est dans son droit ou non, sans motivation rien ne se passe et plus l’on gravit les échelons d’autorité plus les “motivations” deviennent conséquentes allant de l’équivalent de quelques euro pour un subalterne à plusieurs dizaines de milliers d’euro quant il faut avoir l’attention d’un représentant du gouvernement.

Je dois avouer avoir développé une certaine aversion pour ce terme et que quand un collègue vient me parler d’affaires en cours avec les autorités locales, territoriales, provinciales ou même nationales, j’appréhende le moment ou sort l’aspect “motivation”. J’ai découvert que refuser de considérer une “motivation” peut avoir des conséquences indésirables si pas franchement désagréables, ainsi récemment le chef du parquet du territoire a menacé de faire arrêter un des expatriés pour un motif tout à fait futile et faux, la seule vraie raison étant que je n’avais pas accédé à sa demande de lui donner “quelque chose” lors de son passage à Mapangu (durant lequel il ne s’était pas privé de nous créer toutes sortes d’ennuis). Heureusement les ambitions de notre chef de parquet ont pu être réglées, non pas en “motivant” celui-ci mais en faisant appel à sa hiérarchie qui a évidemment demandé à être “motivée” elle aussi…

Nous avons rapporté nos propres motivations de Belgique, à savoir des réserves de bon chocolat, spéculoos et (pour ceux qui connaissent) des “müeslikoeken” de Mariman. Marie-Claude a même été chercher des pralines au CocoaTree, un endroit qui vaut sans conteste le détour car de loin les meilleurs pralines que nous ayons jamais goûté. Nous sommes donc parfaitement équipés pour nous motiver mutuellement avant, pendant et après les fêtes qui arrivent à grands pas.

Nous espérons très bientôt vous lire.

Salutations de la Toscane congolaise,

Marc & Marie-Claude

After a few days in Belgium (4 for me and a little longer for Marie-Claude, who had left a little earlier), here we are back in Mapangu where things are calm because there is little production and everyone is preparing for the end of year holidays and elections. When we arrived in Mapangu, there was a whole reception committee with dances and youyous, but it was not intended for us because on our plane there was also a candidate MP who is starting her campaign. Among the welcoming committee were mainly children, who should have been at school… but any means is good to inflate the crowds and give a more marked impression of the enthusiasm of the population.

At home we found everything in order except Makala which gave off a pestilential smell, probably because she took advantage of our absence and a more “relaxed” surveillance to go roll in something not very recommendable. So we decided that the time had come to give her a “homemade haircut” (which I tackled) and then a good shampoo in the hope that we would no longer faint and/or have itchy eyes every time she comes to sit lovingly near us. Griezel, our cat, is on the other hand, moderately impressed with the hair cut because she is not completely sure that it is the same dog she shares the house with.

But let’s come to the subject of the day, “motivation”. For her trimming session Makala knows that at the end she will have a small reward if she behaves and stays calm, in her case a small piece of biltong or dried meat, very much appreciated by our canine companion. As for me, a little piece of chocolate is just what it takes.

One of our concerns in managing our workers is to ensure that the work is well done and preferably on time. The tendency is often to punish those who do not do a good job or even dismiss those who deliberately create harm, such as diverting fuel, breaking equipment or simply taking time off for no good reason for extended periods. But this approach, even if necessary, creates a climate of repression that is not always the most effective and certainly not the most pleasant, so besides the stick we were thinking about ways we can use as a carrot.

Once a year we offer a reward to the best workers in the form of oil cans and/or promotions, but a year is a long time and it is difficult to motivate someone, especially here, on the basis of a potential reward at the end of the year. To compensate for this, we have recently introduced a monthly distinction system for the 60 best workers throughout the company in the form of a cap with the Brabanta logo. This may seem like a small thing and may not motivate the average employee in Europe, but here it is not so much the value of the cap as the status it confers that makes it a very prized reward and it is enough to see those who proudly wear their headwear to understand that this little piece of fabric and plastic is far from insignificant. In this perspective we will probably try to alternate with other clearly visible objects such as t-shirts, raincoats or bags so as not to diminish their symbolic value too much.

The motivation does not stop with our workers because it is the term that is also used to modestly talk about the bribes that are requested by the “authorities”, to ensure for example that our files do not remain at the bottom of a drawer or are treated favourably. Thus, a judge will have no shame in asking for a “motivation” to agree to handle a case or even simply to hear a witness for whom he or she otherwise has no time. Regardless of whether you are within your rights or not, without motivation nothing happens and the higher you move up the authority ladder, the more consequent the “motivations” becomes, ranging from the equivalent of a few euros for a subordinate to several tens of thousands of euros when you need to have the attention of a government representative.

I must admit that I have developed a certain aversion to this term and that when a colleague comes to talk to me about ongoing business with local, territorial, provincial or even national authorities, I apprehend the moment when the “motivation” aspect comes out. I have discovered that refusing to consider a “motivation” can have undesirable consequences if not frankly unpleasant, so recently the head of the territorial prosecutor’s office threatened to have one of the expatriates arrested for a completely futile and false motive, the only real reason being that I had not accepted his request to give him “something” during his visit to Mapangu (during which he had created all kinds of problems for us). Fortunately, the ambitions of our Chief Prosecutor could be resolved, not by “motivating” him but by appealing to his hierarchy, which obviously asked to be “motivated” as well…

We have brought our own motivations from Belgium, namely reserves of good chocolate, speculoos and (for those who know) Mariman’s “müeslikoeken”. Marie-Claude even went to the “CocoaTree” shop to get pralines, a place that is definitely worth a visit because by far the best chocolates we have ever tasted. We are therefore perfectly equipped to motivate each other before, during and after the holidays that are fast approaching.

We look forward to hearing from you soon.

Greetings from Congolese Tuscany,

Marc & Marie-Claude