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La saison sèche est tout doucement en train de s’installer, ce qui amène pas mal de changements dans la plantation. Les palmiers ne sont pas vraiment heureux car ils ont besoin de beaucoup d’eau et, dans nos sols sableux, dès que les pluies cessent les palmiers ont plus de mal à trouver de quoi s’hydrater. D’un autre côté, les pluies moins abondantes impliquent aussi que la dégradation des routes va se ralentir, et donc que la formation soudaine de ravines au travers des routes va diminuer. Les difficultés ne sont pas résolues pour autant, c’est à présent l’ensablement qui nous guette. En effet, beaucoup de passages sur nos routes sont composés de sable fin qui, une fois sec, a tendance à se pulvériser et former de grands bacs à sable ou il est difficile de rouler voire même de marcher.
L’arrivée de la saison sèche se marque de manière quasi instantanée car en quelques semaines le niveau de la rivière Kasaï a baissé drastiquement de plus d’un mètre. Et donc les routes inondées où il était nécessaire de louer les services d’une pirogue pour traverser sont maintenant tout a fait sèches, à se demander si toute cette eau était un mirage. La pluviométrie en baisse signifie aussi des opérations de désherbage et de nettoyage en-dessous des palmiers moins astreignantes car toute croissance végétative ralentie.
La baisse de niveau de la rivière Kasaï est bienvenue pour les pêcheurs qui ont, semble-t-il, plus de succès pour attraper les gros poissons lorsque le niveau de l’eau est plus bas. C’est aussi le moment ou bon nombre de nos travailleurs disparaissent pour aller pêcher au risque de perdre leur travail en plantation où, après six jours d’absence consécutifs, ils sont déclarés déserteurs et retirés des listes des employés.
Par contre, pour les transporteurs fluviaux, la baisse du niveau d’eau de la rivière Kasaï n’est pas une bonne nouvelle car, non contents, d’être freinés par les difficultés de déchargement suite au manque de wagons à Ilebo, ils doivent aussi réduire leur charge pour négocier le passage des barges dans des zones rocheuses. Un malencontreux concours de circonstances fait que que la saison sèche et les difficultés de transport correspondent précisément à la période de pointe de production de la plantation où nous dépendons plus que jamais de transports pour évacuer l’huile et éviter de saturer nos cuves de stockage. Pour le moment, je croise les doigts, nous arrivons à évacuer toute notre production sans trop de problèmes, mais la décrue ne fait que commencer…
La saison sèche rend aussi plus difficile mes trajets en vélo entre la maison et le bureau, même si les risques de se faire doucher sont moindres. Le problème des pluies n’est pas tellement le fait de se faire mouiller car il ne fait pas vraiment froid, mais parce que les fines particules de sable semblent aimer se coller à la chaîne du vélo et en très peu de temps bloquer celle-ci au point de ne plus pouvoir avancer. J’ai essayé toutes sortes de formes de nettoyage et de lubrifiants différents, mais sans succès et dès que la route est mouillée il ne faut pas plus de quelques centaines de mètres avant d’être bloqué. La seule solution est de rouler tout doucement et ainsi éviter que l’eau ne soit éclaboussée sur la chaîne, mais cela ne marche que si je roule vraiment très doucement.
En saison sèche je n’ai donc pas ce problème, mais par contre même avec l’assistance électrique passer au travers des zones de sable fin sans me retrouver par terre ou simplement devoir mettre les pieds à terre (et donc ne plus pouvoir pédaler) n’est pas évident. La solution la plus efficace semble être d’essayer de garder le plus possible de vitesse, mettre un maximum de poids sur la roue arrière du vélo et garder la trajectoire la plus droite possible. Tout cela est généralement possible quand il n’y a pas un cochon ou une chèvre qui décide de traverser en dernière minute juste devant moi. Peu importe, faire du vélo reste une excellente façon de continuer à faire un peu d’exercice, si ce n’est que lors de mon dernier trajet j’ai peut-être un peu trop forcé et le dos ne semble pas avoir aimé les contorsions faites pour ne pas se retrouver par terre. Le dernier trajet de cette semaine a malgré tout été marqué par le franchissement de 6.000 km parcourus sur les pistes de Mapangu, cela peut paraître peu exceptionnel si ce n’est que ce sont des kilomètres parcourus exclusivement sur des pistes sableuses avec quelques bonnes côtes, ornières et autres obstacles à la clé, donc malgré tout un cap qui vaut la peine d’être noté.
Depuis que nous avons notre bassin olympique, le grand luxe est de pouvoir aller y faire un plongeon après avoir gravi la route jusqu’à la Cathédrale. Jusqu’à présent Marie-Claude et moi sommes les seuls à profiter de la piscine, les autres expatriés n’étant apparemment pas intéressés où ne veulent peut-être pas déranger (même si le bassin à justement été placé à l’écart de la maison pour que cela ne nous dérange pas).
L’arrivée de la saison sèche correspond également, assez surprenamment, avec l’arrivée de brouillards épais, surtout le matin, et la disparition de notre vue sur le Kasaï lointain qui se retrouve dans un voile de brume permanent jusqu’à la fin du mois d’août ou début septembre. Pour le moment la rivière est encore visible, mais ce n’est plus la même clarté et on devine que la brume prend ses quartiers d’hiver. Ce brouillard très dense aide probablement les palmiers à résister mieux à la saison sèche. De grand matin, le brouillard imbibe bien les feuilles, au point qu’à la maison nous nous éveillons au bruit de ce qui semble être une pluie mais résulte en fait de gouttes de condensations tombant sur le toit et les auvents.
La saison sèche fait aussi sortir les rares serpents qui survivent encore dans les environs à la recherche d’un peu de fraîcheur. L’un de ces malheureux n’a pas échappé à l’œil vigilant de notre jardinier et a terminé sa course vers la casserole de celui-ci qui s’en léchait encore les babines le lendemain. Une sorte de serpent appelée ici “ceinture noire”, assez grand et ressemblant de couleur à un cobra, mais apparemment non venimeux et bon à manger (même si très gras, encore mieux, selon les critères locaux).
Voilà pour les nouvelles de cette semaine qui, nous l’espérons, vous trouveront bien. N’hésitez pas à nous envoyer de vos nouvelles, même si brèves, cela nous fait toujours plaisir.
A bientôt vous lire donc,
Marc & Marie-Claude

The dry season is slowly settling in, which is bringing a lot of changes to the plantation. The palm trees are not really happy because they need a lot of water, and in our sandy soils, as soon as the rains stop the palm trees find it harder to find the moisture they need. On the other hand, less rain also means that the degradation of the roads will slow down, and therefore the sudden formation of gullies across the roads will decrease. The difficulties are not solved, however, and it is now the problems with vehicles getting stuck in loose sand that is looming. Indeed, many passages on our roads are composed of fine sand which, once dry, tends to pulverize and form large sandboxes where it is difficult to drive or even walk.
The arrival of the dry season is marked almost instantly because in a few weeks’ time the level of the Kasaï river has dropped drastically by more than a meter. And so the flooded roads where it was necessary to hire the services of a dugout canoe to cross are now completely dry, wondering if all this water was a mirage. Decreasing rainfall also means weeding and cleaning operations under the palm trees are less strenuous as most vegetative growth slows down.
The lower water level of the Kasai River is welcome for fishermen who seem to be more successful in catching big fish when the water level is lower. It is also the time when many of our workers disappear to go fishing at the risk of losing their jobs on the plantation where, after six consecutive days of absence, they are declared deserters and removed from the employee lists.
On the other hand, for the river transporters, the drop in the water level of the Kasai River is not good news because, not content with being slowed down by the difficulties of unloading due to the lack of wagons in Ilebo, they also have to reduce their load to negotiate the passage of barges in rocky areas. An unfortunate combination of circumstances means that the dry season and transport difficulties correspond precisely to the plantation’s peak production period, when we depend more than ever on transport to evacuate the oil and avoid saturating our storage tanks. At the moment, I keep my fingers crossed, we are managing to evacuate all our production without too many problems, but the receding water level has only just begun…
The dry season also makes it more difficult for me to ride my bike between home and work, even though the risk of being drenched by a rain shower is lower. The problem with the rains is not so much getting wet because it’s not really cold, but because the fine sand particles seem to like to stick to the bike’s chain and in a very short time block it to the point that I can no longer move forward. I have tried all sorts of different forms of cleaning and lubricants, but without success and as soon as the road is wet it doesn’t take more than a few hundred meters before it gets blocked. The only solution is to ride very slowly in a way to prevent water from splashing on the chain, but that only works if I ride really, really slowly.
In the dry season I don’t have this problem, but even with the electric assistance it’s not easy to get through the fine sand areas without ending up on the ground or simply having to put my feet on the ground (and therefore not being able to pedal). The most efficient solution seems to be to try to keep as much speed as possible, put as much weight as possible on the rear wheel of the bike and keep the trajectory as straight as possible. All this is usually possible when there isn’t a pig or a goat that decides to cross at the last minute just in front of me. Anyway, riding a bike is still a great way to keep exercising, except that on my last ride I may have overexerted myself a bit and my back didn’t seem to like the contortions I had to make to avoid ending up on the ground. The last trip of this week was nevertheless marked by a milestone as 6,000 km have so far been covered on the Mapangu tracks, this may not seem very exceptional except that these are kilometres covered exclusively on sandy tracks with some good climbs, ruts and other obstacles, so despite everything a number that is worth noting.
Since we have our Olympic pool, the great luxury is to be able to take a dip after climbing the road to the Cathedral. So far, Marie-Claude and I are the only ones to enjoy the pool, the other expatriates are apparently not interested or perhaps don not want to disturb us (even though the pool has been placed away from the house so that it doesn’t bother us).
The arrival of the dry season also corresponds, rather surprisingly, with the arrival of thick fog, especially in the morning, and the disappearance of our view of the distant Kasai, which is in a permanent veil of mist until the end of August or early September. At the moment the river is still visible, but it is no longer the same clarity and we can guess that the fog is slowly taking over. This very dense fog probably helps the palm trees to resist better during the dry season. Early in the morning, the fog soaks the leaves with water, so much so that at home we wake up to the sound of what seems to be rain, but is in fact the result of condensation dripping off the roof on the awnings.
The dry season also brings out the rare snakes that still survive in the vicinity in search of a little freshness. One of these unfortunate snakes did not escape the watchful eye of our gardener and ended up in his pot, for which he was still licking its lips the next day. A kind of snake called here “black belt”, quite big and resembling a cobra in colour, but apparently non venomous and good to eat (even if very fat, even better, according to local criteria).
So much for this week’s news, which we hope will find you well. Don’t hesitate to send us your news, even if it’s brief, it’s always a pleasure to hear from you.
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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