See below for English text
Après presque trois mois passés en plantation, il était temps de faire une visite à Kinshasa pour rencontrer collègues, clients, fournisseurs, partenaires et autres personnes avec qui nous sommes en contact régulier par téléphone ou mail mais avec qui dans certains cas nous ne nous connaissons pas encore. Pour Marie-Claude aussi c’est une opportunité de sortir de sa cage dorée et pouvoir manger un bon repas sans l’avoir préparé ou programmé elle-même, visiter les magasins pour se rafraîchir la mémoire sur les produits qu’il y a moyen de commander et surtout échapper pour quelques jours à la présence quasi permanente du personnel de maison, même si charmant et utile.
Nous sommes arrivés à Kinshasa ce vendredi, profitant de notre avion de fin de mois qui nous a permis d’embarquer à Mapangu plutôt que de faire d’abord trois heures de pirogue jusqu’à Ilebo. Nous étions nombreux à voyager dans l’avion car la famille de notre directeur financier (quatre enfants et nounou) devait repartir au Cameroun pour la rentrée scolaire, l’auditeur environnemental qui terminait une mission de deux semaines passée dans la plantation, un de nos divisionnaires devait se rendre à Kinshasa dans l’espoir d’obtenir un visa Shengen pour ses prochaines vacances, plus d’autres enfants de cadres Brabanta qui sont à l’école ici à Kinshasa et devaient repartir après les vacances passées en famille à Mapangu. En plus des passager il y a toujours une quantité non négligeable de bagages et autres colis que les uns et les autres envoient à leur famille à Kinshasa, mais heureusement cette fois pas de viande ou poisson « frais » qui ont tendance à parfumer la carlingue de l’avion et d’attirer des mouches. Ce genre de colis est en principe interdit, mais nos amis sont passés maîtres dans les techniques de dissimulation qui font que parfois ce n’est qu’une fois en l’air que la présence de ces charges odorisées se manifeste.
Nous avons certainement déjà raconté cela, mais on dit que la répétition ne nuit pas (certainement pas ici), il y n’y a qu’un seul opérateur aérien commercial (Kinavia) qui effectue des liaisons ou affrètements entre Kinshasa et Mapangu ou Ilebo avec des avions tchèques (Let 410), bimoteur de une capacité maximale de 18 passagers ou 1.500kg que nous utilisons généralement jusqu’au dernier gramme car le service n’est pas des plus abordables. Cette fois également l’avion était chargé au maximum et dans ces conditions il est nécessaire de rajouter du carburant lors de l’escale à Mapangu. Brabanta ayant la seule piste d’aviation fiable dans la région, Kinavia utilise aussi notre piste pour des vols qui n’ont rien à voir avec Brabanta, justement pour y faire le plein lorsqu’ils font par exemple la liaison de Kinshasa à Goma ou Bukavu dans l’est du pays. A côté de notre piste d’aviation nous avons donc un petit dépôt où Kinavia garde une réserve de kérosène qui nous est envoyé de temps en temps par barge. N’ayant pas d’électricité à la piste d’aviation (qui se trouve à une demi-heure de route de nos installations à Mapangu), le plein se fait à l’aide d’une petite pompe alimentée par une batterie qui est régulièrement rapatriée à Kinshasa pour être rechargée. Quand la batterie est déchargée la pompe est branchée sur la batterie d’une voiture ou alors dans les cas extrêmes le fût est déversé dans des bassines qui sont utilisées pour remplir les réservoirs de l’avion à la main. Les escales à Mapangu durent ainsi généralement entre 30 et 45 minutes, le temps de décharger et de recharger les marchandises, faire le plein et dégager les abords de l’avion. L’équipage de l’avion est presque toujours composé d’un pilote russe et d’un co-pilote et d’une hôtesse congolais. Eh oui, nous avons parfois même deux hôtesses dans notre petit coucou, sans pour autant que cela n’affecte la charge que nous sommes autorisés à mettre dans l’avion, encore un de ces mystères congolais. Le travail de l’hôtesse se limite à faire un (très) bref briefing de sécurité avant le décollage, de servir une bouteille d’eau en cours de vol et de fermer et ouvrir la porte au départ et à l’arrivée. A l’arrivée à Kinshasa, pour parcourir la centaine de mètres entre l’avion et le bâtiment un petit bus (qui doit dater du saint empire à juger de son état) attend au pied de l’avion. Malgré le fait que le vol soit interne au pays, à l’arrivée il y a toute une équipe d’officiels qui doivent enregistrer les passeports (ou cartes d’électeurs pour les locaux, car la majorité des congolais n’ont ni passeport ni carte d’identité), visas, carnets de vaccination, etc. Ces contrôles prennent assez bien de temps car non seulement ils sont multiples mais rien n’est informatisé et tout doit donc être recopié à la main sur des formulaires qui disparaissent certainement dans des montagnes de papiers pour être perdus à jamais. Heureusement, en qualité de cadres Brabanta nous avons un service de protocole qui se charge de faire toutes ces formalités (y compris la récupération des bagages éventuels) et hormis une salutation aux agents de l’immigration et de la santé nous passons directement à l’extérieur où un véhicule nous attend pour nous amener au bureau ou à l’hôtel.
Comme c’est devenu notre habitude, nous logeons au Cercle Elais, un oasis de verdure dans le centre de la ville situé tout près du bureau et proche des commerces ce qui nous convient parfaitement. Nous serons ici pendant une semaine, ce qui nous donne largement le temps de voir toutes les partenaires et faire une provision de quasi-civilisation pour les prochains mois, car nous n’avons plus de visites prévues pour le reste de l’année. A Kinshasa tout le monde est en attente de la nomination d’un nouveau gouvernement, mais sans grands espoirs quant aux changements que cela pourrait apporter au pays. Sinon il fait frais et agréable, au point que la piscine de l’hôtel est beaucoup moins fréquentée qu’habituellement, mais peut-être est-ce parce que c’est encore les vacances scolaires…
Comme à l’habitude nous espérons avoir de vos nouvelles aussi. A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
After almost three months in the plantation, it was time to visit Kinshasa to meet colleagues, customers, suppliers, partners and other people with whom we are in regular contact by phone or email but with whom in some cases we do not yet know each other. For Marie-Claude too, it is an opportunity to get out of her golden cage and eat a good meal without having prepared or programmed it herself, to visit the stores to refresh her memory on the products that can be ordered and especially to escape for a few days from the almost permanent presence of the house staff, even if charming and useful.
We arrived in Kinshasa on Friday, taking advantage of our end-of-month flight that allowed us to board in Mapangu instead of first spending three hours in a dugout canoe to Ilebo. There were quite a few of us in the plane, our mill manager’s family (four children and nanny) had to go back to Cameroon for the start of the school year, the environmental auditor who was finishing a two-week mission in the plantation, one of our division heads had to go to Kinshasa in the hope of getting a Shengen visa for his next vacation, plus other Brabanta executive children who are at school here in Kinshasa and had to leave after the family vacation in Mapangu. In addition to the passengers there is always a significant amount of luggage and other packages that some send to their families in Kinshasa, but fortunately this time no “fresh” meat or fish that tend to scent the plane’s cabin and attract flies. This type of package is in principle prohibited, but our friends are masters in concealment techniques that sometimes make their presence known only once in the air and once the presence of these odorized charges becomes apparent it is too late to do something about it.
We have certainly already written about this in previous posts, but it is said that repetition does not harm (certainly not here), there is only one commercial air operator (Kinavia) that operates routes or charters between Kinshasa and Mapangu or Ilebo. This companies flies with Czech made aircrafts (Let 410), twin-engine airplane with a maximum capacity of 18 passengers or 1,500 kg that we generally use until the last gram because the service is not the most affordable. This time too the aircraft was fully loaded and in these conditions it is necessary to add fuel during the stopover in Mapangu. Brabanta having the only reliable airfield in the region, Kinavia also uses our runway for flights that have nothing to do with Brabanta, mainly to refuel when they fly from Kinshasa to Goma or Bukavu in the east of the country. Next to our airfield we have a small depot where Kinavia keeps a supply of kerosene that is sent to us from time to time by barge. Since there is no electricity at the airfield (which is half an hour’s drive from our facilities in Mapangu), the tank is refuelled using a small pump powered by a battery that is regularly repatriated to Kinshasa for recharging. When the battery is discharged the pump is connected to the battery of a car or in extreme cases the drum is poured into basins that are used to fill the aircraft’s tanks by hand. The stops in Mapangu generally last between 30 and 45 minutes, the time it takes to unload and recharge the goods, refuel and clear the area around the plane. The aircraft’s crew is almost always composed of a Russian pilot and a Congolese co-pilot and hostess. Yes, we sometimes even have two hostesses in our little aircraft, without affecting the load we are allowed to put on the plane, another one of those Congolese mysteries. The hostess’ job is limited to providing a (very) brief safety anouncement before take-off, serving a bottle of water during the flight and closing and opening the door on departure and arrival. On arrival in Kinshasa, to travel a hundred meters between the plane and the building, a small bus (which must date from the Holy Empire to judge its condition) awaits at the foot of the plane. Despite the fact that the flight is internal to the country, on arrival there is a whole team of officials who must register passports (or voters’ cards for the locals, as the majority of Congolese have no passport or identity card), visas, vaccination cards, etc. These controls take quite a long time because not only are they multiple but nothing is computerized and everything must therefore be copied by hand on forms that certainly disappear into mountains of paper to be lost forever. Fortunately, as Brabanta executives we have a protocol agent who takes care of all these formalities (including the recovery of any luggage) and apart from a greeting to immigration and health officials we go directly outside where a vehicle is waiting to take us to the office or hotel.
As we have become accustomed to, we stay at the Elais Club, a green oasis in the city centre located very close to the office and close to the shops, which suits us perfectly. We will be here for a week, which gives us plenty of time to see all the partners and make a provision of quasi-civilization for the next few months, as we no longer have any visits planned for the rest of the year. In Kinshasa everyone is waiting for the appointment of a new government, but without much hope for the changes this could bring to the country. Otherwise it is cool and pleasant, to the point that the hotel’s swimming pool is much less frequented than usual, but perhaps it is because school holidays are not yet finished….
As usual we hope to read about your news as well.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude