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Une des choses auxquelles on ne pense généralement pas quand on débarque au milieu de la brousse dans un endroit comme Mapangu est de savoir ce qui se passe avec les déchets. Ce n’est parce que nous produisons une bonne partie de notre nourriture localement (légumes en tout cas) que le problème des déchets domestiques ne se pose pas et quand on commence à regarder au niveau des opérations de la société la liste s’allonge rapidement.
Tout ce qui est “compostable” au sens large, comme les déchets organiques, papiers, cartons et autres restes végétaux se retrouvent soit dans une fosse ou des tas qui avec le temps deviennent du compost. Ainsi nous avons un (deux en fait) tas de compostage dans le potager et dans la plantation nous avons une grande fosse où tous les déchets compostables, qui sont rassemblés dans des poubelles marquées à cet effet, sont acheminés une fois par semaine par un véhicule de collection. Tous les déchets organiques de l’huilerie tels que rafles, fibres, boues et noix sont utilisés directement comme apport de matière organique dans la plantation ou dans les potagers.
Il y a aussi des “déchets” qui sont recyclés plus ou moins efficacement, ainsi les vieux pneus sont utilisés pour délimiter des zones de parking ou utilisés pour lutter contre l’érosion en les plaçant dans les ravines ou ils se remplissent de sable. Les pneus sont aussi “récupérés” par des gens de la cité de Mapangu pour en faire des semelles ou récupérer les armatures pour les utiliser comme fil de fer. Les sacs vides d’engrais sont utilisés eux aussi pour fabriquer des barrières anti-érosives en les remplissant de sable ou pour les transport de diverses choses comme par exemple les fruits des palmiers. Tous les vieux métaux allant de la cannette en aluminium au châssis de camion de plusieurs tonnes sont rassemblés dans ce que nous appelons le “parc à mitrailles” et envoyés vers Kinshasa pour être vendus à des marchands de métaux. Les bidons vides qui ont contenu des produits chimiques sont aussi réutilisés mais uniquement pour y mettre de l’eau ou des mélanges de produits utilisés pour les traitements en plantation, sinon ils sont consignés dans une zone de stockage (qui se remplit de plus en plus) pour éviter qu’ils ne soient utilisés pour de l’eau à usage domestique.
L’huile de vidange est elle aussi utilisée à toutes sortes de fins allant du traitement du bois (pour limiter ou freiner les dégâts provoqués par les termites), la lubrification de certains outils comme les tronçonneuses voire même réutilisée dans certains engins qui ont tendance à consommer beaucoup d’huile.
Et puis il y a tous les déchets qui ne sont ni compostables ni réutilisables comme les vieux filtres à huile et carburant, les plastiques, les vieilles batteries, les aiguilles et emballages médicaux, piles usagées, électriques et électroniques, vieux pots de peinture ou de bitume, etc. pour lesquels la seule option pour le moment est de les stocker. Nous avons ainsi un nombre croissant de conteneurs qui ne servent qu’à ça, stocker des déchets en attendant de trouver une solution pour les recycler ou les détruire de manière fiable, option qui pour le moment n’existe pas ici à Mapangu ou même dans le pays. Les choses vont plus loin car il y a aussi le problèmes des déchets liquides tels que les produits périmés de l’hôpital ou du département phyto, qui parfois sont incompatibles et ne peuvent donc pas être stockés à proximité l’un de l’autre, sans compter qu’après un certain temps les contenants commencent à montrer des signes de fatigue et qu’il faut donc s’assurer que toutes ces choses soient stockés sur ou dans des bacs de rétention en cas de fuites.
Pour les produits phyto périmés, nous avons régulièrement la visite d’inspecteurs du service de quarantaine qui viennent faire l’inventaire de nos magasins et qui proposent leurs “services professionnels” pour éliminer les produits ne pouvant plus être utilisés (contre paiement évidemment). Quand nous cherchons à savoir comment ces “spécialistes” proposent de détruire les dits produits chimiques, ils nous répondent candidement qu’ils vont soit les brûler soit les enfouir dans un trou ou faire les deux et sont fort surpris quand nous refusons cette approche qui pourrait soit créer des gaz toxiques soit polluer la nappe phréatique et que nous ne sommes donc pas disposés à les payer. La loi ne nous empêche pas de stocker les produits périmés pour des durées indéterminées, même si un moment donné se posera le problème de place disponible. Heureusement certains de cse produits ne sont pas inutilisables pour autant, ainsi nous avons des engrais dont la date de péremption est passée depuis plusieurs années, mais dont le seul problème éventuel est qu’ils ont formés des grumeaux sans pour autant être devenus toxiques ou dangereux à utiliser.
Le plus grand problème dans la plantation sont les plastiques qui sont manifestement venus bien plus vite que prévus et pour lesquels la population n’est pas “préparée”. Ainsi dans les villages il est coutumier de balayer les crasses vers les bordures de la parcelle où, quand il s’agit de déchets organiques, ceux-ci finissent par se décomposer et même enrichir le sol et la croissance des plantes qui y poussent. Mais cette tradition persiste avec les plastiques, sachets, morceaux de récipients cassés et emballages plastifiés divers qui s’accumulent petit à petit en bordure des routes et villages sans disparaître. Au mieux ces plastiques sont entraînés par des grosses pluies un peu plus loin et finissent par rester accrochés dans des cuvettes ou autres zones d’accumulation, le plus souvent dans la plantation ou dans le bas des ravines. Au centre de la cité de Mapangu où se concentrent toutes petites boutiques qui vendent des articles venant principalement de Chine et toujours emballés dans des plastiques, la rue s’est petit à petit transformée en tapis de détritus (principalement non décomposables), que personne ne songerait à nettoyer, et qui se répand graduellement dans les zones avoisinantes. Les autorités n’y voient pas de problème car après tout c’est ce qui est fait partout, y compris à la maison…
Chez nous à la maison ne n’est que marginalement mieux car nous jetons tous nos déchets non-compostables dans un trou et y mettons de temps en temps le feu pour décourager les rats (ou le vent) de les éparpiller un peu partout, mais ce n’est pas une solution dont nous sommes fiers, même si pour le moment nous n’avons pas de meilleure alternative. Les suggestions sont évidemment les bienvenues.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
One of the things you don’t usually think about when you land in the middle of the bush in a place like Mapangu is what happens with the waste. Just because we produce a good part of our food locally (vegetables at least) does not mean that the problem of domestic waste does not arise and when we start looking at the operations of the company the list quickly gets longer.
Anything that is “compostable” in the broadest sense, such as organic waste, paper, cardboard and other plant remains, is either accumulated in a pit or on a pile that over time will become compost. At home we have one (actually two) compost heaps in the vegetable garden and in the plantation we have a large pit, where all the compostable waste, which is collected in specially marked bins, is transported once a week by a collection vehicle. All organic waste from the oil mill such as empty fruit bunches, fibres, sludge and nuts are used directly as organic matter in the plantation or vegetable gardens.
There is also “non-compostable waste” that is recycled more or less efficiently. For example old tires are used to delimit parking areas or used to fight against erosion by placing them in gullies where they fill with sand. The tires are also “recovered” by people in the city of Mapangu to make shoe soles or to recover the reinforcements (usually by burning the tire) to use them as wires. Empty fertilizer bags are also used to make anti-erosion barriers by filling them with sand or to transport various items such as palm fruits. All old metals ranging from aluminium cans to multi-ton truck chassis are collected in what we call the “scrap yard” and sent to Kinshasa for sale to metal dealers. Empty containers that have held chemicals are also reused but only to put water or mixtures of products used for plantation treatments, otherwise they are consigned to a storage area (which is increasingly getting filled up) to prevent them from being used for domestic water.
Used oil is also used for all kinds of purposes, from treating wood (to limit or stop termite damage), to lubricating certain tools such as chainsaws and even reusing them in certain machines that tend to consume a lot of oil.
And then there is all the waste that is neither compostable nor reusable, such as old oil and fuel filters, plastics, old batteries, medical needles and packaging, used electric and electronic items, batteries, old paint or bitumen pots, etc., for which the only option at the moment is to store them. We have a growing number of containers that are only used for that purpose, to store waste until a solution is found to recycle or destroy these in a reliable way, an option that does not currently exist here in Mapangu or even in the country. Things go further because there is also the problem of liquid waste such as expired chemicals from the hospital or phyto department, which are sometimes incompatible and therefore cannot be stored close to each other, not to mention that after a while the containers start to show signs of fatigue and that it is therefore necessary to ensure that all these products are stored on or in retention tanks in case of leaks.
For outdated plant treatment products, we regularly have quarantine service inspectors who come to make an inventory of our stores and offer their “professional services” to eliminate products that can no longer be used (against payment, of course). When we ask how these “specialists” propose to destroy these chemicals, they answer us candidly that they will either burn them or bury them in a hole or do both. They are very surprised when we refuse this approach, which could either create toxic gases or pollute the groundwater, and that we are therefore not willing to pay for them. The law does not prevent us from storing expired products for an indefinite period of time, even if at some point there will be a problem of available space. Fortunately, some of these products are not unusable, so we have fertilizers whose expiry date has passed several years ago, but whose only possible problem is that they have formed lumps, but without having become toxic or dangerous to use.
The biggest problem in and around the plantation are plastics, which have obviously come much faster than expected and for which the population is not “prepared”. Thus in villages it is customary to sweep the dirt towards the edges of the plot where, when it comes to organic waste, it eventually decomposes and even enriches the soil and helps the growth of the plants that grow there. But this tradition persists with plastics, sachets, broken container parts and various plastic packaging that gradually accumulate along roads and villages without disappearing. At best, these plastics are carried away by heavy rains a little further away and end up hanging in depressions or other accumulation areas, most often in the plantation or at the bottom of the ravines. In the centre of the city of Mapangu, where a large number of small stalls selling a variety of products are located, items mainly from China and all coming in plastic wrappings, the street has gradually been transformed into a carpet of rubbish (mainly non-decomposable), which no one would think of cleaning up, and which is gradually spreading to the surrounding areas. When discussing about this issue with the local authorities, they do not understand what problem there is in leaving all the stuff on the ground, after all that is what everybody does at home too…
At our home things are only marginally better because we throw all our non-compostable waste in a hole and occasionally set it on fire to discourage rats (or wind) from scattering it everywhere, but this is not a solution we are proud of, even if for the moment we have no better alternative. Suggestions are of course welcome.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude
One reply on “Déchets – Rubbish”
Bonjour je travaille sur un projet de traitement des déchets pour SAO TOME. J’aimerais valider certaines informations locales sur les déchets avec quelqu’un du coin
Merci à l’avance de votre collaboration