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Mondanités – Socialising

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Mardi, avec notre avion du mois, Marie-Claude a rejoint la plantation après plus de deux mois d’absence. Cet exil prolongé n’était pas prévu, mais vu l’incertitude sur l’état de sécurité à Mapangu nous avions choisi de revenir en différé. Avec le recul ce n’était probablement pas nécessaire mais comme il se dit “avec si on peut mettre Paris en bouteille”.
Dans le même avion, nous avons également accueilli le directeur technique du groupe Socfin qui est venu passer quelques jours à Mapangu pour faire le point sur nos installations (huilerie, garage, etc.). Pendant sa courte visite, il est resté seulement deux jours sur place avant de repartir à Kinshasa via Ilebo ce vendredi, les déjeuners et dîners se sont succédé et nous avons probablement mangé et bu plus en deux jours que toute une semaine normale.
Cela ne nous a pas empêché de retrouver tous les expatriés pour un déjeuner à la Cathédrale hier midi, car exceptionnellement nous avoins un long week-end à l’occasion de la fête nationale de la RDC. Au-delà du plat principal qui était délicieux, Marie-Claude nous a gâté avec une tarte tatin aux pommes et noix qui était particulièrement réussie et bonne. Tout le monde ayant été très raisonnable, il en reste même quelques morceaux pour faire une deuxième dégustation pour me permettre de confirmer si réellement cette tarte est aussi exceptionnelle que lors du déjeuner de hier.

Aujourd’hui c’est le cinquante neuvième anniversaire de l’indépendance du Congo, mais, à l’instar des trois années précédentes, les autorités ont décidé qu’il n’était pas approprié d’organiser de défilé ou de manifestation publique pour des raisons de sécurité. Il faut dire que la semaine dernière était consacrée aux examens d’état qui mobilisent toutes les autorités locales (policières, renseignement, administratives et même militaires), officiellement, pour s’assurer que les examens se déroulent en toute impartialité, pratiquement, parce que tous veulent leur part du gâteau… Officiellement les élèves doivent s’acquitter d’une inscription aux examens de 35.000 francs, mais certaines écoles et inspecteurs de Mapangu n’hésitent pas à demander jusqu’à 150.000 francs sous prétexte de devoir couvrir des frais de mission et de logistique, la différence étant pour la poche des “autorités” locales. Ce racket se déroule chaque année et personne ne semble pouvoir ou vouloir dénoncer le processus de peur de voir leurs enfants refoulés aux examens, probablement aussi car “le gâteau” est partagé jusqu’aux plus hauts échelons de l’administration. Beaucoup de travailleurs (et non-travailleurs) sont obligés de s’endetter fortement pour que leur(s) enfant(s) puisse(nt) être admis aux examens. Quand j’appelle les préfets des écoles de Mapangu pour comprendre ce qui se passe, ils me jurent les grands dieux que le tarif officiel est strictement appliqué, mais quand je propose de venir payer moi-même ce montant contre réception d’un reçu officiel toutes sortes de complications sont avancées pour expliquer que c’est aux élèves de venir régler cela eux-même parce que parfois ils ont des dettes pour du matériel ou d’autres services non-payés.

Une autre raison, officieuse celle-là, pour laquelle les manifestations de célébration de la fête nationale ont été supprimée est beaucoup plus typique d’ici, à savoir le risque pour les hommes de perdre leur sexe. Je devine que cela demande quelques lignes d’explications car, moi non plus, je n’ai pas bien compris le problème. A la base, il circule une rumeur comme quoi certaines personnes seraient dotées de pouvoirs magiques qui leur permettent de dérober le sexe d’un homme en lui serrant simplement la main. Ce ne serait rien si les autorités, y compris notre médecin, le chef de secteur et d’autres notables, n’étaient pas convaincus de la véracité de ces allégations, au point d’émettre une recommandation officielle d’éviter de serrer la main des personnes rencontrées. Cela va jusqu’au point ou lors des célébrations à l’église, lorsque vient le moment pour la congrégation de se serrer la main avec ses voisins, les recommandations sont de simplement faire un petit geste mais d’éviter le contact physique. Il va sans dire que personne n’est en mesure de témoigner avoir vu de ses propres yeux une personne ayant été dérobée de ses attributs masculins et encore moins d’avoir vu l’effective absence des attributs. En attendant, dans l’ignorance de ce grave fléau, je continuais à serrer la main de mes collaborateurs et travailleurs. Mon directeur des relations publiques m’a entre-temps informé que compte tenu des circonstances (auxquelles il ne donne évidemment aucune crédibilité…???) il serait préférable que je ne serre plus la main des gens….

Ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière fois que des rumeurs farfelues circulent dans le coin. La dernière fois l’histoire était que le chef de secteur et notre directeur des relations publiques étaient impliqués avec les expatriés dans un trafic d’organes humains. Ici la frontière entre la réalité et le mystique est très vague et tout ce qui ne s’explique pas tout à fait clairement dans la tête des gens est forcément lié à de la magie. Ainsi notre médecin a eu une inflammation du pied qui a gonflé et était fort douloureux, probablement le résultat d’une infection, mais selon le médecin (et là, les choses deviennent quand même inquiétantes) c’était le résultat d’un sort qui lui avait été jeté… Il n’est donc pas nécessaire d’expliquer en détail pourquoi, en cas de problème médical, nous préférons nous rendre à Kinshasa ou en Europe.

En espérant que ces quelques lignes vous trouveront bien et dans l’attente de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

On Tuesday, with our monthly plane to Mapangu, Marie-Claude rejoined me on the plantation after more than two months of absence. This prolonged exile was not planned, but given the uncertainty about the security situation in Mapangu, we chose to return in a staggered manner. With hindsight this was probably not necessary but with hindsight everything is possible.

In the same plane, we also welcomed the technical director of the Socfin group who came to Mapangu for a few days to review our facilities (oil mill, garage, etc.). During his short visit, he stayed only two days here before leaving for Kinshasa via Ilebo on Friday, lunches and dinners followed one another and we probably ate and drank more in two days than in a normal week.

This did not prevent us from meeting all the expatriates for a lunch at the Cathedral yesterday, because exceptionally we are having a long weekend on the occasion of the DRC’s national holiday. Beyond the main course which was delicious, Marie-Claude spoiled us with a particularly successful and delicious apple and walnut tatin pie. Everyone having been very reasonable, there are even a few pieces left to make a second tasting, which may enable me to confirm if really this pie is as exceptional as it was during yesterday’s lunch.

Today is the fifty-ninth anniversary of Congo’s independence, but, as for the previous three years, the authorities have decided that it is not appropriate to hold a parade or public demonstration for security reasons. It must be said that last week was devoted to the school’s state exams that involve all local authorities (police, intelligence, administrative and even military), officially, to ensure that the reviews are conducted in complete impartiality, practically, because everyone wants their share of the cake… Officially, students must pay 35,000 francs for exam registration, but some schools and inspectors in Mapangu do not hesitate to ask up to 150,000 francs on the pretext of having to cover mission and logistics costs, the difference being for the pocket of the local “authorities”. This racket takes place every year and no one seems to be able or willing to denounce the process for fear of having their children turned away for exams, probably also because the “cake” is shared up to the highest levels of the administration. Many workers (and non-workers) are forced to incur significant debt in order for their child(ren) to be admitted to the examinations. When I call the heads of the Mapangu schools to understand what is going on, they swear to the gods that the official rate is strictly applied, but when I propose to come and pay this amount myself against receipt of an official receipt, all kinds of complications are put forward to explain that it is up to the students to come and pay for it themselves because sometimes they have debts for unpaid equipment or other services accrued during the school year.

Another reason, unofficial that one, for which the parade and other events celebrating the national holiday have been suppressed is much more typical of here, namely the risk for men to lose their sex. I guess this statement requires a few lines of explanation because I didn’t understand the problem either. Basically, there is a rumour that some people have magical powers that allow them to steal a man’s sex by simply shaking his hand. It would be nothing if the authorities, including our doctor, the sector head (mayor) and other notables, were not convinced of the truth of these allegations, to the point of issuing an official recommendation to avoid shaking hands when meeting people, whether known or not. This goes to the point that during church celebrations, when it comes time for the congregation to shake hands with its neighbours, the priest recommendations are to simply make a small gesture but avoid physical contact. It goes without saying that no one is able to testify that they have seen with their own eyes a person who has been robbed of their male attributes, let alone that they have seen the actual absence of the attributes. In the meantime, in ignorance of this serious scourge, I continued to shake hands with my collaborators and workers. In the meantime, my Director of Public Relations has informed me that given the circumstances (to which he obviously gives no credibility…???) it would be better if I no longer shake hands with people….

This is not the first time and certainly not the last time that crazy rumours are circulating in the area. The last time the story was that the local mayor and our public relations director were involved with expatriates in human organ trafficking. Here in Mapangu the boundary between reality and mysticism is very vague and everything that is not quite clearly explained in people’s minds is necessarily linked to magic. Even our doctor, who had an inflammation of the foot that swelled and was very painful, probably the result of an infection, was convinced (and things are getting worrying anyway) that it was the result of a spell that had been cast on him… It is therefore not necessary to explain in detail why, in the event of a medical problem, we prefer to travel to Kinshasa or Europe.

We hope that these few lines will find you well and waiting for your news,

Marc & Marie-Claude

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Relax ?!

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Quand on vit en brousse comme nous, sur notre île du Kasaï, loin du stress de la ville, du trafic, du bruit, de la lumière omniprésente, de la pollution, il est aisé de penser que l’on vit dans un endroit qui doit être reposant. Ce serait peut-être encore plus le cas si nous étions réellement sur une île avec la mer et la plage où l’on pourrait s’installer sous les cocotiers pour profiter de la quiétude des lieux.
Ici il n’y a pas la plage à proprement parler, mais depuis la reprise de la saison sèche le niveau de l’eau de la rivière Kasaï a rapidement baissé révélant des bancs de sable où il est possible d’aller s’installer pour un barbecue et où les plus courageux vont se baigner dans la rivière en évitant les zones de fort courant et tourbillons. Aller jusqu’au bancs de sable nécessite toutefois toute une logistique et n’est pas quelque chose que nous pouvons faire de manière impulsive ou seuls. Outre le piroguier et matelot qui sont nécessaires pour nous amener à bon port, le banc de sable est dénué de toute forme d’abris (il est sous l’eau pendant plus de six mois de l’année) et il faut donc aussi y construire une paillote pour ne pas être grillés vifs par le haut (le soleil) et le bas (le sable devient extrêmement chaud).
Pour palier à cela, nous avons investi dans une petite piscine surélevée que nous allons installer près de la Cathédrale. A défaut de sable cela nous permettra de faire quelques brasses en rentrant du travail ou durant le week-end. La piscine doit toutefois encore arriver, elle était supposée être chargée sur une barge qui est arrivée chez nous la semaine passée, mais c’est sans compter sur le fait que nous sommes au Congo et que le transporteur à oublié de la mettre à bord…
Il est indéniable que le fait de ne pas avoir d’artère routière fonctionnelle et/ou importante dans les environs (même éloignés), pas d’électricité généralisée, pas d’industrie polluante et un paysage généralement sauvage assure un environnement où les seuls bruits sont ceux du vent, des oiseaux, des insectes et occasionnellement les cris, chants ou autres bruits humains dans la distance. Nous bénéficions d’un air qui ne pourrait être plus propre puisque nous sommes entourés de plantes, arbres et autre végétaux qui éliminent les rares petites particules indésirables qu’il pourrait y avoir dans l’air. Cela ne veut pas dire que nos véhicules ne génèrent pas des crasses dans l’air, certains de nos camions sont de vrais fumigènes dont les émanations gazeuses échoueraient sans aucun doute tout test de contrôle technique en Europe, mais compte tenu de leur nombre limité sur une étendue gigantesque leur impact est imperceptible dans notre environnement.
Un autre bénéfice de notre région est le fait d’avoir des ciels étoilés comme il n’est plus possible de voir en Europe, à quelques rares exceptions près (quand il ne fait pas nuageux évidemment). Je me souviens de la magie de la voie lactée lors de nos premières vacances en Espagne, époque où il n’y avait que les petits villages qui avaient de l’électricité et le reste de la vallée devant la maison était sinon plongée dans l’obscurité quasi totale avec un ciel exceptionnel de clarté. En Espagne, du moins dans les environs où nous allions en vacances, cette magie n’existe plus, mais ici les ciels resteront probablement encore longtemps indemnes de la pollution de lumière.
Quand je pars à l’appel le matin ou je me déplace dans la plantation à n’importe quelle heure de la journée, le seul trafic que je risque de croiser est un tracteur ou camion qui transporte la récolte entre la plantation et l’huilerie. Le risque d’embouteillage est une illusion que les gens d’ici ont du mal à imaginer, d’autant plus qu’ici tous les chauffeurs et moi nous nous connaissons, donc le retard éventuel serait plus lié à un arrêt pour discuter plutôt que de faire la file derrière d’autres véhicules. En plus quand les autres véhicules voient ma voiture arriver, privilège de DG obligeant, ils se mettent de côté pour me laisser passer.
Donc on est en droit de s’imaginer que la vie ici est assez relax, pas de stress et tout et tout. Pour certains aspects c’est vrai, mais pour d’autres c’est tout du contraire à commencer par les heures de travail qui frisent souvent avec 13 ou 14 heures par jour, certes avec une pause d’une petite heure à midi. Heureusement il y a le dimanche pour souffler un peu et s’occuper des choses qui n’ont pas un lien direct avec le travail, comme par exemple écrire ces nouvelles.
De même, le fait de vivre en quelque sorte sur une “île”, il n’est pas question de filer rapidement chez un fournisseur pour aller chercher le produit qui nous manque. Pour la maison nous sommes organisés et planifier nos achats de manière mensuelle ne pose pas trop de problèmes, mais quand il s’agit des pièces de rechange pour l’huilerie ou les véhicules c’est une autre histoire. Beaucoup de nos pièces doivent être importées et quand il s’agit de blocs moteur, pièces d’usine, etc. qui pèsent individuellement plusieurs centaines de kilos, cela doit venir par bateau. Ainsi certaines de nos commandes arrivent plus de 12 mois après les avoir passées à cause de tous les délais et points d’attente en cours de route. Je puis vous assurer que prévoir plus de 12 mois à l’avance quelles pièces de rechange nous aurons besoin n’est pas une science exacte et il y a des moments où cette incertitude est tout sauf relaxante. Dans certains cas extrêmes nous en arrivons à fabriquer nous-mêmes des pièces mécaniques (roue dentée pour boite de vitesse, axes de transmission, etc.) pour ne pas être bloqués et puis dans d’autre cas les pièces commandées, quand elles nous arrivent finalement, ne correspondent pas à ce que nous avons besoin. C’est le cas en particulier des pièces pour nos camions Kamaz (russes) qui semblent changer de références de manière fréquente mais sans réelle possibilité de contrôle, ce qui ne nous aide pas.
Finalement, la saison sèche et les bancs de sable n’aident pas à la navigation fluviale et, combinant cela avec de sérieux problèmes logistiques au port d’Ilebo où les barges doivent parfois attendre 4 mois pour être déchargées, les barges qui sont supposées évacuer notre huile ne viennent pas ou ne peuvent charger qu’une infime partie de leur capacité. Entre temps nos cuves se remplissent et on voit le moment où nous serons obligés de tout mettre à l’arrêt à cause d’une capacité d’évacuation insuffisante, ce qui n’est pas exactement relaxant ! Jusqu’à présent nous avons chaque fois réussi à éviter ce genre de désastre, nous devrions arriver à encore une fois contourner le problème, mais je croise quand même les doigts.

Nous espérons avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

When one lives in the bush like us, on our Kasai “island”, far from the stress of the city, the traffic, the noise, the omnipresent light, the pollution, it is easy to think that we live in a place that must be relaxing. This would perhaps be even more the case if we were really on an island with the sea and the beach where we could settle under the coconut trees to enjoy the tranquility of the place.
There is no beach here strictly speaking, but since the dry season resumed, the water level of the Kasai River has quickly dropped, revealing sandbanks where it is possible to go for a barbecue and where the most courageous go swimming in the river avoiding areas of strong currents and whirlpools. However, going to the sandbanks requires a whole logistic setup and is not something we can do on impulse or alone. In addition to the dugout canoe and sailor who are necessary to get us to our destination, the sandbank is devoid of any form of shelter (it is under water for more than six months of the year) and it is therefore also necessary to build a straw hut so as not to be grilled alive from the top (the sun) and the bottom (the sand becomes extremely hot).
To compensate for this, we have invested in a small raised swimming pool that we will install near the Cathedral. Even thought there will be no sand or beach, it will allow us to swim a few strokes when we get home from work or during the weekend. However, the pool still has to arrive, it was supposed to be loaded on a barge that arrived here last week, but that’s without counting on the fact that we are in Congo and that the carrier forgot to put it on board…
It is undeniable that the fact of not having a functional and/or important road artery in the surroundings (even far away), no generalized electricity, no polluting industry and a generally wild landscape all around us ensures an environment where the only noises are those of the wind, birds, insects and occasionally screams, songs or other human noises in the distance. We enjoy an air that couldn’t be cleaner since we are surrounded by plants, trees and other plants that remove the rare small unwanted particles that may be in the air. This does not mean that our vehicles do not generate dirt in the air, some of our trucks are real smoke generators whose gaseous emissions would undoubtedly fail any roadworthiness test in Europe, but given their limited number over a huge area their impact is imperceptible in our environment.
Another benefit of our region is the fact that it has starry skies like it is no longer possible to see in Europe, with a few rare exceptions (when it is not cloudy of course). I remember the magic of the Milky Way during our first holidays in Spain, when there were only the small villages with electricity and the rest of the valley in front of the house was otherwise almost completely dark with an exceptional skylight. In Spain, at least in the surroundings where we used to go on holiday, this magic no longer exists, but here the skies will probably remain free of light pollution for a long time to come.
When I leave for muster in the morning or move around the plantation at any time of the day, the only traffic I may encounter is a tractor or truck that transports the crop between the plantation and the oil mill. The risk of traffic jams is an illusion that people here have a hard time imagining, especially since here all the drivers know each other, so the possible delay would be more related to a stop to chat rather than queuing up behind other vehicles. In addition, when the other vehicles see my car arrive, GM privilege obliging, they put themselves aside to let me pass.
So we are entitled to imagine that life here is quite relaxed, no stress and all that. For some aspects this is true, but for others it is quite the opposite, starting with working hours, which are often close to 13 or 14 hours a day, even though with a break of about one hour at noon. Fortunately, there is Sunday to take a break and take care of things that are not directly related to work, such as writing this posting
Likewise, living on an “island” of sorts, there is no question of rushing to a supplier to get the product we need. For the house we are organized and planning our purchases on a monthly basis does not pose too many problems, but when it comes to spare parts for the oil mill or vehicles it is another story. Many of our parts have to be imported and when it comes to engine blocks, factory parts, etc. that individually weigh several hundred kilos, it has to come by boat. Thus some of our orders arrive more than 12 months after having placed the order, because of all the delays and waiting points along the way. I can assure you that predicting more than 12 months in advance what spare parts we will need is not an exact science and there are times when this uncertainty is anything but relaxing. In some extreme cases we manage to manufacture mechanical parts ourselves (gearwheel for gearboxes, transmission axles, etc.) so as not to be blocked and then in other cases the parts ordered, when they finally arrive, do not correspond to what we need. This is particularly the case for parts for our Kamaz (Russian) trucks, which seem to change references frequently but without any real possibility of control, which does not help us.
Finally, the dry season and the sandbanks do not help inland navigation and, combined with serious logistical problems at the port of Ilebo where barges sometimes have to wait 4 months to be unloaded, the barges that are supposed to transport our oil do not come or can only load a small part of their intended capacity. In the meantime our tanks are filling up and we see the moment when we will have to shut down everything because of insufficient storage capacity, which is not exactly relaxing! So far we have managed to avoid this kind of disaster every time, we should be able to get around the problem again, but I am keeping my fingers crossed.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Boum! – Bang!

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Depuis mon retour de congé j’ai été bien occupé principalement avec des tâches administratives et des visites de toutes sortes de personnes dont beaucoup venaient exprimer leur surprise et satisfaction de mon retour car une rumeur circulait dans Mapangu que nous étions parti définitivement, certains prétendant même que j’en aurais profité pour vider la caisse de la société (c’est pour cela que vous m’avez peut-être vu circuler dans une voiture de luxe pendant mes congés)… Mais le soulagement des travailleurs était surtout de savoir que comme j’étais de retour il leur serait possible d’acheter encore des lampes Waka-waka. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la lampe Wake-waka, il s’agit d’un petit boîtier dont une des faces est munie d’un panneau solaire et l’autre de deux lampes LED ainsi que d’une prise USB permettant de charger un téléphone par exemple. Comme ici la région est démunie d’électricité ces lampes permettent à nos travailleurs de s’éclairer (il y a une autonomie allant jusqu’à 150 heures d’éclairage) et de recharger leur téléphone sans devoir acheter des piles (chinoises) qui ne durent que quelques heures ou de payer quelqu’un pour charger leur téléphone via un panneau solaire. A ce jour nous avons déjà distribué plus de 2.500 de ces lampes qui commencent à se retrouver également via des marchés parallèles dans les villes voisines comme Ilebo, Idiofa et Kikwit. Je crois aussi que bon nombre aboutissent à Kinshasa qui, malgré le fait d’être électrifié, souffre de fréquentes coupures de courant durant lesquelles une lampe de poche est la bienvenue. Etant fort prisées, ces lampes sont la convoitise de voleurs qui savent qu’elles devront tôt ou tard être laissées au soleil pour être rechargées, et ils profitent de ces moments pour les dérober. Bref, la seule raison qui fait que les travailleurs de Brabanta auraient regretté mon départ était l’éventuelle suspension de l’approvisionnement en lampes Waka-waka. Au moins je sais quelles sont les priorités et puis nous ne sommes pas encore parti!

Mais ce n’est pas cela l’objet du titre car, non, les lampes Waka-waka permettent de faire beaucoup de choses mais pas vraiment de boum. En fait, le boum dont je voulais parler est celui de la production de la plantation. A la fin de la semaine dernière nous étions à spéculer combien il serait nécessaire de revoir nos budgets de production à la baisse vu le faible nombre de régimes et de fruits de palme sortant de la plantation. Et puis cette semaine BOUM! la production a explosé passant de 150 tonnes de récolte par jour à 600 tonnes par jour, le pourquoi et le comment restant un de ces mystères de la nature car durant les mois précédents nous avons maintes fois pensé que la production devait augmenter au vu des régimes sur les palmiers et rien ne se passait et maintenant, alors que nous nous étions résignés à attendre encore un peu, sans crier gare les palmiers commencent à cracher leurs régimes et fruits plus vite que nous ne pouvons les récolter. Heureusement nous avons tout un lot d’outillage qui arrive avec une barge aujourd’hui ou demain (brouettes, ciseaux de récolte, etc.) et nous sommes, à part cela, fin prêts pour fonctionner à plein pots pendant les mois de pointe qui viennent.

Tout est prêt, ou presque car par acquis de conscience j’ai demandé au directeur de l’huilerie de s’assurer que notre deuxième générateur était tout à fait opérationnel car, en période de pointe, nous devons fonctionner 24h sur 24 . Si par hasard le premier générateur s’arrête pour une raisons ou une autre je préfère savoir qu’il suffit d’allumer l’autre. Eh bien non, le deuxième générateur refusait de s’allumer, ce qui fait que nous avons fait venir d’urgence un technicien de Kinshasa (car le générateur en question est encore sous garantie) et, ouf, les choses sont maintenant opérationnelles. Il semblerait que c’était une petite chose (une alarme à désactiver) mais qui était quand même assez sérieuse pour que la venue du technicien en personne soit nécessaire. Heureusement, ayant fait ce contrôle jeudi, nous avons encore eu juste le temps d’organiser la venue du technicien avec l’avion hebdomadaire d’Ilebo.

Pour pouvoir évacuer tous les régimes de la plantation vers l’huilerie, nous avons mis en place quatre points de collecte munis d’un quai sec où il est possible de charger de gros camions et éviter ainsi que les tracteurs doivent aller déposer leur charge jusqu’à l’usine (car cela prend beaucoup de temps). Il ne restait qu’un seul quai à compléter et, naïvement, nous nous sommes dits que fort de l’expérience des trois quais précédents celui-ci serait un jeu d’enfant. Comme expliqué la semaine passée les débuts ont été difficiles et nous pensions sincèrement que les problèmes avaient été résolus, malheureusement c’est sans compter avec “l’ingéniosité” de nos hommes qui ont encore une fois réussi à plier le conteneur. J’ai envie de dire “boum” ici aussi car je soupçonne la nouvelle déformation d’être le résultat d’une manœuvre malencontreuse avec la pelle mécanique, mais je n’y étais pas donc c’est peut-être, comme ils disent, “un fait de Dieu”. Étant, maintenant, acculés à la pointe de production et vu que le quai est utilisable malgré le vilain ballonnement de celui-ci. Nous allons travailler avec ce que nous avons, mais ce ne sera certainement pas le plus beau quai et mon illusion de bénéfice de l’expérience n’est manifestement pas d’application ici. Après la pointe nous verrons s’il y lieu de défaire la construction et de refaire les choses correctement, mais pour le moment espérons qu’il tienne les prochains mois.

Le matin, nous aimons prendre des fruits pour le petit déjeuner. En général c’est un choix de papaye, ananas et fruits de la passion, mais depuis que j’étais rentré il n’y avait guère plus qu’une papaye ratatinée de temps en temps. Après avoir signalé que je trouvais la production de notre jardin décevante il y a eu comme une explosion et je me retrouve maintenant avec 2-3 ananas et papayes tous les jours, les fruits de la passion restant encore modestes. Vu cette explosion soudaine, je suis “présentement” le pourvoyeur de fruits pour les autres expatriés en particulier notre directeur d’usine qui est un grand amateur de fruits en tout genres.

Pendant que j’écris ces lignes il y a Théo qui me fait une démonstration de son répertoire avec des appels de Makala et Griezel, des grincements de porte, des rires, des sifflements, appels de gardiens, aboiements, couinements (la chienne de notre voisin a eu des chiots), chants, miaulements, mots divers comme Cracoucas, Alerte Rouge, Bonjour Théo et monologues auxquels je ne comprends pas grand chose. Ce volatile n’arrête pas de nous surprendre par l’étendue de son répertoire, dont les interventions sont souvent très à propos ce qui fait parfois bien rire.

J’espère que ces lignes vous trouveront bien. N’hésitez-pas à nous faire part de vos nouvelles.

A bientôt,

Marc & Marie-Claude

Qai de chargement – Loading bay
Graines d’hévéa en germination – Germinating Hevea seeds

Since my return from leave I have been very busy mainly with administrative tasks and visits from all kinds of people, many of whom came to express their surprise and satisfaction with my return because there was a rumour in Mapangu that we had left for good, some of them even claiming I would have taken the opportunity to empty the company’s cash register (that’s why you may have seen me drive in a luxury car during my holidays)… But the relief of the workers was above all to know that since I was back it would be possible for them to buy more Waka-waka lamps. For those who are not familiar with the Wake-waka lamp, it is a small flat box with a solar panel on one side and two LED lamps on the other side, as well as a USB socket for charging a phone for example. As the region here is without electricity, these lamps allow our workers to have a source of light (there is an autonomy of up to 150 hours of lighting) and to recharge their phones without having to buy (Chinese) batteries that only last a few hours or to pay someone to charge their phones via a solar panel. To date we have already distributed more than 2,500 of these lamps, which are also starting to appear via parallel markets in neighbouring cities such as Ilebo, Idiofa and Kikwit. I also believe that many end up in Kinshasa which, despite being electrified, suffers from frequent power outages during which a flashlight is welcome. Being highly prized, these lamps are the envy of thieves who know that sooner or later they will have to be left in the sun to be recharged, and they take advantage of these moments to steal them. In short, the only reason the Brabanta workers would have regretted my departure was the possible suspension of the supply of Waka-waka lamps. At least I know what the priorities are and after all we are not gone yet!

But that was not the purpose of the title because, no, Waka-waka lamps allow you to do many things but I am not sure you would get a noisy BANG out of them. In fact, the bang I wanted to talk about is the one about the production of the plantation. At the end of last week we were speculating how wise it would be to revise our production budgets downwards given the low number of palm bunches and fruits leaving the plantation. And then this week BANG! production exploded from 150 tons of harvest per day to 600 tons per day, the why and how remaining one of nature’s mysteries, because during the previous months we repeatedly thought that production should increase in view of the bunches on the palm trees and nothing was happening and now, when we had resigned ourselves to waiting a little longer, without warning the palm trees start to spit out their bunches and fruits faster than we can harvest them. Fortunately we have a whole lot of tools coming in with a barge today or tomorrow (wheelbarrows, harvest scissors, etc.) and we are otherwise ready to operate at full capacity during the coming peak months.

Everything is ready, or almost ready because to be absolutely certain I asked the director of the oil mill to make sure that our second generator was fully operational. This is because in peak periods we have to operate 24 hours a day and if by chance the first generator stops for one reason or another I prefer to know that all we have to do is turning on the other one. Well no, the second generator refused to start despite all the efforts of our mechanics, so we urgently brought in a technician from Kinshasa (because the generator in question is still under warranty) and, I can breathe again, things are now operational. It seemed like a small thing (an alarm that neede to be disabled or something of the sort) but it was still serious enough that a specialist needed to come in person and, fortunately, having done this check on Thursday, we had just enough time to organize the technician’s visit with the weekly plane from Ilebo the following day.

To be able to evacuate all the fruit bunches from the plantation to the oil mill, we have set up four collection points equipped with a dry dock where it is possible to load large trucks and thus avoid that tractors having to drop off their loads at the factory, as this takes a long time going there and back. There was only one dock left to complete and, naively, we thought that with the experience of the three previous docks, it would be child’s play. As explained last week the beginnings were difficult and we sincerely thought that the problems had been solved, unfortunately this is without counting on the “ingenuity” of our men, who once again managed to fold the container. I want to say “boom” here too because I suspect the new deformation to be the result of an unfortunate manoeuvre with the excavator, but I was not there so it may have been, as they say, a act of God… Since we are now at the peak of production and the dock is usable despite its ugly bloat, we will work with what we have, but it will certainly not be the most beautiful dock and my illusion that we were going to benefit from the experience is clearly not applicable here. After the peak we will see if it is necessary to undo the construction and redo things properly, but for the moment let’s hope it will last for the next few months.

In the morning, we like to have fruit for breakfast. In general it is a choice of papaya, pineapple and passion fruit, but since I came home there has been little more than a shrivelled papaya from time to time. After letting our staff know that I found the production of our garden disappointing there was like an explosion and I now find myself with 2-3 pineapples and papayas every day, the passion fruit still remaining modest. Given this sudden explosion, I am currently the fruit supplier for the other expatriates and in particular our plant manager who is a great lover of all kinds of fruit.

As I write these lines, Theo shows off his repertoire with calls for Makala and Griezel, noise of a door squeaking, laughter, whistles, guard calls, barking, squealing (our neighbour had puppies), songs, meows, miscellaneous words like Cracoucas, Red Alert, Hello Theo and monologues of which I don’t understand much. This bird does not stop surprising us by the extent of its repertoire, whose interventions are often very appropriate and which sometimes make us laugh.

I hope these lines will find you well. Feel free to share your news with us.

Until soon,

Marc & Marie-Claude



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Ratées – Failures

See below for text in English

Les choses ne marchent pas toujours comme on le souhaite, parfois c’est anodin et dans d’autres cas les conséquences sont plus dramatiques. Cette semaine a été caractérisée par pas mal d’événements qui pourraient figurer dans la catégorie des ratées, allez savoir pourquoi, mais il y a des semaines comme cela.
Aujourd’hui c’est le pain qui m’a fait un pied de nez et pourtant ce n’est pas faute de faire du pain de manière régulière avec une recette que l’on pourrait décrire comme standard car mis à part l’adjonction variable de noix, noisettes ou graines de potirons, la quantité de farine, de levure, d’eau, de sel, etc. est la même chaque fois. Cette fois il est possible que ce que j’ai utilisé comme farine (blanc, poudreux et semblable en toute apparence à de la farine) ne l’était pas car la pâte était cassante au lieu d’être élastique, le pain n’a pas vraiment monté et pis encore le goût est… pas bon. Heureusement, comme cette première fournée avait été faite ce matin, j’ai eu le temps de faire un deuxième lot qui semble cette fois plus prometteur. A voir toutefois car pour le moment les pains sont supposer lever. J’espère quand même que cette fois sera la bonne car sinon demain matin il n’y aura pas de toast au petit déjeuner.
Cette semaine a commencé du mauvais pied car au niveau des activités de la plantation il y a aussi eu quelques problèmes. Tout a commencé par un de nos employés qui a fait un accident vasculaire cérébral dimanche dernier et qui, malheureusement, après quelques jours de coma profond nous a quitté. Il est peu probable que même dans d’autres circonstances on aurait pu le sauver, mais il n’en reste pas moins que c’est dans ces cas que l’on se rend encore plus compte combien nous sommes isolés. Même si nous avions fait venir un avion médicalisé de l’Afrique du Sud, il est peu probable que l’issue aurait été différente.
En même temps, les premiers jours de la semaine ont été marqués par des débuts de grève sauvage. Ceux-ci étaient très localisés et ne se sont pas prolongés les jours suivants, ce qui est du reste très déconcertant car un jour nos travailleurs crient et réclament toutes sortes de choses que nous ne sommes pas en mesure de leur donner et le lendemain ils sont tout sourires comme si rien ne s’était passé.
Hier, samedi, soir nous avions prévu une réunion au cercle avec tous les agents d’encadrement de la société, soit une petite cinquantaine de personnes. J’essaie d’organiser de telles rencontres pour nous donner une occasion de se retrouver en expatriés et collègues nationaux dans un cadre social et parler d’autre chose que de palmiers et d’huile. Seulement avec le décès de notre collègue il ne semblait pas approprié de se retrouver autour d’un verre alors que la famille pleure la perte de leur papa. Nous avons donc décidé de reporter cette rencontre à une date ultérieure et tout le monde est resté tranquillement chez soi pour le week-end.
Au niveau de la construction nous avons également eu nos ratées. D’une part la clôture du terrain de tennis s’était écroulée car minée par les termites et pour éviter que cela ne se reproduise j’ai suggéré de faire des socles en béton sur lesquels fixer les poteaux de la clôture. Nous avons testé cette solution pour la construction de nos abris et toilettes sèches en plantation et cela semble donner de bons résultats car les termites n’ont plus d’accès direct au bois. Dans le cas du terrain de tennis, croyant sans doute bien faire, l’équipe de construction a fabriqué des touts petits socles en béton qui sont tout à fait sous-dimensionnés pour supporter des poteaux de 3-4m de hauteur avec le résultat qu’ils sont tous tombés, à nouveau…
L’autre chantier qui pose problème concerne la construction d’un quai sec pour le chargement de régimes. Il s’agit d’une structure où d’un côté il y a une rampe qui permet aux tracteurs de reculer avec les remorques pleines de régimes tandis que de l’autre côté en contre-bas du quai il y a de la place pour stationner un gros camion qui se charge ensuite d’acheminer les régimes jusqu’à l’huilerie. Nous avons quatre quais de la sorte, en fait trois seulement car le quatrième a connu des problèmes lors de sa construction. La base de la structure du quai consiste en deux conteneurs de 40 pieds (12m) superposés et remplis de terre. Lors de la première pose des conteneurs, celui du bas s’est complètement plié en le remplissant de terre et pour le remplacer a d’abord du être vidé à la main (ce qui fait quand même plus de 50 tonnes de terre à bouger). Lors de la deuxième tentative, le conteneur du bas n’a pas plié mais une fois plein de terre s’est incliné, ce qui n’est pas non plus idéal. Cette fois, plutôt que de vider encore une fois le conteneur à la main, nous avons décidé de placer une cale entre les deux conteneurs pour que celui du dessus ne soit plus (trop) incliné. Une solution qui est loin d’être idéale mais permet d’économiser beaucoup de temps et d’argent, surtout parce que la pointe de production commence.
Certes il y a des choses qui ne marchent pas comme prévu, mais il y a aussi des surprises agréables et l’une de celles-ci, même si cela paraît anodin, est le développement des petits arbres du voyageur (Ravenala madagascariensis) que nous avons planté dans le jardin. Pour ceux qui ne le connaissent pas, l’arbre du voyageur, dont les feuilles ressemblent un peu à celles d’un bananier, a la particularité d’avoir des feuilles parfaitement opposées et ainsi de se développer en forme de grand éventail. Les nôtres sont encore petits mais prometteurs

Voilà pour les nouvelles de cette semaine, n’hésitez-pas à nous faire part des vôtres.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Quai de chargement – Loading quay
Chargeurs – Loaders
Cale de redressement – Straightening blocs
Ravenala – Arbre du voyageur – Traveller’s tree
Fleurs devant la porte – Flowers in fron of the door
Potager – Vegetable garden

Things do not always work as we would like, sometimes it is harmless and in other cases the consequences are more dramatic. This week has been characterized by quite a few events that could fall into the category of failures, who knows why, but there are weeks like this.
Today it is the bread that has given me headaches and yet it is not for lack of making bread on a regular basis with a recipe that could be described as standard because apart from the variable addition of nuts, hazelnuts or pumpkin seeds, the quantity of flour, yeast, water, salt, etc. is the same every time. This time it is possible that what I used as flour (white, powdery and similar in appearance to flour) was not, because the dough was brittle instead of elastic, the bread did not really rise and worse still the taste is… not good. Fortunately, since this first batch was made this morning, I had time to make a second batch, which this time seems more promising. It remains to be seen however, because right now the bread loaves are supposed to rise. I hope this time it will be OK because otherwise tomorrow morning there will be no breakfast toast.
This week started off on the wrong foot because there were also some problems with the planting activities. It started with one of our employees who suffered a stroke last Sunday and unfortunately, after a few days of deep coma, left us. It is unlikely that even in other circumstances he could have been saved, but it is in these cases that we become even more aware of how isolated we are. Even if we had brought a medical plane from South Africa, it is unlikely that the outcome would have been different.
At the same time, the first days of the week were marked by the beginning of a wildcat strike. These were very localized and did not last for the next few days, which is very disconcerting because one day our workers are screaming and demanding all kinds of things that we are not able to give them and the next day they are all smiling as if nothing had happened.
Yesterday, Saturday, evening we had planned a meeting at the circle with all the company’s management staff, i.e. a group of about fifty people. I try to organize such meetings to give us an opportunity to meet between expatriates and national colleagues in a social setting and talk about something other than palm trees and oil. Only with the death of our colleague it didn’t seem appropriate to have a drink while the family mourned the loss of their father. So we decided to postpone this meeting to a later date and everyone stayed home quietly for the weekend.
In terms of construction, we also had our failures. On the one hand, the tennis court fence had collapsed because it was undermined by termites and to prevent this from happening again, I suggested making concrete bases on which to attach the fence posts. We have tested this solution for the construction of our shelters and dry toilets in plantations and it seems to give good results because termites no longer have direct access to the wood. In the case of the tennis court, probably believing they were doing the right thing, the construction team made very small concrete bases that were completely undersized to support 3-4m high poles with the result that they all fell, again….
The other problematic site relates to the construction of a dry dock for loading regimes. It is a structure where on one side there is a ramp that allows tractors to back up with trailers full of fruit bunches while on the other side below the dock there is space to park a large truck that then takes care of transporting the fruit bunches to the oil mill. We have four docks of this kind, actually only three because the fourth had problems during its construction. The base of the wharf structure consists of two 40-foot (12m) containers stacked one above the other and filled with soil. During the first installation of the containers, the bottom one was completely folded while filling it with soil and to replace it had to be emptied by hand first (which represents more than 50 tons of soil to move with shovels out of a confined space). On the second attempt, the bottom container did not bend, but once full of soil, it tilted, which is not ideal either. This time, rather than emptying the container by hand again, we decided to place a bloc between the two containers so that the top one would no longer be (too) inclined. A solution that is far from ideal but saves a lot of time and money, especially because the peak production is about to start.
Certainly there are things that do not work as expected, but there are also pleasant surprises and one of them, even if it seems meaningless to some, is the development of the little traveller’s trees (Ravenala madagascariensis) that we planted in the garden. For those who do not know it, the traveller’s tree, whose leaves resemble those of a banana tree, has the particularity of having perfectly opposite leaves and thus developing into a large fan. Ours are still small but promising.

So much for this week’s news, don’t hesitate to let us know yours.

Looking forward to hear from you,

Marc & Marie-Claude

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Sauvé par un Chien Puant – Saved by a Filthy Dog

See below for an English language version of the text.

Après des vacances partagées entre France, Belgique, Suisse et Allemagne qui nous ont permis de voir famille et amis, généralement trop brièvement, il était temps de revenir à la maison et de reprendre le boulot. Je suis arrivé à Mapangu vendredi en fin de matinée, seul dans un premier temps afin d’évaluer la situation et préparer à fond la pointe de production qui risque de démarrer incessamment. Marie-Claude profite encore un peu de temps de la Normandie et aura peut-être une autre occasion de revoir famille et amis avant de me rejoindre.

Pour le moment nous ne sommes pas nombreux en tant qu’expatriés à Mapangu car plusieurs collègues ont profité de ce que la pointe n’ait pas encore commencé pour prendre quelques semaines de vacances de plus. Pour ceux qui ne le sauraient pas, même si le palmier produit en théorie de manière continue pendant toute l’année, ici à Mapangu les condition climatiques font qu’une grande partie de la récolte (production d’huile) est concentrée sur les mois de juin à septembre, voire même de mi-juin à mi-septembre, avec deux tiers de la production annuelle concentrée sur ces 3 mois. Il va sans dire que ces mois sont cruciaux pour la plantation et que pendant cette période nous travaillons 7 jours sur 7 et, pour l’huilerie certainement, 24 heures sur 24. Il y a donc lieu d’être reposés et prêts à travailler comme des malades pendant ces quelques mois de pointe. Tout cela se passe cette fois-ci dans un contexte politique et économique en déroute, car le pays ne dispose pas encore de gouvernement et les services de l’état n’étant pas payés se retournent vers les sociétés pour assurer leurs revenus (légitimes ou non). Tant que possible nous prenons les devants en constituant des stocks de carburant et en faisant monter des barges à vide pour évacuer les huiles produites avant que nos tanks de stockages ne soient pleins et nous ce qui nous forcerait à suspendre les opérations. Normalement il y a des barges qui remontent le Kasaï pour livrer des marchandises à Ilebo, où celles-ci sont transférées sur des wagons de chemin de fer à destination de l’est du pays. Seulement la voie de chemin de fer reliant Ilebo à Mbuji-Mayi et Lubumbashi est en tellement mauvais état que la circulation des trains n’est possible qu’au compte gouttes et que les barges doivent parfois patienter jusqu’à 3 mois pour pouvoir être déchargées dans des wagons. Dans ces conditions beaucoup de transporteurs préfèrent ne pas envoyer leur barges sur le Kasaï et nous ne pouvons pas bénéficier des barges qui redescendent à vide pour charger notre huile… La voie d’eau étant le seul moyen pour évacuer notre production (les routes ne permettent pas le passage de camions citernes – qui n’existent pas) nous devons payer des transporteurs pour faire monter des barges sans charge.

Pour corser un petit peu les choses, notre pic de production correspond à la saison sèche dans notre région et une des conséquences logiques est que le niveau du Kasaï baisse significativement, au point que les barges ne peuvent pas prendre de charge complète sans risque d’échouer. Non seulement est-il donc nécessaire de faire monter des barges vides, mais en plus nous sommes limités en capacité de chargement par le tirant d’eau du Kasaï. Le fait que la saison sèche commence, devrait me permettre de reprendre le vélo quasi tous les jours, vélo que j’avais ramené avec moi en Belgique pour une révision complète car après plus de 5.000km de piste il y avait quelques éléments qui commençaient à donner des signes de fatigue. Cela m’amène au titre de ces nouvelles car, arrivé à l’aéroport de Bruxelles avec mes bagages, composés d’une grosse valise et de mon vélo proprement emballé dans un sac spécial pour ce genre de choses, je me suis vu refuser l’embarquement du vélo. Alors que cela n’avait pas été le cas à Kinshasa pour l’aller, il semblerait que le transport de vélo en avion au départ de Bruxelles n’est possible que si une réservation spéciale a été faite et un supplément payé en ligne à cette fin. Je n’avais évidemment fait ni l’un ni l’autre et n’étais pas prêt à abandonner ma bicyclette en Belgique. La dame chargée de l’enregistrement de mes bagages a commencé par appeler différents services (qui ne répondaient pas au téléphone) puis consulter collègues et supérieurs pour essayer de trouver une solution. Est alors arrivé au guichet à côté du nôtre un monsieur avec une cage contenant un chien qui, je crois, était un jeune berger allemand. Cela serait resté une simple anecdote s’il n’est que ce chien dégageait une odeur pestilentielle qui incommoda très fort la dame chargée de mon enregistrement, au point qu’elle en avait des nausées. Elle ne pouvait évidemment pas abandonner son poste étant en milieu de l’enregistrement de mes bagages (ma valise était déjà étiquetée et partie), mais manifestement elle n’allait pas tenir beaucoup plus longtemps sans craquer et m’a déclaré les larmes aux yeux qu’elle devait absolument aller aux toilettes pour s’éloigner de cette bombe puante. La seule solution étant de clôturer mon enregistrement, elle a donc promptement enregistré mon vélo, m’a donné ma carte d’embarquement et quitté le guichet avant même que je puisse la remercier de cette faveur. Je l’ai vu courir vers les toilettes tandis que sa collègue au guichet d’à côté me regardait avec une interrogation dans les yeux et quand j’ai pointé vers le chien elle m’a dit avoir le nez bouché à cause d’un rhume et de ne rien sentir (la bienheureuse). Je ne souhaite à aucun chien de sentir de la sorte, mais dans ce cas particulier je ne puis qu’exprimer de la reconnaissance à ce canin qui m’a “sauvé” la mise. Entre temps la bicyclette est bien arrivée à Mapangu et est à présent ré-assemblée et prête à attaquer la piste entre la maison et le bureau.

Notre ménagerie (Makala, Griezel et Théo) m’a accueilli avec beaucoup de bruits de plaisir et même si Makala dégage un certain fumet de canin, cela ne peut se comparer avec l’expérience de Zaventem…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt, j’espère que vous avez apprécié ces nouvelles,

Marc et Marie-Claude

After a holiday shared between France, Belgium, Switzerland and Germany that allowed us to see family and friends, usually too briefly, it was time to come home and get back to work. I arrived in Mapangu on Friday late morning, alone at first to assess the situation and fully prepare for the peak production that may start soon. Marie-Claude is spending some extra time in Normandy and will hopefully be able to see a little more of family and friends before joining me in Mapangu.

For the time being we are not many expatriates in Mapangu, because several colleagues have taken advantage of the peak not having started yet to take another few weeks of vacation. For those who do not know, even if the palm tree produces in theory continuously throughout the year, here in Mapangu the climatic conditions mean that a large part of the harvest (oil production) is concentrated in the months of June to September, or even from mid-June to mid-September, with two thirds of the annual production concentrated over these 3 months. It goes without saying that these months are crucial for the plantation and that during this period we work 7 days a week and, for the oil mill certainly, 24 hours a day. There is therefore a need to be rested and ready to work like mad during these few high production months. All this is obviously happening in a failed political and economic context, because the country does not yet have a government and the state services are not being paid, these turn to companies to ensure their revenues (legitimate or not). Whenever possible, we prepare ourselves as best we can for the rush by building up fuel stocks and bringing empty barges up the river to make sure we can evacuate the oils produced before our storage tanks are full and would force us to suspend operations. Normally there are barges going up the Kasai to deliver goods in Ilebo, where they are transferred to railway cars bound for the east of the country. Only the railway line linking Ilebo to Mbuji May and Lubumbashi is in such poor condition that train traffic is reduced to a trickle and barges sometimes have to wait up to 3 months to be unloaded into wagons. Under these conditions many carriers prefer not to send their barges up the Kasai river and we lack barges that come back empty to load our oil… The waterway being the only way to evacuate our production (roads do not allow the passage of tank trucks – which do not exist) we have to pay carriers to bring their barges up river without a load.

To make things a little more difficult, our peak production corresponds to the dry season in our region and one of the logical consequences is that the level of Kasai river drops significantly, to the point where the barges cannot take full loads at the risk of running aground. Not only is it necessary to pay for empty barges to come all the way from Kinshasa, but we are also limited in loading capacity by the draught of the Kasai. The fact that the dry season is starting should allow me to resumes cycling almost every day. I had brought my mountain bike back with me to Belgium for a complete overhaul because after more than 5,000km of cycling on sandy roads there were some elements that were starting to show signs of fatigue. This brings me to the title of this posting because when I arrived at Brussels airport with my luggage, consisting of a large suitcase and my bike properly packed in a special bag for this kind of thing, I was denied checking in with a bicycle. While this was not the case in Kinshasa for the flight to Brussels, it would seem that transporting a bicycle from Brussels is only possible if a special reservation has been made with an appropriate supplement paid in advance. Of course, I hadn’t done either and I wasn’t ready to leave my bike in Belgium. The lady in charge of checking in my luggage started calling different departments (who were not answering the phone) and consulting her colleagues and superiors to try to find a solution. Then, at the counter next to ours, a gentleman arrived with a cage containing a dog which, I believe, was a young German shepherd. It would have been a simple anecdote, except this dog or its cage produced a pestilential smell that made the lady in charge of my registration very uncomfortable, to the point that she was nauseous. She obviously couldn’t leave her post as she was in the middle of checking in my luggage (my suitcase was already tagged and gone), but obviously she wasn’t going to last much longer without some kind of drame and she told me with tears in her eyes that she absolutely had to go to the bathroom to get away from that stinking bomb. The only solution being to close my check-in, she promptly checked in my bike, gave me my boarding pass and left the counter before I could even thank her for doing me this favor. I saw her running to the toilet while her colleague at the next counter looked at me with a questioning look in her eyes and when I pointed at the dog she told me that her nose was blocked because of a cold and she didn’t smell anything (the blessed one). I do not wish any dog to feel this way, but in this particular case I can only express gratitude to this canine who “saved” my day. Meanwhile the bicycle has arrived in Mapangu and is now reassembled and ready to attack the track between the house and the office.

Our menagerie (Makala, Griezel and Théo) welcomed me with many noises of pleasure and even if Makala gives off a certain canine aroma, this cannot in no way rival with Zaventem’s experience…

I hope to hear from you very soon, and I hope you enjoyed this posting,

Marc and Marie-Claude