Categories
Mapangu Uncategorised

Ekonda

Please scroll down for English text

L’Afrique en général est considérée comme un continent rempli d’animaux dangereux comme le crocodile, l’hippopotame, le lion, le buffle, les serpents de toutes sortes, etc. Ici à Mapangu toutes les grosses bêtes ont disparu, il y a quelques années j’ai encore aperçu une famille de chacals (je ne suis pas certain qu’ils soient vraiment dangereux, sauf peut-être en bande la nuit?) et il y a de temps en temps des serpents, mais même ceux-ci se font plutôt discrets car dès qu’ils sont repérés ils sont tués à coups de machettes et de bâtons au cas où il serait comestible.
A Mapangu nous avons différents serpents qui sont potentiellement dangereux voire mortels, j’ai déjà aperçu des Mambas (réputés pour être non-seulement mortels mais aussi parmi les serpents les plus rapides), des Vipères du Gabon (qui sont surtout dangereuses du fait de se tapir à l’approche d’un danger plutôt que de filer comme les autres serpents et donc réagir seulement quand par inadvertance on marche dessus), des Cobras et toute une série de serpents de couleurs diverses que je ne connais pas. Depuis que nous sommes ici, donc plus de 4 ans, il n’y a eu qu’un seul décès suite à une morsure de serpent. En fait les risques sont assez limités car, outre le fait qu’ils ont tendance à fuir, d’une part la majorité des serpents, même venimeux, ne sont pas mortels pour l’homme, d’autre part, dans la majorité des cas de morsure il n’y a pas d’injection de venin (le serpent mord pour se défendre et réserve son venin pour des proies qu’il veut manger). Bref, les serpents sont dangereux, oui, mais pas énormément, au point que notre médecin de groupe refuse que nous gardions du sérum anti-venin à la pharmacie arguant qu’étant spécifiques et d’une durée de conservation limitée il y aurait plus de risques que de bénéfices à en avoir sous la main.
En réalité les animaux les plus dangereux ne sont pas les plus gros, car la grande majorité des mortalités en Afrique en général et en RDC en particulier sont provoquées par le moustique, vecteur de la malaria. En RDC seulement, on parle de 300.000 décès tous les ans des suites de paludisme et c’est sans conteste la plus grande cause de fatalité ici à Mapangu, où nous enregistrons plus de 400 cas (pas nécessairement avec issue fatale) tous les mois rien que dans notre hôpital.
Toutes ces histoires pour finalement arriver au sujet du titre de cette semaine : l’Ekonda, aussi un petit insecte, dont nous ignorions l’existence jusqu’à il y a peu.
L’Ekonda (nom congolais) est un petit coléoptère du genre Paederus qui ressemble furieusement à une petite fourmi de moins de 1 cm (eh oui, ici nous avons aussi des fourmis sérieusement plus grandes) de couleur rouge et noire. L’insecte en lui-même est inoffensif si on le laisse tranquille, il ne mord ou ne pique en principe pas, mais par contre son abdomen contient une toxine (parait-il plus puissante que celle d’un cobra) qui au contact de la peau provoque de graves brûlures pouvant aller jusqu’à l’aveuglement si elle devait venir au contact des yeux. Une de ces vicieuses bêtes a dû se retrouver dans notre chambre et décidé de se poser sur ma joue où, probablement dans un demi-sommeil, je l’ai enlevée en l’écrasant. Ce n’est que le lendemain matin, lorsque j’ai voulu me raser, que j’ai ressenti une forte douleur que j’ai, dans un premier temps, associé à une réaction allergique d’une sorte ou d’une autre. Un jour plus tard l’irritation s’est transformée en boursoufflure encore plus douloureuse, toujours sans savoir d’où cela aurait pu provenir, mais nous soupçonnions peut-être qu’une chenille velue (nous en avons régulièrement près de la maison et elles sont assez urticantes lorsqu’on les touche) était passée sur ma face pendant la nuit.
Après quelques jours les irritations ont évolués en une balafre allant de l’oreille à la bouche (à la Robert Hossein dit Marie-Claude) mais, heureusement, devenue insensible. Mes collègues n’osaient pas me demander si je m’était battu avec Marie-Claude ou était rescapé d’une bagarre dans un bar (qui ici aussi sont fermés pour le moment), mais lorsque j’ai expliqué comment cela était apparu ils m’ont dit qu’évidemment c’était le résultat de l’Ekonda et qu’il ne fallait surtout pas l’écraser sur la peau… Maintenant je sais, bien que je n’aurais probablement pas fait la différence avec une autre bête dans un demi-sommeil… Il parait que cet insecte sort à la faveur de la saison sèche, ce qui n’est pas encore le cas ici, loin s’en faut à en juger par les pluies abondantes qui nous tombent dessus pour le moment. Donc espérons que cela ne deviendra pas une invasion d’ici la saison sèche qui est supposée commencer dans la deuxième moitié du mois de mai. Il faut malgré tout remarquer qu’en plus de 4 ans, c’est la première fois que nous la rencontrons, cette bestiole.
En matière de petites choses, même si le niveau de mortalité n’est pas encore comparable à celui de la malaria, c’est une créature microscopique qui est en train de paralyser le monde entier et de provoquer pas mal de dégâts dans la population à court, moyen et long termes quant à ses répercussions… Paradoxalement ce virus n’est pas encore trop présent ici en RDC et même totalement absent dans notre province, donc peut-être pas à classer parmi les créatures les plus dangereuses en Afrique.
Concernant les pluies, pour le moment ce sont plutôt des inondations qui sont à l’ordre du jour, au point que certaines de nos routes sont à présent traversées par des cours d’eau, fait sans précédent pour nous jusqu’ici. L’une des routes, qui relie l’ouest de la plantation avec Mapangu, est inondée sur environ 100m de longueur avec de l’eau jusqu’à 1m de profondeur par endroits. Heureusement avec nos véhicules équipés de prises d’air en hauteur nous arrivons encore à passer, mais je place quand même mon sac sur le siège pour qu’il ne soit pas mouillé par l’eau qui s’infiltre par les portes. Nos collègues en motos sont eux obligés de louer les services d’une pirogue pour les faire traverser avec leurs engins. Heureusement à cet endroit il n’y a pas ou peu de courant et donc lorsque nous aurons la décrue la route devrait être restée plus ou moins intacte. Il n’en va pas tout à fait de même pour la route qui relie Mapangu à l’est de la plantation, où nous habitons, qui depuis quelques jours est traversée par de l’eau provenant d’un affluent du Kasaï, la rivière Lumbundji. Ici il y a un fort courant qui est en train d’éroder la route, composée principalement de sable, à une vitesse alarmante. En urgence nous y avons placé un barrage de sacs de sable espérant ainsi au moins diminuer le courant pour nous permettre de recharger la route avec des cailloux et de la terre. Les deux routes inondées sont évidemment des voies uniques et donc essentielles pour acheminer la production jusqu’à l’huilerie située à Mapangu…
Mais, pour conclure par une note positive, à en juger par la présence de nombreux papillons qui sont caractéristiques du début de la saison sèche, peut-être que les pluies touchent à leur fin et que d’ici quelques semaines les problèmes d’inondation ne seront qu’un mauvais souvenir.
Nous espérons, comme chaque fois, avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Ekonda
Effets Ekonda – Ekonda effect
Petit déjeuner du dimanche – Sunday breakfast
Résultat des inondations – Results of the floods
Pécautions pour le Covid-19 – Preventive measures for Covid-19

Africa in general is considered to be a continent full of dangerous animals such as crocodiles, hippos, lions, buffaloes, snakes of all kinds, and so on. Here in Mapangu all the big animals have disappeared, a few years ago I saw a family of jackals again (I’m not sure if they are really dangerous, except maybe in packs at night?) and there are snakes from time to time, but even these are rather discreet because as soon as they are spotted they are killed with machetes and sticks just in case they happen to be edible.
In Mapangu we have different snakes that are potentially dangerous or even deadly, I have already seen Mambas (known to be not only deadly but also among the fastest snakes), Vipers of Gabon (which are especially dangerous because they lurk in the approach of danger rather than get away like other snakes and therefore react only when inadvertently stepped on), Cobras and a whole series of snakes of various colors that I do not know. Since we’ve been here, more than 4 years, there has only been one death from a snake bite. In fact the risks are quite limited because, apart from the fact that they tend to flee, on the one hand the majority of snakes, even venomous ones, are not fatal to humans, on the other hand, in the majority of bite cases there is no injection of venom (the snake bites to defend itself and reserves its venom for prey that it wants to eat). In short, snakes are dangerous, yes, but not so much so that our group doctor refuses to let us keep anti-venom serum at the pharmacy arguing that being specific and with a limited shelf life there would be more risks than benefits to have it on hand.
In reality, the most dangerous animals are not the biggest, because the vast majority of deaths in Africa in general and in DRC in particular are caused by the mosquito, the vector of malaria. In the DRC alone, we talk about 300,000 deaths every year from malaria and it is without a doubt the biggest cause of fatality here in Mapangu, where we register more than 400 cases (not necessarily with fatal outcome) every month in our hospital alone.
All these stories finally come to the subject of this week’s headline: the Ekonda, also a small insect, which we didn’t know existed until recently.
The Ekonda (Congolese name) is a small beetle of the genus Paederus that looks like a small ant of less than 1 cm (yes, here we also have seriously bigger ants) of red and black color. The insect itself is harmless if left alone, it does not bite or sting in principle, but on the other hand its abdomen contains a toxin (it seems more powerful than that of a cobra) which on contact with the skin causes severe burns that can go as far as blindness if it should come into contact with the eyes. One of these vicious beasts must have ended up in our room and decided to land on my cheek where, probably half a sleep, I took it off by crushing it. It wasn’t until the next morning, when I wanted to shave, that I felt a great deal of pain, which I initially associated with an allergic reaction of some kind. A day later the irritation turned into an even more painful blister, still without knowing where it could have come from, but we suspected that a hairy caterpillar (we have them regularly around the house and they are quite stinging when touched) had passed over my face during the night.
After a few days the irritation evolved into a scar from the ear to the mouth (à la Robert Hossein says Marie-Claude) but, fortunately, became insensitive. My colleagues didn’t dare to ask me if I had been in a fight with Marie-Claude or had survived a fight in a bar (which here too are closed for the moment), but when I explained how it happened they told me that obviously it was the result of the Ekonda and that I shouldn’t crush it on my skin… Now I know, although I probably wouldn’t have been able to tell the difference with another beast in half a sleep… It seems that this insect comes out during the dry season, which is not yet the case here, far from it, judging by the heavy rains that are falling on us for the moment. So let’s hope it doesn’t become an invasion by the dry season, which is supposed to start in the second half of May. It should nevertheless be noted that in more than 4 years, this is the first time we have encountered this bug.
In terms of small things, even if the level of mortality is not yet comparable to that of malaria, it is a microscopic creature that is paralysing the whole world and causing quite a bit of damage to the population in the short, medium and long term as far as its repercussions are concerned. Paradoxically this virus is not yet too present here in DRC and even totally absent in our province, so perhaps not to be classified among the most dangerous creatures in Africa.
Concerning the rains, at the moment it is rather floods that are on the agenda, to the point that some of our roads are now crossed by rivers, a fact that is unprecedented for us so far. One of the roads, which connects the west of the plantation with Mapangu, is flooded for about 100m in length with water up to 1m deep in places. Luckily with our vehicles equipped with high air intakes we still manage to get through, but I place my bag on the seat so that it is not wet by the water seeping through the doors. Our colleagues on motorcycles are forced to hire the services of a dugout canoe to take them across with their machines. Luckily there is little or no current in this area, so by the time the water will have receded the road should have remained more or less intact. It is not quite the same for the road that links Mapangu to the east of the plantation, where we live, which for the past few days has been floaded by water coming from a tributary of the Kasai, the Lumbundji River. Here there is a strong current that is eroding the road, composed mainly of sand, at an alarming rate. As a matter of urgency we have placed a sandbag dam to try to stem the current and allow us to recharge the road with rocks and earth. The two flooded roads are obviously unique access roads and therefore essential to get the production to the oil mill located in Mapangu .
But, to conclude on a positive note, judging by the presence of many butterflies that are characteristic of the beginning of the dry season, perhaps the rains are coming to an end and in a few weeks flooding problems will be a bad memory.
We hope, as always, to hear from you,
Marc & Marie-Claude

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.