Categories
Mapangu Uncategorised

Sauvé par un Chien Puant – Saved by a Filthy Dog

See below for an English language version of the text.

Après des vacances partagées entre France, Belgique, Suisse et Allemagne qui nous ont permis de voir famille et amis, généralement trop brièvement, il était temps de revenir à la maison et de reprendre le boulot. Je suis arrivé à Mapangu vendredi en fin de matinée, seul dans un premier temps afin d’évaluer la situation et préparer à fond la pointe de production qui risque de démarrer incessamment. Marie-Claude profite encore un peu de temps de la Normandie et aura peut-être une autre occasion de revoir famille et amis avant de me rejoindre.

Pour le moment nous ne sommes pas nombreux en tant qu’expatriés à Mapangu car plusieurs collègues ont profité de ce que la pointe n’ait pas encore commencé pour prendre quelques semaines de vacances de plus. Pour ceux qui ne le sauraient pas, même si le palmier produit en théorie de manière continue pendant toute l’année, ici à Mapangu les condition climatiques font qu’une grande partie de la récolte (production d’huile) est concentrée sur les mois de juin à septembre, voire même de mi-juin à mi-septembre, avec deux tiers de la production annuelle concentrée sur ces 3 mois. Il va sans dire que ces mois sont cruciaux pour la plantation et que pendant cette période nous travaillons 7 jours sur 7 et, pour l’huilerie certainement, 24 heures sur 24. Il y a donc lieu d’être reposés et prêts à travailler comme des malades pendant ces quelques mois de pointe. Tout cela se passe cette fois-ci dans un contexte politique et économique en déroute, car le pays ne dispose pas encore de gouvernement et les services de l’état n’étant pas payés se retournent vers les sociétés pour assurer leurs revenus (légitimes ou non). Tant que possible nous prenons les devants en constituant des stocks de carburant et en faisant monter des barges à vide pour évacuer les huiles produites avant que nos tanks de stockages ne soient pleins et nous ce qui nous forcerait à suspendre les opérations. Normalement il y a des barges qui remontent le Kasaï pour livrer des marchandises à Ilebo, où celles-ci sont transférées sur des wagons de chemin de fer à destination de l’est du pays. Seulement la voie de chemin de fer reliant Ilebo à Mbuji-Mayi et Lubumbashi est en tellement mauvais état que la circulation des trains n’est possible qu’au compte gouttes et que les barges doivent parfois patienter jusqu’à 3 mois pour pouvoir être déchargées dans des wagons. Dans ces conditions beaucoup de transporteurs préfèrent ne pas envoyer leur barges sur le Kasaï et nous ne pouvons pas bénéficier des barges qui redescendent à vide pour charger notre huile… La voie d’eau étant le seul moyen pour évacuer notre production (les routes ne permettent pas le passage de camions citernes – qui n’existent pas) nous devons payer des transporteurs pour faire monter des barges sans charge.

Pour corser un petit peu les choses, notre pic de production correspond à la saison sèche dans notre région et une des conséquences logiques est que le niveau du Kasaï baisse significativement, au point que les barges ne peuvent pas prendre de charge complète sans risque d’échouer. Non seulement est-il donc nécessaire de faire monter des barges vides, mais en plus nous sommes limités en capacité de chargement par le tirant d’eau du Kasaï. Le fait que la saison sèche commence, devrait me permettre de reprendre le vélo quasi tous les jours, vélo que j’avais ramené avec moi en Belgique pour une révision complète car après plus de 5.000km de piste il y avait quelques éléments qui commençaient à donner des signes de fatigue. Cela m’amène au titre de ces nouvelles car, arrivé à l’aéroport de Bruxelles avec mes bagages, composés d’une grosse valise et de mon vélo proprement emballé dans un sac spécial pour ce genre de choses, je me suis vu refuser l’embarquement du vélo. Alors que cela n’avait pas été le cas à Kinshasa pour l’aller, il semblerait que le transport de vélo en avion au départ de Bruxelles n’est possible que si une réservation spéciale a été faite et un supplément payé en ligne à cette fin. Je n’avais évidemment fait ni l’un ni l’autre et n’étais pas prêt à abandonner ma bicyclette en Belgique. La dame chargée de l’enregistrement de mes bagages a commencé par appeler différents services (qui ne répondaient pas au téléphone) puis consulter collègues et supérieurs pour essayer de trouver une solution. Est alors arrivé au guichet à côté du nôtre un monsieur avec une cage contenant un chien qui, je crois, était un jeune berger allemand. Cela serait resté une simple anecdote s’il n’est que ce chien dégageait une odeur pestilentielle qui incommoda très fort la dame chargée de mon enregistrement, au point qu’elle en avait des nausées. Elle ne pouvait évidemment pas abandonner son poste étant en milieu de l’enregistrement de mes bagages (ma valise était déjà étiquetée et partie), mais manifestement elle n’allait pas tenir beaucoup plus longtemps sans craquer et m’a déclaré les larmes aux yeux qu’elle devait absolument aller aux toilettes pour s’éloigner de cette bombe puante. La seule solution étant de clôturer mon enregistrement, elle a donc promptement enregistré mon vélo, m’a donné ma carte d’embarquement et quitté le guichet avant même que je puisse la remercier de cette faveur. Je l’ai vu courir vers les toilettes tandis que sa collègue au guichet d’à côté me regardait avec une interrogation dans les yeux et quand j’ai pointé vers le chien elle m’a dit avoir le nez bouché à cause d’un rhume et de ne rien sentir (la bienheureuse). Je ne souhaite à aucun chien de sentir de la sorte, mais dans ce cas particulier je ne puis qu’exprimer de la reconnaissance à ce canin qui m’a “sauvé” la mise. Entre temps la bicyclette est bien arrivée à Mapangu et est à présent ré-assemblée et prête à attaquer la piste entre la maison et le bureau.

Notre ménagerie (Makala, Griezel et Théo) m’a accueilli avec beaucoup de bruits de plaisir et même si Makala dégage un certain fumet de canin, cela ne peut se comparer avec l’expérience de Zaventem…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt, j’espère que vous avez apprécié ces nouvelles,

Marc et Marie-Claude

After a holiday shared between France, Belgium, Switzerland and Germany that allowed us to see family and friends, usually too briefly, it was time to come home and get back to work. I arrived in Mapangu on Friday late morning, alone at first to assess the situation and fully prepare for the peak production that may start soon. Marie-Claude is spending some extra time in Normandy and will hopefully be able to see a little more of family and friends before joining me in Mapangu.

For the time being we are not many expatriates in Mapangu, because several colleagues have taken advantage of the peak not having started yet to take another few weeks of vacation. For those who do not know, even if the palm tree produces in theory continuously throughout the year, here in Mapangu the climatic conditions mean that a large part of the harvest (oil production) is concentrated in the months of June to September, or even from mid-June to mid-September, with two thirds of the annual production concentrated over these 3 months. It goes without saying that these months are crucial for the plantation and that during this period we work 7 days a week and, for the oil mill certainly, 24 hours a day. There is therefore a need to be rested and ready to work like mad during these few high production months. All this is obviously happening in a failed political and economic context, because the country does not yet have a government and the state services are not being paid, these turn to companies to ensure their revenues (legitimate or not). Whenever possible, we prepare ourselves as best we can for the rush by building up fuel stocks and bringing empty barges up the river to make sure we can evacuate the oils produced before our storage tanks are full and would force us to suspend operations. Normally there are barges going up the Kasai to deliver goods in Ilebo, where they are transferred to railway cars bound for the east of the country. Only the railway line linking Ilebo to Mbuji May and Lubumbashi is in such poor condition that train traffic is reduced to a trickle and barges sometimes have to wait up to 3 months to be unloaded into wagons. Under these conditions many carriers prefer not to send their barges up the Kasai river and we lack barges that come back empty to load our oil… The waterway being the only way to evacuate our production (roads do not allow the passage of tank trucks – which do not exist) we have to pay carriers to bring their barges up river without a load.

To make things a little more difficult, our peak production corresponds to the dry season in our region and one of the logical consequences is that the level of Kasai river drops significantly, to the point where the barges cannot take full loads at the risk of running aground. Not only is it necessary to pay for empty barges to come all the way from Kinshasa, but we are also limited in loading capacity by the draught of the Kasai. The fact that the dry season is starting should allow me to resumes cycling almost every day. I had brought my mountain bike back with me to Belgium for a complete overhaul because after more than 5,000km of cycling on sandy roads there were some elements that were starting to show signs of fatigue. This brings me to the title of this posting because when I arrived at Brussels airport with my luggage, consisting of a large suitcase and my bike properly packed in a special bag for this kind of thing, I was denied checking in with a bicycle. While this was not the case in Kinshasa for the flight to Brussels, it would seem that transporting a bicycle from Brussels is only possible if a special reservation has been made with an appropriate supplement paid in advance. Of course, I hadn’t done either and I wasn’t ready to leave my bike in Belgium. The lady in charge of checking in my luggage started calling different departments (who were not answering the phone) and consulting her colleagues and superiors to try to find a solution. Then, at the counter next to ours, a gentleman arrived with a cage containing a dog which, I believe, was a young German shepherd. It would have been a simple anecdote, except this dog or its cage produced a pestilential smell that made the lady in charge of my registration very uncomfortable, to the point that she was nauseous. She obviously couldn’t leave her post as she was in the middle of checking in my luggage (my suitcase was already tagged and gone), but obviously she wasn’t going to last much longer without some kind of drame and she told me with tears in her eyes that she absolutely had to go to the bathroom to get away from that stinking bomb. The only solution being to close my check-in, she promptly checked in my bike, gave me my boarding pass and left the counter before I could even thank her for doing me this favor. I saw her running to the toilet while her colleague at the next counter looked at me with a questioning look in her eyes and when I pointed at the dog she told me that her nose was blocked because of a cold and she didn’t smell anything (the blessed one). I do not wish any dog to feel this way, but in this particular case I can only express gratitude to this canine who “saved” my day. Meanwhile the bicycle has arrived in Mapangu and is now reassembled and ready to attack the track between the house and the office.

Our menagerie (Makala, Griezel and Théo) welcomed me with many noises of pleasure and even if Makala gives off a certain canine aroma, this cannot in no way rival with Zaventem’s experience…

I hope to hear from you very soon, and I hope you enjoyed this posting,

Marc and Marie-Claude

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.