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Sable – Sand
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Sable n.m. (lat. sabulum) – Roche sédimentaire meuble, formée de grains, souvent quartzeux.
Comme nous l’avons déjà expliqué dans d’autres nouvelles, le sol de la plantation de Mapangu est principalement composé de sable avec ici et là des poches un peu plus limoneuse (que nous appelons ici terre rouge) dont nous nous servons pour fabriquer des briques adobes (briques de terre crue pressée et séchée) pour les constructions et parfois aussi dans les trous avec l’espoir de durcir un petit peu la route.
Pour les routes, dans de bonnes conditions (humidité, inclinaison, etc.) le sable finit par former une croûte assez dure qui résiste un peu mieux au passage des véhicules et surtout plus facile à naviguer en vélo. Mais évidemment il serait illusoire d’espérer que ce durcissement soit, d’une part, uniforme et est donc entrecoupé de “trous” de sable mou qui ont la fâcheuse tendance à s’agrandir au fur et à mesure des passages ou, d’autre part, lisse et donc parfois plutôt comparable à de la tôle ondulée. J’ai d’ailleurs essayé de faire un petit film avec une caméra sur mon casque de vélo, afin de pouvoir vous montrer à quoi ressemble mon itinéraire entre la maison et le bureau, mais l’image vibre tellement (à cause des inégalités du terrain) que j’en devenais presque malade à regarder le film et j’ai donc jugé plus sympa de ne pas vous soumettre à une demi heure de vibro-image. A vélo je ne reste évidemment pas assis sur la selle lorsque je passe dans des trous plus importants, mais je ne vais pas non plus en danseuse tout du long et cela a pour conséquence (malgré le fait qu’elle est serrée à fond) que je doive régulièrement remonter la selle du vélo qui descend graduellement avec l’effet des vibrations. Malheureusement les zones durcies sont loin de représenter la plus grande partie des pistes et il y a des grandes zones qui ressemblent plus aux dunes de la mer du nord qu’à une route. Grâce à l’assistance électrique j’arrive le plus souvent à continuer de pédaler et d’avancer, mais il n’est pas rare que le vélo finisse pas s’arrêter et dans ces cas-là impossible de redémarrer avant d’avoir atteint une zone un peu plus dure. J’ai aussi essayé d’aborder les bacs de sable à plus grande vitesse en espérant que le vélo s’enfonce un peu moins, mais cela m’a valu quelques bonnes pelles (heureusement sans conséquences au-delà de quelques bleus) ce qui fait que maintenant je préfère me résigner et pousser le vélo sur quelques mètres à la main plutôt que de risquer un vol-plané pas toujours très élégant.
Même durci, le sable de la piste n’est pas insensible aux effets de ruissellement de la pluie et quand celle-ci arrive à former une petite rigole il ne faut pas plus de quelques minutes pour que celle-ci se transforme en mini-fossé où les roues des véhicules restent parfois coincées. La grande difficulté est de trouver le meilleur moment pour essayer de remettre les routes dans un état adéquat car s’il fait trop sec le passage de la niveleuse va seulement casser les quelques zones durcies et transformer le tout en bac à sable quasi infranchissable et s’il fait trop humide le terrain ameubli devient boueux et encore plus sensible à l’érosion. Dans les endroits vraiment difficiles nous essayons de boucher les trous avec des sacs remplis de terre, que nous devons néanmoins trouer pour éviter qu’ils ne soient volés, nous essayons également de planter du vétiver (qui a la réputation d’avoir un enracinement très profond) pour fixer les bordures et j’envisage de faire l’essai de mélanger des restes d’huile de palme (trop acides pour être vendus) avec le sable pour le stabiliser et peut-être le rendre moins sensible à l’érosion. Nous avons également toute une brigade de cantonniers qui sont chargés de boucher les trous, dégager les drains et faire des petits andains pour dévier l’eau de ruissellement. Dans certains cas nous n’avons pas d’autre alternative que de dévier l’eau de ruissellement vers la palmeraie et comme celle-ci est généralement fortement chargée en sable il y a des endroits où les palmiers se retrouvent à moitié enfoncés dans des profondes couches de sable quasi pur.
Le sable n’est évidemment pas le substrat de préférence pour les palmiers car il ne retient pas très bien l’eau (en saison sèche) et les éléments nutritifs ont tendance à être lessivés assez rapidement. Pour palier à cela, nous essayons de favoriser au maximum le développement de plantes de couverture (légumineuses de préférence pour leur apport d’azote), d’appliquer les sous-produits de l’usinage (rafles et fibres) et évidemment de compenser les besoins des palmiers avec l’application d’engrais de manière aussi fractionnée que possible. Dans certaines parties de la plantation cela marche mieux que d’autres, mais dans l’ensemble cela n’empêche pas les palmiers d’assurer une production plus qu’honorable. Nous avons également fait un essai de plantation de palmiers dans une zone de savane, qui à priori est moins adaptée aux palmiers car serait plus sèche, sols plus pauvres, exposé au vent, etc. mais curieusement ce sont les palmiers qui produisent le mieux et le plus régulièrement, malgré le fait que eux aussi poussent dans du sable quasi pur, allez comprendre.
D’aucuns pourraient penser qu’avec tout ce sable autour de nous au moins nous n’avons pas de problèmes pour la réalisation des constructions en ciment et béton, mais ce serait sans compter sur le ministère des mines qui doit percevoir son écot sur toute exploitation minière, y compris bien évidemment l’extraction de sable, graviers ou moellons. Le prélèvement du sable doit se faire dans des zones autorisées et une taxe payée sur base du nombre de bassines (une mesure universellement reconnue pour la quantification des matériaux, comme vous le savez tous). Comme nous chargeons souvent le sable avec un engin directement dans une remorque (c’est plus facile de charger 10 tonnes de sable comme cela qu’avec des bassines qu’il faut compter de surcroît) nous avons du négocier une table de conversion pour agréer la méthode de calcul du nombre de bassines dans une tonne de sable selon notre pont bascule. Cela aurait été plus aisé d’agréer un taux de taxe par tonne de sable, mais le canevas des mines définit l’unité taxable comme étant une bassine… Prélever du sable en dehors des zones autorisées ou de la supervision de l’agent des mines peut entraîner le paiement d’amendes en plus des taxes car nous pourrions évidemment user le prétexte de fabrication de ciment ou de béton pour en réalité faire de la prospection illicite de diamants ou autres minerais prisés…
Comme d’habitude, à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Sand (noun) – A loose granular substance, typically pale yellowish brown, resulting from the erosion of siliceous and other rocks and forming a major constituent of beaches, river beds, the seabed, and deserts.
As we have already explained in other news, the soil of the Mapangu plantation is mainly composed of sand with a few slightly more silty pockets (which we call red soil) that we use to make adobe bricks (pressed and dried mud bricks) for construction and sometimes also to fill the holes in the road with the hope of hardening it a little bit.
For roads, in good conditions (humidity, inclination, etc.) the sand ends up forming a fairly hard crust that resists a little better to the passage of vehicles and especially easier to navigate by bike. But obviously it would be illusory to hope that this hardening would be, on the one hand, uniform as it tends to be interspersed with “holes” of soft sand which have the unfortunate tendency to increase in size withe the passage of vehicles of all sorts or, on the other hand, that it would be smooth as generally the surface is more akin to corrugated iron. I tried to make a short film with a camera on my bike helmet, in order to show you what my itinerary between home and office looks like, but the image vibrates so much (because of the unevenness of the terrain) that I almost got sick watching the film and so I thought it was nicer not to submit you to half an hour of vibro-image. On the bike I obviously don’t stay seated on the saddle when I pass through larger holes, but I don’t go dancing all the way either and this has the consequence (despite the fact that it is tightened to the limit) that I have to regularly raise the saddle of the bike which gradually drops with the effect of vibrations. Unfortunately, the hardened areas are far from representing the majority of the tracks and there are large areas that look more like the dunes of the North Sea than a road. Thanks to the electric assistance of my bike most of the time I manage to keep pedalling and moving forward, but it is not uncommon for the bike to stop and in these cases it is impossible to restart before reaching a slightly harder area. I also tried to approach the sandboxes at a higher speed and hope that the bike would sink a little less, but that resulted in some serious falls (fortunately without consequences beyond a few bruises) so now I prefer to resign myself and push the bike a few meters by hand rather than risk a not always very elegant glide from my bicycle to the ground.
Even when hardened, the sand of the track is not insensitive to the effects of water runoff and once the flowing water manages to form a small gutter, it does not take more than a few minutes for it to turn into a mini-ditch where the wheels of the vehicles sometimes get stuck. The great difficulty is to find the best time to try to restore the roads to an adequate state because if it is too dry the passage of the grader will only break the few hardened areas and transform the whole into an almost impassable sandbox and if it is too wet the loosened ground becomes muddy and even more susceptible to erosion. In really difficult places we try to plug the holes with bags filled with soil, which we have to make holes to prevent them from being stolen, we also try to plant vetiver (which has the reputation of having very deep roots) to fix the edges, and I plan to try to mix palm oil remains (too acidic to be sold) with the sand to stabilize it and perhaps make it less susceptible to erosion. We also have a whole brigade of roadmenders who are responsible for plugging holes, clearing drains and making small swaths to divert runoff water. In some cases we have no alternative but to divert the runoff water to the palm grove and as the water is generally heavily loaded with sand there are places where the palm trees are half sunk into deep layers of almost pure sand.
Sand is obviously not the preferred substrate for palm trees because it does not retain water very well (in the dry season) and nutrients tend to leach out fairly quickly. To compensate for this, we try to encourage the development of cover crops (legumes preferably for their nitrogen supply), to apply the by-products of the mill (empty fruit bunches and fibres) and obviously to compensate the needs of palm trees with the application of fertilizer in as fractionated a way as possible. In some parts of the plantation it works better than others, but on the whole it does not prevent the palm trees from ensuring a more than honourable production. We also tried to plant palm trees in a savannah area, which is theoretically less suitable for palm trees because it is supposedly drier, poorer soils, exposed to the wind, etc. but strangely enough, it is these palm trees that produce best and most regularly, despite the fact that they too grow in almost pure sand, go figure.Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals…
Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals…
As usual we look forward hearing from you,
Marc & Marie-Claude