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Villages

See below for English text Nous essayons de fournir un logement à tous nos travailleurs et à ce jour nous avons plus de 1.000 maisons disponibles dans la plantation, ce qui est malgré tout encore loin du compte puisque nous avons environ 2.700 travailleurs. Heureusement une bonne partie de nos travailleurs sont originaires des villages qui se trouvent en bordure de la plantation où ils disposent de leur propre maison. A l’exception des cadres et de certains agents de maîtrise qui disposent de maisons équipées d’eau et d’électricité, la majorité des maisons sont des constructions simples en briques adobes (terre crue pressée et séchée) enduites de ciment et toit en tôles d’environ 10m², ce qui est considéré comme vaste comparé aux maisons des villages qui ne font souvent pas plus de 5-6m². Mis à part les jours de pluie, la maison sert principalement pour dormir et toute autre activité (cuisine, repas, toilette, etc.) se passe à l’extérieur, mais même ainsi il est difficile d’imaginer comment ces maisons sont souvent occupées par 8-9 personnes qui, pour des raisons de “sécurité” (superstition entre autres) dorment toutes portes et fenêtres fermées. A l’extérieur de la maison la cuisine est généralement aménagée dans une paillote dont les murs et le toit prennent rapidement une couleur noirâtre à cause de la fumée permanente qui est dégagée par le bois, pas toujours sec, utilisé pour la cuisine. Initialement nous avions construit des maisons avec une petite cuisine intégrée, mais nous nous sommes rapidement rendu compte que celle-ci n’était pas utilisée, si ce n’est pour y stocker du bois et des aliments, car elle enfumait toute la maison et son contenu. Les maisons sont également équipées d’une latrine extérieure, parfois commune pour plusieurs habitations. Ici aussi nous avons initialement essayé d’installer des toilettes avec fosse septique mais le manque d’eau et la non-compréhension de leur mode de fonctionnement fait que celles-ci devaient être débouchées presque chaque semaine. J’ai le vague espoir de convaincre les gens d’utiliser des toilettes sèches, qui ont l’avantage de ne pas générer d’odeurs et de ne pas attirer les mouches comme c’est le cas pour les latrines, mais nous faisons face à un blocage culturel que je n’ai pas encore réussi à surmonter, sauf peut-être au bureau où l’utilisation de toilettes sèches semble finalement avoir été acceptée. Dans les villages, la majorité des maisons sont en fait des huttes qui doivent être reconstruites chaque année ou presque. Les maisons sont construites avec des sticks de bois plantés dans le sol entre lesquels sont tissés des branches plus fines et les espaces restants sont colmatés avec de la boue. Le toit de ces maisons est confectionné avec des palmes qui sont tissées en panneaux que les gens ici appellent des rameaux et qui sont relativement étanches si plusieurs couches sont superposées. Le sol est évidemment en terre battue et quand la maison est construite sur une légère pente il n’est pas rare que l’eau de ruissellement passe à travers la maison. Les portes et volets des maisons sont faits avec des pétioles de palmiers attachés les uns aux autres avec des lianes qui sont aussi utilisées comme charnières. Certaines maisons dans les villages sont un petit peu plus grandes et composées de deux pièces, mais même dans ces cas-là il est difficile d’imaginer une famille nombreuse passant la nuit confortablement dans un aussi petit espace. Il n’y a évidemment pas de “salle d’eau” et pour tout ce qui concerne les ablutions, collecte d’eau et lessives les filles et femmes du ménage se déplacent jusqu’au cours d’eau le plus proche (parfois à une heure de marche) d’où elles reviennent avec des bidons de 25 litres d’eau sur la tête dès qu’elles ont 12-13 ans, les plus jeunes ont des charges plus petites, mais malgré tout disproportionnées compte tenu de leur âge. Dans les camps ou villages à l’intérieur de la plantation il y a généralement une grande citerne que nous approvisionnons tous les jours avec un tracteur, mais celle-ci est généralement vide après quelques heures et l’eau qu’elle contient n’est pas potable sans être bouillie ou traitée. Curieusement, les hommes portent rarement leur charge sur la tête. Lorsqu’ils portent un bidon d’eau c’est généralement sur l’épaule ou, par exemple lorsque nous déchargeons des sacs d’engrais (qui font généralement 50 kg) ils sont portés sur les épaules, mais rarement sur la tête. Selon certains de nos collègues que j’ai interrogé à ce sujet, c’est une question de physionomie ou de volonté de Dieu qui fait que depuis la nuit des temps les femmes peuvent porter des charges sur la tête, mais pas les hommes qui sont trop “faibles” pour cela. Cette croyance justifie sans doute le fait que souvent lorsque l’on croise un couple sur la route, la femme porte une charge sur la tête, un bébé dans le dos et parfois même encore un enfant en bas âge dans les bras marchant derrière un homme qui ne porte rien du tout, c’est la volonté du tout puissant que les choses soient ainsi… Mais revenons au sujet des villages, principalement ceux qui entourent la plantation. Les villages sont strictement mono-ethniques, c-à-d que seuls des personnes de la même tribu peuvent y construire une maison. Cela n’empêche évidemment pas “d’acheter” une femme dans un village voisin, ce qui du reste est considéré favorablement car cela resserre les liens entre deux tribus différentes. Ainsi autour de la plantation nous avons des villages “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. qui soit disant sont connus pour être paresseux pour les uns, et agressifs ou entrepreneurs pour les autres. Dans la plantation les choses sont différentes car les villages ou camps que nous avons construit sont occupés par les travailleurs en fonction de leur lieu de travail et non leur origine ethnique. Comme dans les villages traditionnels, chaque village ou camp de la plantation désigne son chef de camp qui est chargé d’y maintenir l’ordre et la propreté, bien que sur ce dernier point il y ait encore beaucoup de travail à faire, mais sera le sujet d’un autre récit car c’est matière à saga… Finalement il y a les sites sur lesquels nous habitons, composés de quelques maisons seulement sur une plus grande étendue de terrain et évidemment organisés différemment, mais nos collègues congolais parlent du camp Cathédrale, camp directeur, camp usine ou camp assistants pour désigner les maisons où sont installées les expatriés car nous sommes effectivement éparpillés sur 4 locations différentes, quoi que pour le moment il n’y a pas d’expatrié résidant au camp directeur (où les DG précédents avaient choisi de résider). Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et vous souhaitons une bonne semaine en espérant avoir de vos nouvelles très bientôt. Bien à vous, Marc & Marie-Claude
Cité de Mapangu – Mapangu township
We are trying to provide housing for all our workers and to date we have more than 1,000 houses available in the plantation, which is still far from enough since we have about 2,700 workers. Fortunately, a good part of our workers come from the villages on the edge of the plantation where they have their own house. With the exception of managers and some supervisors who have houses equipped with water and electricity, the majority of houses are simple constructions made of adobe bricks (pressed and dried mud) coated with cement and a sheet metal roof of about 10m², which is considered vast compared to village houses which often do not exceed 5-6m². Apart from rainy days, the house is mainly used for sleeping and all other activities (cooking, eating, washing, etc.) take place outside, but even so it is difficult to imagine how these houses are often occupied by 8-9 people who, for reasons of “security” (superstition among others) sleep with all doors and windows closed. Outside the house the kitchen is usually set up in a straw hut whose walls and roof quickly turn blackish because of the permanent smoke released by the wood, not always dry, used for cooking. Initially we had built houses with a small fitted kitchen, but we quickly realized that it was not used, except to store wood and food, because it smoked the whole house and its contents. The houses are also equipped with an outdoor latrine, sometimes common for several houses. Here too we initially tried to install toilets with septic tanks, but the lack of water and the lack of understanding of how they work meant that they had to be unblocked almost every week. I have vague hopes of convincing people to use dry toilets, which have the advantage of not generating odours and attracting flies as is the case with latrines, but we are facing a cultural blockage that I have not yet managed to overcome, except perhaps in the office where the use of dry toilets seems to have finally been accepted. In the villages, the majority of the houses are actually huts that have to be rebuilt almost every year. The houses are built with wooden sticks planted in the ground between which thinner branches are woven and the remaining spaces are filled with mud. The roofs of these houses are made of palms that are woven into panels, which are relatively waterproof if several layers are superimposed. The ground is obviously of hardened soil and when the house is built on a slight slope it is not uncommon for runoff water to pass through the house. The doors and shutters of the houses are made with palm stems attached to each other with vines,which are also used as hinges. Some houses in the villages are a little larger and have two rooms, but even in these cases it is difficult to imagine a large family spending the night comfortably in such a small space. There is obviously no “bathroom” and for all matters relating to ablutions, water collection and washing, the girls and women in the household move to the nearest water point (sometimes within an hour’s walk) from where they return with 25-litre water cans on their heads as soon as they are 12-13 years old, the youngest ones have smaller charges, but despite this are disproportionate for their age. Most of the villages or camps inside the plantation are equiped with a large tank that we fill with water every day with a mobile cistern, but is water is usually used up in a matter of a few hours and is not suitable for consumption without being boiled first. Strangely enough, men rarely carry their loads on their heads. When they carry a can of water it is usually on their shoulders or, for example, when we unload bags of fertilizer (which usually weigh 50 kg) they are carried on their shoulders, but rarely on their heads. According to some of our colleagues I have asked about this, it is a question of God’s will and that since time immemorial women can carry loads on their heads, but not men who are too “weak” for that. This belief probably justifies the fact that often when we meet a couple on the road, the woman carries a load on her head, a baby on her back and sometimes even a small child in her arms walking behind a man who carries nothing at all, it is the will of the almighty that things should be like this… But let’s come back to the villages, mainly those around the plantation. The villages are strictly mono-ethnic, i.e. only people of the same tribe can build a house there. This obviously does not prevent men from “buying” a woman in a neighbouring village, which is considered positively because it strengthens the ties between two different tribes. Thus around the plantation we have villages that are “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. which, according to the tribe are supposedly known to be lazy for some, and aggressive or entrepreneurial for others. In the plantation things are different because the villages or camps we have built are occupied by the workers according to their place of work and not their ethnic origin. As in traditional villages, each village or camp on the plantation designates its camp chief who is responsible for maintaining order and cleanliness, although on the latter point there is still a lot of work to do, but will be the subject of another story because it is a matter of a saga… Finally there are the sites where we live, composed of only a few houses on a larger area of land and obviously organized differently, but our Congolese colleagues speak of the Cathedral camp, director camp, factory camp or assistant camp to designate the houses where expatriates and senior staff are residing because we are indeed scattered over 4 different locations, although for the time being there is no expatriate residing at the director’s camp (where the previous GMs had chosen to reside). We hope these words will find you well and we wish you a very pleasant week, looking forward to hear from you. Best regards, Marc & Marie-Claude
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Nouveau Commencement – New Begining

See below for English version C’est la fin des vacances pour la plus grande partie du personnel de Brabanta, donc les activités vont reprendre.
Nous avons commencé par le social hier en lancant un “lunch-brunch-pour-certains” avec les expatriés maintenant tous de retour à la base. Du coup, nous sommes un peu en retard pour notre newsletter hebdomadaire! Nous avions aussi en visite le père Gérard (résidant d’ordinaire à Muembe, plus ou moins une heure de très mauvaise piste d’ici), il était un peu faible mais espère repartir chez ses ouailles dès ce matin: il “n’aime pas la ville” (Mapangu ). . .
Ceci dit, entre les repas de fêtes de fin d’année et le pot pour le départ de notre directeur d’usine et l’accueil de son successeur, l’intense vie sociale de la Brabanta n’était pas si plate que cela.
Marc est vaillamment reparti à l’aube ce matin 05:15h. pour être à 05:30h. à l’appel de Kabala. Appelez-moi “petite nature” si vous voulez, mais, je dois avouer, que je suis assez reconnaissante quand l’appel choisi pour le lundi n’est pas un de ceux qui nous fait nous éveiller à 04h. !
A part cela, c’est très sympa et très exotique de voir toutes ces photos de temps hivernal que vous nous envoyez, merci beaucoup à tous ceux qui partagent, c’est comme un bon bol de chocolat chaud ;).
Il est 07:00h. à présent, j’ai déjà nourri nos familiers, poilus et ailés, pris les présences du personnel Cathédrale, fait un tour au jardin potager et distribué des semences et des instructions pour nos légumes ainsi que des tâches pour la matinée de travail.
08:00h. et le groupe vient de se ré-allumer, je vais mettre une machine à laver en route puis vous rejoint. Voilà, ça tourne.
Vous vous demandez peut-être pourquoi c’est moi qui met la machine à laver en marche alors que j’ai deux types qui hantent la maison toute les matinées? . . . Légitime, bien: c’est qu’ils sont encore moins techniques que moi et très créatifs dans les différentes façons de mettre en panne tout appareil, mécanique ou électrique, d’ailleurs… Hrmmmm, avec une prédilection certaine pour les électriques ou les jolies choses. Alors, pour conserver un semblant de “zenitude” et préférant m’énerver sur moi plutôt que sur quelqu’un d’autre, je m’occupe des machines moi-même (les nôtres plus celles du stagiaire-de-26-ans…machine commune oblige) mais refuse de prendre en charge le repassage (je voue une haine féroce au repassage)… Avec le résultat que nous en sommes à notre quatrième (ou cinquième peut-être?) fer à repasser en juste trois ans. La fonction vapeur du dernier en date ayant rendû l’âme après une malencontrueuse chute deux semaines après son changement de main. C’était MON fer à repasser à couture les trois premières années. Je me suis offert un fer à repasser de voyage, tout petit et amplement suffisant pour la couture.
Et nous mettons sous clé toutes les autres quand nous partons en vacances pour éviter les expérimentations impromptues. La semaine précédente était atypique dans le sens où nous avons eu deux jours de congé (mercredi et jeudi) au milieu de la semaine et la météo a été très peu clémente. Dommage car nous comptions faire un tour dans un coin de brousse un peu sympa et pas trop loin; entre autres parce que j’avais envie de quitter la maison et le jardin. Depuis notre dernier retour j’ai quitté la maison et le jardin deux fois… L’autarcie, c’est bien, mais, même au Moyen Âge, il y avait moyen d’aller au marché ou à la foire de la ville d’à côté de temps à autres, ou, une fête. Les amis, pensez à moi quand vous faites quelque chose d’aussi fou que de prendre votre caba pour aller faire des courses ou chercher les pistolets du dimanche ;).
Cette option étant tombée à l’eau (au propre comme au figuré) nous avons bricolé et c’était très chouette aussi. J’ai terminé une blouse en tissu local puis ai prêté ma machine à Marc en vue de la création d’une housse de voyage pour sa “Rossinante” qu’il ramène en Belgique la fois prochaine pour une inspection (Il n’y a pas que les humains qui font un check up!) Voir photos de l’action en milieu de lettre.
Et maintenant, nous y voilà, reprise tranquille des activités de l’usine en vue de la nouvelle saison, visiteurs prévus pour les mois prochains.
Marc a quand même eu le temps de nous faire des pains et nous avons cuisiné à quatre mains pour confectionner une succulente (sans fausse modestie) lasagne pour onze personnes faisant même les feuilles de pâtes nous même! Plus salade du jardin et “disgustingly rich chocolate brownie”. On n’a que le bien qu’on se donne !
Une barge est arrivée avec des croquettes pour le chien et une machine à coudre à pédalier démontée que Marc a pris le temps d’assembler (sans mode d’emploi) hier soir. Ce matin je la huile, la teste puis la prête à notre voisine la femme du nouveau directeur agro, maman d’une petite fille de un an. “Souvenirs, souvenirs”: c’est sur une machine de ce genre que j’avais fait mes premières armes en couture à Haïti il y a plus de “ouuuuuh” !!! Voici, les amis, une lettre “popotte” de vie quotidienne à la place des trépidations de la vie d’usine, je vous laisse ici pour continuer notre journée et vous envoie toute nos pensées affectueuses, A très bientôt, Bises Marie-Claude & Marc
It is the end of the holidays for most of Brabanta’s staff, so activities will resume.
We started with social yesterday by launching a “lunch-brunch-for-some” with the expatriates now all back at the base. As a result, we are a little late for our weekly newsletter! We also had Father Gérard (usually residing in Muembe, more or less an hour of very bad track from here), he was a little weak but hopes to go back to his flock this morning: he “doesn’t like the city” (Mapangu)…
That being said, between the Christmas and New Year’s Eve meals and the potluck for the departure of our plant manager and the welcome of his successor, the intense social life in Brabanta was not that flat.
Marc valiantly left at dawn this morning at 05:15h. to be at 05:30h. at the call of Kabala. Call me “little nature” if you want, but, I must admit, I’m quite grateful when the call chosen for Monday is not one of those that makes us wake up at 04h. !
Apart from that, it’s very nice and exotic to see all these pictures of winter weather you send us, thanks a lot to all those who share, it’s like a good bowl of hot chocolate ;).
It is 07:00h. Now, I have already fed our pets, hairy and winged, taken the presence of the Cathedral staff, made a tour of the vegetable garden and distributed seeds and instructions for our vegetables as well as tasks for the morning’s work.
08:00h. and the generator just turned on again, I’ll get a washing machine started and then join you again. There, it’s rolling and I’m back.
You may be wondering why I am the one who turns on the washing machine when I have two guys who haunt the house every morning? .. . legitimate question, well: it is that they are even less technical than I am and very creative in the different ways of breaking down any device, mechanical or electrical, by the way…. Hrmmmmmm, with a definite predilection for electrics or pretty things. So, to keep a semblance of “zenitude” and preferring to get angry at myself rather than at someone else, I take care of the machines myself (ours plus those of the 26-year-old trainee who lives next door… common machine obliges) but I refuse to take charge of the ironing (I have a fierce hatred for ironing)… With the result that we are now on our fourth (or fifth perhaps?) iron in just three years. The steam function of the latest one died after an unfortunate fall less than two weeks after changing hands. It was MY sewing iron for the first three years. As a replacement I bought a travel iron , very small and more than enough for sewing, which I keep all to myself.
And we lock up all the other household appliances when we go on holiday to avoid impromptu experiments.
The past week was atypical in the sense that we had two days off (Wednesday and Thursday) in the middle of the week but unfortunately the weather was very bad, a typical Belgian rainy weather although maybe not as cold as it can be in Belgium. Too bad because we were planning to go for a walk in a nice corner of the bush and not too far away; among other things because I wanted to leave the house and the garden. Since our last holiday I have left home and garden twice… Autarchy is good, but even in the Middle Ages, there was a way to go to the market or the city fair next door from time to time, or, a celebration. Guys, think of me when you do something as crazy as taking your “basket” to go shopping or picking up Sunday rolls ;).
This option having fallen through (literally and figuratively) we used the time to tinker in the house and it was very nice too. I finished a blouse made of local fabric and then lent Marc use my sewing machine to create a travel bag for his “Two-wheeler” which he will bring back to Belgium next time for an “MOT” (It’s not only humans who need a check up!) See pictures of the action above.
And now, here we are, quietly resuming the plant’s activities in preparation for the new season, with visitors expected in the coming months.
Marc still had time to make us some bread and we cooked with four hands to make a succulent (without false modesty) lasagna for eleven people, for which we obviously made the pasta ourselves! Plus garden salad and “disgustingly rich chocolate brownie”. “We only have the good we give ourselves”!
A barge arrived with dog food and a dismantled pedal powered sewing machine that Marc took the time to assemble (without instructions) last night. This morning I will oil it, test it and then lend it to our neighbour, the wife of our new agri-department manager, mother of a one-year-old girl. “Memories, memories”: it is on a machine of this kind that I first started sewing in Haiti, which is “ouuuuuh”!!! Long time ago 😉
Here, my friends, is a “mixture” letter of daily life instead of the hustle and bustle of factory life, I leave you here to continue our day and send you all our loving thoughts, until soon, Marie-Claude & Marc
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Calme – Quiet

See below for English version Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Les choses sont calmes aussi parce que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y avait par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire les petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. C’est calme aussi en dehors de Brabanta, car aujourd’hui l’un de nos expatriés devait reprendre l’avion pour Bruxelles mais a été informé que le vol avait été annulé car il n’y aurait que 5 passagers enregistrés pour le vol de Kinshasa à Bruxelles (j’aurais cru que ce serait plutôt l’inverse et que les personnes voudraient plutôt quitter le pays, mais ici les choses ne sont jamais logiques). Il en va de même pour la situation économique, depuis plusieurs mois l’économie est quasi à l’arrêt, les magasins sont vides ou presque et tous les investissements sont à l’arrêt en attendant de voir ce qui va se passer. Curieusement, contrairement à la logique, suite à l’annonce du résultat des présidentielles le taux de change du franc congolais a gagné (oui gagné!) plus de 20% alors qu’il n’avait presque pas varié pendant plus d’un an, c’est ça le Congo rien n’est logique ou prévisible. C’est aussi calme d’un point de vue climatique, nous avons régulièrement de gros orages, c’est-à-dire des éclairs et des coups de tonnerre, mais pas trop de pluies ou en tout cas au point de m’empêcher de faire mes trajets en vélo presque tous les jours. Pour le moment il pleut juste ce qu’il faut pour que la route soit un peu dure sans être ni boueuse (sauf quelques endroits mal drainés ou trop ombragés) ni sèches au point d’avoir un grand bac à sable dans lequel il est quasi impossible de progresser à la force des pédales. De temps en temps il y a des jeunes qui circulent à vélo sans charges (la majorité des vélos servent prioritairement à transporter 200kg ou plus de charges et n’ont plus de pédales, chaînes où autre accessoires essentiels permettant de les utiliser tels qu’initialement prévu) et qui sur des courtes distances font la course avec moi. Mais voilà, leurs vélos sont des vélos chinois sans vitesses et pesant nettement plus lourd que le mien, avec des petits pneus qui s’enfoncent dans le sable et ne sont donc pas en mesure de faire concurrence à un VTT qui bénéficie en plus d’une assistance électrique (dont l’utilisation est en fait limitée aux montées).La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralenti et à cause de l’incertitude politique installée dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralentit et à cause de l’incertitude politique qui a régné dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. Finalement, les circonstances font que nous avons évité de programmer des visites pendant la période électorale et nos maisons de passage, y compris les chambres d’amis à la Cathédrale, sont vides et le seront encore certainement jusqu’à la fin du mois de février. Mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose de ne pas avoir à s’occuper de personnes extérieures, surtout si ce sont des visiteurs qui viennent pour la première fois et à qui il faut tout expliquer sur le mode de vie en plantation pour que les choses se passent sans incidents. Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant comme chaque fois recevoir de vos nouvelles. A bientôt vous lire, Marc et Marie-Claude
Brume du matin – Morning mis
Où est la route? – Where is the road?
Village
Déjeuner? – Lunch?
Kasaï le matin – Kasai in the morning
Despite fears and precautions for a difficult situation, the mood in the country and in Mapangu in particular remained calm. While some people cry “wolf” because the election result is not in line with expectations, the majority of the population seems to be relieved at the end of this election period, the results of which could have triggered strong protests and violence. Nevertheless, caution should be exercised, as the results are only provisional and the Constitutional Court will have to rule on any claims filed by candidates who feel the results are not in line with the expected poll outcome. We felt it was better to stay away from the big cities and places where the jubilant population could get a little too much excited and nothing beats a plantation that is almost inaccessible in the middle of Kasai to be forgotten and left alone. Here the proclamation of the provisional results has left the majority of people indifferent, thinking that, whatever happens, things are unlikely to change much here. The fact that the majority of our workers are still on leave and that instead of having nearly 200 workers lined up this morning there were only 10 people including supervisors, probably has something to do with it too. There are few or no vehicles on the road, the oil mill is at a standstill with just two or three workers coming to do small maintenance work and besides the security guards the only other presence are four partridges wandering around trying to find an abandoned palm nut in a corner of the factory. It is also quiet outside Brabanta, today one of our expatriates was supposed to fly back to Brussels but was informed that the flight had been cancelled because there would only be 5 passengers registered for the flight from Kinshasa to Brussels (I would have thought it would be the opposite and that people would rather leave the country, but here things never make sense). The same is true for the economic situation, for several months the economy has been almost at a standstill, the shops are empty or almost empty and all investments are at a standstill waiting for the outcome of the political change. Strangely, contrary to logic, following the announcement of the presidential result, the exchange rate of the Congolese franc has gained (yes gained!) more than 20% while it had hardly changed for more than a year, that is Congo nothing is logical or predictable. It’s also calm from a climatic point of view, we regularly have big storms, that is to say lightning and thunderclaps, but not too much rain or at least not to the point of preventing me from cycling almost every day. For the moment it is raining just enough to make the road surface somewhat hard without being muddy (except for a few poorly drained or shaded areas) and not dry enough to create large sandboxes in which it is almost impossible to progress with the force of the pedals. From time to time there are young people who ride bicycles without loads (the majority of bicycles are primarily used to carry 200kg of cargo or more and no longer have pedals, chains or other essential accessories to use them as initially planned) and who over short distances race with me. But they cannot really compete, their bicycles are Chinese bicycles without gears and weighing much more than mine, with small tires that sink into the sand and are therefore not able to compete with a mountain bike that has gears and also benefits from electric assistance (whose use is actually limited to climbs). Traffic on the Kasai River is also very limited, there are of course still fishermen and other navigators on the small dugout canoes doing their ballet on the river, but there are almost no barges passing through either Mapangu or Ilebo, probably because the economy is at such a low and because of the political uncertainty that has prevailed in the country for some time. Our colleague who was passionate about jet skiing and who would regularly delight the residents with demonstrations of turns and other manoeuvres creating spectacular sprays of water also left and his device packed in a box to be shipped to his new home. In short, Kasai is calm too. Finally, circumstances have prevented us from scheduling visits during the election period and our guest houses, including the guest rooms at the Cathedral, are empty and will certainly remain so until the end of February. But it’s not necessarily a bad thing not having to care for outsiders, especially if these are visitors coming for the first time and to whom you have to explain everything about the way of life in the plantation so that things happen without incidents. We wish you a very good week, hoping as usual to hear from you. Kind regards, Marc & Marie-Claude
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One Day in the Life of… – Un Jour dans la Vie de…

See below for English version. Pour le moment les choses sont calmes en plantation, et pourtant les journées restent bien remplies avec toutes sortes de tâches, réunions, demandes, rapports, suivis, etc. Alors cette fois je vais essayer de raconter le déroulement d’une journée plus ou moins habituelle. Ce matin d’un jour de semaine, j’ai rendez-vous avec le directeur agronomique et le divisionnaire de la division 1 à Sanga-Sanga qui se trouve à plus d’une heure de route de la maison, donc réveil à 4 heures. C’est une demi heure plus tôt que d’habitude, mais comme nous avons été au lit bien tôt hier soir (avant 20h) le réveil n’est pas trop pénible. Après une rapide toilette et un coup de rasoir, pour moi ;), nous préparons notre petit déjeuner plus ou moins standard composé d’une grande assiette de fruits frais du jardin (généralement papaye, ananas et fruits de la passion), un jus de citron chaud, quelques toasts avec du fromage, de la pâte d’arachide faite maison et parfois même le grand luxe d’un peu de saumon fumé avec un peu de raifort et un café bien fort pour Marie-Claude. A 4h30 c’est le départ pour une bonne heure de route dans le noir avec quelques passages de piste assez difficiles, surtout juste après une pluie, à cause de grosses ornières et de beaucoup de boue. La route est en fait assez belle car elle traverse quelques restes de forêt et longe la rivière Kasaï, mais ça, c’est surtout au retour (quand il fait clair) que l’on peut s’en rendre compte. Premier passage devant l’huilerie où tout est encore sombre car en saison creuse l’usine ne tourne pas toute la nuit. Mais, un peu plus tard, à mi-chemin vers Sanga-Sanga, il y a un passage où, miraculeusement, on a l’impression d’être juste en face de l’usine alors en activité, et dont les illuminations se reflètent dans l’eau de la rivière. Pourtant, vu l’éloignement, lorsque le jour se lève, depuis la même place, il est difficile de la distinguer dans l’une des courbes du Kasaï. Si le trajet se passe sans encombre (une fois j’ai été bloqué par un arbre qui était tombé en travers de la route et une autre fois c’était un camion qui s’était embourbé en la bloquant), j’arrive un peu avant l’appel de 5h45 à Sanga-Sanga. A l’appel, tous les travailleurs sont alignés par équipe en face de leur chef d’équipe (appelé capita) dans le silence le plus complet. En quelques minutes les capitas appellent les noms de leurs équipiers et marquent leur présence (ou absence). Toute personne qui arrive après 5h45 est considérée comme absente et rentre à la maison. Une fois l’appel terminé et selon le nombre de présences, le chef de section compose les équipes de travail en fonction des tâches à réaliser (récolte, élagage, extirpation générale, élimination de ligneux, délianage, etc.). Tous les travailleurs qui sont amenés à travailler sur les palmiers avec des machettes, ciseaux de récolte ou autre instrument tranchant passent tour à tour avec leurs outils pour désinfecter ceux-ci sur un feu de charbon de bois. Enfin toutes équipes partent vers leurs parcelles de travail respectives pour commencer à y travailler dès que le soleil se lève, soit vers 6h30. Sauf lorsque je passe la matinée en plantation avec l’équipe agro, c’est généralement le moment où je reprends la voiture pour aller au bureau, pour y arriver un peu avant 7h30. Lorsque je vais à des appels moins éloignés, je me débrouille pour être à l’huilerie avant 7h ce qui me permet d’assister à l’appel de l’équipe technique qui commence un peu plus tard parce que la récolte ne commencera pas à arriver avant 8-9 heures du matin. Après l’appel de l’équipe technique, qui se passe de la même manière qu’en plantation avec toutes les équipes alignées, je profite de ma présence dans l’usine pour faire le tour de tous les départements et constater comment démarre leur journée. Nous avons un département de construction avec des menuisiers, maçons, électriciens, plombiers, etc. Qui font, selon les cas, des constructions, de la maintenance ou des réparations. Les menuisiers fabriquent également des meubles sur commande pour les employés de la plantation (lits, tables, chaises, fauteuils, armoires, etc.) dont certains sont ornés de sculptures et autres ornements assez spectaculaires. Ensuite nous avons un atelier mécanique où sont tournées les pièces nécessaires aux réparations des véhicules ou machines que nous n’avons pas en stock, les travaux de soudure et autres réalisations métalliques telles que braseros, chariots, armoires, etc. Il y a également une station service où les véhicules viennent faire le plein et qui s’occupe de la gestion des lubrifiants dans le magasin central où sont stockés toutes les pièces de rechange, les outils de réserve, les filtres et autres consommables, soit plus de 15.000 articles de toutes sortes. Après cela je fais généralement un tour par le port où les barges à décharger (engrais, carburant, lubrifiants) le sont soit à la main, soit à l’aide d’une grue de 60 tonnes qui est même tombée dans le Kasaï (mais ça c’est une autre histoire) et où nous disposons de magasins permettant de stocker environ 1.000 tonnes de marchandises. C’est aussi au port que nous chargeons notre huile dans les barges. Dans l’huilerie les opérations les plus spectaculaires sont le chargement et déchargement des stérilisateurs, qui se fait entièrement à la main à raison de 550 tonnes par jour en période de pointe. Mais tout aussi intéressants sont l’égrappoir, les malaxeurs, les presses, les chaudières, etc. qui permettent de produire une huile aussi pure que possible et 100% naturelle. Je termine mon tour du service technique par une visite du garage où nous avons une trentaine de mécaniciens, électriciens,”quados” (c’est le nom donné ici aux personnes qui réparent les pneus) et autres techniciens chargés de l’entretien et la réparation de nos tracteurs, camions, véhicules légers, bulldozers, niveleuses, générateurs et autres engins (y compris motos et vélos). Il est généralement 8h30 quand j’arrive au bureau où m’attendent les premiers visiteurs. Avant de commencer les “audiences”, je passe un moment avec notre directeur des relations publiques pour avoir les informations concernant l’humeur de la population et les problèmes (ou bonnes nouvelles, plus rares) auxquels nous devrons faire face. A Mapangu les gens adorent donner vie aux moindres ragots, ainsi récemment une information circulait qu’avec la complicité de notre directeur des relations publiques et le chef de secteur de Mapangu (deux congolais originaires du coin) les expatriés achetaient des organes humains pour les revendre à vil prix en Europe. En soi ce genre de rumeurs serait assez drôle si certaines personnes ne prenaient pas ces choses très au sérieux avec des conséquences parfois inattendues. Si on ne fait pas attention une âme bien intentionnée peut porter plainte au parquet pour tout et n’importe quoi, ce qui est du pain béni pour le dit chef du parquet qui voit là une occasion pour soutirer un peu d’argent (surtout si des expatriés ou hauts placés de la société sont concernés), mais ça aussi sera pour une autre histoire. Les visiteurs qui m’attendent sont, par exemple, l’employé qui a besoin d’aide pour payer la dot de sa femme, l’officiel sollicitant une intervention de la société pour réhabiliter une école ou fournir un peu de carburant pour amener un prisonnier jusqu’à Ilebo, un agent qui souhaite profiter d’un véhicule ou de la pirogue pour voyager ou encore quelqu’un qui cherche du boulot. Généralement tous ceux qui attendent devant mon bureau sont là pour demander une aide d’une forme ou d’une autre et il est parfois difficile de filtrer les demandes légitimes, où notre intervention est possible, de celles tout à fait farfelues (qui prennent souvent le plus de temps). Entre les coups il y a toutes les demandes de sorties de caisse à valider, je dois également approuver toutes les demandes d’achat allant de la boîte de piles pour les torches des gardiens à la commande d’un nouveau générateur de 150.000 dollars et le courrier auquel il faut répondre. Ayant mon bureau au bord du Kasaï, je peux malgré tout me reposer les yeux de temps en temps et profiter ainsi de la vue sur la rivière avec le balai incessant des gens qui passent d’une rive à l’autre sur de frêles esquifs creusés dans un tronc unique où il n’est souvent possible de ne se tenir que debout, les pêcheurs qui récoltent leurs filets en pirogue, les baleinières qui passent avec leurs passager pour Ilebo ou le Sankuru et parfois des convois plus spectaculaires comme ce matin lorsqu’un énorme convoi de véhicules des Nations Unies est passé devant ma fenêtre. Généralement j’essaie de quitter le bureau vers 12 heures pour être à la maison pour le déjeuner à 12h30, mais je dois avouer que souvent je suis coincé et je n’arrive pas à la maison avant 13 heures, mais c’est l’intention qui compte, non ? Je quitte souvent la maison un peu avant 14 heures (même un peu avant cela si je vais en vélo, ce qui est la règle s’il ne pleut pas), après avoir partagé un délicieux repas avec Marie-Claude et parfois même une petite sieste de 10 minutes. Après tout cela fait déjà 10 heures que nous sommes debout et pendant tout ce temps Marie-Claude n’est pas en reste non plus car elle doit s’occuper de mettre le personnel en route (cuisiniers, jardiniers, porteuses d’eau), gérer l’intendance (nous gardons toutes les réserves de vivres frais, congelés et secs sous notre contrôle pour éviter les fuites) mettre la machine à laver en route pour limiter les risques de panne (nos amis n’étant pas très techniques et plein d’idées innovantes pour détraquer tout outil, électronique ou non), certaines pannes sont plus embêtantes que d’autres… et trouver le temps de faire quelques trucs pour elle-même tels que bricolage autre que par nécessité, élagage de nos buissons, couture, balade avec le chien ou lecture. L’après-midi est généralement consacrée à des travaux de bureau, car j’ai rarement le temps de m’occuper des messages, rapports et autres obligations administratives le matin. C’est également l’occasion pour faire le point avec mon directeur financier qui partage certes un bureau adjacent au mien mais qui est lui aussi fort pris toute la matinée avec le suivi des sorties de magasin, rapports comptables, transactions bancaires, etc. L’après-midi a généralement aussi son lot de visiteurs que j’ai toutefois tendance à ignorer jusqu’au lendemain suivant, sauf évidemment si ce sont des “autorités” qui pourraient le prendre mal. Mais les quelques heures de cette deuxième moitié de la journée passent très vite et (surtout si je suis venu à vélo) j’essaye d’être à la maison avant le coucher du soleil (vers 18h30) pour malgré tout profiter de quelques moments avec Marie-Claude en dégustant un yaourt maison avec un peu de müesli avant de songer à se mettre aux plumes avant 20h…
Bonne nuit ! Nous espérons, comme d’habitude, recevoir très bientôt de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude
At the moment things are quiet in the plantation, and yet the days remain busy with all kinds of tasks, meetings, requests, reports, follow-ups, etc. So this time I will take you through a more or less usual day. This weekday morning, I have an appointment with the agronomic director and the divisional manager of division 1 in Sanga-Sanga, which is more than an hour’s drive from the house, so we wake up at 4 a.m. It’s half an hour earlier than usual, but since we were in bed early last night (before 8pm) the awakening is not too painful. After a quick cleansing and a razor blow, for me;), we prepare our more or less standard breakfast composed of a large plate of fresh garden fruits (usually papaya, pineapple and passion fruit), a hot lemon juice, some toast with cheese, homemade peanut paste and sometimes even the great luxury of a little smoked salmon with some horseradish and a very strong coffee for Marie-Claude. If the journey goes smoothly (once I was blocked by a tree that had fallen across the road and another time it was a truck that got stuck in the mud and blocked the road), I arrive a little before the 5:45 muster in Sanga-Sanga. During muster, all the workers are lined up in teams in front of their team leader (called captain) in complete silence. In a few minutes the capitas call out the names of their team members and mark their presence (or absence). Anyone who arrives after 5:45 a.m. is considered absent and returns home. Once the call is completed and depending on the number of people present, the section head sets up the work teams according to the tasks to be performed (harvesting, pruning, general extirpation, removal of woody growth, pulling back of creepers, etc.). All workers who work on palm trees with machetes, harvest scissors or other sharp instruments take turns to disinfect their tools on a charcoal fire. Finally, all teams leave for their respective work plots to start their tasks as soon as the sun rises, around 6:30 am. Except when I spend the morning in the plantation with the plantation team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to musters that are closer by, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s muster which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the roll call for the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit the various departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. whose work, as the case may be, includes construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are manufactured on a lathe to repair vehicles or machines when we do not have the needed spare parts in stock, they also take care of the welding and other metal work such as making braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and whose staff also manages the stock of lubricants in the central warehouse, where we also have a stock spare parts, spare tools, filters and other consumables, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges are unloaded (fertilizer, fuel, lubricants) either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores with a capacity of about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the fruit separator, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles).It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was news that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a vile price in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is a blessed bread for the so-called chief prosecutor who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. Except when I spend the morning in the plantation with the farm team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to shorter calls, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s call which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the call from the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit all the departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. Who do, as the case may be, construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are turned to repair vehicles or machines that we do not have in stock, welding work and other metal work such as braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and which manages lubricants in the central warehouse where all spare parts, spare tools, filters and other consumables are stored, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges to unload (fertilizer, fuel, lubricants) are unloaded either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores to store about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the destemmer, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles). It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was a rumour that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a high profit in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is usually welcomed by the chief prosecutor, who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. The visitors waiting for me are, for example, the employee who needs help to pay his wife’s dowry, the official asking the company to intervene to rehabilitate a school or provide some fuel to bring a prisoner to Ilebo, an agent who wants to take advantage of a vehicle or a pirogue to travel or someone who is looking for work. Usually everyone who waits outside my office is there to ask for help of one kind or another and it is sometimes difficult to filter legitimate requests, where our intervention is possible, from those that are quite far-fetched (which often take the longest time). Between these meetings there are all the requests for cash payments to validate, I also have to approve all the purchase requests ranging from a box of batteries for the guards’ torches to the order of a new $150,000 generator, not forgetting the mail that needs to be answered. Having my office on the banks of the Kasai, I can still rest my eyes from time to time and enjoy the view of the river with the incessant display of people passing from one bank to the other on frail skiffs dug into a single trunk where it is often only possible to stand, fishermen who harvest their nets using these same dugout canoes, larger wooden boats who pass with their passengers to Ilebo or Sankuru and sometimes more spectacular convoys like this morning when a huge convoy of United Nations vehicles passed just below my office window. Usually I try to leave the office around noon to be home for lunch at 12:30, but I have to admit that often I’m stuck and I don’t get home until 1:00, but it’s the thought that counts, right? I often leave home a little before 2pm (even earlier if I ride my bike, which is the rule if it doesn’t rain), after sharing a delicious meal with Marie-Claude and sometimes even a little nap of 10 minutes. After all, we have already been up for 10 hours and during all this time Marie-Claude has not been inactive either because she has to take care of starting up the staff (cooks, gardeners, water carriers), managing the house stores (we keep all the food reserves fresh, frozen and dry under our control to avoid leaks) start the washing machine to limit the risk of breakdown (our friends are not very technical and full of innovative ideas to disrupt any tool, electronic or not), some failures are more annoying than others…. and find time to do some things for herself such as DIY other than by necessity, pruning our bushes, sewing, walking with the dog or reading. The afternoon is usually devoted to office work, as I rarely have time to deal with messages, reports and other administrative obligations in the morning. It is also an opportunity to review the situation with my CFO, who shares an office adjacent to mine but who is also busy all morning with the follow-up of store movements, accounting reports, banking transactions, etc. The afternoon usually also has its share of visitors, but I tend to ignore them until the next day, unless of course it is some “official” who could take it badly. But the few hours of this second half of the day go by very quickly and (especially if I came by bike) I try to be home before sunset (around 6:30 pm) to enjoy a few moments with Marie-Claude while sampling a home made yogurt with a little müesli before thinking about getting into bed before 8 pm…
Good night!
As usual, we look forward hearing from you, Marc & Marie-Claude