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Hello, Hello

Nous sommes toujours là, au poste et en pleine créativité pour trouver des systèmes D afin de pallier aux conséquences dues à un matériel de récolte ou de traitement de récolte un peu passé leur période optimale, dénicher à temps les rumeurs et les prouver inexactes avant qu’elles ne partent en vrilles dans la société de travailleurs provoquant ainsi grève et autres joyeusetés pas vraiment utiles. Un peu plus de tournées d’inspection pour affirmer un soutien aux cadres et travailleurs qui donnent leur maximum maintenant que la période de pic de production se développe dans toute son industrieuse gloire. Après un délicieux petit déjeuner, Marc est parti faire une ronde et n’en n’est pas encore revenu à 13:15h., pas de sms ni de coup de fil, donc je suppose que c’est juste du zèle, j’en saurais plus quand il reviendra mais je me suis dit qu’au train où vont les choses dans ce dimanche, j’allais prendre de l’avance dans notre lettre de nouvelles hebdomadaires.
Pour le moment nos nuits sont bien fraîches (24-25°C à la maison) donc, plus frais dehors ce que nous apprécions beaucoup, nous avons même mis une couverture en fleece léger sur notre lit. Par contre, les habitants des environs apprécient beaucoup moins ce qui nous permet de voir un échantillonnage impressionnant de bonnets de laine, manteaux d’hiver, chaussures fourrées dans les tendances vestimentaires actuelles chez nos congénères autochtones.
Comme chaque année, la visibilité est de nouveau très réduite passé le seuil de la maison, mais, certains jours, nous pouvons encore deviner les bancs de sable qui vont s’élargissant dans le lit du Kasaï depuis la terrasse de la maison. Il y a, d’ailleurs une des barges transportant de l’huile Brabanta qui a heurté des rochers et a coulé, heureusement, pas de pertes humaines à déplorer mais une bonne quantité de notre bonne huile est partie dans les eaux du Kasaï. La rivière reste cependant navigable moyennant une attention accrue. Ce matin deux barges ont été réceptionnées avec du carburant pour faire tourner l’usine, une épine hors du pied car nous étions à la limite de la rupture de stock.
Hier était le jour de paye, qui est chaque fois toute une opération car, suite à des émeutes il y a quelques années où nous avions dû faire intervenir l’armée, par sécurité nous faisons venir un contingent de policiers d’Ilebo pour encadrer nos agents payeurs, les policiers locaux étant trop “intégrés” dans la population locale, et heureusement tout s’est bien déroulé. Depuis quelques mois nous avons commencé à payer nos travailleurs par voie bancaire, le seul hic étant qu’ici il n’y a pas de guichet de banque ou même d’ATM et donc la banque envoie des agents payeurs avec des fonds (et une escorte policière) pour permettre aux bénéficiaires de retirer de l’argent de leur compte. Comme ces agents payeurs ne viennent qu’une fois pas mois, les travailleurs retirent l’intégralité de leur paie et la seule différence entre notre paie et le paiement bancaire est que ce n’est plus nous qui convoyons les fonds.
Pour ceux d’entre-vous qui se demandent quand nous allons rentrer cette année, il est probable que ce ne soit pas avant novembre, entre les mesures de confinements et vols internationaux limités, les vacances nécessaires de nos expatriés combinés avec la nécessité de garder un œil sur la place il est peu probable que Marc puisse se libérer plus tôt. Heureusement, grâce aux moyens de communications nous pouvons continuer à recevoir et envoyer photos, vidéos, nouvelles et tout et tout, donc nous nous sentons très proches de vous malgré tout.
Voilà, je (Marc) suis rentré et il est à peine un peu passé 13h30, vraiment rien d’extraordinaire d’autant plus que ce matin je ne suis pas parti à 5 heures… En fait, après notre petit déjeuner, j’ai d’abord été faire un tour au port pour suivre les opérations de déchargement de notre carburant. Avant de pouvoir faire cela il fallait décharger 4 voitures qui étaient placées au-dessus des cales contenant le carburant. En effet nous avons acheté quelques “nouvelles” voitures d’occasion car certains de nos véhicules étaient tellement délabrés qu’ils passaient plus de temps au garage que sur la route ce qui n’était ni économique ni très utile. Le déchargement des voitures s’est fait avec notre grue, mais malgré le fait que la technique d’arrimage des voitures ne me semblait pas la plus sûre, je me suis abstenu de me mêler des opérations et je m’en suis remis aux choix opérationnels faits par notre directeur technique… j’aurais peut-être du insister car une de nos “nouvelles” voitures à presque terminé sa course dans la rivière, heureusement sans casse mis à part une grande fêlure dans le pare-brise, de ce qui sera ma nouvelle voiture :(.
Eh oui ma voiture actuelle a déjà plus de 200.000km de pistes au compteur et commence à grincer de tous les côtés, même si elle reste très confortable et sans problèmes majeurs, en fait plus fiable que la plupart des autres carosses de la plantation. Mais bon, on voit qu’elle est ici depuis longtemps et a parcouru de longues distances, la notion de “prestige” n’étant pas un vain mot ici, l’avis général était que le DG devait avoir un véhicule plus en rapport avec l’importance du poste…
Après ces opérations portuaires, j’ai été inspecter les travaux d’aménagement de notre nouvelle station de carburant au garage agro. Station qui comporte une surface bétonnée dont les écoulements sont recueillis dans un bac de décantation pour éviter que les débordements d’hydrocarbures ne se retrouvent dans le sol ou la nature. Le seul hic est que cette dalles a, contrairement aux plans, été coulée parfaitement horizontalement et donc sans écoulement vers le bac… Comme il est impossible d’être présent pour contrôler tous les travaux je me suis contenté de coller une sérieuse sanction au responsable, qui me dit qu’il avait “oublié” qu’il fallait prévoir une pente, et exigé que pour tous les prochains travaux je puisse valider des plans détaillés avant leur mise en œuvre, juste ce qu’il me manquait pour avoir de quoi m’occuper pendant les temps morts.
Comme indiqué ci-dessus, nous sommes maintenant en pleine pointe de production et cela veut dire que le dimanche nous sommes obligés de récolter, évacuer la production et traiter celle-ci dans l’huilerie. Comme les dimanches précédents, ce matin j’ai été visiter les opérations de récolte, cette fois, dans l’une des sections les plus difficiles (parce qu’ils ont du mal à recruter suffisamment de main d’œuvre) dont j’avais récemment remonté les bretelles du responsable et qui méritait donc d’être encouragé. Manifestement ma visite fut fort appréciée et a pris beaucoup plus de temps que prévu car le chef de section et son superviseur ont voulu me montrer combien les travaux de récolte étaient bien menés, ce qui était d’ailleurs le cas.
Mais voilà, maintenant de retour à la maison où nous venons de terminer notre déjeuner dominical très européen cette fois (vive les livraisons de produits frais différents qui arrivent de Kinshasa avec les fonds) car composé de stump (pommes de terre et choux fleur), compote de pommes, salade de choux vert et foie, terminé par une délicieuse mousse au chocolat, donc vous voyez que nous ne nous laissons pas dépérir. Après de telles agapes ce soir ce sera juste le petit yaourt (fait maison) habituel et aux plumes de bonne heure car demain “il y a école” et donc réveil à 4h25…
Dernière petite nouvelle concernant la faune locale, d’une part nous avons eu la visite surprise d’un petit écureuil qui est entré dans la cuisine, s’est rendu compte que les lieux étaient occupés et est reparti aussi vite. La bonne nouvelle est que nous avons donc des écureuils dans les environs de la Cathédrale, même si nous ne les voyons pas gambader dans la nature et que hormis cette visite impromptue nous ignorions leur présence. Une autre créature qui s’est installée sous les fenêtres de la cuisine est une gigantesque araignée de couleur jaune et noir dont le corps doit faire au moins 5 cm. Nos amis locaux prétendent qu’elle arrive à attraper des petits oiseaux mouches dans ce toiles, mais les oiseaux mouches semblent contourner ce piège avec beaucoup d’adresse et même s’ils sont très petits j’ai quand même du mal à croire que la toile est assez robuste pour résister aux ébats d’un oiseau aussi petit soit il.
On vous embrasse et à bientôt,
Marie-Claude & Marc

Dalles en plastique recyclé – Recycled plastic tiles
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We are still there, on the job and creatively looking for D-systems to deal with the consequences of failing harvesting tools or crop processing equipment that is a little past its optimum period of use, rooting out rumours in time and proving them wrong before they get out of hand in the workers’ mind causing strikes and other unhelpful joyfulness. A few more inspection tours to affirm support for the supervisors and workers who are giving their best now that the peak production period is ramping up in all its industrious glory. After a delicious breakfast, Marc went out for a round and hasn’t come back yet at 1:15pm, no text messages or phone calls, so I guess it’s just zeal, I’ll know more when he comes back but I figured at the rate things are going this Sunday, I’ll get a head start on our weekly newsletter.
At the moment our nights are quite cool (24-25°C inside home) so, cooler outside which we appreciate a lot, we even put a light fleece blanket on our bed. On the other hand, the inhabitants of the surroundings appreciate the cold much less, which allows us to see an impressive sampling of woolen hats, winter coats, winter boots and other surprising garments in the current clothing trends among our local neighbours.
As every year, the visibility is again very reduced past the threshold of the house, but, some days, we can still guess the sandbanks that widen in the bed of the Kasaï as seen from the terrace of the house. One of the barges carrying Brabanta oil hit rocks and sank, fortunately no loss of life, but a good amount of our good oil has gone into the waters of the Kasai. The river remains navigable however with increased attention. This morning two barges arrived in our port with fuel to run the plant, a thorn out of the side as we were on the verge of running out of stock.
Yesterday was payday, which is always quite an operation because, following riots a few years ago when we had to call in the army, for security reasons we brought in a contingent of policemen from Ilebo to supervise our paying agents, the local policemen being too “integrated” into the local population. Fortunately everything went smoothly, not really surprising as this month there has been a significant increase in salaries. Since a few months we started to pay our workers by bank transfer, the only problem being that here there is no bank counter or even ATM on site and so the bank sends paying agents with funds (and a police escort) to allow the beneficiaries to withdraw money from their account. Since these paying agents only come once a month, the workers withdraw their entire pay and the only difference between our pay and the bank payment is that we are no longer the ones carrying the funds.
For those of you who are wondering when we will be returning this year, it will probably not be before November, between the confinement measures and limited international flights, the necessary holidays of the other expatriates combined with the need to keep an eye on the place it is unlikely that Marc will be able to get away early. Fortunately, thanks to the means of communication we can continue to receive and send photos, videos, news and everything, so we feel very close to you despite the distance.
Well, I (Marc) am back and it’s barely past 1:30 pm, really nothing extraordinary, especially as this morning I didn’t leave at 5 o’clock… In fact, after our breakfast, I first went for a trip to the port to follow the unloading of our fuel. Before we could do that we had to unload 4 cars which were placed above the holds containing the fuel. Indeed we bought some “new” used cars because some of our vehicles were so dilapidated that they spent more time in the garage than on the road which was neither economical nor very useful. The unloading of the cars was done with our crane, but despite the fact that the technique of securing the cars did not seem to be the safest, I refrained from interfering in the operations and relied on the operational choices made by our technical director… I should perhaps have insisted because one of our “new” cars almost finished its race in the river, fortunately without any breakage apart from a big crack in the windshield, of what will be my new car :(.
Yes, my current car already has more than 200.000km of dirt roads on the odometer and is starting to squeak from all sides, even thoughit remains very comfortable and without major problems, in fact more reliable than most of the other cars on the plantation. But, well, we can see that it has been here for a long time and has travelled long distances and the general opinion is that the GM should have a more “representative” vehicle…
After these port operations, I went to inspect the work on our new fuel station at the agric garage. This station has a concrete surface whose run-off is collected in a settling tank to prevent fule and oil spills from ending up in the ground or in nature. The only snag is that this slab has, contrary to the plans, been poured perfectly horizontally and therefore without any run-off to the tank… As it is impossible to be present to control all the work, I gave a serious earful to the person in charge, who told me that he had “forgotten” that a slope had to be planned, which lead me to demand that for all the next works I was to validate detailed plans before their implementation, just to have something to keep me busy during all this idle time I suffer from.
As mentioned above, we are now in full production peak and this means that on Sundays we have to harvest, evacuate the production and process it in the oil mill. As on previous Sundays, this morning I went to visit the harvesting operations in one of the most difficult sections (because they have difficulty recruiting enough manpower), whose section leader had been warned to improve the quality of his work and who therefore deserved some encouragement. Obviously my visit was much appreciated and took much longer than expected as the section chief and his supervisor wanted to show me how well the harvesting work was being done, which was in fact the case.
But here we are, now back home where we have just finished our very European Sunday lunch (“horray” for the monthly plane which can bring us fresh products we can’t grow) because it consisted of stump (potatoes and cauliflower), applesauce, coleslaw and liver, finished with a delicious chocolate mousse, so you can see that we are not letting ourselves go to waste. After such plentiful lunch, tonight it will be just the usual small (home made) yoghurt and then early bed time because tomorrow it is “school day” so the usual program with alarm clock at 4:25 am…
Last little news concerning the local fauna, one was the surprise visit of a small squirrel who entered the kitchen, realized that the place was busy and left as quickly as it went. The good news is that we now know they are squirrels in the vicinity of the Cathedral, even though we don’t see them roaming around in the wild and apart from this impromptu visit we were unaware of their presence. Another creature that has settled under the kitchen windows is a gigantic yellow and black spider with a body of at least 5 cm. Our local friends claim that it manages to catch small humming birds in its web, but humming birds seem to get around this trap with great skill and even though they are very small I still find it hard to believe that the web is strong enough to resist the strength of a bird as small as it is.
We send you a big hug and hope to see you soon,
Marie-Claude & Marc

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S comme Séries – S as in Series

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La loi des séries ou l’effet domino, d’autres diront simplement la fatalité, toujours est-il que non-contents d’avoir des problèmes avec nos tracteurs, comme expliqué longuement dans nos nouvelles précédentes, la série des surprises continue et évidemment cela tombe au moment le moins propice puisque nous sommes maintenant en pleine pointe de production.
Pour rafraîchir la mémoire de ceux qui seraient moins familiers avec le processus de fabrication d’huile de palme, tout commence par la réception des régimes provenant de la plantation sur le carreau de l’huilerie. Le carreau étant une grande surface bétonnée qui peut contenir près de 500 tonnes de régimes si ceux-ci sont entassés correctement et qui est adjacente aux stérilisateurs, des grandes cocotes minutes d’une capacité individuelle de 3 tonnes de régimes, dont le couvercle supérieur se trouve au niveau du dit carreau. Ces stérilisateurs se trouvent sur le côté du carreau et il est donc nécessaire de transporter ou de pousser les régimes jusque dans les stérilisateurs chaque fois qu’il y a lieu de les remplir. Les régimes sont cuits sous pression dans les stérilisateurs et ensuite extraits par une porte en bas de la machine pour être acheminés vers un grand tambour qui sépare les fruits des rafles et finalement les fruits sont acheminés vers des presses pour en extraire l’huile.
Le cœur de nos problèmes est toutefois au niveau du carreau car déplacer 500 tonnes de régimes vers l’entrée des stérilisateurs en moins de 24 heures n’est pas une mince affaire et pour cela nous utilisons une pelle chargeuse, une grosse machine avec un godet à l’avant qui sert à déplacer les régimes soit pour en faire des gros tas de stockage, soit pour les transporter ou pousser vers les stérilisateurs. Cette pelle chargeuse est un élément essentiel de l’huilerie car sans elle il devient très difficile de manipuler la grande quantité de régimes qui arrivent principalement pendant la journée et qui doit donc être stockés sur le carreau. En cas d’indisponibilité temporaire (pour faire des entretiens, petites réparations comme un flexible ou une roue crevée, etc.) nous disposons d’un tractopelle, beaucoup plus petit et moins puissant, mais qui permet quand même de faire une partie du travail que fait normalement la pelle chargeuse. Et puis, en cas de défaillance de notre plan B, nous avons un manitou, engins que nombreux d’entre vous auront aperçu dans les exploitations agricoles pour transporter des bottes de paille ou manipuler du fumier. Cet engin est encore moins puissant et de plus le nôtre est une récupération de la casse avec donc beaucoup de pièces vétustes ou fonctionnant de manière plus tout à fait optimale (imaginez la voiture de Gaston Lagaffe).
Bref, vous l’aurez deviné, notre pelle chargeuse est tombée en panne et, suite au diagnostic fait par nos mécaniciens, les pièces nécessaires à sa réparation doivent être importées or, même si celles-ci sont disponibles de stock chez notre fournisseur en Europe, il faut au minimum un mois avant que celles-ci ne puissent nous parvenir ici en plantation à cause du Covid-19 (eh oui, il y a beaucoup moins d’avions cargo entre l’Europe et la RDC pour le moment), les problèmes de dédouanement (comme il y a beaucoup moins de fret qui arrive dans le pays, les douaniers doivent gagner leur vie sur un plus petit nombre de victimes) et finalement l’acheminement de Kinshasa à Mapangu qui prend un mois par bateau si nous ne voulons pas affréter un avion rien que pour ces pièces.
Pas de problèmes, me direz-vous, il y a le tractopelle, si ce n’est que par malchance celui-ci aussi est tombé en panne et, tout comme la pelle chargeuse, le hasard fait que les pièces de rechange nécessaires doivent être importées avec les mêmes contraintes que décrites ci-dessus.
Finalement le Manitou, qui nous a aidé vaillamment pendant quelques jours a décidé que lui aussi était mûr pour la retraites et cassé quelques pièces maitresses. Notre tourneur devrait pouvoir fabriquer les pièces cassées, mais ce ne sera que partie remise car cette machine est tellement usée que ce n’est pas une question de savoir si elle va tomber en panne mais seulement quelle partie va lâcher en premier. Il est prévu de la remplacer, mais ce ne sera jamais un substitut pour la pelle chargeuse et de toutes les façons pour cela il y a aussi quelques mois de délai.
La seule solution immédiate est de mettre du monde muni de pics et de brouettes pour essayer de déplacer les montagnes de fruits et de régimes d’un côté à l’autre du carreau, c’est possible mais évidemment pas au même rythme qu’un engin et cela retarde donc le déchargement des camions, ce qui retarde le chargement en plantation, etc.
Avec les moyens du bord, autre que la main d’œuvre, nous avons essayé de trouver des solutions. Dans un premier temps nous avons utilisé une pelle à chenilles pour essayer de faire un peu de place, mais les chenilles ont tendance à fortement dégrader la dalle en béton, malgré les longerons en bois que nous mettons en-dessous de la machine pour essayer de protéger le dit carreau. A court terme cela nous dépanne, mais c’est loin d’être idéal. Une autre solution que nous sommes en train de tester est avec une lame que nous avons monté devant un tracteur, façon chasse-neige. Nos tracteurs n’ayant pas de système de levage hydraulique à l’avant, la lame a été fixée à une hauteur telle qu’elle ne touche tout juste pas le béton, mais cela veut dire que tous les fruits qui se trouvent en-dessous des régimes sont laissés en fine couche sur le carreau et donc écrasés (pressés) par les roues du tracteur, huile que nous ne pouvons évidemment pas récupérer.
La meilleure solution serait évidemment une pelle chargeuse et nous pensons en avoir trouvé une dans une exploitation minière en faillite à 350 km de piste de Mapangu, pour laquelle nous avons dépêché un mécanicien pour vérifier si elle est en état de marche et nous la ramener ici à Mapangu (si tout va bien elle pourrait être ici en fin de semaine prochaine)…
Il n’y a pas que pour les machines que la loi des séries s’applique, nous avons les mêmes problèmes avec notre matériel de récolte. L’année dernière nous avions groupé nos commandes d’importation de matériel de récolte avec une autre plantation congolaise pour minimiser les coûts d’importation et obtenir des meilleurs prix auprès de nos fournisseurs. Nous avions reçu la moitié de notre commande avec des délais de livraison largement au-delà de ce qui était prévu, mais l’essentiel est arrivé, le prix était intéressant et il faut tenir compte du facteur congolais… Nous avons décidé (il est possible que, vu les délais de la première expérience, ce n’était peut-être pas une bonne idée) de refaire une commande groupée, bien à l’avance, en prenant la précaution de bien préciser nos besoins et surtout parce que la personne qui s’occupait de cela chez nos partenaires était un ancien collègue de Socfin, familier avec nos besoins et les contraintes de la plantation. Cette commande aurait dû nous parvenir au plus tard au mois de janvier 2020, largement dans les temps pour nous préparer pour la pointe qui commence ce mois-ci.
En février nous recevons enfin ce que nous croyons être notre commande pour découvrir qu’il s’agit en fait de cartouches d’encre pour imprimantes, serpettes et houes destinées aux entretiens des jardins, et toute une série d’autres fournitures pour bureaux, mais pas de matériel de récolte. Plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous expliquent que leur magasinier n’est pas une flèche et qu’il a dû confondre les commandes… Une nouvelle expédition est faite promptement avec quelques photos pour montrer que le matériel expédié est maintenant le bon, nous reconnaissons effectivement une partie du matériel commandé et assumons que le reste est contenu dans les cartons et caisses dont nous avons vu les photos. A notre grande surprise, au déballage des caisses nous découvrons une collection importante (500 pièces) de poignards (très beaux et dans des belles housses en cuir, mais totalement inutiles en plantation), des paires ciseaux (idéaux pour un atelier de couture) et des accessoires en plastique dont nous n’avons aucune idée de l’utilité, mais pas notre matériel de récolte essentiel. Re-plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous assurent que les bons outils nous seront envoyés dans les plus brefs délais, qu’ils ont été trouvés (re-photos à l’appui, etc.).
Nous sommes alors vers la mi-mars et les barrières anti-corona se mettent en place à travers le monde, y compris en RDC. Par souci de prudence, je décide de commander en urgence par avion depuis la Malaisie ces outils essentiels dont nous avons besoin en me disant que dans le pire des cas nous aurons quelques outils de réserve. L’expédition depuis la Malaisie est un peu difficile à cause de toutes les mesures de confinement en place, mais finalement nos outils sont envoyés, réceptionnés à Kinshasa et envoyés en plantation juste à temps pour le début de la pointe de production. Des outils qui arrivent depuis la plantation de nos concurrents, nous n’avons plus de nouvelles depuis plus de deux mois, je présume qu’ils sont soit volés, soit perdus, toujours est-il que même s’ils devaient arriver à Kinshasa ils arriveraient en plantation après la bataille, comme les carabiniers d’Offenbach…
Vous voyez que nous continuons à être stimulés par le quotidien en RDC et ne manquons pas de choses à faire.
A part cela, le paysage continue à disparaître progressivement dans les brumes d’hivernage. Chien et félin sont en mode hivernage aussi et se reposent beaucoup, les gardiens et indigènes divers ont ressorti les bonnets de laine, manteaux de fourrure et moon-boots quand ils en ont car les nuits sont fraîches durant cette période de l’année. Beaucoup plus de poussières qui volent aussi avec une conséquence positive, c’est plus facile d’imposer les masques covid-19 fabriqués par des brigades de couturières locales selon un modèle trouvé sur internet et prêts à être distribués aux travailleurs acheminés sur leurs lieux de travail en camions.
Ce dimanche nous avons reçu les expatriés présents pour un lunch et l’occasion de se séparer, avec libations et petit cadeau d’adieu, du comptable qui a démissionné pour incompatibilité avec la vie de brousse (encore un) qui rentre avec un vol spécial de Ethiopian via Addis Abeba.
Voilà, nos nouvelles pour le moment en espérant qu’elles vous trouveront en bonne forme et que vous jetterez bientôt quelques pensées écrites vers nous.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Pelle chargeuse en panne – Front loader out of order

The law of series or the domino effect, others will simply say fatality, is striking again. Not content with having problems with our tractors, as explained at length in our previous news, the series of surprises continues and obviously it comes at the least propitious moment since we are now in full production peak.
To refresh the memory of those who are less familiar with the palm oil manufacturing process, it all starts with the reception of the bunches coming from the plantation on the reception area of the oil mill. The reception area is a large concrete surface that can hold almost 500 tonnes of fruit bunches if piled correctly and is adjacent to the sterilizers, large pressure cookers with an individual capacity of 3 tonnes, the top cover of which is at the same level as the reception area. These sterilizers are located on the side of the reception surface and it is therefore necessary to transport or push the fruit and bunches into the sterilizers each time it is necessary to fill them. The bunches are cooked under pressure in the sterilizers and then extracted through a door at the bottom of the cookers to be conveyed to a large drum that separates the fruit from the stalks and finally the fruit is conveyed to presses to extract the oil.
However, the heart of our problems is at the reception level because moving 500 tons of bunches to the entrance of the sterilizers in less than 24 hours is no easy task and for this we use a front loader, a big machine with a bucket at the front, which is used to move the bunches either to make large storage piles or to transport or push them to the sterilizers. This front loader is an essential part of the oil mill because without it it becomes very difficult to handle the large quantity of bunches that arrive mainly during the day and which must therefore be stored on the reception area. In case of temporary unavailability (for maintenance, small repairs such as a hose or a punctured wheel, etc.) we have a tractor with backhoe and front loader, which is much smaller and less powerful, but which still allows us to do some of the work that the front loader normally does. And then, in case our plan B fails, we have a Manitou, which many of you will have seen on farms to haul bales of straw or handle manure. This machine is even less powerful and moreover, ours is a scrap salvage machine with a lot of obsolete parts which makes it unreliable at best (imagine Gaston Lagaffe’s car).
In short, you will have guessed, our front-loader broke down and, according to the diagnostics made by our mechanics, the parts needed to repair it must be imported and, even if they are available in stock from our supplier in Europe, it takes at least a month before they can reach us here in the plantation. This delay is due to Covid-19 (yes, there are far fewer cargo planes between Europe and the DRC at the moment), customs clearance problems (as there is far less cargo coming into the country, customs officers have to make a living from fewer victims) and finally the journey from Kinshasa to Mapangu which takes a month by boat if we don’t want to charter a plane just for these parts.
No problem, you will tell me, there is the backhoe tractor, however Murphy’s las has it that this one too has broken down and, just like the front-loader, chance has it that the necessary spare parts have to be imported with the same constraints as described above.
Finally the Manitou, who valiantly helped us for a few days, decided that he too was ripe for retirement and broke a few master parts. Our workshop should be able to re-manufacture the broken parts, but it will only be short-lived because this machine is so worn that it is not a question of whether it will break down but only which part will fail first. There are plans to replace it, but it will never be a substitute for the front-loader and in any case there are also a few months delay in getting such a machine delivered.
The only immediate solution is to put people with picks and wheelbarrows to try to move the mountains of fruit and bunches from one side of the reception area to the other, this is possible but obviously not at the same rate as a machine and therefore it delays the unloading of the trucks, which delays the loading from the plantation, etc.
With the available means, other than manpower, we tried to find solutions. At first we used a digger to try to make some space, but the tracks tend to seriously degrade the concrete slab of the reception area, despite the wooden beams that we put under the machine to try to protect the said concrete. In the short term it helps us, but it’s far from ideal. Another solution that we are testing is with a blade that we have mounted in front of a tractor, like a snowplow. As our tractors do not have a hydraulic lifting system at the front, the blade has been fixed at such a height that it barely touches the concrete, but this means that all the fruits that are below the bunches are left in a thin layer on the floor and therefore crushed (pressed) by the tractor wheels, oil that we obviously cannot recover.
The best solution would obviously be a front-loader and we think we have found one lying idle at a bankrupt mining operation 350 km from Mapangu. As we may be able to rent it, we sent a mechanic to check if it is in working order and bring it back here to Mapangu (hopefully it could be here next weekend) .
It’s not only for the machines that the law of series applies, we have the same problems with our harvesting equipment. Last year we grouped our import orders for harvesting equipment with another Congolese plantation to minimize import costs and get better prices from our suppliers. We had received half of our order with delivery times well beyond what was expected, but most of it arrived, the price was interesting and all that is taking into account the Congolese factor . We decided (it is possible that, given the delays of the first experience, it might not have been a good idea) to redo a grouped order, well in advance, taking the precaution of clearly specifying our needs. Especially given that the person who was in charge of this order on our partner’s side was a former colleague of Socfin, familiar with our needs and the constraints of the plantation. This order should have reached us by January 2020 at the latest, well in time to prepare for the spike that starts this month.
In February we finally received what we thought was our order only to discover that it was actually ink cartridges for printers, mops and hoes for garden maintenance, and a range of other office supplies, but not harvesting equipment. Apologies from our colleagues at the other plantation who explain that their stock keeper is not the brightest of the litter and that he must have confused the orders. A new shipment was promptly made from our partner’s plantation with a few photos to show that the material shipped is now the right one, we do indeed recognize some of the material ordered and assume that the rest is contained in the boxes and crates whose photos we saw. To our great surprise, on unpacking the crates we discover a large collection (500 pieces) of daggers (very beautiful and in beautiful leather covers, but totally useless in a plantation), pairs of scissors (ideal for a sewing workshop) and plastic accessories of which we have no idea how they should be used, but not our essential harvesting equipment. Apologies again from our colleagues at the other plantation who assure us that the right tools will be sent to us as soon as possible, that they have been found (re-photographs, etc.).
We are then around mid-March and the corona barriers are being put in place all over the world, including in DRC. As a precautionary measure, I decide to order urgently by plane from Malaysia these essential tools that we need, thinking that in the worst case we will have a few spare tools. Shipping from Malaysia is a bit difficult because of all the containment measures in place, but in the end our tools are sent, received in Kinshasa and sent to the plantation just in time for the start of the production peak. Of the tools that arrive from our competitors’ plantation, we have not heard for more than two months, I presume they are either stolen or lost, still, even if they were to arrive in Kinshasa they would arrive at the plantation after the battle, like Offenbach’s carabinieri…
You can see that we continue to be stimulated by the daily life in the DRC and we have no shortage of things to do.
Apart from that, the landscape continues to gradually disappear in the “winter” mists. Dogs and felines are in wintering mode too and rest a lot, the security guards and various natives have brought out woolen hats, fur coats and moon boots when they have them because the nights are cool during this time of the year (down to 19°C). There is also much more dust flying around, with a positive consequence as it is easier to impose the covid-19 masks made by local brigades of seamstresses according to a model found on the internet and ready to be distributed to the workers who travel to their workplaces by truck.
This Sunday we had lunch with the other few expatriates still present on the plantation and the opportunity to part, with libations and a small farewell gift, from the accountant who resigned for incompatibility with bush life (another one). He is going home with a special flight from Ethiopian via Addis Ababa.
That’s our news for the moment, hoping that it will find you in good health and that you will share some of your experiences with us.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Technicité – Technicity

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Comme nous en avions l’impression la semaine passée, notre pointe de production a effectivement commencé, nous travaillons maintenant 7 jours sur 7 et l’huilerie fonctionne 24 heures sur 24 ou presque, un peu plus tôt que l’année dernière et donc se terminera peut-être aussi avant la fin du mois de septembre. Ce qui nous permettrait de finalement prendre quelques jours de vacances.
En pratique “la pointe” veut dire que les régimes mûrissent tout d’un coup beaucoup plus vite et, alors qu’il y a quelques mois un palmier pouvait produire un régime mûr toutes les 2-3 semaines, maintenant il n’est pas rare d’avoir jusqu’à 8 régimes mûrs en même temps sur le même palmier. Si on décale un tout petit peu la récolte (qui se fait théoriquement une fois pas semaine sur chaque palmier) les régimes ont tendance à devenir trop mûrs et tous les fruits tombent par terre ce qui rend le travail de récolte beaucoup plus difficile. Nous essayons donc de maintenir un cycle de récolte de 7 jours quoi qu’il advienne pour éviter de se faire dépasser par les fruits détachés qu’il faut ensuite récolter un-à-un, tamiser pour éliminer la terre et les autre détritus et puis les charger vers l’huilerie.
Le problème des fruits détachés est que ceux-ci sont aussi très prisés par les opérateurs de malaxeurs (sorte d’huilerie artisanale) qui sont installés dans tous les villages autour de la plantation pour (théoriquement) produire de l’huile avec les fruits récoltés dans les palmiers sauvages. Seulement la récolte des palmiers sauvages est nettement plus difficiles car la plus grande partie d’entre eux ont plus de 20 ans en moyenne et donc les régimes sont à 15-20 mètres de hauteur, donc difficiles à atteindre. Qui plus est, les palmiers “sauvages” sont généralement de type “dura” ce qui veut dire qu’ils contiennent une grosse noix et relativement peu de pulpe autour de celle-ci, or l’huile artisanale est celle extraite de la pulpe. Nos fruits et régimes sont issus de variétés sélectionnées de type “tenera” qui contiennent une relativement petite noix et une couche pulpeuse très épaisse. Nos fruits sont donc beaucoup plus intéressants que les fruits sauvages. Donc plus nous avons de fruits détachés, plus il est difficile et lent de les récolter et plus les vols sont importants. Nous faisons appel aux autorités pour interdire les malaxeurs utilisant des fruits volés (facilement identifiables) mais il y a une certaine réticence à nous aider car les malaxeurs seraient un élément essentiel de l’économie villageoise et si nous détruisons les malaxeurs, qui transforment nos fruits, toute la population souffrirait car le prix de l’huile de palme augmenterait sur le marché…
Bon, revenons à nos moutons et au titre de ces nouvelles, en effet en pointe nous devons évacuer entre 500 et 600 tonnes de fruits et régimes de la plantation vers l’huilerie, à raison de 5-6 tonnes par tracteur cela nous fait pas loin de 100 voyages à faire tous les jours. Comme l’huilerie est décentrée par rapport à la plus grande partie de la plantation, il était difficile d’envoyer toute cette production avec les tracteurs jusqu’à l’huilerie car un aller-retour prend en moyenne 5 heures sans compter le temps de charger les régimes au champ, je vous laisse faire le calcul du nombre de tracteurs nécessaires. Les tracteurs se limitent donc à des quais secs où la production est transférée dans des gros camions de sous-traitants qui se chargent d’amener le tout à l’huilerie. Pour rendre les opérations encore plus compliquées, la grande majorité de nos tracteurs sont en panne, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus en mesure de faire marcher le système hydraulique permettant de vider la remorque à la station de déchargement, travail qui doit donc se faire à la main ou en branchant un des rares tracteurs en état de marche sur sa prise hydraulique. Comme le nombre de tracteurs ainsi tombés en panne est plutôt incroyable (au dernier tout de vérification je crois qu’il y avait 27 tracteurs dont la pompe hydraulique ne marche plus), j’ai demandé au responsable du garage d’essayer d’expliquer pourquoi à Brabanta les pompes hydrauliques lâchent plus vite que nous ne pouvons les commander et remplacer alors que dans d’autres plantations du groupe c’est exceptionnel d’avoir à remplacer une de ces pompes. Une des causes probables pourrait être un manque d’huile dans la boîte qui fait que les pompes tournent à sec et se grillent, par curiosité nous avons donc fait un test où chaque membre du personnel du garage devait à tour de rôle vérifier le niveau d’huile de la boîte d’un tracteur, il y avait 25 personnes présentes lors du test, tous des supposés mécaniciens ou aide-mécaniciens et le résultat… 25/25 ont été incapables de vérifier correctement le niveau d’huile de la boîte du tracteur. Si les mécaniciens (certains munis de diplômes supérieurs) sont incapables de faire un contrôle aussi basique, il n’est même pas nécessaire de se demander si les chauffeurs sont capables de le faire, d’autant plus que les tracteurs doivent être démarrés quand il fait encore nuit et que les systèmes d’éclairage utilisés (généralement des téléphones) ne permettent probablement pas toujours de voir très clair.
Une autre découverte technique surprenante concerne les démarreurs des tracteurs, dont beaucoup sont aussi en panne et nécessitent de tracter les engins pour les démarrer. Plutôt que de laisser les démarreurs défectueux en place, les mécaniciens ont pris l’habitude de retirer la pièce défectueuse et d’obturer l’ouverture (en contact direct avec la partie interne du moteur) avec un morceau de carton. Je vous laisse deviner combien de temps cela prend pour que le carton se désagrège (surtout en période de pluies) et permet à toutes sortes de “choses” de pénétrer dans le moteur.
Voilà déjà deux causes probables de dégradation des pompes hydrauliques qui, soit tournent à vide, soit ramassent de l’huile mélangée à de l’eau et autres impuretés et ne survivent donc plus très longtemps. Nous avons dès lors décidé de mettre en place des séances de formation pour nos mécaniciens et nos chauffeurs dans le vague espoir d’endiguer ce genre de problèmes, mais nous sommes en droit de nous demander si cela suffira, car les concepts élémentaires de technicité sont rares, voire inexistants, pour la plus grande partie de la population locale.
Non contents des problèmes techniques liés à l’évacuation des régimes vers l’huilerie, au début de cette semaine notre pelle chargeuse, engin utilisé à l’huilerie pour pousser les régimes et les fruits vers les stérilisateurs, est tombée en panne. Nous avons heureusement une engin de réserve, un peu plus petit mais qui permet de dépanner, si ce n’est que lui aussi est tombé en panne… La seule solution pour ne pas arrêter les opérations est manuelle, nous avons lancé un avis de recrutement pour 60 personnes qui, munies de pics, vont devoir se relayer 24h/24 pour pousser les régimes et fruits dans les stérilisateurs. A peine 30 minutes après avoir diffusé l’avis d’appel aux candidats pour nous aider sur le “carreau” de l’huilerie, nous avions des centaines de personnes massées aux grilles de l’huilerie souhaitant être embauchées. N’ayant pas vraiment le temps de faire passer des tests d’aptitude vu l’urgence, nous avons sélectionné les personnes sur base d’un critère essentiel, être en possession d’une paire de chaussures… je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je choisirais d’engager quelqu’un selon ses chausses, mais travailler sur une zone de stockage de régimes qui sont munis d’épines redoutables, il vaut mieux avoir autre chose aux pieds que des sandalettes.
La petite histoire technique qui suit pourrait paraître incroyable et exagérée, pourtant c’est une réalité à laquelle je fais face tous les jours. En retournant au bureau, si je fais le voyage en voiture, j’ai l’habitude de prendre quelques travailleurs ayant terminé leur tâche pour les ramener à Mapangu, je fais cela depuis mon arrivée ici à Mapangu il y a maintenant plus de 4 ans et ce sont, la plupart du temps, toujours le mêmes travailleurs qui profitent de cette “roue libre” comme on appelait cela en Haïti. Jusqu’ici rien d’extraordinaire me direz-vous, si ce n’est que bon nombre de ces personnes, après des centaines de voyages dans la même voiture, sont encore et toujours incapables d’ouvrir les portières quand ils veulent descendre. Ils poussent, tirent, actionnent tous les boutons à leur portée, essayent de forcer la porte et restent incapables de l’ouvrir sans assistance. Presque chaque fois je leur montre de la manière la plus didactique possible comment il suffit d’actionner la petite manette tout en douceur pour que la portière s’ouvre presque d’elle-même, démonstration qui est immanquablement accompagnée d’un “merci patron” et d’un grand sourire d’émerveillement (“vous, vous avez la technique DG”) mais le lendemain la même histoire recommence. Au début je ne comprenais pas pourquoi les poignées des portières de ma voiture étaient régulièrement cassées, c’est en fait parce que dans la tête de la plupart des travailleurs la méthode est de forcer coûte que coûte car ça finit par s’ouvrir, même si en fin de compte c’est “le patron” qui le fait de sa touche magique…
Les exemples ne manquent pas et le résultat est presque toujours le même, une casse prématurée de l’objet en question que ce soit un outil, un téléphone, une serrure, un appareil électroménager, etc. et la seule solution est d’en interdire l’accès (pour les choses auxquelles nous tenons en tout cas). Certains objets résistent mieux que d’autres et l’un de ceux-ci est la lampe Waka-waka, dont nous avons distribué plusieurs milliers d’exemplaires à nos travailleurs et dont les premières (distribuées il y a maintenant 4 ans) sont encore toujours fonctionnelles même si leur aspect n’est plus vraiment comme avant. Il n’est donc pas surprenant que ces lampes soient extrêmement populaires auprès de nos travailleurs et, malheureusement, aussi des voleurs qui n’hésitent pas à dérober même les autorités locales.
Comme à l’accoutumée nous espérons recevoir de vos nouvelles.
A bientôt vous lire ou vous parler,
Marc & Marie-Claude

Nouveau forage à Mapangu – New borehole in Mapangu
Petite araignée dans le jardin – Small spider in the garden
Python
Déchetterie – Waste collection point

Ou impression of last week is confirmed, the peak production period has indeed begun, we are now working 7 days a week and the oil mill is operating 24 hours a day or so, a little earlier than last year and therefore may also end before the end of September. This would allow us to take some holidays in a few months’ time, which will be most welcome.
In practice “the peak” means that the bunches suddenly ripen much faster and, whereas a few months ago a palm tree could produce a mature bunch every 2-3 weeks, now it is not uncommon to have up to 8 mature bunches at the same time on the same palm tree. If we shift the harvest a little bit (theoretically once a week on each palm tree) the bunches tend to become overripe and all the fruit falls on the ground, making harvesting much more difficult. So we try to maintain a 7 day harvest cycle no matter what happens, to avoid being overtaken by loose fruit which must then be collected one by one, sieved to remove soil and other detritus and then loaded for transport to the oil mill.
The problem with loose fruit is that it is also highly prized by the operators of mixers (a kind of artisanal oil mill) that are installed in all the villages around the plantation to (theoretically) produce oil from the fruit harvested from the wild palm trees. Only the harvesting of the wild palms is much more difficult because most of them are more than 20 years old on average and therefore the bunches are 15-20 meters high and therefore difficult to reach. What’s more, “wild” palms are generally of the “dura” type, which means that they contain a large nut and relatively little pulp around it, but the artisanal oil is the one extracted from the pulp. Our fruits and bunches come from selected “tenera” type varieties which contain a relatively small nut and a very thick pulpy layer. Our fruits are therefore much more interesting than wild fruits to produce oil. So the more loose fruit we have, the more difficult and slower it is to collect them and the more thefts we have. We are appealing to the authorities to ban the mixers using stolen (easily identifiable) fruits but there is a certain reluctance to help us because they claim that the mixers are an essential part of the village economy and if we destroy the mixers, which process our fruits, the whole population would suffer because the price of palm oil would rise on the local market… In short, we should accept thefts to help maintain accessibility of oil to the local population… No comment!
Well, let’s get back to the title of this news. During the peak production period we have to evacuate between 500 and 600 tons of fruit and bunches from the plantation to the oil mill, at a rate of 5-6 tons per tractor that requires not far from 100 trips every day. As the mill is off-centre in relation to the main part of the plantation, it was difficult to send all this production with the tractors to the oil mill because a round trip takes on average 5 hours without counting the time to load the bunches in the field, I let you do the calculation of the number of tractors needed. We are trherefore using loading bays at different points in the plantation, from where large contractor trucks take the production to the mill. To make the operations even more complicated, the vast majority of our tractors are broken down, i.e. they are no longer able to operate the hydraulic system that allows the trailer to be emptied at the unloading station, a job that must therefore be done by hand or by connecting one of the few working tractors to its hydraulic socket. As the number of tractors that have broken down in this way is quite incredible (at the last check I think there were 27 tractors with faulty hydraulic pumps), I asked the garage manager to try to explain why in Brabanta the hydraulic pumps break down faster than we can order and replace them, when in other plantations of the group it is exceptional to have to replace one of these pumps. One of the probable causes could be a lack of oil in the gearbox which makes the pumps run dry and burn out, so out of curiosity we made a test where each member of the garage staff had to check the oil level in the gearbox of a tractor in turn, there were 25 people present during the test, all supposed mechanics or mechanic’s helpers and the result? 25/25 were unable to properly check the oil level in the tractor’s gearbox.
If mechanics (some with higher degrees) are unable to do such a basic check, it is not even necessary to ask whether drivers are capable of doing it, especially since tractors have to be started while it is still dark and the lighting systems used (usually telephones) probably do not always allow you to see very clearly.
Another surprising technical discovery concerns tractor starters, many of which are also broken down and the tractor needs to be push started. Rather than leave the faulty starters in place, mechanics have got into the habit of removing the faulty part and sealing the opening (in direct contact with the inner part of the engine) with a piece of cardboard. I’ll let you guess how long it takes for the cardboard to disintegrate (especially during rainy periods) and allow all sorts of “things” to enter the engine.
These are already two probable causes of degradation of hydraulic pumps that either run empty or pick up oil mixed with water and other impurities and therefore do not survive very long. We have therefore decided to set up training sessions for our mechanics and drivers in the vague hope of stemming these kinds of problems, but we have every right to wonder whether this will be enough, as basic technical concepts are rare, if not non-existent, for most of the local population.
In addition to the technical problems related to the evacuation of the bunches to the oil mill, at the beginning of this week our front loader, the machine used at the oil mill to push the bunches and fruit into the sterilizers, broke down. Luckily we have a spare machine, a little smaller but which allows us to help out, except that it also broke down… The only solution not to stop the operations is manual, we have launched a recruitment notice for 60 people who, equipped with spikes, will have to take turns 24 hours a day to push the bunches and fruit into the sterilizers. Barely 30 minutes after we put out the call for candidates to help us on the reception platform of the oil mill, we had hundreds of people massed at the oil mill’s gates wanting to be hired. Not really having time to do aptitude tests given the urgency, we selected people on the basis of an essential criterion, being in possession of a pair of shoes… I would never have imagined that one day I would choose to hire someone according to their shoes, but working on a bunch storage area with dreadful thorns, it is better to have something else on your feet than sandals.
The little technical story that follows might seem incredible and exaggerated, yet it is a reality that I face every day. On the way back to the office, if I make the trip by car, I usually take a few workers who have finished their work to bring them back to Mapangu, I have been doing this since I arrived here in Mapangu more than 4 years ago and it is, most of the time, always the same workers who take advantage of this “free wheel” as it was called in Haiti. So far nothing extraordinary, you might say, except that many of these people, after hundreds of trips in the same car, are still unable to open the doors when they want to get out. They push, pull, press all the buttons within their reach, try to force the door open and are still unable to open it without assistance. Almost every time I show them in the most didactic way possible how to operate the little handle gently so that the door almost opens by itself, a demonstration that is inevitably accompanied by a “thank you boss” and a big smile of wonder (“you, you have the Master technique”) but the next day the same story begins again. At first I didn’t understand why the door handles of my car were regularly broken, it’s actually because in the minds of most workers the method is to force it open at all costs because eventually it will open, even if in the end it is “the boss” who does it with his magic touch…
There is no shortage of examples and the result is almost always the same, a premature breakage of the object in question whether it is a tool, a telephone, a lock, a household appliance, etc. and the only solution is to forbid access to it (for things we care about anyway). Some objects resist better than others, and one of these is the Waka-waka lamp, of which we have distributed several thousands to our workers and the first ones (distributed 4 years ago) are still functional even if their appearance is not really the same as before. It is therefore not surprising that these lamps are extremely popular with our workers and, unfortunately, also with thieves who do not hesitate to steal even from local authorities.
As usual, we look forward to hearing from you.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Dimanche – Sunday

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En plantation la vie suit les cycles des palmiers, mais de manière générale les activités ne s’arrêtent jamais tout à fait, y compris le dimanche. C’est une évidence pour certaines fonctions telles que la sécurité, l’hôpital et la distribution d’eau.
La distribution d’eau nécessite un ballet continu de tracteurs qui voyagent entre les points de puisage (petits cours d’eau plus ou moins propres) et les résidences, car comme vous le savez ici il n’y a pas d’eau courante et nous sommes tous alimentés par des petites citernes attachées à chaque maison. En fait à la Cathédrale nous disposons d’une grosse citerne qui doit faire pas loin de 3.000 litres, largement suffisant pour répondre à nos besoins pendant plusieurs jours quand nous ne sommes que nous deux, mais nécessaire quand nous avons toute une délégation qui loge dans les chambres d’amis. La plupart des autres maisons sont équipées de cubitainers de 1.000 litres, qui permettent de tenir une journée mais pas plus et doivent donc être approvisionnées tous les jours. Ceci est d’autant plus vrai que nos domestiques, aussi bien drillés soient-ils, ont tendance à laisser couler l’eau de manière généreuse et de l’utiliser pour laver la voiture, arroser le potager, etc. pour généralement signaler qu’il faut programmer un approvisionnement quand la cuve est vide. Bref, tout cela pour dire que même le dimanche nous avons des tracteurs qui font la tournée des maisons pour les approvisionner en eau.
En temps normal, c’est-à-dire quand nous ne sommes pas en pointe de production, le travail est suspendu le dimanche, mais le samedi le département agricole et les services d’assistance (garage principalement) travaillent toute la journée, il n’y a que les services administratifs qui s’arrêtent en début d’après-midi du samedi pour le week-end. De mon côté, comme il n’y a généralement personne au bureau le samedi après-midi j’ai pris l’habitude de travailler depuis la maison, c’est l’occasion de travailler calmement aux rapports en cours et de répondre aux messages qui se sont accumulés pendant la semaine.
Depuis ce lundi nous sommes officiellement entrés dans la pointe de production qui devrait durer jusque vers la fin du mois de septembre. La pointe est due au fait que tout à coup les régimes de fruits de palme commencent à mûrir beaucoup plus vite et au lieu d’avoir 100 ou 150 tonnes de régimes à couper et livrer à l’huilerie chaque jour, cette quantité passe à plus de 600 tonnes et il est quasi impossible de tout récolter et surtout de tout évacuer durant la semaine seulement. Donc nous sommes obligés de continuer à travailler 7 jours sur 7 pendant cette période. Aujourd’hui est le premier dimanche de ce genre, nous avons non seulement des équipes qui évacuent les régimes récoltés la veille, mais aussi des coupeurs qui continuent de récolter car sinon nous allons être confrontés à une quantité croissante de régimes trop mûrs (donc tous les fruits se détachent et c’est plus long et difficile à ramasser) voire pourris (et alors perdus pour la production). Même si le travail du dimanche est à éviter car il faut que tout le monde trouve un peu de temps pour se reposer, les travailleurs ne se plaignent pas vraiment car les journées de travail du dimanche sont payées au double du tarif habituel et comme pour le moment à cause du confinement les églises sont fermées il n’y a pas vraiment d’autres activités.
Ce matin j’ai été faire un tour en plantation pour voir comment les choses se déroulent, évidemment comme c’est la première de ces journées pour cette pointe, tout le monde est encore relativement frais et enthousiaste, mais il est certain que dans deux mois tout le monde aspirera à ce que la pointe se termine et à pouvoir se reposer un petit peu. Il en va de même pour les expatriés et en particulier le directeur agronomique et le directeur technique qui devront être sur le pont de manière quasi ininterrompue pendant plusieurs mois. Généralement nous veillons à ce que ces personnes puissent prendre des congés avant la pointe pour pouvoir aborder cette période bien reposés, mais cette année, pandémie et confinement oblige, impliquent qu’ils n’ont pu quitter la plantation depuis le début de l’année… Les mois à venir vont donc peser un peu plus que d’habitude.
La même pandémie a fait que nos rencontres du dimanche entre expatriés ont également été suspendues, car il nous incombe de montrer l’exemple aux autres employés de la plantation. Toutefois comme notre nombre est fortement réduit (deux expatriés sont bloqués en Europe et un autre a été évacué de la plantation la semaine dernière car la vie ici n’était pas faite pour lui), nous avons décidé de faire un petit repas ensemble aujourd’hui en veillant toutefois à garder nos distances, même si aucun de nous n’a été en contact avec l’extérieur et qu’il est donc fort peu probable que nous soyons même seulement porteurs du fameux coronavirus.
Outre les rencontres éventuelles entre expatriés, pour nous le dimanche est une occasion de faire la grasse matinée (nous ne sortons des plumes qu’à 7 heures), de prendre un petit déjeuner sans précipitation et de nous occuper des différentes activités telles qu’écrire ces nouvelles, faire le pain de la semaine, nettoyer notre piscine olympique et faire une balade avec Makala.
Sinon, nous profitons des dernières vues de la vallée du Kasaï car la saison sèche est en train de s’installer et cela amène une brume permanente qui peu à peu va totalement occulter la vue pendant les prochains mois. Outre la brume, on voit que la saison sèche arrive en force car tous les bancs de sable émergent de la rivière à une vitesse spectaculaire ce qui va rendre la navigation fluviale beaucoup plus difficile avec toutes la problématique de logistique que cela entraîne et vient s’ajouter aux joies de la pointe de production.
La conclusion est que, même si les vols entre l’Europe et la RDC devaient reprendre, il est peu probable que nous puissions nous échapper d’ici pour des congés avant la fin du mois de septembre, mais nous ne manquons de rien et compte tenu du travail qui ne manque pas le temps passe très vite.
Nous espérons évidemment voir le plus d’entre vous que possible à ce moment-là, mais dans l’attente donnez-nous de vos nouvelles car cela nous fait toujours plaisir de recevoir des petits mots, aussi brefs soient-ils.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Brume du matin – Morning mist
Arbre du Bhoutan à identifier – Bhutanese tree to be identified
Site de construction – Construction site

On the plantation, life follows the cycles of the palm trees, but generally speaking activities never quite stop, even on Sundays. This is obvious for certain functions such as for example security, hospital and water supply.
Water distribution requires a continuous ballet of tractors that travel between the drawing points (small streams that are more or less clean) and the residences, because as you know here there is no running water and we are all supplied by small cisterns attached to each house. In fact at the Cathedral we have a large cistern which must be close to 3,000 litres, more than enough to meet our needs for several days when there are only the two of us, but necessary when we have a whole delegation staying in the guest rooms. Most of the other houses are equipped with 1,000-litre cubitainers, which are sufficient for one day but no more, and therefore need to be replenished every day. This is all the more true since our house keepers, however well drilled they may be, tend to let the water run generously and use it to wash the car, water the vegetable garden, etc., generally signalling that a supply must be scheduled when the tank is empty. In short, all this to say that even on Sundays we have tractors that go around the houses to supply them with water.
In normal times, that is to say when we are not at peak production, work is suspended on Sunday, but on Saturday the agricultural department and the support services (mainly the garage) work all day long, only the administrative services stop at the beginning of the Saturday afternoon for the weekend. For my part, as there is usually no one in the office on Saturday afternoons, I have taken to working from home, this is an opportunity to work calmly on reports in progress and to answer the messages that have accumulated during the week.
Since this Monday we officially entered the peak production period, which should last until the end of September. The peak is due to the fact that all of a sudden the palm fruit bunches are starting to ripen much faster and instead of having 100 or 150 tons of bunches to be cut and delivered to the oil mill every day, this quantity increases to more than 600 tons and it is almost impossible to harvest everything and especially to evacuate everything during the week only. So we are forced to continue working 7 days a week during this period. Today is the first Sunday of this kind, we not only have teams that evacuate the bunches harvested the day before, but also cutters that continue to harvest because otherwise we will be faced with an increasing amount of over-ripe bunches (of which all the fruits detach and are longer and harder to pick) or even rotten bunches (and then lost to production). Even if Sunday work is to be avoided because everyone has to find some time to rest, the workers do not really complain because Sunday work days are paid at double the usual rate and as for the moment because of the confinement the churches are closed there are not really any other activities.
This morning I went to the plantation to see how things are going, obviously as this is the first of these days for this year’s peak, everyone is still relatively fresh and enthusiastic, but it is certain that in two months time everyone will be looking forward to the end of the peak and being able to rest a little bit. The same goes for the expatriates and in particular the agronomy director and the technical director who will have to be on deck almost continuously for several months. Generally we make sure that these people can take time off before the peak so that they can start this period well rested, but this year, pandemic and containment oblige, mean that they have not been able to leave the plantation since the beginning of the year . The coming months will therefore weigh a little more than usual.
The same pandemic has meant that our Sunday meetings between expatriates have also been suspended, as it is our responsibility to set an example for the other employees of the plantation. However, as our numbers are greatly reduced (two expatriates are stuck in Europe and another was evacuated from the plantation last week because life here was not made for him), we decided to have a small meal together today, but we will be careful to keep our distance, even though none of us has been in contact with the outside world and it is therefore highly unlikely that we are even carriers of the famous coronavirus.
Apart from the possible meetings between expatriates, for us Sunday is an opportunity to sleep in (we don’t get out of bed until 7 o’clock), to have breakfast without rushing and to take care of the different activities such as writing this blog, making the bread of the week, cleaning our Olympic swimming pool and going for a walk with Makala.
Otherwise, we enjoy the last views of the Kasai Valley as the dry season is setting in and this brings a permanent mist that will gradually obscure the view for the next few months. Apart from the fog, we can see that the dry season is coming in force as all the sandbanks are emerging from the river at a spectacular speed, which will make river navigation much more difficult with all the logistical problems that this entails and adds to the joys of peak production.
The conclusion is that, even if flights between Europe and the DRC were to resume, it is unlikely that we would be able to escape from here for holidays before the end of September, but we are not short of anything and given the work that is not lacking time passes very quickly.
We obviously hope to see as many of you as possible at that time, but in the meantime please let us know how you are doing, as we are always happy to receive messages, however brief they may be.
See you soon,
Marie-Claude and Marc