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Cette fois, on s’est dit que nous allions être très
égocentriques et parler de nous plutôt que de tout ce qui nous
entoure, enfin façon de parler car c’est ce qui nous entoure qui
nous affecte dans notre vie de tous les jours.
Aujourd’hui c’est
dimanche, une journée que nous essayons de réserver pour rester à
deux et faire toutes ces choses que nous n’avons pas le temps ou
l’occasion de faire pendant la semaine, du moins les choses que nous
ne n’avons pas l’occasion de faire à deux ou qui sont plus agréables
à faire quand il n’y a pas de monde autour de nous. C’est évidemment
un privilège d’avoir un domestique à demeure ou presque (nous
n’avons plus qu’une personne qui travaille à la maison, le deuxième
domestique travaille maintenant pour notre collègue agronome qui
devenait un peu désespérée de ne pas avoir quelqu’un capable de
cuisiner correctement), mais c’est aussi une invasion dans sa vie
privée car il est toujours à portée d’oreilles et suit de manière
plus ou moins constante les faits et gestes de Marie-Claude dans la
maison. Le week-end (c’est à dire le dimanche dans notre cas) c’est
une occasion pour échapper à l’observation permanente pendant une
journée, même s’il y a encore toujours une série de gardiens, mais
ceux-ci gardent généralement leurs distances sachant que Makala
veille dans la maison.
Le dimanche nous avons évidemment nos
routines comme paresser et ne prendre notre petit déjeuner que vers
7h30, faire du pain et écrire les nouvelles que vous lisez en ce
moment. Mais à part cela c’est l’occasion de lire, regarder un film,
faire des mots croisés, faire une balade, prendre des photos (pas
assez, nous devons faire mieux dans ce département), bricoler ou
simplement paresser.
Il est vrai que pendant la semaine les
moments de relâche sont plutôt limités, nous prenons notre petit
déjeuner ensemble, mais c’est souvent limité à une quinzaine de
minutes, juste le temps de manger nos fruits et une ou deux tranches
de pain. Parfois Marie-Claude se prépare un deuxième café après
mon départ et il arrive même que, comble de luxe, elle se fasse un
œuf à la coque ou un œuf poché, bien que ce petit extra soit
souvent réservé au dimanche.
Nous avons choisi de vivre à la
Cathédrale, perchée au sommet d’une colline avec une vue
spectaculaire la plupart du temps, mais cela nécessite environ 30
minutes de route pour aller jusqu’au bureau ou en revenir. A midi,
même si théoriquement nous avons une pause de deux heures, le plus
souvent j’ai tout juste le temps de manger le repas et faire 10
minutes chrono de sieste avant de redescendre de notre perchoir
jusqu’au bureau. Pour être certain de pouvoir manger ensemble sans
trop de précipitation, je donne un coup de téléphone à
Marie-Claude lorsque je quitte le bureau (souvent en retard, c’est
vrai…) ainsi elle sait quand le repas peut être servi à table et
que nous puissions en profiter au maximum.
Ces derniers temps je
n’ai pas pu utiliser mon vélo dont une des roues avait succombé aux
assauts du sable et de l’humidité du Kasaï, mais il est maintenant
à nouveau opérationnel et a cela de bon que je suis tenu de quitter
le bureau à temps en fin de journée pour ne pas me faire surprendre
par la tombée du jour (ici la transition entre le jour et la nuit
est très courte). Idéalement j’essaye d’être rentré à la maison
pour 18h ou 18h30 au plus tard, ce qui nous laisse juste assez de
temps pour déguster un yaourt maison et passer un petit moment de
calme après des journées qui ont quasi invariablement leur lots de
surprises et de problèmes. Il n’est pas rare que nous soyons prêts
pour aller au lit vers 20h (parfois même avant) avec tout juste le
courage de lire encore quelques pages (plutôt lignes pour moi) avant
l’extinction des feux. Cela nous permet d’avoir nos huit heures de
sommeil, même si cela ne semble jamais suffisant quand le réveil
nous signale qu’il est 4h30 et temps de sortir des plumes.
Il est vrai que tous les dimanches ne sont pas passés en reclus à la Cathédrale, une ou deux fois par mois nous invitons tous les expatriés à venir partager un repas dominical à la maison et profitons parfois de l’occasion pour faire une partie de pétanque ou de billard (nous avons un billard dans le salon du studio des visiteurs de la Cathédrale). Cela fait un bon moment que le terrain de tennis n’a plus été utilisé car, d’une part la clôture s’était affaissée des suites du travail des termites, d’autre part parce que nous n’avons pas (ou plus) beaucoup de joueurs de tennis parmi les expatriés.
Pour le moment nous ne sommes que 5 expatriés de tous poils sur la plantation, 3 ayant profité de la fin de la pointe de production pour prendre quelques semaines de relâche hors du pays. A partir de maintenant c’est d’ailleurs une suite de départs, chacun prenant ses congés plus ou moins à tour de rôle, les nôtres étant prévus pour le mois de décembre.
Je ne sais pas encore quand nous pourrons vous envoyer ces nouvelles car nous venons d’avoir un gros orage (qui a comme d’habitude inondé partiellement la maison) et nous nous retrouvons provisoirement sans connexion internet.
Dans l’attente nous vous envoyons nos salutations humides en espérant très vite avoir de vos nouvelles.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
This time, we thought we were going to be very self-centered and talk about ourselves rather than everything around us, or at least a way of speaking because it is what surrounds us that affects us in our daily lives.
Today is Sunday, a day we try to set aside to stay together and do all those things that we don’t have the time or opportunity to do during the week, at least the things that we don’t have the opportunity to do together or that are more enjoyable to do when there are no people around us. It is obviously a privilege to have a housekeeper permanently or almost permanently (we have only one person working at home now, the second housekeeper now works for our agronomist colleague who was becoming a little desperate not to have someone who could cook properly), but it is also an invasion into our private life because he is always within earshot and follows Marie-Claude’s actions in the house in a more or less constant way. The weekend (i.e. Sunday in our case) is an opportunity to escape the constant observation for a day, even if there is still a series of guards, but they usually keep their distance knowing that Makala is watching in the house.
On Sundays we obviously have our routines like having a lie in and not having breakfast until around 7:30, baking bread and writing the news you are reading right now. But apart from that, it’s an opportunity to read, watch a movie, do crossword puzzles, take a walk, take pictures (not enough, we have to do better in this department), tinker or just hang around.
It is true that during the week the breaks are rather limited, we have breakfast together, but it is often limited to about fifteen minutes, just the time to eat our fruits and one or two slices of bread. Sometimes Marie-Claude makes a second coffee after I leave and sometimes, to top it off, she even makes a boiled or poached egg, although this little extra is often reserved for Sundays.
We chose to live at the Cathedral, perched on top of a hill with a spectacular view most of the time, but it takes about 30 minutes to get to and from the office. At noon, even if theoretically we have a two-hour break, most often I just have time to eat the meal and take a 10 minute nap before going down to the office. To be sure that we can eat together without too much haste, I give Marie-Claude a phone call when I leave the office (often late, it’s true…) so she knows when the meal can be served and that we can enjoy it to the full.
Recently I have not been able to use my bike, one of whose wheels had succumbed to the assaults of the sand and humidity of Kasai, but it is now operational again and it is good to have it usable again because this means I have to leave the office in time at the end of the day so as not to be surprised by the fall of the day (here the transition between day and night is very short). Ideally I try to be home by 6:00 p. m. or 6:30 p. m. at the latest, which gives us just enough time to enjoy a homemade yogurt and spend a little quiet time after days that almost invariably have their share of surprises and problems. It is not uncommon for us to be ready to go to bed around 8pm (sometimes even before) with just the courage to read a few more pages (rather lines for me) before the lights go out. This allows us to get our eight hours of sleep, even if it never seems enough when the alarm clock tells us that it is 4:30 am and time to get out of the feathers.
It is true that not every Sunday has been a seclusion at the Cathedral, once or twice a month we invite all expatriates to come and share a Sunday meal at home and sometimes take the opportunity to play petanque or pool (we have a pool table in the lounge of the Cathedral’s visitors’ studio). The tennis court has not been used for some time now because, on the one hand, the fence had collapsed as a result of the termite work, and on the other hand, because we do not have (or no longer have) many tennis players among the expatriates.
At the moment we are only 5 expatriates of all kinds on the plantation, 3 having taken advantage of the end of the peak production to take a few weeks of break outside the country. From now on, it is a series of departures, each one taking his leave more or less in turn, ours being scheduled for December.
I don’t know yet when we will be able to send you this news because we just had a big storm (which as usual partially flooded the house) and we find ourselves temporarily without an internet connection.
In the meantime we send you our wet greetings and hope to hear from you soon.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude