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Termites

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L’ennemi numéro un des bâtiments en Afrique tropicale, surtout les constructions en bois, est la termite ou plutôt la colonie de termites car individuellement elles ne présentent pas réellement un problème, mais comme elles sont des dizaines de milliers voire des millions dans une colonie les conséquences sont loin d’être anodines.
En principe les termites se nourrissent de matières organiques, bois, matière végétale en décomposition ou champignons qu’elles cultivent dans la termitière, mais pour arriver à leur source nutritive elles élaborent parfois des tunnels de terre (fermés, car les termites vivent dans l’obscurité) sur des longues distances pour relier leur nid aux sources potentielles de nourriture.
Les maisons construites en bois et torchis résistent généralement au mieux deux années avant de s’écrouler suite à l’assaut de ces petits insectes qui rongent l’intérieur des structures en bois pour n’en laisser qu’une fine couche à peine plus épaisse que du papier à l’extérieur. Parfois on trouve des morceaux de bois qui en apparence sont intacts mais se pulvérisent au toucher parce que totalement creux à l’intérieur.
Notre maison, qui pourtant est construite avec des briques et du mortier, n’est pas épargnée par les termites qui l’attaquent de tous les côtés et malgré les efforts que nous faisons pour régulièrement détruire les tunnels de terre qui parsèment les murs, elles reviennent à l’assaut sans relâche en faisant un nouveau parcours. Cela finit par laisser tout un réseau de traces brunes sur les murs qu’il est pratiquement impossible d’éliminer sans remettre une couche de peinture, et même repeint, le tracé des chemins transparait après peu de temps.
Nous avons essayé de diminuer leur ardeur en mettant du biokill, du gasoil et d’autres crasses plus ou moins toxiques, qui ne fait que ralentir un petit peu leur enthousiasme mais ne les arrêtent certainement pas. Vous vous souvenez d’une de nos nouvelles où nous vous avions décris comment nous avons dû remplacer le plancher d’une des chambres de la Cathédrale parce que les termites avaient mangé la poutre maîtresse, eh bien nous craignons qu’insidieusement elles aient trouvé un moyen de revenir à la charge et nous surveillons cela de près.
Dans la nature les termitières et surtout les “champignonnières” sont plutôt impressionnantes par leur taille mais aussi par le fait que ces structures résistent aux assauts des fortes pluies alors qu’elles sont élaborées avec du sable. La résistance de ces termitières est probablement le résultat d’un mélange sable et “sucs” de termites. Il est donc d’autant plus incroyable que ces petites créatures de moins d’un demi cm arrivent à construire des édifices de plusieurs tonnes et de 2-3 mètres de hauteur. Nous avons une de ces “termitières cathédrales” qui se trouve justement pas loin de la Cathédrale (chez nous) et que nous essayons de préserver. En effet, ici, la population est friande de ces insectes et n’hésite pas à détruire une colonie entière pour piller les larves et enrichir leur ordinaire par ces protéines supplémentaires.
Le début de ces termitières est tout à fait anodin, un petit monticule de terre brune ressemblant à une taupinière en Europe, mais qui est nettement plus solide et dans laquelle il est fortement déconseillé de donner un coup de pied, aussi tentant que ce soit, les conséquences pour le dit appendice pouvant être désastreuses. C’est, d’ailleurs, un souci constant pour les pistes d’aviation, la rencontre d’un de ces débuts de termitière à l’atterrissage n’étant pas vraiment auspicieux.
Certains bois noirs, extrêmement durs, sont paraît-t-il plus résistants aux assauts des termites, mais ne les empêche pas d’y aménager leurs “tunnels” de terre pour accéder à d’autres parties plus tendres d’une construction. Pour ralentir la progression des termites dans nos constructions nous essayons toutes sortes de techniques avec plus ou moins de succès. Ainsi au lieu d’enterrer un poteau, même traité avec de l’huile de vidange et/ou encastré dans un bloc de ciment, nous avons choisi de poser toutes nos constructions sur des socles en béton dans lequel est coulé une attache en acier permettant de fixer la pièce de bois. Cela marche relativement bien, toutefois, guidées pas un sens très développé sans doute, les termites ne tardent pas à construire des tunnels sur le socle pour arriver jusqu’au bois et y commencer leur travail de sape. Nous en faisons l’expérience sur le ponton de la piscine où, à plusieurs endroits, les termites ont déjà lancé leurs offensives d’approche et où nous devons régulièrement détruire les voies d’accès, petits tunnels, aménagés sur les blocs en ciment pour atteindre les parties en bois.
Il semblerait que l’ennemi principal des termites, hormis les fourmiliers, pangolins et autres insectivores qui n’existent pas ou plus ici, sont les fourmis, qui, elles, ne manquent pas non plus dans notre coin. C’est d’ailleurs également avec les fourmis que nous avons le plus de problèmes dans nos ruches car il suffit d’une attaque organisée d’une colonne de fourmis pour dépouiller une ruche en une seule nuit.
De cela aussi nous vous avions déjà parlé, ces colonnes de fourmis qui prennent d’assaut la Cathédrale, mais réflexion faite peut-être aurions-nous du laisser les fourmis faire leur travail et de nous débarrasser de nos termites. Cela étant, hormis leur travail de sape des bâtiments les termites ne sont pas agressives (du moins les ouvrières qui se retrouvent dans la maison), tandis que les fourmis elles sont vicieuses et nous savons tous de quoi nous parlons, y compris Makala qui évitera pendant des semaines un endroit où elle a été molestée par une ou des fourmis.
En plantation les fourmis fabriquent parfois leur nids dans les palmiers, où elles tissent les folioles ensemble pour créer une grosse boule qu’elles protègent avec ardeur et malheur à celui qui passe en-dessous sans faire attention. Ce sont généralement de grosses fourmis rouges qui font 1-2cm de longueur et qui sournoisement se dispersent un peu partout sur le corps et à l’intérieur des vêtements avant de signaler leur présence en lâchant une goutte d’acide qui donne une impression de morsure fort désagréable mais heureusement passagère.
Lorsque plusieurs de ces créatures arrivent à trouver leur chemin jusque dans les coins les plus intimes de notre vêture, il ne suffit malheureusement pas de frotter ou de taper pour essayer de les écraser car ce sont des petites bêtes fort coriaces et la seule solution est de les enlever une par une avec la pointe des doigts. Parfois la cela nécessite de baisser son pantalon, ce qui n’est pas toujours évident lorsqu’on est avec toute une équipe au champs et qu’ici la pudeur a été ancrée très fortement dans les mœurs par les successions de missionnaires. Enlever une pièce de vêtement, même pour cause de fourmis, peut être considéré comme un outrage à la pudeur et opportunité pour une plainte à la justice dont ils sont si friands ici. Donc, avant de pouvoir supprimer l’assaut des petites bêtes rouges qui se seraient immiscées dans un endroit qui devrait rester caché, il faut commencer par trouver un lieu un peu isolé où il est possible de se dévêtir partiellement sans par la suite se retrouver “au poste” avec la police pour les raisons évoquées ci-dessus.
Pour clore ces nouvelles sur le sujet des insectes, cette semaine nous avons également eu la visite d’un scolopendre, dont il existe apparemment plusieurs sortes ici dont une qui tout comme les lucioles serait fluorescente mais fortement toxique. Celui qui s’est retrouvé à la maison ne semblait pas être du type luminescent, mais par prudence Marie-Claude l’a quand même évincé de la maison.
Nous espérons que vous allez bien et que vous pourrez graduellement sortir de votre confinement.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

The number one enemy of buildings in tropical Africa, especially wooden constructions, is the termite, or rather the termite colony, because individually they do not really present a problem, but as there are tens of thousands or even millions of them in a colony the consequences are far from insignificant.
In principle termites feed on organic matter, wood, decaying plant matter or fungi that they grow in the termite mound, but to reach their nutrient source they sometimes build earth tunnels (closed, as termites live in the dark) over long distances to connect their nests to potential food sources.
Houses made of wood and cob usually last at best two years before collapsing under the onslaught of these small insects, which gnaw at the inside of wooden structures to leave a thin layer only slightly thicker than paper on the outside. Sometimes we find pieces of wood that appear intact but are pulverized to the touch because they are completely hollow inside.
Our house, which is built with bricks and mortar, is not spared by termites that attack it from all sides and despite our efforts to regularly destroy the earth tunnels that dot the walls, they keep coming back relentlessly on a new route. This ends up leaving a whole network of brown marks on the walls that it are practically impossible to remove without a coat of paint, and even repainted, the paths become again visible after a short time.
We tried to reduce their enthusiasm by putting biokill, diesel and other more or less toxic stuf on the various entry points, but to no avail as it only slows down their enthusiasm a little but certainly does not stop them. You remember one of our previous stories where we described how we had to replace the floor of one of the rooms in the Cathedral because termites had eaten the main beam, well we’re afraid that insidiously they’ve found a way to get back at it and we’re watching that closely.
In nature termite mounds and especially the “mushroom houses” are rather impressive by their size but also by the fact that these structures resist the assaults of heavy rains whereas they are made of sand. The resistance of these termite mounds is probably the result of a mixture of sand and termite “juices”. It is therefore all the more incredible that these small creatures of less than half a centimetre in size manage to build structures weighing several tons and 2-3 metres high. We have one of these “cathedral termite mounds”, which is not far from the Cathedral (home) and which we are trying to preserve. Indeed, here, the population is fond of these insects and does not hesitate to destroy an entire colony in order to plunder the larvae and enrich their ordinary with these extra proteins.
The beginning of these termite mounds is quite harmless, a small brown mound of earth resembling a molehill in Europe, but which is much more solid and in which it is strongly advised not to kick, however tempting it may be, as the consequences for can be disastrous. It is, moreover, a constant concern for the aircraft runways, as the encounter of one of these early termite mounds on landing is not really auspicious.
Some extremely hard black woods are said to be more resistant to termite attacks, but this does not prevent them from building their earth “tunnels” on them to access other softer parts of a construction. To slow down the progression of termites in our constructions we try all sorts of techniques with varying degrees of success. So instead of burying a wooden post, even if it has been treated with used engine oil and/or embedded in a cement block, we have chosen to put all our constructions on top of concrete bases, in which a piece of steel is fastened to fix the piece of wood. This works relatively well, however, guided by highly developed senses, termites soon build tunnels on the concrete base to reach the wood and begin their mining work. We experience this on the pool pontoon where, in several places, termites have already launched their offensive and where we regularly have to destroy the access roads, small tunnels, built on the cement blocks to reach the wooden parts.
It would seem that the main enemy of termites, apart from anteaters, pangolins and other insectivores which do not or no longer exist here, are ants, which are not lacking in our area either. It is also with the ants that we have the most problems in our beehives because it only takes one organized attack of a column of ants to strip a hive in a single night.
We already wrote about our dealings with ants, such as the columns of ants invading the Cathedral, but on reflection perhaps we should have let the ants do their work and get rid of our termites. That being said, apart from the fact that they are undermining buildings, termites are not aggressive (at least the workers who end up in the house), while ants are vicious and we all know what we are talking about, including Makala who will avoid for weeks a place where she has been molested by one or more ants.
In the plantation, ants sometimes make their nests in the palm trees, where they weave the leaflets together to create a big ball that they protect with ardour and misfortune to whoever passes underneath without paying attention. They are usually large red ants that are 1-2cm long and sneakily scatter all over the body and inside clothing before signalling their presence by releasing a drop of acid that gives the impression of a very unpleasant but fortunately temporary bite.
When several of these creatures manage to find their way into the most intimate corners of our clothing, it is unfortunately not enough to rub or tap to try to crush them because they are very tough little beasts and the only solution is to remove them one by one with the tips of your fingers. Sometimes this requires lowering one’s trousers, which is not always easy when one is with a whole team in the field, especially given that here modesty has been anchored very strongly in morals by the succession of missionaries. Taking off a piece of clothing, even because of ants, can be considered an outrage to modesty and an opportunity for a complaint to the police, which they are so fond of here. Therefore, before being able to suppress the assault of the little red beasts that would have intruded in a place that should remain hidden, one must first find a slightly isolated place where it is possible to partially undress without subsequently finding oneself “at the station” with the police for the reasons mentioned above.
To close this news on the subject of insects, this week we also had the visit of a centipede, of which there are apparently several kinds here, one of which, like fireflies, is fluorescent but highly toxic. The one that ended up in the house did not seem to be the luminescent type, but out of caution Marie-Claude still evicted it from the house.
We hope that you are well and that you can gradually come out of your confinement.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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6 000

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La saison sèche est tout doucement en train de s’installer, ce qui amène pas mal de changements dans la plantation. Les palmiers ne sont pas vraiment heureux car ils ont besoin de beaucoup d’eau et, dans nos sols sableux, dès que les pluies cessent les palmiers ont plus de mal à trouver de quoi s’hydrater. D’un autre côté, les pluies moins abondantes impliquent aussi que la dégradation des routes va se ralentir, et donc que la formation soudaine de ravines au travers des routes va diminuer. Les difficultés ne sont pas résolues pour autant, c’est à présent l’ensablement qui nous guette. En effet, beaucoup de passages sur nos routes sont composés de sable fin qui, une fois sec, a tendance à se pulvériser et former de grands bacs à sable ou il est difficile de rouler voire même de marcher.
L’arrivée de la saison sèche se marque de manière quasi instantanée car en quelques semaines le niveau de la rivière Kasaï a baissé drastiquement de plus d’un mètre. Et donc les routes inondées où il était nécessaire de louer les services d’une pirogue pour traverser sont maintenant tout a fait sèches, à se demander si toute cette eau était un mirage. La pluviométrie en baisse signifie aussi des opérations de désherbage et de nettoyage en-dessous des palmiers moins astreignantes car toute croissance végétative ralentie.
La baisse de niveau de la rivière Kasaï est bienvenue pour les pêcheurs qui ont, semble-t-il, plus de succès pour attraper les gros poissons lorsque le niveau de l’eau est plus bas. C’est aussi le moment ou bon nombre de nos travailleurs disparaissent pour aller pêcher au risque de perdre leur travail en plantation où, après six jours d’absence consécutifs, ils sont déclarés déserteurs et retirés des listes des employés.
Par contre, pour les transporteurs fluviaux, la baisse du niveau d’eau de la rivière Kasaï n’est pas une bonne nouvelle car, non contents, d’être freinés par les difficultés de déchargement suite au manque de wagons à Ilebo, ils doivent aussi réduire leur charge pour négocier le passage des barges dans des zones rocheuses. Un malencontreux concours de circonstances fait que que la saison sèche et les difficultés de transport correspondent précisément à la période de pointe de production de la plantation où nous dépendons plus que jamais de transports pour évacuer l’huile et éviter de saturer nos cuves de stockage. Pour le moment, je croise les doigts, nous arrivons à évacuer toute notre production sans trop de problèmes, mais la décrue ne fait que commencer…
La saison sèche rend aussi plus difficile mes trajets en vélo entre la maison et le bureau, même si les risques de se faire doucher sont moindres. Le problème des pluies n’est pas tellement le fait de se faire mouiller car il ne fait pas vraiment froid, mais parce que les fines particules de sable semblent aimer se coller à la chaîne du vélo et en très peu de temps bloquer celle-ci au point de ne plus pouvoir avancer. J’ai essayé toutes sortes de formes de nettoyage et de lubrifiants différents, mais sans succès et dès que la route est mouillée il ne faut pas plus de quelques centaines de mètres avant d’être bloqué. La seule solution est de rouler tout doucement et ainsi éviter que l’eau ne soit éclaboussée sur la chaîne, mais cela ne marche que si je roule vraiment très doucement.
En saison sèche je n’ai donc pas ce problème, mais par contre même avec l’assistance électrique passer au travers des zones de sable fin sans me retrouver par terre ou simplement devoir mettre les pieds à terre (et donc ne plus pouvoir pédaler) n’est pas évident. La solution la plus efficace semble être d’essayer de garder le plus possible de vitesse, mettre un maximum de poids sur la roue arrière du vélo et garder la trajectoire la plus droite possible. Tout cela est généralement possible quand il n’y a pas un cochon ou une chèvre qui décide de traverser en dernière minute juste devant moi. Peu importe, faire du vélo reste une excellente façon de continuer à faire un peu d’exercice, si ce n’est que lors de mon dernier trajet j’ai peut-être un peu trop forcé et le dos ne semble pas avoir aimé les contorsions faites pour ne pas se retrouver par terre. Le dernier trajet de cette semaine a malgré tout été marqué par le franchissement de 6.000 km parcourus sur les pistes de Mapangu, cela peut paraître peu exceptionnel si ce n’est que ce sont des kilomètres parcourus exclusivement sur des pistes sableuses avec quelques bonnes côtes, ornières et autres obstacles à la clé, donc malgré tout un cap qui vaut la peine d’être noté.
Depuis que nous avons notre bassin olympique, le grand luxe est de pouvoir aller y faire un plongeon après avoir gravi la route jusqu’à la Cathédrale. Jusqu’à présent Marie-Claude et moi sommes les seuls à profiter de la piscine, les autres expatriés n’étant apparemment pas intéressés où ne veulent peut-être pas déranger (même si le bassin à justement été placé à l’écart de la maison pour que cela ne nous dérange pas).
L’arrivée de la saison sèche correspond également, assez surprenamment, avec l’arrivée de brouillards épais, surtout le matin, et la disparition de notre vue sur le Kasaï lointain qui se retrouve dans un voile de brume permanent jusqu’à la fin du mois d’août ou début septembre. Pour le moment la rivière est encore visible, mais ce n’est plus la même clarté et on devine que la brume prend ses quartiers d’hiver. Ce brouillard très dense aide probablement les palmiers à résister mieux à la saison sèche. De grand matin, le brouillard imbibe bien les feuilles, au point qu’à la maison nous nous éveillons au bruit de ce qui semble être une pluie mais résulte en fait de gouttes de condensations tombant sur le toit et les auvents.
La saison sèche fait aussi sortir les rares serpents qui survivent encore dans les environs à la recherche d’un peu de fraîcheur. L’un de ces malheureux n’a pas échappé à l’œil vigilant de notre jardinier et a terminé sa course vers la casserole de celui-ci qui s’en léchait encore les babines le lendemain. Une sorte de serpent appelée ici “ceinture noire”, assez grand et ressemblant de couleur à un cobra, mais apparemment non venimeux et bon à manger (même si très gras, encore mieux, selon les critères locaux).
Voilà pour les nouvelles de cette semaine qui, nous l’espérons, vous trouveront bien. N’hésitez pas à nous envoyer de vos nouvelles, même si brèves, cela nous fait toujours plaisir.
A bientôt vous lire donc,
Marc & Marie-Claude

The dry season is slowly settling in, which is bringing a lot of changes to the plantation. The palm trees are not really happy because they need a lot of water, and in our sandy soils, as soon as the rains stop the palm trees find it harder to find the moisture they need. On the other hand, less rain also means that the degradation of the roads will slow down, and therefore the sudden formation of gullies across the roads will decrease. The difficulties are not solved, however, and it is now the problems with vehicles getting stuck in loose sand that is looming. Indeed, many passages on our roads are composed of fine sand which, once dry, tends to pulverize and form large sandboxes where it is difficult to drive or even walk.
The arrival of the dry season is marked almost instantly because in a few weeks’ time the level of the Kasaï river has dropped drastically by more than a meter. And so the flooded roads where it was necessary to hire the services of a dugout canoe to cross are now completely dry, wondering if all this water was a mirage. Decreasing rainfall also means weeding and cleaning operations under the palm trees are less strenuous as most vegetative growth slows down.
The lower water level of the Kasai River is welcome for fishermen who seem to be more successful in catching big fish when the water level is lower. It is also the time when many of our workers disappear to go fishing at the risk of losing their jobs on the plantation where, after six consecutive days of absence, they are declared deserters and removed from the employee lists.
On the other hand, for the river transporters, the drop in the water level of the Kasai River is not good news because, not content with being slowed down by the difficulties of unloading due to the lack of wagons in Ilebo, they also have to reduce their load to negotiate the passage of barges in rocky areas. An unfortunate combination of circumstances means that the dry season and transport difficulties correspond precisely to the plantation’s peak production period, when we depend more than ever on transport to evacuate the oil and avoid saturating our storage tanks. At the moment, I keep my fingers crossed, we are managing to evacuate all our production without too many problems, but the receding water level has only just begun…
The dry season also makes it more difficult for me to ride my bike between home and work, even though the risk of being drenched by a rain shower is lower. The problem with the rains is not so much getting wet because it’s not really cold, but because the fine sand particles seem to like to stick to the bike’s chain and in a very short time block it to the point that I can no longer move forward. I have tried all sorts of different forms of cleaning and lubricants, but without success and as soon as the road is wet it doesn’t take more than a few hundred meters before it gets blocked. The only solution is to ride very slowly in a way to prevent water from splashing on the chain, but that only works if I ride really, really slowly.
In the dry season I don’t have this problem, but even with the electric assistance it’s not easy to get through the fine sand areas without ending up on the ground or simply having to put my feet on the ground (and therefore not being able to pedal). The most efficient solution seems to be to try to keep as much speed as possible, put as much weight as possible on the rear wheel of the bike and keep the trajectory as straight as possible. All this is usually possible when there isn’t a pig or a goat that decides to cross at the last minute just in front of me. Anyway, riding a bike is still a great way to keep exercising, except that on my last ride I may have overexerted myself a bit and my back didn’t seem to like the contortions I had to make to avoid ending up on the ground. The last trip of this week was nevertheless marked by a milestone as 6,000 km have so far been covered on the Mapangu tracks, this may not seem very exceptional except that these are kilometres covered exclusively on sandy tracks with some good climbs, ruts and other obstacles, so despite everything a number that is worth noting.
Since we have our Olympic pool, the great luxury is to be able to take a dip after climbing the road to the Cathedral. So far, Marie-Claude and I are the only ones to enjoy the pool, the other expatriates are apparently not interested or perhaps don not want to disturb us (even though the pool has been placed away from the house so that it doesn’t bother us).
The arrival of the dry season also corresponds, rather surprisingly, with the arrival of thick fog, especially in the morning, and the disappearance of our view of the distant Kasai, which is in a permanent veil of mist until the end of August or early September. At the moment the river is still visible, but it is no longer the same clarity and we can guess that the fog is slowly taking over. This very dense fog probably helps the palm trees to resist better during the dry season. Early in the morning, the fog soaks the leaves with water, so much so that at home we wake up to the sound of what seems to be rain, but is in fact the result of condensation dripping off the roof on the awnings.
The dry season also brings out the rare snakes that still survive in the vicinity in search of a little freshness. One of these unfortunate snakes did not escape the watchful eye of our gardener and ended up in his pot, for which he was still licking its lips the next day. A kind of snake called here “black belt”, quite big and resembling a cobra in colour, but apparently non venomous and good to eat (even if very fat, even better, according to local criteria).
So much for this week’s news, which we hope will find you well. Don’t hesitate to send us your news, even if it’s brief, it’s always a pleasure to hear from you.
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Justice

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Mapangu est de loin l’endroit où, de tous les coins du monde où nous avons vécu, la rumeur règne, incontestée. Peu importe l’extravagance des idées, elles trouvent ici un terrain des plus fertiles pour se propager et s’embellir à une vitesse inimaginable. En fait, compte tenu des moyens de communication limités, la rapidité de la propagation d’informations vraies ou fausses est extraordinaire. Je suis parfois surpris de recevoir des demandes pour une place dans l’avion de Kinshasa ou le droit d’envoyer un colis avec la pirogue qui va à Ilebo avant même que le voyage ait été programmé. Il en va de même pour des choses moins prévisibles (tout le monde sait que nous organisons des transports de temps en temps), comme par exemple la discussion que nous avons eue en comité de direction concernant la vente éventuelle de véhicules déclassés, pour lesquels j’ai reçu des demandes le jour même, y compris de personnes à l’extérieur de Mapangu.
Curieusement pour d’autres choses le retour d’information est particulièrement vague, ainsi il est difficile de savoir où, exactement, se trouve la barge qui doit nous apporter notre carburant, en route depuis plusieurs mois, ou ce qu’il en est de la progression des camions que nous avons loué en vue du pic de production, qui auraient dû être rendus il y a plusieurs semaines déjà et sont probablement embourbés quelque part pas loin d’ici.
Ces rumeurs, vérifiées ou non, sont également une cause suffisante pour faire appel à la “justice”, dont les responsables sont particulièrement friands car, quel que soit le motif et la raison (valable ou non), c’est généralement une opportunité de se faire un peu d’argent. Le principe est généralement très simple, on dépose une plainte au parquet ici à Mapangu, ou pour ceux qui ont un peu plus de moyens au tribunal de paix à Ilebo et le magistrat va convoquer “l’accusé” généralement sans vérifier si la plainte est fondée ou si l’instance judiciaire est même compétente en la matière. Les plaintes vont de petites choses anodines comme le non-paiement d’une dette, en passant par l’insulte ou encore la mort par sorcellerie. Il y a aussi bon nombre de ceux qui vont porter plainte parce qu’ils estiment qu’il y a eu une erreur dans le calcul de leur salaire ou parce que la fin d’un contrat à durée indéterminée est illégitime.
Normalement tout ce qui relève du travail est de la seule compétence de l’inspecteur ou du tribunal du travail, mais notre inspecteur du travail n’est pas une fusée stratosphérique et va parfois lui-même embrouiller les choses en portant plainte pour des questions qui relèvent en fait de sa propre compétence.
Dans toutes ces démarches ce sont nos avocats qui sont les plus enthousiastes car, outre le fait qu’ils sont évidemment payés pour défendre les intérêts de la société, et plus il y a de dossiers mieux ils se portent, d’autre part parce que tout acte, allant du dépôt d’une invitation par le greffier au retrait d’un jugement, est payant et les tarifs applicables sont (comme tout ici) négociables, ce qui permet donc chaque fois à l’avocat de prendre sa dîme…
Généralement ce sont des dossiers concernant nos travailleurs qui nous occupent le plus. Ainsi dernièrement nous avons du négocier l’abandon d’une poursuite judiciaire contre l’un de nos cadres qui aurait proclamé que les agents de renseignements n’avaient pas leur place dans la société. L’agence de renseignement étant un service secret, par extension il n’est pas légal d’en parler ouvertement, à fortiori de porter plainte “à l’encontre de”, même si c’est de manière générale sans parler d’un individu en particulier, donc le simple fait de dire que ces agents n’ont pas leur place dans Brabanta est un acte répréhensible. Un autre cas concerne un agent qui aurait accumulé des dettes et dont le créancier a décidé de porter plainte (avec évidemment une arrestation immédiate) en oubliant que le peu d’argent qui pourra sortir de l’opération ira aux magistrats plutôt que de servir au remboursement de son prêt. Un autre cas, encore, concerne un de nos agents qui a été arrêté parce que son fils et la fille d’un autre agent ont eu une relation “fructueuse” et que ni le fils (ni le père) n’étaient en mesure de payer une dot. Le père de la jeune fille a donc jugé bon de porter la question devant la justice et au moins tout le monde sait maintenant qu’elle a un polichinel dans le tiroir. Je ne vais pas dire qu’il y a quelque chose chaque jour, mais nous n’en sommes pas loin car toutes les excuses sont bonnes pour alimenter les affaires des magistrats locaux.
Parfois, des personnes extérieures à la société viennent aussi me trouver pour demander de l’aide (financière) pour résoudre un problème de justice. Le dernier en date, qui m’a laissé sans voix, concerne un notable du coin dont le fils avait été arrêté pour avoir violé une fille à Kinshasa et comme le “malheur” fait que c’était justement la fille d’un général, les frais de sortie de prison étaient au-dessus de ses moyens. De manière très candide le notable est venu me demander une aide financière pour faire libérer son pauvre petit…
Les expatriés n’échappent pas à ces tracasseries, il y a quelques mois c’est un de nos agronomes qui a été accusé d’avoir arraché les vêtements et violé une femme dans la plantation au vu et au su de tous (selon l’accusateur). Peu importe le fait que notre agronome était accompagné de trois travailleurs qui étaient prêts à témoigner en sa faveur (mais que le magistrat considérait comme biaisés car travaillant aussi pour Brabanta) et que la “dame” en question n’avait comme témoin que les personnes qui l’auraient vue revenir au village dévêtue, c’était une raison suffisante pour une incarcération immédiate. En fait, le seul échange qui avait eu lieu entre notre agronome et la plaignante concerne une demande (par personne interposée car elle ne parlait pas le français) d’expliquer pourquoi elle se promenait avec un sac marqué Brabanta dans la plantation, alors qu’elle n’était même pas employée de la société. Après de longues discussions et finalement une audition d’un des chauffeurs de tracteurs qui était présent lors de cet échange, le chef du parquet a indiqué être prêt à clore le dossier moyennant un paiement de 3.000 dollars pour couvrir ses frais… A ce point là j’ai fait intervenir la hiérarchie de Kinshasa et le monsieur est reparti sans un kopek en promettant une prochaine revanche.
La revanche (peut-être) est arrivée cette semaine avec un invitation personnelle à me présenter au tribunal de paix à Ilebo. Vu le confinement et les restrictions de déplacement je n’allais pas aller faire le pied de grue à Ilebo sans savoir le pourquoi de cette convocation. Après investigation il s’avère que la plainte émane d’un ancien travailleur arrivé en fin de contrat en 2012 et qui n’aurait pas été payé pour les 18 mois de travail précédent son départ. Outre le fait qu’il est peu probable que le monsieur ait travaillé au-delà de quelques mois sans être payé et qu’il ait attendu plus de 7 ans avant de réclamer son dû, selon la loi il y a prescription et le tribunal de paix n’est pas compétent en la matière. Mais le président du tribunal espérait qu’une convocation du DG ferait peur et encouragerait la société à proposer une négociation (financière toujours) pour mettre fin à ce dossier, “qui n’essaye pas n’a pas”…
Ce n’est pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière fois, mais en attendant nous essayons de respecter scrupuleusement les règles, de refuser toute “négociation” de solution qui ne serait pas sanctionnée par un document officiel et de sevrer tant que ce peu les différentes autorités habituées à recevoir des “motivations” pour faire leur travail (correctement ou pas). Tout cela nous garde occupés et alertes et, heureusement, il y quand même une certaine réserve sachant que sans Brabanta tous ces services étatiques n’existeraient pas ici ou seraient en tout cas sans ressources. Il faut donc ménager la poule pour que la ponte continue…
Nous espérons, comme toujours, avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Huilerie – Mill
Happy Birthday
Bureau DG – GM Office
Oups
Kasaï le matin – Kasai in the morning
Arbre mystère du Bhoutan – Mystery tree from Bhutan
Ouvrez la porte ! – Open the door!

Mapangu is by far the place where, of all the corners of the world where we have lived, rumour reigns unchallenged. No matter how extravagant the ideas are, they find here a most fertile ground to spread and beautify themselves at an unimaginable speed. In fact, given the limited means of communication, the speed of propagation of true or false information is extraordinary. I am sometimes surprised to receive requests for a seat on the plane from Kinshasa or the right to send a parcel with the dugout canoe going to Ilebo even before the trip has been scheduled. The same goes for less predictable things (everyone knows that we organise transport from time to time), such as the discussion we had in the steering committee about the possible sale of decommissioned vehicles, for which I received requests the same day, including from people outside Mapangu.
Curiously for other things the feedback is particularly vague, so it is difficult to know exactly where the barge that is to bring us our fuel is located, knowing it has been on the way for several months now, or what is happening with the progress of the trucks that we have rented for the production peak, which should have arrived several weeks ago and are probably stuck somewhere not far from here.
These rumours, whether verified or not, are also sufficient cause for the legal system to be involved, which is always welcomed by those in charge, because, whatever the motive and reason (valid or not), it is usually an opportunity to make some money. The principle is generally very simple, one files a complaint with the public prosecutor’s office here in Mapangu, or for those who have a little more means, with the court in Ilebo, and the magistrate will summon “the accused” generally without checking whether the complaint is well-founded or whether the judicial body even has jurisdiction in the matter. The complaints range from small, trivial things like non-payment of a debt, to insults or death by witchcraft. There are also many who will file a complaint because they believe that there has been an error in the calculation of their salary or because the end of their defined term contract is illegitimate.
Normally everything that is labour-related is within the sole jurisdiction of the labour inspector or the labour court, but our labour inspector is not a stratospheric rocket and will sometimes confuse things himself by filing complaints on matters that are in fact within his own jurisdiction.
In all these proceedings it is our lawyers who are the most enthusiastic because, apart from the fact that they are obviously paid to defend the interests of the company, and the more cases there are, the better off they are, and because every act, from the filing of an invitation by the clerk to the withdrawal of a judgment, is paid for and the applicable rates are (like everything else here) negotiable, which therefore allows the lawyer to take his own fee each time…
Usually the files concerning our workers are the ones that that keep us mostly busy. For example, recently we had to negotiate the abandonment of a lawsuit against one of our executives who allegedly proclaimed that intelligence officers had no place in the company. Since the intelligence agency is a secret service, by extension it is not legal to talk about it openly, let alone file a complaint “against” it, even if it is in a general way without mentioning any particular individual, so simply saying that these agents have no place in Brabanta is a reprehensible act. Another case concerns an agent who has allegedly accumulated debts and whose creditor has decided to file a complaint (obviously with an immediate arrest) forgetting that the little money that may come out of the operation will go to the magistrates rather than be used to repay his loan. Yet another case concerns one of our agents who was arrested because his son and the daughter of another agent had a “fruitful” relationship and neither the son (nor the father) was able to pay a dowry. The girl’s father therefore saw fit to bring the matter to court and at least everyone now knows that his daughter has a bun in the oven. I’m not going to say that there is something every day, but we are not far from it because any excuse is good to fuel the affairs of the local magistrates.
Sometimes people from outside company also come to me to ask for (financial) help to solve a justice problem. The most recent one, which left me speechless, concerns a local notable whose son had been arrested for raping a girl in Kinshasa and since the “misfortune” was that it was the daughter of a general, the costs of getting the son out of prison were beyond this person’s means. In a very candid way, the notable came to ask me for financial help to free his poor little boy…
Expatriates do not escape these worries, a few months ago it was one of our agronomists who was accused of having torn off the clothes and raped a woman on the plantation in full view of everyone (according to the accuser). Regardless of the fact that our agronomist was accompanied by three workers who were willing to testify in his favour (but whom the magistrate considered biased because they also worked for Brabanta) and that the “lady” in question had fled to her village, supposedly scantily dressed, this was reason enough for immediate incarceration of our colleague. In fact, the only exchange that had taken place between our agronomist and the complainant concerned a request (by an intermediary as she did not speak French) to explain why she was walking around with a bag marked Brabanta on the plantation when she was not even an employee of the company. After lengthy discussions and finally a hearing of one of the tractor drivers who was present at the exchange, the head of the public prosecutor’s office indicated that he was ready to close the file in return for a payment of $3,000 to cover his expenses. At this point I called in the Kinshasa hierarchy and the man left without a kopek, promising a future revenge.
The revenge (perhaps) arrived this week with a personal invitation for me to appear at the court in Ilebo. Given the confinement and travel restrictions I was not going to go to Ilebo without knowing the reason for this invitation. After investigation it turns out that the complaint comes from a former worker who had reached the end of his contract in 2012 and who claimes he has not been paid for the 18 months of work prior to his departure. Apart from the fact that it is unlikely that the gentleman worked even a few months without being paid and that he waited more than 7 years before claiming his due, according to the law there is a statute of limitations and the court is not competent in this matter. But the president of the court hoped that a summons from the GM would frighten and encourage the company to propose a negotiation (always financial) to put an end to this case, “who doesn’t try has no hope of getting anything” …
This is not the first time and it will certainly not be the last time, but in the meantime we are trying to scrupulously respect the rules, to refuse any “negotiation” of a solution that would not be sanctioned by an official document and to wean the various authorities of the fact that they are used to receiving “motivations” to do their job (correctly or not). All this keeps us busy and alert and, fortunately, there is still a certain reserve from the authorities knowing that without Brabanta all these state services would not exist here or would in any case be without resources. So they have to spare the hen so that the egg-laying continues…
We hope, as always, to hear from you,
Marc & Marie-Claude

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Mécanique – Mechanics

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Nous avons une flotte de véhicules et d’engins assez conséquente, composée de 20 véhicules légers, 17 camions, 43 tracteurs, 10 engins légers, 8 engins lourds et 12 générateurs. Cela n’inclut pas les générateurs, pompes et postes à souder portables, les motos et véhicules assimilés comme les motoculteurs et quads, qui eux aussi passent par le garage pour des entretiens et réparations. Pour gérer tout cela nous avons une équipe de plus de 40 mécaniciens, électriciens, quados (réparateurs de pneus), machinistes et autres fonctions liées à l’entretien et réparation de notre matériel. Dire que nous avons des spécialistes en mécanique serait une grande exagération, mais nous avons quand même des personnes capables d’ouvrir et de remettre en “état” des moteurs de toutes sortes de véhicules, remettre la chenille d’éraillée d’un bulldozer ou simplement trouver un système-D pour solutionner un problème pour lequel nous n’avons pas toujours les pièces d’origine. Le système-D a toutefois ses limites et la conséquence en est que beaucoup de véhicules et engins sont à l’arrêt en attente de pièces ou d’une autre intervention (divine?) pour être remis sur pied. Ainsi nous avons 5 véhicules légers à l’arrêt depuis des mois, 7 camions en réparation, 5 tracteurs dans des stades divers de démantèlement, 5 sur les 10 engins légers sont immobilisés pour des raisons diverses et seulement 3 des 7 engins lourds fonctionnent plus ou moins. Malheureusement nous ne pouvons même pas prétendre que le reste du matériel est en état car beaucoup de véhicules qui circulent n’ont soit plus de démarreur (et doivent être tirés pour la mise en marche), n’ont plus de pompes hydrauliques pour benner ou, plus grave, n’ont pas des freins qui marchent correctement.
Les solutions, qui ont le mérite de dépanner certains véhicules, doivent faire faire des cauchemars aux mécaniciens sérieux et ça c’est sans avoir connaissance tous les trucs utilisés par nos mécaniciens. Ainsi j’ai découvert un matin à l’appel que le mécanicien venait dépanner un tracteur avec un démarreur. Naïvement je pensais que c’était pour réparer le tracteur, mais non, c’est juste pour le démarrer pour ensuite enlever le démarreur et fermer le trou avec un bout de papier pour “empêcher” des crasses d’entrer dans le carter du moteur. Je n’ai pas besoin de vous expliquer qu’il ne faut pas longtemps pour que le “papier” devienne humide ou imbibé d’huile et se déforme pour permettre à toute impureté de se retrouver dans le moteur. A côté de cela les mécaniciens vont religieusement nettoyer (souffler comme ils disent) le filtre à huile pour préserver le moteur lors de l’entretien hebdomadaire. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi nous devons changer les segments, chemises de cylindres ou coussinets de bielles à une fréquence aussi élevée, mais maintenant je sais… En principe cette pratique est maintenant interdite et en cas de situation extrême la fermeture doit se faire avec une plaque métallique et un joint, nous verrons si le message est passé.
Dernièrement, le seul de nos bulldozer qui était encore en état de marche est tombé en panne tandis qu’il essayait de réparer une route fortement dégradée par les fortes pluies que nous avons eu récemment. Le mécanicien a ouvert le moteur pour découvrir que l’une des têtes de soupapes s’était cassée et avait tout à fait creusé la tête de cylindre, mais cela n’empêchait pas le moteur de tourner. Ce qui a bloqué le moteur est une clef de 7 que l’on a retrouvé dans le moteur, oubliée lors d’une intervention précédente. Heureusement l’outil abandonné dans le moteur ne semble pas avoir trop endommagé celui-ci et nous espérons pouvoir au moins le redémarrer assez longtemps pour pouvoir le charger sur notre porte-chars et le ramener au garage.
Les casses et pannes ne sont pas toujours dues aux mécaniciens, nos chauffeurs ont leur part de responsabilité dans les problèmes mécaniques. A leur décharge, nombre de nos chauffeurs, issus de villages voisins, n’avaient jamais vu de véhicule dans leur vie et encore moins eu l’occasion de s’asseoir derrière le volant de ceux-ci. Ils ont été formés sur le terrain par les meilleurs chauffeurs que nous avons, mais eux-même pas toujours des experts en la matière. Les problèmes émanent souvent du fait que les chauffeurs (et cela inclut certains de nos expatriés) ne font pas attention aux bruits inhabituels que font leur véhicule et ne font appel au garage que lorsque le moteur s’arrête, qu’ils perdent une roue ou ont une autre panne ou casse qui rend la conduite trop difficile ou impossible. Parfois je croise des véhicules qui font des bruits tout à fait anormaux voire même inquiétants et lorsque je pose la question au chauffeur pour savoir ce qui se passe il semble tomber de la lune en disant que tout va bien.
La situation la plus grave dont je me souvienne est l’arrivée de l’un de mes collègues avec sa Land Cruiser (qui, il faut l’avouer, aurait probablement du être mise à la retraite depuis longtemps) avec une des roues avant faisant de longues trainées dans le sable parce qu’elle ne tournait presque plus. Demandant à mon collègue s’il était en route pour le garage, il a eu l’air étonné et me répondit que non, même s’il était vrai qu’il avait du mal à garder une trajectoire correcte car le volant avait tendance à tirer très fort d’un côté… Sincèrement je n’arrive toujours pas à comprendre comment il arrivait à rouler et je n’ose même pas imaginer l’état du pneu et les conséquences sur la direction de la voiture.
Il est inévitable d’avoir des accidents de conduite,et, avec autant de véhicules et des routes particulièrement difficiles ce serait un miracle si de temps en temps il n’y avait pas un couac. J’en ai fait les frais avec ma voiture que j’avais confié à un chauffeur pour aller la laver, elle est revenue avec la porte arrière défoncée parce qu’il a reculé contre une remorque de tracteur qu’il n’avait pas vu. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce genre de casse car j’ai fait exactement la même chose avec notre camionnette lorsque nous étions à Londres où j’ai joyeusement reculé contre un poteau qui a totalement détruit la porte arrière.
Certains des accidents sont parfois un peu moins justifiables, ainsi récemment un de nos chauffeur s’est fait défoncer le capot par une remorque de tracteur qui lui a reculé dessus. Lorsque nous lui avons demandé d’expliquer les circonstances de l’accident, il nous a dit que le tracteur était en train de faire des manœuvres et qu’il a voulu passer rapidement derrière celui-ci alors que le chauffeur du tracteur ne pouvait pas savoir qu’une voiture se trouvait derrière lui. L’excuse du chauffeur était qu’il n’avait pas de klaxon et que le chauffeur n’a pas entendu son appel. Nous lui avons demandé pourquoi ne pas avoir reculé et il nous a dit qu’il n’y a pas pensé car il pensait que le chauffeur du tracteur réagirait à ses cris… Heureusement la voiture en question est l’une de celles que nous avons l’intention de déclasser et ici, comme expliqué plus haut, du moment que le moteur tourne le reste n’a pas beaucoup d’importance, donc nous devrions malgré tout pouvoir revendre la voiture pour un “prix raisonnable”.
Un autre incident récent concerne le camion de l’un de nos sous-traitants dont le chauffeur (probablement sous l’influence d’alcool ou de chanvre) s’est trompé dans les manœuvres et s’est retrouvé sur le flanc. La bonne chose ici est qu’il y a toujours une solution pour remédier aux situations les plus critiques et, ne voulant pas attendre la disponibilité d’un engin, ils ont réussi à redresser le camion (qui pèse quand même 15 tonnes à vide) avec les moyens du bord. N’étant pas là, je n’ai pas pu voir comment ils ont fait, mais le lendemain le camion était à nouveau opérationnel avec un autre chauffeur.
Certaines “pannes” ne sont pas nécessairement dues au chauffeur ou mécanicien. Nous vous avons raconté dans nos nouvelles précédentes que suite aux fortes pluies l’une des routes de la plantation est inondée avec près d’un mètre d’eau pas endroits. Pour que les camions et tracteurs puissent malgré tout passer avec leur cargaison de régimes de fruits, nous avons versé et dispersé des moellons sur la route submergée pour éviter que les véhicules ne s’embourbent à cet endroit. Cela était toutefois sans compter sur le fait que les villageois voisins viennent nuitamment récupérer les moellons sous l’eau, probablement pour nous les revendre une deuxième fois… Le résultat est que, sans surprise, l’un de nos camions s’est retrouvé bloqué dans un trou au milieu de l’eau et qu’il a fallu le décharger pour permettre ensuite à un autre camion de le tirer de là.
Comme vous pouvez le constater par ces quelques anecdotes, tous les jours il y a de nouvelles surprises et nous sommes loin de nous ennuyer dans le département mécanique non plus…
Nous espérons toujours très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Piscine – Swimming pool
Fabrication de dalles en plastique et sable – production of tiles with plastic and sand
Protection en carton – Cardboard protection
Inondations (le début) – Flooding (the beginning)
oups, fausse manoeuvre – Oops, wrong operation
Repos des guerriers – Rest of the warriors
Aide aux mots croisés – Help with cross words

We have a fairly large fleet of vehicles and machinery, consisting of 20 light vehicles, 17 trucks, 43 tractors, 10 light machines, 8 heavy machines and 12 generators. This does not include portable generators, pumps and welding sets, motorcycles and similar vehicles such as tillers and quads, which also come through the garage for maintenance and repairs. To manage all this we have a team of more than 40 mechanics, electricians, quados (tire repairers), operators and other functions related to the maintenance and repair of our equipment. To say that we have mechanical specialists would be somewhat of an overstatement, but we still have people who can open and “fix” engines of all kinds of vehicles, put back the track of a bulldozer that has come off or resourcefulness to solve a problem for which we don’t always have the correct spare parts. However, resourcefulness has its limits and the consequence is that many vehicles and machines are at a standstill waiting for parts or some other (divine?) intervention to get back on their feet. Thus we have 5 light vehicles that have been out of use for months, 7 trucks in repair, 5 tractors in various stages of dismantling, 5 of the 10 light engines are immobilized for various reasons and only 3 of the 7 heavy machines are working more or less. Unfortunately we cannot even pretend that the rest of the equipment is in good working order because many of the vehicles on the road either have no starter (and have to be pulled for starting), no hydraulic pumps for tipping or, more seriously, do not have brakes that work properly.
The solutions, which have the merit of putting some of the vehicles on the road, must give serious mechanics nightmares and that is without knowing all the tricks used by our mechanics. Thus I discovered one morning, when I attended muster, that the mechanic came to repair a tractor with a starter. Naively I thought it was to replace it on the tractor, but no, it was just to start it and then remove the starter and close the hole with a piece of paper to “prevent” dirt from entering the engine crankcase. I don’t need to explain to you that it doesn’t take long for the “paper” to get wet or soaked in oil and deform to allow any dirt to get into the engine. Ironically, on the other hand the mechanics will religiously clean (blow as they say) the oil filter to preserve the engine during the weekly maintenance. I couldn’t understand why we have to change the rings, cylinder liners or connecting rod bearings so often, but now I know… In principle this practice is now forbidden and in extreme situations the closing must be done with a metal plate and a gasket, we’ll see if the message is well understood and applied.
Recently, the single bulldozer that was still in working order broke down while trying to repair a road that had been badly damaged by the heavy rains we had recently. The mechanic opened the engine to find that one of the valve heads had broken off and had completely dug into the cylinder head, but that didn’t stop the engine from running. What stopped the engine was a 7-key that was found in the engine, forgotten during a previous intervention. Luckily the tool left in the engine does not seem to have damaged it too much and we hope to at least be able to restart it long enough to load it on our carrier and bring it back to the garage.
Breakdowns are not always due to the mechanics, our drivers have their share of responsibility for mechanical problems. As an excuse, many of our drivers, from neighbouring villages, had never seen a vehicle in their lives, let alone had the opportunity to sit behind the wheel of one. They have been trained on the job by the better drivers we have, who themselves are not always experts in the field. Problems often arise because the drivers (and this includes some of our expatriates) do not pay attention to the unusual noises their vehicle makes and only call the garage when the engine stops, they lose a wheel or have another breakdown or breakage that makes driving too difficult or impossible. Sometimes I come across vehicles that make completely abnormal or even worrying noises and when I ask the driver what is going on, he would seem surprised and say that everything is fine.
The most serious situation I can remember is the arrival of one of my colleagues with his Land Cruiser (which, it must be said, probably should have been retired long ago) with one of the front wheels making long drags in the sand because it was not turning properly anymore. Asking my colleague if he was on his way to the garage, he looked astonished and replied that he wasn’t, although it was true that he was having trouble keeping a correct trajectory because the steering wheel tended to pull very hard to one side? Honestly I still can’t understand how he managed to drive and I don’t even dare to imagine the state of the tire and the consequences on the car’s steering.
Driving accidents are inevitable, and with so many vehicles and particularly difficult roads it would be a miracle if from time to time there wasn’t a crash. I experienced it with my car, which I had given to a driver to go and wash it, it came back with the back door smashed because he backed up against a tractor trailer that he hadn’t seen. I’m not going to go into too much detail about this kind of breakage because I did exactly the same thing with our van when we were in London, where I happily reversed into a pole, which totally destroyed the back door.
Some of the accidents are a little less justifiable, so recently one of our drivers got his bonnet crushed by a tractor trailer that literally climbed on top of the car. When we asked him to explain the circumstances of the accident, he told us that the tractor was manoeuvring and that he wanted to pass quickly behind it when the tractor driver could not know that a car was behind him. The driver’s excuse was that he did not have a horn and the driver did not hear his call. We asked him why he didn’t back up and he told us that he didn’t think about it because he thought the tractor driver would react to his screams. Luckily the driver is unscathed and the car in question is one of those we intend to downgrade and sell and since here, as explained above, as long as the engine is running the rest doesn’t matter much, we should still be able to get a “reasonable price” for the car.
Another recent incident concerns the truck of one of our subcontractors whose driver (probably under the influence of alcohol or hemp) made a mistake during manoeuvring and ended up on the side. The good thing here is that there is always a solution to remedy the most critical situations and, not wanting to wait for a machine to be available, they managed to straighten the truck (which weighs about 15 tons when empty) with the means at hand. Not being there, I couldn’t see how they managed it, but the next day the truck was operational again with another driver.
Some “breakdowns” are not necessarily due to the driver or mechanic. We told you in our previous news that due to the heavy rains one of the plantation’s roads was flooded with almost a meter of water in some places. In order to allow trucks and tractors to pass with their load of fruit bunches, we poured and scattered stones on the submerged road to prevent vehicles from getting stuck there. However, this did not take into account the fact that the neighbouring villagers come at night to collect the stones under water, probably to sell these to us a second time… The result is that, unsurprisingly, one of our trucks got stuck in a hole in the middle of the water and had to be unloaded to allow another truck to pull it out.
As you can see from these few anecdotes, every day there are new surprises and we are far from being bored in the mechanical department either…
We always hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Ekonda

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L’Afrique en général est considérée comme un continent rempli d’animaux dangereux comme le crocodile, l’hippopotame, le lion, le buffle, les serpents de toutes sortes, etc. Ici à Mapangu toutes les grosses bêtes ont disparu, il y a quelques années j’ai encore aperçu une famille de chacals (je ne suis pas certain qu’ils soient vraiment dangereux, sauf peut-être en bande la nuit?) et il y a de temps en temps des serpents, mais même ceux-ci se font plutôt discrets car dès qu’ils sont repérés ils sont tués à coups de machettes et de bâtons au cas où il serait comestible.
A Mapangu nous avons différents serpents qui sont potentiellement dangereux voire mortels, j’ai déjà aperçu des Mambas (réputés pour être non-seulement mortels mais aussi parmi les serpents les plus rapides), des Vipères du Gabon (qui sont surtout dangereuses du fait de se tapir à l’approche d’un danger plutôt que de filer comme les autres serpents et donc réagir seulement quand par inadvertance on marche dessus), des Cobras et toute une série de serpents de couleurs diverses que je ne connais pas. Depuis que nous sommes ici, donc plus de 4 ans, il n’y a eu qu’un seul décès suite à une morsure de serpent. En fait les risques sont assez limités car, outre le fait qu’ils ont tendance à fuir, d’une part la majorité des serpents, même venimeux, ne sont pas mortels pour l’homme, d’autre part, dans la majorité des cas de morsure il n’y a pas d’injection de venin (le serpent mord pour se défendre et réserve son venin pour des proies qu’il veut manger). Bref, les serpents sont dangereux, oui, mais pas énormément, au point que notre médecin de groupe refuse que nous gardions du sérum anti-venin à la pharmacie arguant qu’étant spécifiques et d’une durée de conservation limitée il y aurait plus de risques que de bénéfices à en avoir sous la main.
En réalité les animaux les plus dangereux ne sont pas les plus gros, car la grande majorité des mortalités en Afrique en général et en RDC en particulier sont provoquées par le moustique, vecteur de la malaria. En RDC seulement, on parle de 300.000 décès tous les ans des suites de paludisme et c’est sans conteste la plus grande cause de fatalité ici à Mapangu, où nous enregistrons plus de 400 cas (pas nécessairement avec issue fatale) tous les mois rien que dans notre hôpital.
Toutes ces histoires pour finalement arriver au sujet du titre de cette semaine : l’Ekonda, aussi un petit insecte, dont nous ignorions l’existence jusqu’à il y a peu.
L’Ekonda (nom congolais) est un petit coléoptère du genre Paederus qui ressemble furieusement à une petite fourmi de moins de 1 cm (eh oui, ici nous avons aussi des fourmis sérieusement plus grandes) de couleur rouge et noire. L’insecte en lui-même est inoffensif si on le laisse tranquille, il ne mord ou ne pique en principe pas, mais par contre son abdomen contient une toxine (parait-il plus puissante que celle d’un cobra) qui au contact de la peau provoque de graves brûlures pouvant aller jusqu’à l’aveuglement si elle devait venir au contact des yeux. Une de ces vicieuses bêtes a dû se retrouver dans notre chambre et décidé de se poser sur ma joue où, probablement dans un demi-sommeil, je l’ai enlevée en l’écrasant. Ce n’est que le lendemain matin, lorsque j’ai voulu me raser, que j’ai ressenti une forte douleur que j’ai, dans un premier temps, associé à une réaction allergique d’une sorte ou d’une autre. Un jour plus tard l’irritation s’est transformée en boursoufflure encore plus douloureuse, toujours sans savoir d’où cela aurait pu provenir, mais nous soupçonnions peut-être qu’une chenille velue (nous en avons régulièrement près de la maison et elles sont assez urticantes lorsqu’on les touche) était passée sur ma face pendant la nuit.
Après quelques jours les irritations ont évolués en une balafre allant de l’oreille à la bouche (à la Robert Hossein dit Marie-Claude) mais, heureusement, devenue insensible. Mes collègues n’osaient pas me demander si je m’était battu avec Marie-Claude ou était rescapé d’une bagarre dans un bar (qui ici aussi sont fermés pour le moment), mais lorsque j’ai expliqué comment cela était apparu ils m’ont dit qu’évidemment c’était le résultat de l’Ekonda et qu’il ne fallait surtout pas l’écraser sur la peau… Maintenant je sais, bien que je n’aurais probablement pas fait la différence avec une autre bête dans un demi-sommeil… Il parait que cet insecte sort à la faveur de la saison sèche, ce qui n’est pas encore le cas ici, loin s’en faut à en juger par les pluies abondantes qui nous tombent dessus pour le moment. Donc espérons que cela ne deviendra pas une invasion d’ici la saison sèche qui est supposée commencer dans la deuxième moitié du mois de mai. Il faut malgré tout remarquer qu’en plus de 4 ans, c’est la première fois que nous la rencontrons, cette bestiole.
En matière de petites choses, même si le niveau de mortalité n’est pas encore comparable à celui de la malaria, c’est une créature microscopique qui est en train de paralyser le monde entier et de provoquer pas mal de dégâts dans la population à court, moyen et long termes quant à ses répercussions… Paradoxalement ce virus n’est pas encore trop présent ici en RDC et même totalement absent dans notre province, donc peut-être pas à classer parmi les créatures les plus dangereuses en Afrique.
Concernant les pluies, pour le moment ce sont plutôt des inondations qui sont à l’ordre du jour, au point que certaines de nos routes sont à présent traversées par des cours d’eau, fait sans précédent pour nous jusqu’ici. L’une des routes, qui relie l’ouest de la plantation avec Mapangu, est inondée sur environ 100m de longueur avec de l’eau jusqu’à 1m de profondeur par endroits. Heureusement avec nos véhicules équipés de prises d’air en hauteur nous arrivons encore à passer, mais je place quand même mon sac sur le siège pour qu’il ne soit pas mouillé par l’eau qui s’infiltre par les portes. Nos collègues en motos sont eux obligés de louer les services d’une pirogue pour les faire traverser avec leurs engins. Heureusement à cet endroit il n’y a pas ou peu de courant et donc lorsque nous aurons la décrue la route devrait être restée plus ou moins intacte. Il n’en va pas tout à fait de même pour la route qui relie Mapangu à l’est de la plantation, où nous habitons, qui depuis quelques jours est traversée par de l’eau provenant d’un affluent du Kasaï, la rivière Lumbundji. Ici il y a un fort courant qui est en train d’éroder la route, composée principalement de sable, à une vitesse alarmante. En urgence nous y avons placé un barrage de sacs de sable espérant ainsi au moins diminuer le courant pour nous permettre de recharger la route avec des cailloux et de la terre. Les deux routes inondées sont évidemment des voies uniques et donc essentielles pour acheminer la production jusqu’à l’huilerie située à Mapangu…
Mais, pour conclure par une note positive, à en juger par la présence de nombreux papillons qui sont caractéristiques du début de la saison sèche, peut-être que les pluies touchent à leur fin et que d’ici quelques semaines les problèmes d’inondation ne seront qu’un mauvais souvenir.
Nous espérons, comme chaque fois, avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Ekonda
Effets Ekonda – Ekonda effect
Petit déjeuner du dimanche – Sunday breakfast
Résultat des inondations – Results of the floods
Pécautions pour le Covid-19 – Preventive measures for Covid-19

Africa in general is considered to be a continent full of dangerous animals such as crocodiles, hippos, lions, buffaloes, snakes of all kinds, and so on. Here in Mapangu all the big animals have disappeared, a few years ago I saw a family of jackals again (I’m not sure if they are really dangerous, except maybe in packs at night?) and there are snakes from time to time, but even these are rather discreet because as soon as they are spotted they are killed with machetes and sticks just in case they happen to be edible.
In Mapangu we have different snakes that are potentially dangerous or even deadly, I have already seen Mambas (known to be not only deadly but also among the fastest snakes), Vipers of Gabon (which are especially dangerous because they lurk in the approach of danger rather than get away like other snakes and therefore react only when inadvertently stepped on), Cobras and a whole series of snakes of various colors that I do not know. Since we’ve been here, more than 4 years, there has only been one death from a snake bite. In fact the risks are quite limited because, apart from the fact that they tend to flee, on the one hand the majority of snakes, even venomous ones, are not fatal to humans, on the other hand, in the majority of bite cases there is no injection of venom (the snake bites to defend itself and reserves its venom for prey that it wants to eat). In short, snakes are dangerous, yes, but not so much so that our group doctor refuses to let us keep anti-venom serum at the pharmacy arguing that being specific and with a limited shelf life there would be more risks than benefits to have it on hand.
In reality, the most dangerous animals are not the biggest, because the vast majority of deaths in Africa in general and in DRC in particular are caused by the mosquito, the vector of malaria. In the DRC alone, we talk about 300,000 deaths every year from malaria and it is without a doubt the biggest cause of fatality here in Mapangu, where we register more than 400 cases (not necessarily with fatal outcome) every month in our hospital alone.
All these stories finally come to the subject of this week’s headline: the Ekonda, also a small insect, which we didn’t know existed until recently.
The Ekonda (Congolese name) is a small beetle of the genus Paederus that looks like a small ant of less than 1 cm (yes, here we also have seriously bigger ants) of red and black color. The insect itself is harmless if left alone, it does not bite or sting in principle, but on the other hand its abdomen contains a toxin (it seems more powerful than that of a cobra) which on contact with the skin causes severe burns that can go as far as blindness if it should come into contact with the eyes. One of these vicious beasts must have ended up in our room and decided to land on my cheek where, probably half a sleep, I took it off by crushing it. It wasn’t until the next morning, when I wanted to shave, that I felt a great deal of pain, which I initially associated with an allergic reaction of some kind. A day later the irritation turned into an even more painful blister, still without knowing where it could have come from, but we suspected that a hairy caterpillar (we have them regularly around the house and they are quite stinging when touched) had passed over my face during the night.
After a few days the irritation evolved into a scar from the ear to the mouth (à la Robert Hossein says Marie-Claude) but, fortunately, became insensitive. My colleagues didn’t dare to ask me if I had been in a fight with Marie-Claude or had survived a fight in a bar (which here too are closed for the moment), but when I explained how it happened they told me that obviously it was the result of the Ekonda and that I shouldn’t crush it on my skin… Now I know, although I probably wouldn’t have been able to tell the difference with another beast in half a sleep… It seems that this insect comes out during the dry season, which is not yet the case here, far from it, judging by the heavy rains that are falling on us for the moment. So let’s hope it doesn’t become an invasion by the dry season, which is supposed to start in the second half of May. It should nevertheless be noted that in more than 4 years, this is the first time we have encountered this bug.
In terms of small things, even if the level of mortality is not yet comparable to that of malaria, it is a microscopic creature that is paralysing the whole world and causing quite a bit of damage to the population in the short, medium and long term as far as its repercussions are concerned. Paradoxically this virus is not yet too present here in DRC and even totally absent in our province, so perhaps not to be classified among the most dangerous creatures in Africa.
Concerning the rains, at the moment it is rather floods that are on the agenda, to the point that some of our roads are now crossed by rivers, a fact that is unprecedented for us so far. One of the roads, which connects the west of the plantation with Mapangu, is flooded for about 100m in length with water up to 1m deep in places. Luckily with our vehicles equipped with high air intakes we still manage to get through, but I place my bag on the seat so that it is not wet by the water seeping through the doors. Our colleagues on motorcycles are forced to hire the services of a dugout canoe to take them across with their machines. Luckily there is little or no current in this area, so by the time the water will have receded the road should have remained more or less intact. It is not quite the same for the road that links Mapangu to the east of the plantation, where we live, which for the past few days has been floaded by water coming from a tributary of the Kasai, the Lumbundji River. Here there is a strong current that is eroding the road, composed mainly of sand, at an alarming rate. As a matter of urgency we have placed a sandbag dam to try to stem the current and allow us to recharge the road with rocks and earth. The two flooded roads are obviously unique access roads and therefore essential to get the production to the oil mill located in Mapangu .
But, to conclude on a positive note, judging by the presence of many butterflies that are characteristic of the beginning of the dry season, perhaps the rains are coming to an end and in a few weeks flooding problems will be a bad memory.
We hope, as always, to hear from you,
Marc & Marie-Claude