Nous sommes toujours là, au poste et en pleine créativité pour trouver des systèmes D afin de pallier aux conséquences dues à un matériel de récolte ou de traitement de récolte un peu passé leur période optimale, dénicher à temps les rumeurs et les prouver inexactes avant qu’elles ne partent en vrilles dans la société de travailleurs provoquant ainsi grève et autres joyeusetés pas vraiment utiles. Un peu plus de tournées d’inspection pour affirmer un soutien aux cadres et travailleurs qui donnent leur maximum maintenant que la période de pic de production se développe dans toute son industrieuse gloire. Après un délicieux petit déjeuner, Marc est parti faire une ronde et n’en n’est pas encore revenu à 13:15h., pas de sms ni de coup de fil, donc je suppose que c’est juste du zèle, j’en saurais plus quand il reviendra mais je me suis dit qu’au train où vont les choses dans ce dimanche, j’allais prendre de l’avance dans notre lettre de nouvelles hebdomadaires.
Pour le moment nos nuits sont bien fraîches (24-25°C à la maison) donc, plus frais dehors ce que nous apprécions beaucoup, nous avons même mis une couverture en fleece léger sur notre lit. Par contre, les habitants des environs apprécient beaucoup moins ce qui nous permet de voir un échantillonnage impressionnant de bonnets de laine, manteaux d’hiver, chaussures fourrées dans les tendances vestimentaires actuelles chez nos congénères autochtones.
Comme chaque année, la visibilité est de nouveau très réduite passé le seuil de la maison, mais, certains jours, nous pouvons encore deviner les bancs de sable qui vont s’élargissant dans le lit du Kasaï depuis la terrasse de la maison. Il y a, d’ailleurs une des barges transportant de l’huile Brabanta qui a heurté des rochers et a coulé, heureusement, pas de pertes humaines à déplorer mais une bonne quantité de notre bonne huile est partie dans les eaux du Kasaï. La rivière reste cependant navigable moyennant une attention accrue. Ce matin deux barges ont été réceptionnées avec du carburant pour faire tourner l’usine, une épine hors du pied car nous étions à la limite de la rupture de stock.
Hier était le jour de paye, qui est chaque fois toute une opération car, suite à des émeutes il y a quelques années où nous avions dû faire intervenir l’armée, par sécurité nous faisons venir un contingent de policiers d’Ilebo pour encadrer nos agents payeurs, les policiers locaux étant trop “intégrés” dans la population locale, et heureusement tout s’est bien déroulé. Depuis quelques mois nous avons commencé à payer nos travailleurs par voie bancaire, le seul hic étant qu’ici il n’y a pas de guichet de banque ou même d’ATM et donc la banque envoie des agents payeurs avec des fonds (et une escorte policière) pour permettre aux bénéficiaires de retirer de l’argent de leur compte. Comme ces agents payeurs ne viennent qu’une fois pas mois, les travailleurs retirent l’intégralité de leur paie et la seule différence entre notre paie et le paiement bancaire est que ce n’est plus nous qui convoyons les fonds.
Pour ceux d’entre-vous qui se demandent quand nous allons rentrer cette année, il est probable que ce ne soit pas avant novembre, entre les mesures de confinements et vols internationaux limités, les vacances nécessaires de nos expatriés combinés avec la nécessité de garder un œil sur la place il est peu probable que Marc puisse se libérer plus tôt. Heureusement, grâce aux moyens de communications nous pouvons continuer à recevoir et envoyer photos, vidéos, nouvelles et tout et tout, donc nous nous sentons très proches de vous malgré tout.
Voilà, je (Marc) suis rentré et il est à peine un peu passé 13h30, vraiment rien d’extraordinaire d’autant plus que ce matin je ne suis pas parti à 5 heures… En fait, après notre petit déjeuner, j’ai d’abord été faire un tour au port pour suivre les opérations de déchargement de notre carburant. Avant de pouvoir faire cela il fallait décharger 4 voitures qui étaient placées au-dessus des cales contenant le carburant. En effet nous avons acheté quelques “nouvelles” voitures d’occasion car certains de nos véhicules étaient tellement délabrés qu’ils passaient plus de temps au garage que sur la route ce qui n’était ni économique ni très utile. Le déchargement des voitures s’est fait avec notre grue, mais malgré le fait que la technique d’arrimage des voitures ne me semblait pas la plus sûre, je me suis abstenu de me mêler des opérations et je m’en suis remis aux choix opérationnels faits par notre directeur technique… j’aurais peut-être du insister car une de nos “nouvelles” voitures à presque terminé sa course dans la rivière, heureusement sans casse mis à part une grande fêlure dans le pare-brise, de ce qui sera ma nouvelle voiture :(.
Eh oui ma voiture actuelle a déjà plus de 200.000km de pistes au compteur et commence à grincer de tous les côtés, même si elle reste très confortable et sans problèmes majeurs, en fait plus fiable que la plupart des autres carosses de la plantation. Mais bon, on voit qu’elle est ici depuis longtemps et a parcouru de longues distances, la notion de “prestige” n’étant pas un vain mot ici, l’avis général était que le DG devait avoir un véhicule plus en rapport avec l’importance du poste…
Après ces opérations portuaires, j’ai été inspecter les travaux d’aménagement de notre nouvelle station de carburant au garage agro. Station qui comporte une surface bétonnée dont les écoulements sont recueillis dans un bac de décantation pour éviter que les débordements d’hydrocarbures ne se retrouvent dans le sol ou la nature. Le seul hic est que cette dalles a, contrairement aux plans, été coulée parfaitement horizontalement et donc sans écoulement vers le bac… Comme il est impossible d’être présent pour contrôler tous les travaux je me suis contenté de coller une sérieuse sanction au responsable, qui me dit qu’il avait “oublié” qu’il fallait prévoir une pente, et exigé que pour tous les prochains travaux je puisse valider des plans détaillés avant leur mise en œuvre, juste ce qu’il me manquait pour avoir de quoi m’occuper pendant les temps morts.
Comme indiqué ci-dessus, nous sommes maintenant en pleine pointe de production et cela veut dire que le dimanche nous sommes obligés de récolter, évacuer la production et traiter celle-ci dans l’huilerie. Comme les dimanches précédents, ce matin j’ai été visiter les opérations de récolte, cette fois, dans l’une des sections les plus difficiles (parce qu’ils ont du mal à recruter suffisamment de main d’œuvre) dont j’avais récemment remonté les bretelles du responsable et qui méritait donc d’être encouragé. Manifestement ma visite fut fort appréciée et a pris beaucoup plus de temps que prévu car le chef de section et son superviseur ont voulu me montrer combien les travaux de récolte étaient bien menés, ce qui était d’ailleurs le cas.
Mais voilà, maintenant de retour à la maison où nous venons de terminer notre déjeuner dominical très européen cette fois (vive les livraisons de produits frais différents qui arrivent de Kinshasa avec les fonds) car composé de stump (pommes de terre et choux fleur), compote de pommes, salade de choux vert et foie, terminé par une délicieuse mousse au chocolat, donc vous voyez que nous ne nous laissons pas dépérir. Après de telles agapes ce soir ce sera juste le petit yaourt (fait maison) habituel et aux plumes de bonne heure car demain “il y a école” et donc réveil à 4h25…
Dernière petite nouvelle concernant la faune locale, d’une part nous avons eu la visite surprise d’un petit écureuil qui est entré dans la cuisine, s’est rendu compte que les lieux étaient occupés et est reparti aussi vite. La bonne nouvelle est que nous avons donc des écureuils dans les environs de la Cathédrale, même si nous ne les voyons pas gambader dans la nature et que hormis cette visite impromptue nous ignorions leur présence. Une autre créature qui s’est installée sous les fenêtres de la cuisine est une gigantesque araignée de couleur jaune et noir dont le corps doit faire au moins 5 cm. Nos amis locaux prétendent qu’elle arrive à attraper des petits oiseaux mouches dans ce toiles, mais les oiseaux mouches semblent contourner ce piège avec beaucoup d’adresse et même s’ils sont très petits j’ai quand même du mal à croire que la toile est assez robuste pour résister aux ébats d’un oiseau aussi petit soit il.
On vous embrasse et à bientôt,
Marie-Claude & Marc
We are still there, on the job and creatively looking for D-systems to deal with the consequences of failing harvesting tools or crop processing equipment that is a little past its optimum period of use, rooting out rumours in time and proving them wrong before they get out of hand in the workers’ mind causing strikes and other unhelpful joyfulness. A few more inspection tours to affirm support for the supervisors and workers who are giving their best now that the peak production period is ramping up in all its industrious glory. After a delicious breakfast, Marc went out for a round and hasn’t come back yet at 1:15pm, no text messages or phone calls, so I guess it’s just zeal, I’ll know more when he comes back but I figured at the rate things are going this Sunday, I’ll get a head start on our weekly newsletter.
At the moment our nights are quite cool (24-25°C inside home) so, cooler outside which we appreciate a lot, we even put a light fleece blanket on our bed. On the other hand, the inhabitants of the surroundings appreciate the cold much less, which allows us to see an impressive sampling of woolen hats, winter coats, winter boots and other surprising garments in the current clothing trends among our local neighbours.
As every year, the visibility is again very reduced past the threshold of the house, but, some days, we can still guess the sandbanks that widen in the bed of the Kasaï as seen from the terrace of the house. One of the barges carrying Brabanta oil hit rocks and sank, fortunately no loss of life, but a good amount of our good oil has gone into the waters of the Kasai. The river remains navigable however with increased attention. This morning two barges arrived in our port with fuel to run the plant, a thorn out of the side as we were on the verge of running out of stock.
Yesterday was payday, which is always quite an operation because, following riots a few years ago when we had to call in the army, for security reasons we brought in a contingent of policemen from Ilebo to supervise our paying agents, the local policemen being too “integrated” into the local population. Fortunately everything went smoothly, not really surprising as this month there has been a significant increase in salaries. Since a few months we started to pay our workers by bank transfer, the only problem being that here there is no bank counter or even ATM on site and so the bank sends paying agents with funds (and a police escort) to allow the beneficiaries to withdraw money from their account. Since these paying agents only come once a month, the workers withdraw their entire pay and the only difference between our pay and the bank payment is that we are no longer the ones carrying the funds.
For those of you who are wondering when we will be returning this year, it will probably not be before November, between the confinement measures and limited international flights, the necessary holidays of the other expatriates combined with the need to keep an eye on the place it is unlikely that Marc will be able to get away early. Fortunately, thanks to the means of communication we can continue to receive and send photos, videos, news and everything, so we feel very close to you despite the distance.
Well, I (Marc) am back and it’s barely past 1:30 pm, really nothing extraordinary, especially as this morning I didn’t leave at 5 o’clock… In fact, after our breakfast, I first went for a trip to the port to follow the unloading of our fuel. Before we could do that we had to unload 4 cars which were placed above the holds containing the fuel. Indeed we bought some “new” used cars because some of our vehicles were so dilapidated that they spent more time in the garage than on the road which was neither economical nor very useful. The unloading of the cars was done with our crane, but despite the fact that the technique of securing the cars did not seem to be the safest, I refrained from interfering in the operations and relied on the operational choices made by our technical director… I should perhaps have insisted because one of our “new” cars almost finished its race in the river, fortunately without any breakage apart from a big crack in the windshield, of what will be my new car :(.
Yes, my current car already has more than 200.000km of dirt roads on the odometer and is starting to squeak from all sides, even thoughit remains very comfortable and without major problems, in fact more reliable than most of the other cars on the plantation. But, well, we can see that it has been here for a long time and has travelled long distances and the general opinion is that the GM should have a more “representative” vehicle…
After these port operations, I went to inspect the work on our new fuel station at the agric garage. This station has a concrete surface whose run-off is collected in a settling tank to prevent fule and oil spills from ending up in the ground or in nature. The only snag is that this slab has, contrary to the plans, been poured perfectly horizontally and therefore without any run-off to the tank… As it is impossible to be present to control all the work, I gave a serious earful to the person in charge, who told me that he had “forgotten” that a slope had to be planned, which lead me to demand that for all the next works I was to validate detailed plans before their implementation, just to have something to keep me busy during all this idle time I suffer from.
As mentioned above, we are now in full production peak and this means that on Sundays we have to harvest, evacuate the production and process it in the oil mill. As on previous Sundays, this morning I went to visit the harvesting operations in one of the most difficult sections (because they have difficulty recruiting enough manpower), whose section leader had been warned to improve the quality of his work and who therefore deserved some encouragement. Obviously my visit was much appreciated and took much longer than expected as the section chief and his supervisor wanted to show me how well the harvesting work was being done, which was in fact the case.
But here we are, now back home where we have just finished our very European Sunday lunch (“horray” for the monthly plane which can bring us fresh products we can’t grow) because it consisted of stump (potatoes and cauliflower), applesauce, coleslaw and liver, finished with a delicious chocolate mousse, so you can see that we are not letting ourselves go to waste. After such plentiful lunch, tonight it will be just the usual small (home made) yoghurt and then early bed time because tomorrow it is “school day” so the usual program with alarm clock at 4:25 am…
Last little news concerning the local fauna, one was the surprise visit of a small squirrel who entered the kitchen, realized that the place was busy and left as quickly as it went. The good news is that we now know they are squirrels in the vicinity of the Cathedral, even though we don’t see them roaming around in the wild and apart from this impromptu visit we were unaware of their presence. Another creature that has settled under the kitchen windows is a gigantic yellow and black spider with a body of at least 5 cm. Our local friends claim that it manages to catch small humming birds in its web, but humming birds seem to get around this trap with great skill and even though they are very small I still find it hard to believe that the web is strong enough to resist the strength of a bird as small as it is.
We send you a big hug and hope to see you soon,
Marie-Claude & Marc