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Depuis mon retour de congé j’ai été bien occupé principalement avec des tâches administratives et des visites de toutes sortes de personnes dont beaucoup venaient exprimer leur surprise et satisfaction de mon retour car une rumeur circulait dans Mapangu que nous étions parti définitivement, certains prétendant même que j’en aurais profité pour vider la caisse de la société (c’est pour cela que vous m’avez peut-être vu circuler dans une voiture de luxe pendant mes congés)… Mais le soulagement des travailleurs était surtout de savoir que comme j’étais de retour il leur serait possible d’acheter encore des lampes Waka-waka. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la lampe Wake-waka, il s’agit d’un petit boîtier dont une des faces est munie d’un panneau solaire et l’autre de deux lampes LED ainsi que d’une prise USB permettant de charger un téléphone par exemple. Comme ici la région est démunie d’électricité ces lampes permettent à nos travailleurs de s’éclairer (il y a une autonomie allant jusqu’à 150 heures d’éclairage) et de recharger leur téléphone sans devoir acheter des piles (chinoises) qui ne durent que quelques heures ou de payer quelqu’un pour charger leur téléphone via un panneau solaire. A ce jour nous avons déjà distribué plus de 2.500 de ces lampes qui commencent à se retrouver également via des marchés parallèles dans les villes voisines comme Ilebo, Idiofa et Kikwit. Je crois aussi que bon nombre aboutissent à Kinshasa qui, malgré le fait d’être électrifié, souffre de fréquentes coupures de courant durant lesquelles une lampe de poche est la bienvenue. Etant fort prisées, ces lampes sont la convoitise de voleurs qui savent qu’elles devront tôt ou tard être laissées au soleil pour être rechargées, et ils profitent de ces moments pour les dérober. Bref, la seule raison qui fait que les travailleurs de Brabanta auraient regretté mon départ était l’éventuelle suspension de l’approvisionnement en lampes Waka-waka. Au moins je sais quelles sont les priorités et puis nous ne sommes pas encore parti!
Mais ce n’est pas cela l’objet du titre car, non, les lampes Waka-waka permettent de faire beaucoup de choses mais pas vraiment de boum. En fait, le boum dont je voulais parler est celui de la production de la plantation. A la fin de la semaine dernière nous étions à spéculer combien il serait nécessaire de revoir nos budgets de production à la baisse vu le faible nombre de régimes et de fruits de palme sortant de la plantation. Et puis cette semaine BOUM! la production a explosé passant de 150 tonnes de récolte par jour à 600 tonnes par jour, le pourquoi et le comment restant un de ces mystères de la nature car durant les mois précédents nous avons maintes fois pensé que la production devait augmenter au vu des régimes sur les palmiers et rien ne se passait et maintenant, alors que nous nous étions résignés à attendre encore un peu, sans crier gare les palmiers commencent à cracher leurs régimes et fruits plus vite que nous ne pouvons les récolter. Heureusement nous avons tout un lot d’outillage qui arrive avec une barge aujourd’hui ou demain (brouettes, ciseaux de récolte, etc.) et nous sommes, à part cela, fin prêts pour fonctionner à plein pots pendant les mois de pointe qui viennent.
Tout est prêt, ou presque car par acquis de conscience j’ai demandé au directeur de l’huilerie de s’assurer que notre deuxième générateur était tout à fait opérationnel car, en période de pointe, nous devons fonctionner 24h sur 24 . Si par hasard le premier générateur s’arrête pour une raisons ou une autre je préfère savoir qu’il suffit d’allumer l’autre. Eh bien non, le deuxième générateur refusait de s’allumer, ce qui fait que nous avons fait venir d’urgence un technicien de Kinshasa (car le générateur en question est encore sous garantie) et, ouf, les choses sont maintenant opérationnelles. Il semblerait que c’était une petite chose (une alarme à désactiver) mais qui était quand même assez sérieuse pour que la venue du technicien en personne soit nécessaire. Heureusement, ayant fait ce contrôle jeudi, nous avons encore eu juste le temps d’organiser la venue du technicien avec l’avion hebdomadaire d’Ilebo.
Pour pouvoir évacuer tous les régimes de la plantation vers l’huilerie, nous avons mis en place quatre points de collecte munis d’un quai sec où il est possible de charger de gros camions et éviter ainsi que les tracteurs doivent aller déposer leur charge jusqu’à l’usine (car cela prend beaucoup de temps). Il ne restait qu’un seul quai à compléter et, naïvement, nous nous sommes dits que fort de l’expérience des trois quais précédents celui-ci serait un jeu d’enfant. Comme expliqué la semaine passée les débuts ont été difficiles et nous pensions sincèrement que les problèmes avaient été résolus, malheureusement c’est sans compter avec “l’ingéniosité” de nos hommes qui ont encore une fois réussi à plier le conteneur. J’ai envie de dire “boum” ici aussi car je soupçonne la nouvelle déformation d’être le résultat d’une manœuvre malencontreuse avec la pelle mécanique, mais je n’y étais pas donc c’est peut-être, comme ils disent, “un fait de Dieu”. Étant, maintenant, acculés à la pointe de production et vu que le quai est utilisable malgré le vilain ballonnement de celui-ci. Nous allons travailler avec ce que nous avons, mais ce ne sera certainement pas le plus beau quai et mon illusion de bénéfice de l’expérience n’est manifestement pas d’application ici. Après la pointe nous verrons s’il y lieu de défaire la construction et de refaire les choses correctement, mais pour le moment espérons qu’il tienne les prochains mois.
Le matin, nous aimons prendre des fruits pour le petit déjeuner. En général c’est un choix de papaye, ananas et fruits de la passion, mais depuis que j’étais rentré il n’y avait guère plus qu’une papaye ratatinée de temps en temps. Après avoir signalé que je trouvais la production de notre jardin décevante il y a eu comme une explosion et je me retrouve maintenant avec 2-3 ananas et papayes tous les jours, les fruits de la passion restant encore modestes. Vu cette explosion soudaine, je suis “présentement” le pourvoyeur de fruits pour les autres expatriés en particulier notre directeur d’usine qui est un grand amateur de fruits en tout genres.
Pendant que j’écris ces lignes il y a Théo qui me fait une démonstration de son répertoire avec des appels de Makala et Griezel, des grincements de porte, des rires, des sifflements, appels de gardiens, aboiements, couinements (la chienne de notre voisin a eu des chiots), chants, miaulements, mots divers comme Cracoucas, Alerte Rouge, Bonjour Théo et monologues auxquels je ne comprends pas grand chose. Ce volatile n’arrête pas de nous surprendre par l’étendue de son répertoire, dont les interventions sont souvent très à propos ce qui fait parfois bien rire.
J’espère que ces lignes vous trouveront bien. N’hésitez-pas à nous faire part de vos nouvelles.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude
Since my return from leave I have been very busy mainly with administrative tasks and visits from all kinds of people, many of whom came to express their surprise and satisfaction with my return because there was a rumour in Mapangu that we had left for good, some of them even claiming I would have taken the opportunity to empty the company’s cash register (that’s why you may have seen me drive in a luxury car during my holidays)… But the relief of the workers was above all to know that since I was back it would be possible for them to buy more Waka-waka lamps. For those who are not familiar with the Wake-waka lamp, it is a small flat box with a solar panel on one side and two LED lamps on the other side, as well as a USB socket for charging a phone for example. As the region here is without electricity, these lamps allow our workers to have a source of light (there is an autonomy of up to 150 hours of lighting) and to recharge their phones without having to buy (Chinese) batteries that only last a few hours or to pay someone to charge their phones via a solar panel. To date we have already distributed more than 2,500 of these lamps, which are also starting to appear via parallel markets in neighbouring cities such as Ilebo, Idiofa and Kikwit. I also believe that many end up in Kinshasa which, despite being electrified, suffers from frequent power outages during which a flashlight is welcome. Being highly prized, these lamps are the envy of thieves who know that sooner or later they will have to be left in the sun to be recharged, and they take advantage of these moments to steal them. In short, the only reason the Brabanta workers would have regretted my departure was the possible suspension of the supply of Waka-waka lamps. At least I know what the priorities are and after all we are not gone yet!
But that was not the purpose of the title because, no, Waka-waka lamps allow you to do many things but I am not sure you would get a noisy BANG out of them. In fact, the bang I wanted to talk about is the one about the production of the plantation. At the end of last week we were speculating how wise it would be to revise our production budgets downwards given the low number of palm bunches and fruits leaving the plantation. And then this week BANG! production exploded from 150 tons of harvest per day to 600 tons per day, the why and how remaining one of nature’s mysteries, because during the previous months we repeatedly thought that production should increase in view of the bunches on the palm trees and nothing was happening and now, when we had resigned ourselves to waiting a little longer, without warning the palm trees start to spit out their bunches and fruits faster than we can harvest them. Fortunately we have a whole lot of tools coming in with a barge today or tomorrow (wheelbarrows, harvest scissors, etc.) and we are otherwise ready to operate at full capacity during the coming peak months.
Everything is ready, or almost ready because to be absolutely certain I asked the director of the oil mill to make sure that our second generator was fully operational. This is because in peak periods we have to operate 24 hours a day and if by chance the first generator stops for one reason or another I prefer to know that all we have to do is turning on the other one. Well no, the second generator refused to start despite all the efforts of our mechanics, so we urgently brought in a technician from Kinshasa (because the generator in question is still under warranty) and, I can breathe again, things are now operational. It seemed like a small thing (an alarm that neede to be disabled or something of the sort) but it was still serious enough that a specialist needed to come in person and, fortunately, having done this check on Thursday, we had just enough time to organize the technician’s visit with the weekly plane from Ilebo the following day.
To be able to evacuate all the fruit bunches from the plantation to the oil mill, we have set up four collection points equipped with a dry dock where it is possible to load large trucks and thus avoid that tractors having to drop off their loads at the factory, as this takes a long time going there and back. There was only one dock left to complete and, naively, we thought that with the experience of the three previous docks, it would be child’s play. As explained last week the beginnings were difficult and we sincerely thought that the problems had been solved, unfortunately this is without counting on the “ingenuity” of our men, who once again managed to fold the container. I want to say “boom” here too because I suspect the new deformation to be the result of an unfortunate manoeuvre with the excavator, but I was not there so it may have been, as they say, a act of God… Since we are now at the peak of production and the dock is usable despite its ugly bloat, we will work with what we have, but it will certainly not be the most beautiful dock and my illusion that we were going to benefit from the experience is clearly not applicable here. After the peak we will see if it is necessary to undo the construction and redo things properly, but for the moment let’s hope it will last for the next few months.
In the morning, we like to have fruit for breakfast. In general it is a choice of papaya, pineapple and passion fruit, but since I came home there has been little more than a shrivelled papaya from time to time. After letting our staff know that I found the production of our garden disappointing there was like an explosion and I now find myself with 2-3 pineapples and papayas every day, the passion fruit still remaining modest. Given this sudden explosion, I am currently the fruit supplier for the other expatriates and in particular our plant manager who is a great lover of all kinds of fruit.
As I write these lines, Theo shows off his repertoire with calls for Makala and Griezel, noise of a door squeaking, laughter, whistles, guard calls, barking, squealing (our neighbour had puppies), songs, meows, miscellaneous words like Cracoucas, Red Alert, Hello Theo and monologues of which I don’t understand much. This bird does not stop surprising us by the extent of its repertoire, whose interventions are often very appropriate and which sometimes make us laugh.
I hope these lines will find you well. Feel free to share your news with us.
Until soon,
Marc & Marie-Claude