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Comme vous le savez déjà, ici à Mapangu nous sommes dépourvu d’un supermarché ou même d’une épicerie où aller faire nos courses alimentaires au jour le jour. Certes il y a un marché toutes les semaines à Mapangu, mais les produits que l’on peut y acheter sont généralement limités aux produits de base tels que manioc (en farine ou racine), maïs, oignons, ail, feuilles de manioc, arachides, œufs (exceptionnellement) et animaux vivants divers comme les chèvres, moutons, cochons, poules et canards, et des viandes et poissons boucanés.
Ce n’est pas tout à fait exact car nous avons également mis un conteneur à la disposition d’un commerçant qui y vend des aliments secs tels que boîtes de conserve (maïs, champignons, tomates, sardines), de l’huile, du lait en poudre, parfois un peu de riz et des produits cosmétiques de base.
La majorité des produits que nous retrouvons sur notre assiette provient de notre jardin et des provisions que nous faisons une fois par mois à Kinshasa. Comme les approvisionnements sont incertains, nous avons généralement des réserves pour le cas où il y aurait des visiteurs et/ou pour les repas organisés avec les expatriés, donc point de vue nourriture nous sommes plutôt bien fournis, même si les approvisionnements de Kinshasa sont un peu moins certains pour le moment à cause des restrictions d’accès et la fermeture de beaucoup de commerces.
Le souci ici à Mapangu est surtout que cette incertitude concernant les approvisionnements provoque des hausses de prix qui relèvent plus de la spéculation que de la réalité du terrain, mais rend les choses plus difficiles pour nos employés dont le pouvoir d’achat ne suit pas nécessairement ces hausses parfois assez significatives.
Pour essayer de palier à cela, nous essayons d’organiser l’achat en gros de produits de base que nous revendons ensuite à prix coûtant voire subsidié à nos travailleurs. Certains produits comme le maïs et le manioc sont achetés dans l’arrière-pays et amenés ensuite par camion jusqu’ici pour être distribués. Pour des produits un peu plus élaborés comme la farine et la semoule de blé, le riz, le lait en poudre, le sel, etc. nous sommes en train de mettre en place un système d’achat en gros à Kinshasa pour ensuite envoyer ces aliments par barge jusqu’ici à Mapangu. Le problème est évidemment de limiter la vente de produits à des prix subsidiés à nos travailleurs, d’une part pour limiter les coûts pour la société et d’autre part pour que ceux-ci soient disponibles pour tous et ne soient pas une source de commerce parallèle. Pour cela nous avons fait imprimer des bons d’achat assez élaborés (pour qu’ils ne soient pas trop faciles à copier) auxquels seuls nos employés auront accès et en principe les produits alimentaire ne pourront être payés qu’avec les dits bons d’achat. Il ne faudra évidemment pas beaucoup de temps avant que les bons d’achat eux-même fassent l’objet d’un marché parallèle, mais nous devons nous résigner au fait que nous ne pouvons pas tout contrôler.
A côté de cela, tous les trimestres nous faisons une distribution d’huile à nos travailleurs, car ici l’huile de palme est considéré comme un aliment de base qui entre dans la préparation de presque tous les plats. Cette distribution représente quand même pas loin de 15 tonnes ou 3.000 bidons d’huile à distribuer chaque fois ce qui représente également un challenge logistique car cela doit se faire dans chaque lieu de rassemblement des travailleurs dont nous en avons environ 15 à travers la plantation. Chaque trimestre on voit ainsi des personnes se balader dans tous les sens dans la plantation avec leur bidon d’huile sur la tête et comme par hasard beaucoup de ces bidons se retrouvent également sur le marché de Mapangu, sans doute parce que certains travailleurs ont besoin d’un peu plus de cash pour subvenir à leurs besoins.
A Kinshasa les choses sont habituellement plus faciles car il y a beaucoup de marchés, échoppes et supermarchés où il est possible de se procurer presque tous les produits au jour-le-jour. Seulement avec les restrictions de mouvement qui ont été imposées dans la ville et le confinement obligatoire imposé pour deux semaines dans une partie de la ville, beaucoup de personnes se trouvent dans des situation précaires et, même quand elles en ont les moyens, ne peuvent pas toujours se procurer les aliments nécessaires pour la journée. Heureusement, il ne nous est pas trop difficile d’aider les quelques travailleurs que nous avons à Kinshasa et comme nous avions préventivement établi un petit stock d’huile de palme dans notre magasin de la capitale, tous nos collègues ont au moins accès à leur dose de lipides pendant cette période de relative difficulté d’approvisionnement.
Ici à la maison les choses n’ont pas trop changé, si ce n’est que Marie-Claude prépare régulièrement des petites gâteries pour nous et à distribuer aux autres expatriés (shortbread, cake, truffes au chocolat) pour compenser le manque d’activités sociales et de repas communs.
Grande nouveauté aussi, depuis hier nous sommes dotés d’une petite piscine hors-sol autour de laquelle nous sommes en train de construire une terrasse. Mis à part le fait que le filtre ne marche pas encore tout à fait comme il devrait, nous avons maintenant la possibilité de nous rafraîchir après journée tout en profitant de la magnifique vue sur les terrasses de la plantation. Il faut savoir que cette piscine a été commandée il y a pratiquement un an, mais avec les délais d’acheminement jusqu’en RDC, puis jusque Mapangu, et puis le temps de monter le tout, il a été nécessaire de patienter un petit peu…
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous nous réjouissons de vous lire,
Marc & Marie-Claude
As you already know, here in Mapangu we don’t have a supermarket or even a grocery store to go to for our day-to-day food shopping. Although there is a weekly market in Mapangu, the products that can be bought there are generally limited to basic commodities such as cassava (in flour or root form), maize, onions, garlic, cassava leaves, peanuts, eggs (exceptionally) and various live animals such as goats, sheep, pigs, chickens and ducks, and smoked meat and fish.
This is not quite accurate as we have also made a container available to a trader who sells dry food such as cans (corn, mushrooms, tomatoes, sardines), oil, powdered milk, sometimes a little rice and basic cosmetics.
Most of the products we find on our plate come from our garden and from the provisions we make once a month in Kinshasa. As supplies are uncertain, we generally have reserves in case of visitors and/or for meals organized with expatriates, so from a food point of view we are rather well supplied, even if supplies in Kinshasa are a little less certain at the moment because of access restrictions and the closure of many shops.
The main concern here in Mapangu is that this uncertainty about supplies is causing price increases that are more speculative than because of real shortages, but makes things more difficult for our employees whose purchasing power does not necessarily follow these sometimes quite significant increases.
To try to counter this, we are trying to organise the bulk purchase of commodities which we then sell back to our workers at cost or even subsidised prices. Some products such as corn and cassava are bought in the hinterland and then brought by truck here for distribution. For slightly more elaborate products such as wheat flour, semolina, rice, powdered milk, salt, sugar, etc. we are setting up a bulk purchasing system in Kinshasa and then sending these foodstuffs by barge to Mapangu. The problem, of course, is to limit the sale of products at subsidised prices to our workers only, on the one hand to limit the costs for the company and on the other hand to ensure that these products are available to everyone and do not become a source of parallel trade. To this end we have printed vouchers that are quite elaborate (so that they are not too easy to copy) to which only our employees will have access, and in principle food products can only be paid for with the so-called vouchers. Of course, it will not be long before the vouchers themselves become the subject of a parallel market, but we have to resign ourselves to the fact that we cannot control everything.
In addition, every quarter we distribute oil to our workers, because here palm oil is considered a staple food that is used in the preparation of almost every dish. This distribution represents about 15 tons or 3,000 cans of oil to be distributed each time, which also represents a logistical challenge because it has to be done at each muster place of the workers, of which we have about 15 throughout the plantation. Every quarter we see people walking around the plantation with their oil cans on their heads and as if by chance many of these cans also end up in the Mapangu market, probably because some workers need a little more cash to meet their needs.
In Kinshasa things are usually easier because there are many markets, stalls and supermarkets where it is possible to get almost all the products on a daily basis. Only with the restrictions on movement that have been imposed in the city and the compulsory confinement imposed for two weeks in one part of the city, many people find themselves in precarious situations and, even when they can afford it, cannot always get the food they need for the day. Fortunately, it is not too difficult for us to help the few workers we have in Kinshasa, and as we had preventively established a small stock of palm oil in our store in the capital, all our colleagues at least have access to their fat requirements during this period of relative supply difficulty.
Here at home things haven’t changed too much, except that Marie-Claude regularly prepares small treats for us and to distribute to the other expatriates (shortbread, cake, chocolate truffles) to make up for the lack of social activities and common meals.
Also new, since yesterday we have a small above-ground swimming pool around which we are building a terrace. Apart from the fact that the filter is still not working quite as it should, we now have the possibility to refresh ourselves after the day while enjoying the magnificent view on the terraces of the plantation. It should be noted that this pool was ordered almost a year ago, but with the delays in getting it to the DRC, then to Mapangu, and then the time to assemble the various parts, it was necessary to wait a little bit…
We hope this news finds you well and we look forward to reading you,
Marc & Marie-Claude