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Un peu de tout . . .

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Bonjour,

la semaine passée, j’ai eu la surprise de voir Marc m’ apporter la manche à air de notre aéroport à raccommoder. . . Il avait d’abord été confié à une couturière locale qui s’était hâtée de fermer cet énorme trou au bout de ce sac rouge et blanc. J’ai donc décousu la couture de l’extrémité pour en refaire une manche comme il se doit, y ai ajouté un ourlet, retourné la manche pour que les couleurs délavées par le soleil soient à l’intérieur et les plus vives à l’extérieur, remplacé quelques œillets “et voilà”. Elle n’est pas comme neuve mais survivra peut-être à la prochaine inspection.
L’aéroport est pour nous un peu comme le cordon ombilical d’un futur nouveau-né, sans possibilité d’avion pas de vivres frais ou d’évacuation d’urgence, mais aussi et plus important pas de possibilité d’approvisionnement en fonds pour la paie, ce qui est totalement impossible à envisager. Donc ne pas obtenir l’homologation de notre piste serait un peu comme si on coupait ce cordon avant la naissance. Ici il y a évidemment toujours la possibilité d’invoquer l’article “congolais” (négocier une solution avec petit pécule à la clef), mais nous préférons éviter de nous lancer dans cette voie un peu incertaine, donc mieux vaut une manche à air fonctionnelle. Lors d’une inspection précédente, l’agent de la régie des voies aériennes nous avait pénalisé parce que notre manche à air n’était pas aux dimensions internationales mais que heureusement et de manière tout à fait fortuite il avait amené une manche à air aux dimensions officielles dans son sac qu’il était prêt à nous céder pour un prix d’amis et ainsi nous éviter une lourde amende… Après d’âpres négociations nous avons pu obtenir la manche à air pour la modeste somme de 800 dollars (720 euros) et vous conviendrez qu’il serait regrettable de ne pas utiliser celle-ci le plus longtemps possible afin de justifier cet investissement. Outre les vents parfois assez violents et les assauts du soleil, nous soupçonnons que la qualité de la dite manche à air n’était peut-être pas aussi extraordinaire que ce qui avait été annoncé ou que le prix aurait pu laisser supposer et ce superbe tube conique s’est rapidement retrouvé déchiré et troué à plusieurs endroits, mais peut-être pas au point de fermer l’embout pour en faire un sac comme cela avait été fait pas notre couturière locale dont c’était sans nul doute la première manche à air qu’elle a été amenée à réparer en se demandant pourquoi diables ces blancs laissent ainsi se déchirer le fond de leur sac…
La manche à air flotte à nouveau fièrement et il ne reste plus qu’à expliquer aux pilotes qu’en principe ils doivent atterrir contre le vent, mais cela nécessiterait de faire un survol de la piste avant d’atterrir et donc perdre du temps. Au moins le décollage se fait généralement contre le vent, bien que nous soupçonnons que cela soit un fait du hasard car les vents dominants viennent généralement de l’ouest et c’est dans cette direction que l’avion doit partir pour rejoindre Kinshasa.

Ici il faut aussi être un peu plombier, électricien, savoir se servir d’une foreuse, scie, etc. Le “multi-tasking” de Marc va bien plus loin comme vous avez eu l’occasion d’apprécier tout au long de nos lettres de nouvelles hebdomadaires. La tâche la plus surprenante restant probablement la gestion du bon fonctionnement de l’hôpital, maternités et dispensaires Brabanta. Les choses n’en sont heureusement pas encore à gérer des épidémies comme l’Ebola qui sévit dans l’est du pays, mais nous avons récemment une épidémie de rougeole qui s’est déclarée et comme peu de personnes sont vaccinées cela provoque malheureusement assez bien de fatalités, surtout parmi les enfants et personnes plus âgées. A l’hôpital nous avons un pavillon d’isolement qui a été fortement sollicité lors de l’épidémie de Choléra que nous avions eu l’année passée et qui maintenant sert à mettre les cas de rougeole en quarantaine. Ce week-end on a également appelé Marc pour organiser l’évacuation d’un Père flamand qui est basé à Mwembe (à environ 1h30 de Mapangu) qui est ici depuis plus de 50 ans mais souffre régulièrement de crises de malaria et dont le cœur n’est plus très vaillant. Il a toutefois refusé de prendre place dans le véhicule que nous avions envoyé avec un infirmier car il prétend que s’il a survécu ici au Congo depuis 50 ans il pourra certainement gérer sa “petite” crise de malaria sans problèmes…

Depuis vendredi nous avons quelques visiteurs à la maison qui sont ici pour 5 jours et, comme c’est souvent le cas lors de telles visites, cela veut dire courtes nuits, programmes constamment variables et des discussions interminables sur les différents aspects du palmier. Outre notre directeur agronomique groupe, nous avons également la compagnie d’un des grands spécialistes mondiaux du palmier à huile qui est venu mettre le doigt sur tout ce que nous ne faisons pas aussi bien que cela pourrait être fait et dont l’objectif principal est de nous démontrer qu’en appliquant les techniques culturales adéquates nous devrions pouvoir augmenter nos rendements de 25 à 30%. Le potentiel est donc énorme et les discussions très animées car ce genre d’amélioration n’est pas possible sans faire de très sérieux efforts sur le long terme et il est toujours difficile de changer les (parfois mauvaises) habitudes qui sont bien ancrées. Passionnant donc mais aussi épuisant et comme tout cela se passe en même temps que la pointe de production et plein d’autres problèmes qui ne peuvent pas attendre les journées sont bien remplies. Ce midi nous avons quand même pris le temps de nous retrouver avec tous les expatriés (nous étions 15 à table) et c’est en devinant le coucher du soleil (car il fait très brumeux en cette saison sèche) que nous vous écrivons ces quelques lignes).

Nous vous souhaitons une excellente semaine,

Marie-Claude et Marc

last week, I was surprised to see Marc bring me the windsock from our airport to mend… . It had first been entrusted to a local seamstress who had hastened to close the huge hole at the end of this red and white bag. So I sewed the seam from the end to make a new sleeve as it should be, added a hem, turned the sleeve over so that the colours faded by the sun were inside and the brightest on the outside, replaced a few “rings” and voila. It is not as good as new but may survive the next inspection.
For us, the airport is a bit like the umbilical cord of a future newborn baby, without the possibility of an airplane, no fresh food or emergency evacuation, but also and most importantly no possibility of providing funds for the payroll, which is totally impossible to envisage. So not getting the certification of our air strip would be a bit like cutting that cord before birth. Here there is obviously always the possibility of invoking the “Congolese” article (negotiating a solution with a “small” financial settlement), but we prefer to avoid embarking on this somewhat uncertain path, so it is better to have a functional windsock. During a previous inspection, the airway control agent penalized us because our windsock did not meet the international standards but fortunately and completely fortuitously he brought an windsock meeting the official standards in his bag that he was willing to let us have it for a friendly price and thus avoid paying a heavy fine… After tough negotiations we were able to get the windsockg for the modest sum of 800 dollars (720 euros) and you will agree that it would be regrettable not to use it as long as possible to justify this investment. In addition to the sometimes rather violent winds and the assaults of the sun, we suspect that the quality of the said windsock was perhaps not as extraordinary as what had been announced or that the price could have suggested and this superb conical tube was quickly torn and punctured in several places, but maybe not to the point of closing the tip of the tube to make a look like a bag. This work had however been given to a local seamstress, who probably never repaired one of those open ended tubes before and must have wondered why the hell these whites let the bottom of their bag tear…
The windsock now floats proudly again and all that remains is to explain to the pilots that in principle they should land against the wind, but this would require flying over the runway before landing and therefore wasting time. At least the takeoff is generally against the wind, although we suspect that this is a coincidence because the prevailing winds generally come from the west and it is in this direction that the plane must leave for Kinshasa.

Here you also have to be a bit of a plumber, electrician, know how to use a drill, saw, etc. Marc’s “multi-tasking” goes much further as you have had the opportunity to enjoy weekly news throughout our letters. The most surprising task probably remaining the management of the proper functioning of the hospital, maternity hospitals and Brabanta dispensaries. Fortunately, things are not yet as critical as managing epidemics such as Ebola, which is currently an issue in the east of the country, but we recently had a measles outbreak and since few people are vaccinated, this unfortunately causes quite a few fatalities, especially among children and older people. At the hospital we have an isolation ward that was heavily used during the Cholera outbreak we had last year and which is now used to quarantine measles cases. This weekend Marc was also called to organize the evacuation of a Flemish Father who is based in Mwembe (about 1h30 from Mapangu) who has been here for over 50 years but regularly suffers from malaria attacks and whose heart is no longer very strong. However, he refused to take a seat in the vehicle we sent with a nurse because he claims that if he has survived here in Congo for 50 years he will certainly be able to manage his “small” malaria crisis without problems…

Since Friday we have had some visitors at home who are here for 5 days and, as is often the case during such visits, this means short nights, constantly changing schedules and endless discussions on the different aspects of the palm tree. In addition to our group agronomic director, we also have the company of one of the world’s leading oil palm specialists who has come to highlight everything we are not doing as well as it could be done and whose main objective is to demonstrate to us that by applying the right cultivation techniques we should be able to increase our yields by 25 to 30%. The potential is therefore enormous and the discussions very lively because this kind of improvement is not possible without making very serious efforts in the long term and it is always difficult to change (sometimes bad) habits that are well established. So exciting but also exhausting and as all this happens at the same time as the peak production and many other problems that can’t wait, thus ensuring that the days are well filled. This lunchtime we still took the time to meet all the expatriates (we were 15 at the table) and it is by guessing the sunset (because it is very misty in this dry season) that we write these few lines to you).

We wish you an excellent week,

Marie-Claude and Marc




Bonjour,

la semaine passée, j’ai eu la surprise de voir Marc m’ apporter la manche à air de notre aéroport à raccommoder. . . Il avait d’abord été confié à une couturière locale qui s’était hâtée de fermer cet énorme trou au bout de ce sac rouge et blanc. J’ai donc décousu la couture de l’extrémité pour en refaire une manche comme il se doit, y ai ajouté un ourlet, retourné la manche pour que les couleurs délavées par le soleil soient à l’intérieur et les plus vives à l’extérieur, remplacé quelques œillets "et voilà". Elle n’est pas comme neuve mais survivra peut-être à la prochaine inspection.
L’aéroport est pour nous un peu comme le cordon ombilical d’un future nouveau-né, sans possibilité d’avion pas de vivres frais ou d’évacuation d’urgence, mais aussi et plus important pas de possibilité d’approvisionnement en fonds pour la paie, ce qui est totalement impossible à envisager. Donc ne pas obtenir l’homologation de notre piste serait un peu comme si on coupait ce cordon avant la naissance. Ici il y a évidemment toujours la possibilité d’invoquer l’article "congolais" (négocier une solution avec petit pécule à la clef), mais nous préférons éviter de nous lancer dans cette voie un peu incertaine, donc mieux vaut une manche à air fonctionnelle. Lors d’une inspection précédente, l’agent de la régie des voies aériennes nous avait pénalisé parce que notre manche à air n’était pas aux dimensions internationales mais que heureusement et de manière tout à fait fortuite il avait amené une manche à air aux dimensions officielles dans son sac qu’il était prêt à nous céder pour un prix d’amis et ainsi nous éviter une lourde amende… Après de âpres négociations nous avons pu obtenir la manche à air pour la modeste somme de 800 dollars (720 euros) et vous conviendrez qu’il serait regrettable de ne pas utiliser celle-ci le plus longtemps possible afin de justifier cet investissement. Outre les vents parfois assez violents et les assauts du soleil, nous soupçonnons que la qualité de la dite manche à air n’était peut-être pas aussi extraordinaire que ce qui avait été annoncé ou que le prix aurait pu laisser supposer et ce superbe tube conique s’est rapidement retrouvé déchiré et troué à plusieurs endroits, mais peut-être pas au point de fermer l’embout pour en faire un sac comme cela avait été fait pas notre couturière locale dont c’était sans nul doute la première manche à air qu’elle a été amenée à réparer en se demandant pourquoi diables ces blancs laissent ainsi se déchirer le fond de leur sac…
La manche à air flotte à nouveau fièrement et il ne reste plus qu’à explique aux pilotes qu’en principe ils doivent atterrir contre le vent, mais cela nécessiterait de faire un survol de la piste avant d’atterrir et donc perdre du temps. Au moins le décollage se fait généralement contre le vent, bien que nous soupçonnons que cela soit un fait du hasard car les vents dominants viennent généralement de l’ouest et c’est dans cette direction que l’avion doit partir pour rejoindre Kinshasa.

Il faut aussi être un peu plombier, électricien, savoir se servir d’une foreuse, scie, etc.
Le "multi-tasking" de Marc va bien plus loin comme vous avez eu l’occasion d’apprécier tout au long de nos lettres de nouvelles hebdomadaires. La tâche la plus surprenante restant probablement la gestion du bon fonctionnement de l’hôpital, maternités et dispensaires Brabanta. Les choses n’en sont heureusement pas encore à gérer des épidémies comme l’Ebola qui sévit dans l’est du pays, mais nous avons récemment une épidémie de rougeole qui s’est déclarée et comme peu de personnes sont vaccinées cela provoque malheureusement assez bien de fatalités, surtout parmi les enfants et personnes plus âgées. A l’hôpital nous avons un pavillon d’isolement

Fin de cette semaine, nous avons quelques visiteurs

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