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Seulement Ici – Only Here

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Après plus de trois années passées ici il y a certaines choses qui nous paraissent normales, alors que nouveaux venus auraient les yeux sortant de la tête. Certaines choses sont drôles (parfois) et d’autres beaucoup moins, mais elle sont toutes des caractéristiques de notre milieu actuel et donc méritent d’être notées.

Une anecdote pas vraiment dramatique concerne un événement qui s’est passé dans mon bureau il y a quelques semaines. Mon bureau, outre le fait qu’il offre une magnifique vue sur le Kasaï est aussi plutôt spacieux et nécessite deux climatiseurs pour obtenir une bonne fraîcheur quand il fait très chaud. Il est rare que j’utilise les deux climatiseurs car l’un des deux est situé juste au-dessus de mon bureau et j’évite donc de l’allumer pour éviter d’aggraver le rhume quasi permanent que je trimballe depuis perpette. Peu importe, les deux doivent régulièrement être entretenus pour les débarrasser de la poussière et des diverses créatures (araignées, lézards et parfois même souris) qui y élisent domicile.
Pour l’entretien de nos climatiseurs nous avons engagé une entreprise extérieure qui fait le tour de la plantation (y compris des résidences) tous les 2-3 mois. Ici, le nettoyage des climatiseurs (y compris la partie intérieure) se fait avec un jet d’eau sous pression et nécessite donc la mise en place de protections pour les meubles aux alentours.
Dans le cas de mon bureau, il se fait que le climatiseur se trouve juste au-dessus d’une carte ancienne de la plantation qui date des années 1930 et qui a été encadrée et vissée au mur, donc pas facile à enlever pour une opération d’entretien.
Nos spécialistes des climatiseurs ont prudemment installé une bâche pour protéger le cadre des coulées d’eau qui allaient venir de juste au-dessus. Dire que j’étais rassuré aurait été un grand mot, mais je me suis résigné en espérant que l’eau qui ruissellerait forcément entre la bâche et le mur ne trouverait pas son chemin jusqu’à la carte.
Deuxième problème, les plafonds du bureau sont très hauts (3,5 ou 4m) et le climatiseur a été installé bien haut pour assurer une portée maximale de l’air frais pulsé. Seulement voilà, nos spécialistes de la climatisation ne disposent que d’une escabelle (qui est trop petite pour arriver à l’appareil) ou une échelle de 5m (qui est trop haute pour la pièce). Mais nos spécialistes ont immédiatement trouvé une solution, placer l’échelle à 45° contre le mur en-dessous du climatiseur et comme ils sont deux, l’un des techniciens peut se mettre au bien de l’échelle pour l’empêcher de glisser. A première vue le système fonctionne et le démontage du climatiseur semble se dérouler sans problèmes, jusqu’au moment ou l’homme en haut de l’échelle se rend compte qu’il à oublié son tourne vis sur la table et demande à son collègue de lui passer…
Je n’ai probablement pas besoin de vous décrire ce qui s’est passé, le résultat fut d’une part deux rainures verticales dans le mur, une carte ancienne déchirée (assez proprement) en deux morceaux, un technicien sautillant sur un pied parce qu’il s’était fait mal à l’autre (mais cela aurait pu être beaucoup plus grave) et l’autre technicien debout à regarder avec un tournevis en main en se demandant ce qu’il devait faire.
Conclusion, ma carte n’a effectivement pas été abîmée par l’eau de nettoyage (n’étant pas arrivé jusqu’à ce stade et maintenant elle n’est plus accrochée au mur), mais je ne suis pas certain que l’alternative soit tellement préférable.
Les techniciens ont repris le travail en abandonnant l’idée de la grande échelle et mettant plutôt l’escabelle sur la table, qui leur permet de travailler à la hauteur parfaite, en protégeant celle-ci avec la bâche et j’ai réussi à recoller la carte sans que cela ne soit trop visible… Au prochain entretien il a été convenu que les techniciens apporteront un tournevis pour détacher la carte du mur avant de faire leurs opérations.

Hier, à l’occasion de la journée de la femme, Marie-Claude et moi avons été invités à rehausser de notre présence un match de foot féminin, où l’équipe des gardiennes de Brabanta (baptisée équipe Sainte Marie-Claude Marc) affrontait une équipe féminine de l’une des écoles techniques de Mapangu. Nous étions pour cela installés dans la tribune d’honneur aux côtés du chef de secteur, du commandant de la police et du chef de l’ANR, mais aussi juste à côté du seul haut parleur dont le volume était poussé au maximum pour que les commentaires puissent être entendus par tous les spectateurs, qui devaient être de milliers, massés en périphérie du terrain. Le terrain de foot doit avoir des dimensions plus ou moins réglementaires, mais l’herbe est parfois tellement haute que le ballon y disparaît et les goals sont dépourvus de filets (ce qui permet aux spectateurs de s’y amasser également). Les joueuses sont dotées de “vareuses” assorties, mais jouent pieds nus (ou exceptionnellement en chaussettes). Comme les congolaises en général, presque toutes avaient des coiffures assez sophistiquées, mais certaines avaient manifestement essayé d’émuler la coiffure de joueurs masculins populaires avec des chevelures en iroquois, inhabituelles pour les femmes ici. L’arbitre, une dame un peu plus âgée, avait, elle aussi, une tenue réglementaire avec en plus un sac à main coincé sous le coude ce qui nuisait un peu à sa liberté de mouvements.
Mais venons-en aux aspects plus “exotiques”:
– Ce n’est qu’en fin de première mi-temps que l’organisateur a réalisé qu’il y avait des joueuses en trop sur le terrain (elles n’ont pas réussi à marquer de but pour autant).
– Les commentaires nous semblaient d’abord incompréhensibles ce que nous avions mis sur le compte du fait que le volume était tellement haut que le son était totalement déformé. Après un moment nous avons réalisé que les commentaires étaient faits dans un sabir d’anglais et de français, enfin un anglais comme ils savent le parler ici donc très rudimentaire. Par curiosité j’ai demandé au chef de secteur assis à côté de moi s’il parlait l’anglais, il m’a dit que non et qu’il doutait fort que qui que se soit dans l’assemblée ne puisse comprendre les commentaires, mais cela fait plus “international” de faire les commentaires d’un match en anglais… Si cela suffit à faire plaisir, pourquoi pas, mais dans ce cas il n’était peut-être pas nécessaire de mettre nos tympans à l’épreuve de manière aussi drastique.
– L’arbitre, sans doute fatiguée d’avoir arbitré d’autres matches avant celui-ci s’est à plusieurs reprises assise au milieu du terrain et fait son travail depuis cette position certes centrale mais peu orthodoxe.
– Enfin, mais ça c’est peut-être moins exceptionnel, chaque fois que l’arbitre siffle un arrêt de jeu la quasi totalité des spectateurs envahissent le terrain et se font pourchasser par des policiers armés d’une chicote essayant de ramener la discipline parmi les hommes, femmes et enfants qui courent en zig-zag à travers le terrain avec de hurlements de joie (ou autre chose).
L’événement aurait du être clôturé par la fanfare de Mapangu, mais ceux-ci avaient décidé que les choses avaient assez duré et étaient rentrés à la maison et c’est donc une maîtresse d’école qui a chanté l’hymne national avant que tout le monde ne rentre à la maison.

Dans notre cas la soirée s’est prolongée par un passage par la Cerclette, le cercle récréatif de Brabanta, dont le nouvel emplacement était inauguré et où le DG et sa dame étaient évidemment également attendus. Nous avons rapidement partagé un verre avec les autres convives en observant avec une certaine circonspection les danses “modernes” de nos collègues féminines qui se résume principalement par un dandinement du croupion, au besoin en s’appuyant sur les dossiers d’une chaise pour projeter son popotin le plus en arrière possible et en veillant à être en cadence avec les autres… surprenant!

Ce sera tout pour les potins de cette semaine. Nous espérons évidemment entendre vos anecdotes prochainement,

Marc & Marie-Claude

Football à Mapangu – Football in Mapanu

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Nouveau Cercle – New Club

After more than three years here there are some things that seem normal to us, while newcomers would have their eyes out of their sockets. Some things are funny (sometimes) and others much less so, but they are all characteristics of our current environment and therefore worth noting.

A not so dramatic anecdote concerns an event that happened in my office a few weeks ago. My office, in addition to the fact that it offers a magnificent view of the Kasai is also quite spacious and requires two air conditioners to get a reasonable cooling when it is very hot. I rarely use both air conditioners because one of them is located just above my desk and I therefore prefer not turning it on to avoid aggravating the almost permanent cold I seem to have since… Whatever the case, both must be regularly maintained to rid them of dust and the various creatures (spiders, lizards and sometimes even mice) that decide to live in them.
For the maintenance of our air conditioners we have hired an outside company that tours the plantation (including residences) every 2-3 months. Here, the cleaning of the air conditioners (including the interior) is done with a pressurized water jet and therefore requires the installation of protections for the furniture in the surroundings.
In the case of my office, one of the air conditioners is located just above an old map of the plantation that dates back to the 1930s and that has been framed and screwed to the wall, so it is not easy to remove for maintenance.
Our air conditioning specialists carefully installed a tarpaulin to protect the frame from the waterflows that would come from just above. To say that I was reassured would have been a exageration, but I resigned myself to it in the hope that the water that would inevitably run between the tarpaulin and the wall would not find its way to the map.
Second problem, the office ceilings are very high (3.5 or 4m) and the air conditioner has been installed high to ensure maximum reach of fresh air. However, our air conditioning specialists only have either a step ladder (which is too small to reach the unit) or a 5m ladder (which is too high for the room). But our technicians immediately found a solution, place the ladder at a 45° angle against the wall under the air conditioner and as there are two of them, one of the technicians can stand on the base of the ladder to prevent it from slipping. At first sight the system works and the dismantling of the air conditioner seems to be going smoothly, until the man at the top of the ladder realizes that he has forgotten his screwdriver on the table and asks his colleague to pass it on to him….
I probably don’t need to describe what happened next, the result was two vertical grooves in the wall, a vintage map torn (quite cleanly) into two pieces, a technician jumping on one foot because he had hurt the other (but it could have been much more serious) and the other technician standing there with a screwdriver in his hand and wondering what he should do.
Conclusion, my map has indeed not been damaged by the cleaning water (not having reached this stage and now it is no longer hung on the wall), but I am not sure that the alternative is so much better.
The technicians went back to work by abandoning the idea of the large ladder and instead putting the stepladder on the table, which allows them to work at the perfect height, protecting the table with the tarpaulin and I managed to put the map back together without it being too visible… At the next servicing it has been agreed that the technicians will bring a screwdriver to remove the map from the wall before doing their cleaning operations.

Yesterday, on the occasion of Women’s Day, Marie-Claude and I were invited to enhance a women’s football game with our presence. The female Brabanta security team (going by the name of Sainte Marie-Claude Marc) was playing against a women’s team from one of Mapangu’s technical schools. We were ceremoniously seated in the grandstand alongside the sector chief (kind of mayor), the police commander and the chief of ANR (local CIA), but also just next to the only loudspeaker whose volume was pushed to the maximum so that the comments could be heard by all the spectators, who had to be thousands, gathered on the periphery of the field. The football field must have more or less the official dimensions, but the grass is sometimes so high that the ball disappears in it and the goals are devoid of nets (which allows spectators to assemble themselves in there as well). The players are equipped with matching outfits, but play barefoot (or exceptionally in socks). Like Congolese women in general, almost all had fairly sophisticated hairstyles, but some had obviously tried to emulate the hairstyle of popular male players with styles unusual for women here. The referee, an older woman, also wore a regular referee outfit but also with a handbag stuck under her elbow, which was a little detrimental to her freedom of movement.
But now to the more “exotic” aspects:

  • It was only at the end of the first half that the organiser realised that there were too many players on the pitch (but they failed to score a goal none the less).
  • The comments seemed at first incomprehensible to us, which we initially put on the account of the fact that the volume was so high that the sound was totally distorted. After a while we realized that the comments were made in a colourful if not limited English, while people here speak some French but mostly local languages. Out of curiosity I asked the sector chief sitting next to me if he spoke English, he told me that he didn’t and that he doubted very much that anyone in the assembly could understand the comments, but it feels more “international” to have the commenting of a match in English… If this is enough to please, why not, but in this case it may not have been necessary to test our eardrums so drastically.
  • The referee, probably tired of having refereed other matches before this one, has sat in the middle of the field several times and did her job from this central but unorthodox position.
  • Finally, but that may be less exceptional, every time the referee whistles a stoppage of play, almost all the spectators invade the field and are chased by police officers armed with a stick trying to bring discipline back among the men, women and children who run zig-zag across the field with screams of joy (or something else).
    The event should have been closed by the Mapangu brass band (an event and sight in itself), but they had decided that things had gone on long enough and had gone home, so a school mistress was requested to sing the national anthem before everyone went home.


In our case, the evening continued with a visit to the “Cerclette”, the Brabanta Recreational Club, whose new location was inaugurated and where the GM and his lady were of course also expected. We quickly shared a drink with the other guests while observing with some caution the “modern” dances of our female colleagues, which can be summed up as a shaking of the bottom, if necessary by leaning on the backs of a chair to project one’s behind as far back as possible and (of course) by making sure to be in step with the others… surprising!

That’s all for this week’s gossip. We look forward to hearing your anecdotes soon,
Marc & Marie-Claude


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