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Comme nous l’avons expliqué dans nos nouvelles précédentes, le transport ou les déplacements ne sont pas aisés dans la plantation et encore moins dès que l’on se déplace en-dehors de celle-ci. De bout en bout la plantation fait environ 60km et, bien que certains villageois parcourent une bonne partie de cette distance à pied de manière assez régulière, pour aller au marché de Mapangu ou de Basongo (une bourgade voisine) par exemple, il est généralement nécessaire de faire appel à un véhicule (voiture, camion, benne de tracteur, moto (taxi) voire même vélo) pour se déplacer.
Nous avons actuellement plus de 2.000 travailleurs actifs dans la plantation et nous avons essayé de les loger à chaque fois au plus près de leur lieu de travail, au plus près cela veut dire à moins de 5km, qui est considéré comme une distance raisonnable à parcourir à pied pour se rendre au boulot. Evidemment, la loi de la vexation universelle étant incontournable, il arrive que les travailleurs soient appelés à intervenir dans une partie de la plantation éloignée de leur lieu de résidence, se pose alors le problème du déplacement. Il y a aussi bon nombre de travailleurs qui préfèrent résider en “ville” dans la cité de Mapangu et pour lesquels nous essayons d’organiser un transport tôt le matin pour qu’ils puissent être à pied d’œuvre pour l’heure de l’appel (5h45 au plus tard). Pour ces déplacements, nous utilisons des tracteurs avec bennes et avons modifié un camion qui permet de transporter une cinquantaine de personnes en toute sécurité et dans lequel nous avons même aménagé un éclairage pour que le transport de nuit (il fait nuit noire jusque peu avant 6h30 le matin) puisse se faire dans les meilleures conditions possibles. Pour l’aller, le matin, le camion est plein car il part à heure fixe afin d’assurer une arrivée dans les temps au lieu d’appel. Mais en fin de journée c’est plus compliqué car les opérations dans les champs se terminant à des heures variables en fonction de la tâche et/ou de la rapidité d’exécution, variant de 11 à 15h voire plus, l’horaire de départ du camion est, dès lors, plus difficile à établir. En général, les travailleurs qui terminent plus tôt préfèrent ne pas attendre et rentrent à la maison à pied, ce qui dans le cas des résidents de Mapangu représente souvent une marche de deux bonnes heures (en espérant qu’il ne pleuve pas). Ne voulant pas abandonner des travailleurs trop tard au champs, il est fréquent que le camion ne retourne vers Mapangu qu’aux alentours de 16 voire 17h, ce qui fait une bien longue journée de présence pour les travailleurs, même s’ils ne sont effectivement actifs que pendant une partie seulement de ce temps.
Quant aux travailleurs qui doivent se déplacer de manière régulière pour les besoins de leur travail, tels que les superviseurs, responsables de départements, etc. par le passé ils avaient l’usage d’une moto de service, mais cela nous a causé beaucoup d’inconvénients car, d’une part nous n’arrivions pas à suivre avec toutes les réparations demandées (généralement juste avant le week-end) et, d’autre part, il y avait un trafic considérable avec les pièces de rechanges qui comme par miracle devaient être changées parfois après seulement une semaine alors que les mêmes motos privées de la cité circulaient avec les mêmes pièces toutes neuves. Pour remédier à cela nous avons privatisé toutes les motos, les agents achètent leur moto par mensualités et reçoivent une allocation mensuelle destinée à couvrir les frais d’entretien et de réparation qu’ils sont libres de faire en-dehors des installations de Brabanta s’ils le souhaitent. Depuis un peu plus de deux ans de fonctionnement de ce système c’est le bonheur car les pannes de motos ont miraculeusement cessé, nous ne devons plus acheter de pièces de rechange car tout le monde semble préférer faire réparer ou entretenir sa moto dans la cité et les travailleurs sont contents car à terme ils deviennent propriétaires de leur engin. Le nombre de travailleurs qui demandent de pouvoir obtenir une moto sous contrat a évidemment également augmenté de manière spectaculaire, mais c’est un moindre mal comparé aux complications que nous avions avant pour assurer un suivi de pièces et de main d’œuvre pour la réparation des motos.
Les cadres de direction se déplacent en voiture, toutes des voitures tous terrains et même comme cela il ne se passe presque pas un jour sans que l’un ou l’autre se trouve coincé soit dans de la boue soit, plus fréquemment, dans une d’ornière trop profonde formée par le passage répétitif de camions et/ou tracteurs. Je me balade en permanence avec deux pelles et une machette dans la voiture pour éviter de me retrouver les quatre roues dans le vide sur des ornières et le plus souvent, en cas de doute, je m’arrête et je diminue la berme centrale avant que la voiture ne soit dessus car il est plus facile de procéder ainsi que de devoir creuser sous la voiture. Cette technique n’est pas encore 100% au point car il m’arrive encore de me retrouver coincé de temps en temps, mais en général, je touche du bois, cela n’arrive pas plus d’une fois par mois. Il faut dire que je me déplace un peu moins en plantation que mes collègues agronomes qui, par contre, ont l’avantage de mieux connaître les routes de la plantation et donc de savoir quels sont les coins à éviter. Certaines de nos voitures ont déjà un age plus que vénérable (la mienne doit avoir environ 10 ans). Comme les conditions de circulation sont loin d’être idéales pour les véhicules (même 4×4) ici, de plus avec des chauffeurs qui ne sont pas toujours des plus tendres avec leurs engins, nos voitures passent régulièrement par les doigts d’or de notre chef mécanicien pour rester opérationnelles.
Certains expatriés ont opté pour des véhicules plus simples, deux ont des motos de cross, un autre se déplace en quad et pour les dépannages et visiteurs nous avons un “viking” qui était supposé être une solution alternative plus économique que les voitures, mais qui, à l’usage, s’est avéré être plus cher à l’achat (car considéré comme un véhicule de luxe et donc taxé en conséquence), consommer relativement beaucoup et être extrêmement bruyant… Finalement il y a le vélo, mais je dois avouer que sans l’assistance électrique je n’utiliserais pas le mien de manière aussi régulière et les vélos locaux (originaires de Chine) ne disposant pas de vitesse et étant plutôt lourds ne sont réellement utiles que dans les descentes ou terrain plat lorsque il n’est pas trop sableux. Alors pour finir les déplacements à pied ne sont pas si mal… Sauf s’il faut aller d’un bout à l’autre de la plantation.
En espérant que ces nouvelles vous trouveront bien, nous vous envoyons nos chaudes salutations,
Marc & Marie-Claude
As explained in some of our previous postings, transportation or travel is not easy in the plantation and even less so when you wander outside it. From one end to another the plantation is about 60km long and, although some villagers walk a good part of this distance on foot on a fairly regular basis, to get to the market in Mapangu or Basongo (a neighbouring town) for example, it is usually necessary to use a vehicle (car, truck, tractor trailer, motorcycle (taxi) or even bicycle) to get around.
We currently have more than 2,000 active workers in the plantation and we have tried to provide accomodation for most of them as close to their workplace as possible, closer means less than 5km from home to muster point, which is considered a reasonable distance to walk to and from work. Obviously, as here also sod’s law applies, workers are regularly required to work in a part of the plantation far from their place of residence, and the problem of transportation arises. There are also many workers who prefer to reside in the “city” of Mapangu and for whom we try to arrange early morning transport so that they can be on the job by the time muster is organised (5:45 at the latest). For these trips, we use trucks, tractors with trailers and have a modified truck that can safely transport about 50 people and in which we have even provided lighting so that night transport (it is dark until just before 6:30 in the morning) can be done under the best possible circumstances. On the way to work, in the morning, the truck is full because it leaves at a fixed time to ensure a timely arrival at the place of work. But at the end of the day it is more complicated because operations in the fields end at variable times depending on the task and/or the speed of execution, staff will be finishing at varying times ranging from 11 to 15 hours or even later, the truck’s departure time is therefore more difficult to establish. In general, workers who finish early prefer not to wait and walk home, which in the case of Mapangu residents often represents at least a two-hour walk (hopefully without rain). Not wanting to late finishing workers in the field, it is common for the truck to return to Mapangu only around 4 or 5 p.m., which makes for a very long day’s presence, even if staff are only active for a part of that time.
As for workers who have to travel regularly for work purposes, such as supervisors, department heads, etc., they must be able to do so on a regular basis. In the past they had the use of a service motorcycle, but this caused us a lot of inconvenience because, on the one hand we could not keep up with all the repairs requested (usually just before the weekend) and, on the other hand, there was considerable traffic with spare parts which as a miracle had to be changed sometimes after only a week while the same private bikes of the city were going around with the same brand new parts. To remedy this, we have privatized all motorcycles, the agents buy their motorcycles in monthly instalments and receive a monthly allowance to cover the maintenance and repair costs that they are free to do outside the Brabanta facilities if they so wish. For a little over two years since this system has been operating, it is all happiness because the breakdowns of motorcycles have miraculously stopped, we no longer have to buy spare parts because everyone seems to prefer to have their motorcycle repaired or maintained in the city and the workers are happy because in the end they become owners of their machine. The number of workers who ask to be able to obtain a motorcycle under contract has also increased dramatically, but this is a lesser evil compared to the complications we had before to keep up with the ordering of spare parts and the labour involved in motorcycle repairs.
The executives travel by car, all off-road cars and even so hardly a day goes by without one or the other getting stuck either in mud or, more frequently, in a deep rut formed by the repetitive passage of trucks and/or tractors. I always drive around with two shovels and a machete in the car to avoid finding myself with all four wheels hanging in the air and more often, in case of doubt, I stop and use my shovel to reduce the central berm before getting stuck on it, because it is easier to proceed like that rather than having to dig under the car. This technique is not yet 100% perfect because I still get stuck from time to time, but in general, touch wood, it doesn’t happen more than once a month. I must admit that I am not as often in the plantations as my agronomist colleagues who, on the other hand, have the advantage of knowing better the roads of the plantation and therefore to know which parts to avoid. Some of our cars are already quite old (mine must be about 10 years old) and have not always been driven with tender love and care. As the local driving conditions are far from ideal for any kind of vehicles (including four wheel drive), and with drivers who are not always the most qualified or caring for their vehicles, our cars regularly have to get the attention of the golden fingers of our chief mechanic to remain operational.
Some expatriates have opted for simpler vehicles, two have acquired their own motor bikes, another one uses a quad and for replacements and (longer term) visitors we have a “Viking” (see picture above), which was supposed to be a more economical alternative to cars, but turned out to be more expensive to buy (as it is considered a luxury vehicle and therefore taxed accordingly), consume relatively much fuel and is extremely loud… Finally there is the bicycle, but I must admit that without the electric assistance I have on mine I would not use it as regularly and the local bikes (made in China) not having any gears and being rather heavy are really only useful downhill or on flat stretches of the road if not too sandy. So, in the end, walking is not so bad…. Unless you have to go from one end of the plantation to the other.
We hope that this news will find you well, we send you our warmest greetings,
Marc & Marie-Claude